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 hell hath no fury ; seven

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Kassidy Lee
Kassidy Lee

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hell hath no fury ; seven  13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : Cascade de cheveux jusqu'aux reins, impact de balle cicatrisé à l'épaule gauche.
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MessageSujet: hell hath no fury ; seven    hell hath no fury ; seven  EmptyJeu 9 Jan - 22:16

Les addicts ont une certaine façon de vous surveiller avec le regard en biais, comme une poule qui considère un asticot.

Kassidy ne se tortille pas, mais ses pensées grouillent loin des yeux insistants. Elle demeure immobile, le billet tendu entre deux doigts, tandis que le silence s'étire. L’homme qu’elle a abordé masse sa gorge mal rasée, passe sa langue entre deux dents. Il oscille entre l’attention accrue et l’absence, les prunelles rendues ardentes par le manque. Les dix dollars qu’elle tient sont pour lui une manne divine. Si seulement il pouvait se concentrer sur ce qu’elle demande…

« Ouaiiiiiis… Peut-être bien que je l’ai vu dernièrement, à c'te heure… Sven, c'est ça… Non, Seven… »

« Sous l’Ambassador Bridge ? »

« ... Sous l’Ambassador Bridge… »

Très fier d’avoir trouvé la réponse, il lui révèle des chicots pourris par la méthamphétamine. Kassidy retient difficilement un soupir lorsqu’il lui soutire son billet. Un coup d’oeil furtif plus tard et il disparaît, la démarche de guingois, pour rejoindre le monde des ombres dont elle l’a tiré.

Cette fois, elle en sait assez. Il était le dernier maillon de la chaîne qu’elle a tressé en quelques jours, de squat en squat, du recoin poussiéreux au renfoncement imbibé de poudre d’ange. Son argent est perdu, mais son temps a été rempli d'aventures. Des lames ont lui sous ses yeux, tirées par des dealers méfiants. Des reproches lui sont tombés dessus, jetés par des victimes des frasques de sa cible.

Mais elle est victorieuse. Elle sait où est Seven.

Ce qu’elle ne sait pas encore, c’est si elle a envie de l’étrangler ou de le ramener pieds et poings liés à la maison.

Son attitude est confondante, trop changeante. Elle pensait avoir cerné les intentions derrière ses sourires béats, et puis il a disparu, tout à coup, emportant avec lui ses lèvres retroussées. La colère s’est creusée un trou, le manque l’a comblé. Une sorte d’inquiétude s’est aussi tapie dans les tréfonds. Que fait-il, ce garçon ? Pourquoi est-il si difficile ?

Et comment a-t-il pu se passer d’elle, alors qu’ils se voyaient si souvent ?

Son manteau se gonfle sous l’effet du vent. Kassidy marche d’un bon pas, les mains au fond des poches. Les voitures ralentissent parfois à ses côtés. Elle adresse des regards dédaigneux aux conducteurs qui la confondent avec de la marchandise.

Une fille qui marche de nuit au bord de la route, ce n’est pas forcément une pute.
C’est parfois une furie qui va retrouver son amoureux indigne.

Le dessous du pont sent la pisse et les éclats de verre craquèlent sous ses semelles. Sa nuque se raidit sous les regards pesants qu’on lui jette. Elle ignore les quelques sifflements d’hommes encore assez conscients pour ressentir du désir et longe les graffitis, le nez retroussé, les sourcils froncés. Si Seven l’a faite venir jusqu’ici pour finalement lui faire faux bond…

Une main l’arrête brusquement, tendue. Kassidy roule des yeux outrés dans la direction de celui qui propose et le contourne d’un pas ferme, avant de se hisser sur la pointe des pieds. Elle met la main en visière comme une touriste et scrute une silhouette plus familière que les autres.

Son coeur bondit et son poing se serre lorsqu’elle l’identifie catégoriquement. L’esclandre suit de près les pas raides qu’elle fait dans sa direction, un doigt accusateur tendu vers sa figure. Hargne, soulagement et condamnation se mélangent et lui montent au nez.

« SEVEN ! » le glapissement est aigu, digne d’une fillette en pleine crise. « VIENS ICI TOUT DE SUITE ! »
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Seven Popescu
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hell hath no fury ; seven  13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : dents en vrac, toutes de travers | tatouages pourris | main gauche balafrée (poignardée) et à la motricité un peu réduite | cicatrice sur l'épaule gauche (poignardée), cuisse droite (balle), bras gauche (balle), côté droit du ventre (balle) | traces de piqûres sur les bras | nez qui saigne trop facilement | mains souvent abîmées | toujours énervé | l'air de ne pas avoir dormi depuis trois siècles
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MessageSujet: Re: hell hath no fury ; seven    hell hath no fury ; seven  EmptyVen 10 Jan - 19:04

On sait qu'on a touché le fond quand on se met à envier les camés qui ont l'air béat et une seringue plantée dans le bras. Le sien est parcouru de picotements – il manque quelque chose. Comme si on l'avait amputé. L'aiguille est devenue un membre fantôme, qu'il cherche à récupérer coûte que coûte. Plus rien d'autre ne compte vraiment.

Sur le chemin vers l'Ambassador Bridge, il croise plusieurs dealers mais n'a rien à leur donner ; à part peut-être son âme. Alors il continue sa route et s'enfonce dans les ombres, là où l'on assiste à une déchéance que personne n'a envie de voir. Les déchets sont nombreux. Ils végètent contre les murs tagués, échangent des mots qui n'ont plus de sens, se battent parfois. On ne le regarde même pas. Il se fond dans le décor maintenant, l'air délavé, planqué dans un sweat trop grand pour lui. Un déchet comme les autres. Mais il est en état de bouger, lui. De réfléchir aussi, même si le manque monopolise une bonne partie de ses pensées. Ses neurones opérationnels en sont venus à la conclusion que les toxicos sont une cible facile, lorsqu'ils ont la cervelle momentanément explosée.

Il les observe, les uns après les autres, cherchant à déterminer lesquels sont les plus atteints. Son choix s'arrête sur un type torse nu – la température verse plutôt dans le négatif à cette période de l'année, il en déduit donc qu'il est trop défoncé pour sentir le froid. Il fouille sa carcasse à la hâte, ses mains qui s'enfoncent dans ses poches, qui le poussent, le retournent dans un sens et puis l'autre, mais qui reviennent désespérément vides. Toute la drogue qu'il avait semble être dans son sang, et il n'a pas d'argent, ni rien qui vaille la peine d'être volé.

Mauvaise pioche.

Il reprend donc sa quête, un peu sur les nerfs, reniflant d'un air dédaigneux. Le bruit de ses pas étouffe celui de ses doigts qu'il fait craquer un à un.

Le suivant a plus d'affaires autour de lui, donc plus de potentiel. Mais il a aussi l'air un beaucoup moins intoxiqué. Seven se fait prudent, tâtonne doucement pour s'assurer de ne pas le sortir de sa léthargie, commence à lui faire les poches. Il est à peu près sûr d'avoir mis la main sur quelques billets quand un cri le fait sursauter – et sa victime avec lui. – SEVEN ! Nerveusement, il fait un pas en arrière, enfonçant son maigre butin dans la poche de son jogging. Pas même le temps de compter que déjà, la voix continue sur sa lancée. – VIENS ICI TOUT DE SUITE ! L'homme au sol s'agite peu à peu, muni d'assez de lucidité pour comprendre ce qui vient de se passer. – Eh, ducon... Seven recule d'un pas supplémentaire, faisant volte-face pour enfin découvrir qui est venu l'interrompre. C'est une fille. Et c'est à peu près tout ce qu'il sait à son sujet. – T'es qui toi ? Les mots sont crachés avec agressivité, alors que sa victime s'agite un peu plus derrière lui, cherchant à attirer son attention. Sans succès : il est trop concentré sur la silhouette qui approche. Ce n'est qu'une fois qu'elle arrive à sa hauteur qu'il peut enfin la détailler.

Il sait qu'il l'a déjà vue – un visage comme le sien, ça ne s'oublie pas. Il lui faut plusieurs longues secondes pour faire le lien avec le Bloc, où il se rappelle vaguement l'avoir croisée. – Vas-y dégage. Si elle connaît son prénom c'est sûrement qu'il lui a donné ; il part donc du principe qu'ils se sont déjà parlé, et si elle est si remontée, c'est qu'il a dû faire quelque chose qui ne lui a pas plu. Mais ses soirées là-bas sont toujours floues, un peu trop psychédéliques pour qu'il puisse en garder un souvenir clair. Il sait pas ce qu'elle lui veut. Il s'en fout un peu. – J'suis occupé. Et comme pour lui donner raison, le type qu'il a volé se redresse, tire mollement sur son bras pour attirer son attention. – Rends-moi mon fric. Seven se dégage d'un mouvement brusque. – M'touche pas toi. Il le repousse avec une telle violence que l'autre trébuche et tombe au sol. Ignorant parfaitement la fille, il revient à sa tâche initiale, se baissant pour continuer sa quête. C'est un peu plus compliqué maintenant, mais ses gestes sont si vifs et brutaux que l'autre ne fait pas le poids. De toute façon, il n'a pas l'air d'avoir grand-chose d'autre à offrir.
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Kassidy Lee
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MessageSujet: Re: hell hath no fury ; seven    hell hath no fury ; seven  EmptyMar 14 Jan - 22:05

Son jappement réveille quelques âmes emmitouflées dans les bras d’un Morphée meurtrier. Des prunelles encore plongées dans l'eau noire de l'inconscient la jaugent, cherchent à vérifier qu’elle ne représente aucun danger. Ils ressemblent à des lucioles sans éclat qui craignent le rapace nocturne. Kassidy s’est après tout hérissée, le doigt tendu, le gosier encore grand ouvert. Elle a tout de l’amoureuse éconduite ou de la mère excédée.

Peut-être est elle un peu des deux.

Certains se tortillent et détournent les yeux, comme si le spectacle leur était familier et insupportable. D’autres ricanent doucement, hyènes interrompues dans leur festin nécrophage.

Au milieu de tout ça, il y a un garçon noyé dans son sweat qui s’agite tout à coup, recule. Son attitude mélange charognard aux babines écumeuses et gamin pris avec le doigt au fond du bocal à bonbons. Seven se retourne, la regarde enfin. Les narines de Kassidy se dilatent. Elle n’adresse qu’un bref coup d’oeil à la carcasse dans laquelle il avait plongé son bec, mais visse ses yeux sur le poing serré qu’il fourre dans la poche de son jogging.

Alors comme ça, il cherche de l’argent.

Ce ne serait pas son premier vol, si on en croit les gens qu’elle a interrogé. Certains se posent en victimes innocentes, d’autres préparent leur revanche. Quelle que soit leur attitude, elle a affirmé qu’il ne faisait pas exprès. Que c’était plus fort que lui.

Elle n’en sait rien.
Mais, après tout, il lui a souri.
On ne peut pas être si méchant que ça, lorsqu’on sourit avec tant d’insouciance.

« T'es qui toi ? »

Mais on peut quand même être complètement dans la Lune.

Kassidy fait de grands mouvements des mains, les yeux exorbités. Elle trépigne du pied. « Mais enfin, Seven ! Qu’est-ce que tu prends en ce moment ? C’est pas bon pour ta mémoire. Faut que t’arrêtes tout de suite. Réfléchis un peu. »

Derrière eux, la victime se débat avec l’inconscient pour tenter de se défendre dans la réalité. Ses mouvements répandent la nouvelle de son hygiène défaillante. Des relents fétides montent aux narines de Kassidy, qui ne peut s’empêcher de passer une main devant son nez, les yeux toujours rivés sur Seven.  

« Vas-y dégage. »

Le choc la fige. Seuls ses yeux se plissent lentement, tandis que son sang jaillit dans ses veines, bouillonnant, insistant. Ses doigts sont les premiers à sortir de la catalepsie. Les ongles s’enfoncent dans une paume qu’elle laboure, tandis que l’index qu’elle avait brandi fend les airs s’enfonce dans la première partie de son anatomie qu’elle peut atteindre.  « Dégager ? DEGAGER ? Tu sais combien de temps ça m’a mis pour te retrouver ? T’es un fantôme ! Tu ressembles à un fantôme ! Qu’est-ce que tu fais en ce moment, hein ? T’essayes de mourir ? Je suis pas d’accord ! Et je suis pas contente ! Si tu savais ce qui est arrivé au Bloc, c’était horrible et t’étais même pas là... »

« J'suis occupé. » Un reniflement outré lui échappe. « Occupé à voler des gens ? » L’homme dépouillé tangue plus qu’il ne se redresse et tire sur la manche de Seven, qui se dégage d’un geste brusque. « Rends-moi mon fric. » « M'touche pas toi. » Le misérable chavire avant de choir, flammèche sans brûlure. Il patine dans le vide comme un cafard que Seven vivissèque méthodiquement, à défaut de pouvoir tirer les ailes d’un papillon plus brillant. Kassidy l’observe avec réprobation et fascination. Le mélange d’émotions bouillonne.

Il faut qu’elle attire son attention.

Elle se baisse, retourne un des effets crasseux de leur victime, et plonge les doigts dans une renflure un peu plus épaisse que les autres. Elle en tire un billet tellement chiffonné qu’il pourrait servir d’accordéon. Sa trouvaille est tendue au voleur, suffisamment éloignée pour qu’il doive venir la chercher et assez fermement tenue pour qu’il ne puisse la lui arracher. « C'est ça que tu veux ? Tu en as besoin ? C'est pour ça que tu vas plus au Bloc ? »
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Seven Popescu
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MessageSujet: Re: hell hath no fury ; seven    hell hath no fury ; seven  EmptyMer 15 Jan - 18:06

– Mais enfin, Seven ! Qu’est-ce que tu prends en ce moment ? C’est pas bon pour ta mémoire. Faut que t’arrêtes tout de suite. Réfléchis un peu. Il la jauge un instant, interdit. Elle sort de nulle part, attire bien trop l'attention, le réprimande comme le ferait un parent avec sa progéniture récalcitrante. Et elle semble si confiante dans ce rôle qu'on croirait qu'ils se connaissent bien – pourtant il ne saurait même pas dire comment elle s'appelle. La situation le déstabilise un peu. Mais pas suffisamment pour qu'il range les crocs. Il lui crache de dégager et récolte un index menaçant, qui s'enfonce dans le tissu de son sweat. – Dégager ? DÉGAGER ? Tu sais combien de temps ça m’a mis pour te retrouver ? T’es un fantôme ! Tu ressembles à un fantôme ! Qu’est-ce que tu fais en ce moment, hein ? T’essayes de mourir ? Je suis pas d’accord ! Et je suis pas contente ! Si tu savais ce qui est arrivé au Bloc, c’était horrible et t’étais même pas là... Le flot d'informations le noie. Il est frappé par les émotions qui s'entrechoquent et se confondent, brutales, déconcertantes. La colère qu'il perçoit ne fait qu'attiser la sienne, mais ce qui ressemble à de l'inquiétude le laisse pantois. Elle a l'air de se préoccuper de lui, peut-être même plus que les vestiges qui lui servent d'entourage actuellement, et à ses yeux ça n'a pas de sens. Il ne voit donc qu'une seule explication possible. – T'es tarée. Elle l'est forcément, si elle a décidé d'en avoir quelque chose à faire de lui. Il retient surtout la confirmation que c'est bien au Bloc que leurs routes se sont croisées. Peut-être qu'elle est défoncée.

Passablement irrité, il persiste dans l'idée de la faire partir. En vain. – Occupé à voler des gens ? Il la toise avant de rétorquer, acerbe : – Tu t'prends pour ma mère ? Un ricanement moqueur émane un peu plus loin, comme pour lui donner raison. Il serre les poings. Même sa propre mère ne lui a jamais passé un tel savon, encore moins en public.

Sa fierté est écorchée.

Le type à qui il vient de faire les poches s'en mêle, s'attire sa virulence avant qu'il ne la déverse sur la fille. C'est à lui qu'il s'en prend, sautant sur la diversion qui lui est offerte pour reprendre là où il s'était arrêté. Il espère que son indifférence suffira à offusquer de nouveau l'intruse, et que cette fois, elle décidera de partir. Mais elle revient encore à la charge. – C'est ça que tu veux ? Son animosité s'aiguise un peu plus encore ; toute trace de patience s'est envolée. Il souffle bruyamment et tourne la tête vers elle, prêt à lui aboyer dessus jusqu'à la voir s'enfuir. Clébard enragé face à un gibier qui ne l'intéresse pas.

Mais la main qu'elle lui tend attire son regard. Entre ses doigts, un billet. Il relâche sa proie abruptement, son attention désormais toute offerte à l'inconnue vers qui il fait un pas. – Tu en as besoin ? C'est pour ça que tu vas plus au Bloc ? Ses yeux remontent vers les siens, sondent, cherchent à transpercer. Il ne trouve rien qui sache le satisfaire. – Qu'est-c'que t'en as à foutre ? Ses nerfs sont à vif. Il veut l'argent. Esquissant un geste en avant, il cherche à la dépouiller, mais elle a un réflexe suffisamment rapide pour qu'il échoue. – Donne. Agacé, il exige, offre sa paume en lui faisant signe d'obéir. Sauf qu'elle n'obtempère pas assez vite à son goût. Ça le pousse à se rapprocher un peu plus d'elle, dans une tentative d'intimidation. – Putain mais c'est quoi ton problème ? Dans sa mémoire, elle n'est qu'un visage croisé au Bloc, rien de plus. Mais elle a l'air de le connaître, elle. Et ça commence à le déranger.

Qu'est-ce qu'elle cherche, pourquoi elle est venue le trouver, comment elle a réussi à le faire ? Peut-être qu'il lui doit quelque chose, et que c'est pour ça qu'elle est arrivée en furie. Peut-être qu'il lui a dit ou fait du mal, lors d'une soirée. Peut-être qu'elle les croit amis, alors que lui n'a manifestement aucun souvenir de toute relation avec elle. Peut-être que ce n'est rien de tout ça et qu'elle l'a suivi, que quelqu'un l'envoie, qu'elle a de mauvaises intentions. Peut-être que ça a un rapport avec Frankie qui le cherche depuis Savannah, ou même avec le foutu chantage qui lui pourrit la vie depuis des semaines.

Il sait pas – il déraille. L'équation comporte trop d'inconnues et ça le rend méfiant, voire carrément paranoïaque. – Qu'est-c'que tu m'veux, hein ? Il s'avance encore, rongeant la distance qui les sépare, la surplombant de toute sa hauteur. – Dis-moi qui t'es et pourquoi t'es là. Le ton est menaçant : il ne demande pas, il ordonne.
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Kassidy Lee
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MessageSujet: Re: hell hath no fury ; seven    hell hath no fury ; seven  EmptyDim 19 Jan - 14:44

Régurgiter toute la frustration accumulée lui fait du bien, mais pas autant que d’avoir son attention. Elle s’est attachée à cette dernière, facilement flattée, facilement charmée, et surtout rapidement accrochée, harponnée au désir perçu. Les sourires de Seven ont illuminé les nuits mourantes des dernières semaines. Elle s’est enchaîné à eux comme un martyr à son supplice. Ils sont une fatalité nécessaire, une culmination à atteindre.

Elle préfère absorber les émotions des autres plutôt que de supporter les siennes. Si Seven sourit, elle ressent. Si Seven disparaît, elle s’égare.

Il est là, mais il ne sourit pas. Il a l’air frustré, incompréhensif. Et elle ne sait pas comment le convaincre de lui rendre ce qu’il a dérobé en disparaissant - ses sourires et son désir inconscients.

« T'es tarée, » tranche-t-il tout à coup, balayant chacun de ses mots. Kassidy s’étouffe avec une indignation qui ne la touche en réalité pas vraiment. Tarée, c’est un mot qui a perdu tout son impact. On l’a trop utilisé pour la qualifier elle et d’autres femmes - c’est l’adjectif des hommes pour désigner l’affectivité qu’ils craignent, un mécanisme de défense contre les émotions. Les garçons ont trop peur de ressentir. Ils tournent en dérision les sentiments qu’on leur jette dessus pour camoufler la panique.

« Ouais c’est ça, c’est moi qui suis folle. » Un soupir s’échappe de ses lèvres. Kassidy replace une mèche de cheveux encre derrière son oreille, la bouche entrouverte. Des mots se bousculent encore sur sa langue, se disputent la première place - mais ils lui paraissent dérisoire. Elle n’est pas tarée, mais elle est quand même mouchée. L’accusation suffit à la faire taire quelques temps pour mieux rassembler ses arguments.

Seven prétend être occupé. C’est pour elle encore une façon de fuir ce qu’il ressent, les mains pleines de vide. Le dédain qu’elle formule se heurte à de l’acerbité. Il la toise, elle se tend. « Tu t'prends pour ma mère ? » La nuit ricane. Kassidy sonde l’obscurité comme si elle pouvait étouffer l’hilarité des ténèbres. Encore une fois, Seven a fait mouche. Elle ne peut pas être sa mère. Si elle rêve parfois de poupons enchanteurs et fantasme des instincts maternels débordants, elle n’a en réalité pas l’expérience nécessaire pour materner quelqu’un et aucun modèle sur lequel se baser.

Elle sait quelque part qu’elle ferait une mauvaise mère parce qu’elle n’en a jamais eu.

« Ta maman elle aurait honte de toi, » qu’elle décrète finalement sur un ton un peu boudeur, sans savoir si elle dit vrai. Kassidy n’a aucun moyen de savoir ce que c’est, la honte d’une mère, ni de savoir si Seven en a eu une, lui. D’ailleurs, elle préférerait qu’il n’en ait pas. Les belles-mère, ça fait peur.

Il s’affaire à nouveau et s’en prend à celui qu’il avait commencé à dépouiller. L’indifférence l’irrite, surtout lorsqu’elle vient de lui, aussi entreprend-t-elle d’attirer son attention. Elle dégote un billet en deux temps trois mouvements. Kassidy aurait pu lui avouer qu’une somme bien plus conséquente se trouve dans ses propres poches, mais son état de fébrilité avancée la convainc de miser sur l’argent des autres avant de mettre le sien en jeu.

Sa trouvaille attire son attention immédiatement. Leurs yeux se rencontrent lorsqu’il approche, sans que les prunelles ne se comprennent vraiment. « Qu'est-c'que t'en as à foutre ? » Et elle souffle, agacée, presque trépignante. « Si tu voulais que j’en ai rien à foutre de toi, t’avais qu’à pas commencer ! » Après tout, c’est lui qui lui a souri en premier. Elle n’aurait jamais cherché à le retrouver s’il avait braqué sa bonne humeur inconsciente dans une autre direction. Seven aurait été une ombre parmi les ombres d’un Bloc qu’elle aurait beaucoup moins fréquenté.

Il se tend et tente de lui arracher le billet, qu’elle éloigne d’un mouvement vif. « Donne. » La scène a quelque chose d’un peu enfantin - entre le grand garçon dépouillant plus faible que lui et la guerre des sexes de la cour de récré. « Non, t’as pas répondu à mes questions. »

Lorsqu’il tend sa paume elle a un petit sourire amusé, un peu malgré elle. Kassidy fait mine de lui donner ce qu’il veut, se dérobe au dernier instant. Lui est moins juvénile - plus adolescent en crise que gamine en plein caprice. Il avance. « Putain mais c'est quoi ton problème ? » Ses sourcils se froncent. « C’est toi mon problème ! J’arrête pas de te dire que je suis pas contente que t’ai disparu, mais t’écoute rien ! »

Seven envahit de plus en plus son espace. Cela ne l’aide pas vraiment à réfléchir, ni même à ressentir. Ses yeux s’affolent, vont de son visage à ses pieds, ne savent plus trop où se poser. Elle croise les bras dans son dos pour éviter qu’il s’empare du billet et rougit lorsque son souffle lui tombe sur le nez. Il était si grand que ça, au Bloc… ? « Qu'est-c'que tu m'veux, hein ? Dis-moi qui t'es et pourquoi t'es là. »

Ses doigts forment des noeuds fantaisistes. Kassidy se fixe finalement sur ses clavicules couvertes, qui sont plus faciles à regarder que sa figure. «  C’est pas gentil de faire comme si tu me connaissais pas. » souffle-t-elle. « J’ai jamais été méchante avec toi, Seven, alors pourquoi t’es si agressif ? Je suis venue parce que t’es parti du Bloc sans prévenir. Moi, je me suis inquiétée, je t’ai cherché pour tenter de comprendre, ça m’a pris du temps tout ça. Bon, t’es là, ça a l’air d’aller, mais en fait pas trop. Déjà, tu souris pas. Et puis ensuite, t’es tout pâle et tu cherches de l’argent. Alors je sais pas ce qui se passe, mais c’est pas rassurant… Si tu as besoin d’aide… Je pourrais… Je sais pas… Et puis non d’abord ! Je suis en colère ! Tu vas m’expliquer ce qui se passe et puis je verrai. Arrête de te dérober avec toutes tes questions, c’est moi qui les pose ici. Qu'est-ce qui t'arrive ? Pourquoi tu viens plus ? Je te plais plus ? T'as besoin d'argent ? T'as fait quelque chose de mal ? »
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Seven Popescu
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MessageSujet: Re: hell hath no fury ; seven    hell hath no fury ; seven  EmptyMer 29 Jan - 21:20

– Ta maman elle aurait honte de toi. Il se raidit et serre les poings, la tension qui remonte jusqu'à son visage, crispant ses traits. Sûrement qu'elle n'a pas tout à fait tort. Il sait que sa mère n'aimerait pas voir ce spectacle, mais il sait aussi qu'elle ne dirait ni ne ferait rien. Elle n'est qu'un spectre dans sa vie, une présence lointaine, fantomatique, qui flotte derrière un voile qu'il a rendu infranchissable. Il a coupé tout espoir de communication entre eux quand il n'était qu'un môme. Et pourtant, il ne supporte pas qu'on y fasse allusion – ni à elle ni à la notion même de famille. Ce ne sont que des mots, mais il suffit de les mentionner pour enfoncer un peu plus profondément les aiguilles qui se sont logées au creux de sa poitrine.

Son amertume se mue en brutalité, qu'il dirige vers sa victime déjà dépouillée.

La ténacité de la fille pourrait être admirable, si elle n'était pas si enrageante. Il veut qu'elle lui foute la paix. Mais pas autant qu'il veut récupérer de l'argent. Son attention revient entièrement sur elle, et il oublie complètement le type qu'il abandonne derrière lui. Comme un charognard qui passe d'une carcasse à une autre. La nouvelle a peut-être plus d'intérêt finalement : elle est vivante. – Si tu voulais que j’en ai rien à foutre de toi, t’avais qu’à pas commencer ! La confusion se devine dans ses sourcils froncés et son regard incertain. Il ne comprend pas ce qui lui est reproché – il ne sait pas ce qu'il est censé avoir commencé. Et il a beau la sonder en silence, il ne trouve aucune réponse sur son visage. De toute façon, il abandonne vite, plus intéressé par le billet que par les interrogations qui commencent à s'accumuler. Elle ne se laisse pas détrousser aussi facilement qu'il le voudrait. – Non, t’as pas répondu à mes questions. Il gonfle ses joues et souffle bruyamment, à l'image d'un gamin fâché, déçu qu'on ne cède pas à ses exigences. – Tu commences à m'casser les couilles. Sa paume offerte est capricieuse. Elle sourit. Pas lui. Encore moins quand elle s'amuse à faire mine de céder, pour mieux se retirer à l'instant où il tend les doigts.

Elle le prend pour un con.

Plus elle nourrit son irritation déjà grandissante, plus il devient menaçant. Il envahit son espace et crache des questions véhémentes, chargées d'une colère à peine contenue. – C’est toi mon problème ! J’arrête pas de te dire que je suis pas contente que t’ai disparu, mais t’écoute rien ! Il écarte les bras sur les côtés, perdant clairement patience. – Mais parce que j'm'en fous, putain ! Et parce qu'il n'y comprend rien, aussi. Toute la situation est surréaliste, les questions qui lui sont posées n'ont aucun sens, et la charge émotionnelle qu'il se prend à la gueule est parfaitement absurde. Cette fille est un nœud qu'il n'a pas la patience de défaire, et surtout pas envie de voir s'enrouler autour de son cou.

Une vague de satisfaction s'empare de lui quand elle baisse les yeux quelque part aux alentours de son cou. Elle ne recule pas mais elle a l'air intimidée – suffisamment pour qu'il se calme. Rassasié par ce qu'il prend comme un signe de soumission. – C’est pas gentil de faire comme si tu me connaissais pas. J’ai jamais été méchante avec toi, Seven, alors pourquoi t’es si agressif ? Je suis venue parce que t’es parti du Bloc sans prévenir. Moi, je me suis inquiétée, je t’ai cherché pour tenter de comprendre, ça m’a pris du temps tout ça. Bon, t’es là, ça a l’air d’aller, mais en fait pas trop. Déjà, tu souris pas. Et puis ensuite, t’es tout pâle et tu cherches de l’argent. Alors je sais pas ce qui se passe, mais c’est pas rassurant… Si tu as besoin d’aide… Je pourrais… Je sais pas… Un peu abasourdi par tout ce qu'elle lui explique, il tente difficilement de faire le tri, cherche la faille dans son récit. Mais elle a l'air sincère et il est complètement perdu. À quel point sont-ils censés se connaître ? Pourquoi elle s'inquiète de son état ? Ça fait des mois qu'il ne sourit plus vraiment, alors pourquoi le souligner comme si c'était exceptionnel ? Pourquoi elle voudrait l'aider ?

Il n'arrive plus à réfléchir et les questions se bousculent, mais elle ne lui laisse le temps d'en poser aucune. Le changement de ton est aussi radical qu'inattendu. Une petite voix lui murmure ce qu'il a déjà énoncé plus tôt : elle est tarée. – Et puis non d’abord ! Je suis en colère ! Tu vas m’expliquer ce qui se passe et puis je verrai. Arrête de te dérober avec toutes tes questions, c’est moi qui les pose ici. Qu'est-ce qui t'arrive ? Pourquoi tu viens plus ? Je te plais plus ? T'as besoin d'argent ? T'as fait quelque chose de mal ? La seconde salve finit de l'assommer. Sa colère est retombée et il la dévisage, bras ballants, sourcils froncés. Elle a parlé de lui plaire – c'est peut-être ça, la clé. Peut-être qu'ils ont baisé au Bloc et que tout est parti de là. Ça lui semble être le scénario le plus plausible pour l'instant, alors il s'y raccroche pour donner un sens à quelque chose qui n'en a pas. – Tu parles trop. Tellement qu'il a l'impression d'avoir été enseveli. Il a déjà oublié la moitié de son discours. – Et j'déteste les interrogatoires. Peu importe de qui ils viennent, il n'aime pas devoir révéler quoi que ce soit sur lui, sur sa vie. On ne lui soutire généralement qu'un silence revêche ou des sommations de le laisser tranquille. Même Anca n'obtenait jamais de résultat concluant – et maintenant qu'elle n'est plus là, les regrets lui étreignent la gorge plus souvent qu'il ne voudrait l'admettre. – J'sais pas comment tu m'as trouvé, mais refais plus ça. C'est un truc de stalker. Même si elle a finalement l'air assez inoffensive, il n'aime pas se savoir traqué, surtout pas en ce moment. Plus le temps passe, plus sa paranoïa s'aiguise. – T'façon pourquoi tu t'acharnes comme une malade là ? Sérieux, moi j'me souviens même pas de ton prénom. Il a beau la fixer, ça ne lui revient pas. Peut-être bien qu'il ne le lui a jamais demandé. Ou peut-être qu'il s'est perdu dans le brouhaha du Bloc – comme tout ce qui concerne leur hypothétique relation.

Son regard cherche le sien, impérieux. Il continue de jouer sur sa taille pour affirmer sa dominance. – Maintenant, donne-moi le billet. Le ton reste trop autoritaire, même si son animosité est momentanément étouffée par tout le brouillard qui règne sur la situation. Et dans l'espoir de rassasier la curiosité malsaine de son interlocutrice, il finit par lui concéder une information : – J'ai besoin d'fric. Vraiment. À tel point que chaque petit dollar compte.
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Kassidy Lee
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MessageSujet: Re: hell hath no fury ; seven    hell hath no fury ; seven  EmptySam 1 Fév - 17:24

« Tu commences à m'casser les couilles. » Le reproche la frappe sans qu’elle ne sache vraiment pourquoi. On lui a trop souvent répété qu’elle était agaçante, insistante ; une énième interprétation de cette rengaine insidieuse ne devrait pas l’affecter. Mais il s’agit de Seven, le garçon qu’elle a cherché des jours durant. Il est censé être reconnaissant qu’elle l’ait trouvé, heureux de la fréquenter à nouveau.

On ne peut pas dire que sa joie soit évidente.
Elle trouvera bien le moyen d’en inventer une.

Il empiète de plus en plus sur son espace. Kassidy fuit des yeux loin de cette proximité intimidante, intime. Elle parvient cependant à lui cracher ce qu’elle a sur le coeur, sans qu’il ne sache ce qu’il y a vraiment dedans. Si c’était le cas, il serait sûrement déjà en train de courir. « Mais parce que j'm'en fous, putain ! »

Elle cille lentement. Ses yeux sont devenus vitreux. C’est ce qui arrive, lorsque les choses atteignent ce stade. Elle doit se détacher de son corps, de son esprit, pour mieux mettre de côté les mots qu’on lui jette dessus. L’affirmation de Seven sera bientôt rationalisée à sa façon : détournée, déformée, abâtardie. Elle aura perdu tout son sens initial pour s’accorder à sa vérité, sa version des choses. Il est attiré par elle. Il la veut. Il se défile parce qu’il a peur de leur relation, de la force de ses sentiments, de n’importe quoi d’autre. La moindre excuse fera l’affaire.

Ses yeux remontent jusqu’à sa figure, un peu absents. Elle parle comme dans un songe, la voix lointaine. « On dirait que tu te fous de tout, de toute façon. »

Les prunelles retombent au niveau de ses omoplates. Son discours est confus, fouilli. Elle jette dedans tout ce qui lui vient à l’esprit, réflexe bien rôdé qu’elle a pris il y a longtemps. Plus on inonde quelqu’un d’informations et plus il a du mal à faire le tri, enseveli sous sa vague de sentiments. Accabler les autres de ce qu’elle ressent la soulage toujours. Elle a besoin qu’on porte un peu de cette croix qui pèse sur son dos, sur son coeur. Et les garçons sont toujours là pour le faire même si, comme Seven, ils s’y prennent mal.

Il a la décence d’avoir l’air moins colérique.

« Tu parles trop. » Et lui pas assez. « Et j'déteste les interrogatoires. »

Ses lèvres se retroussent sur un semblant de sourire. « Ça se voit. Tu réponds mal aux questions. »

Il l’amuse malgré elle. Bien qu’il soit peut-être dangereux, elle ne peut s’empêcher de le considérer comme un garçon béat et inoffensif. Elle l’aimait bien, lorsqu’il était comme ça dans le Sub. À demi-conscient, offert au désir. C’est facile de capter l’attention de quelqu’un d’égaré, de devenir le sauveur qui lui tend la main. Aujourd’hui, c’est plus difficile. Parce que Seven est trop lucide, trop lui.

Elle le préférait défoncé.

« J'sais pas comment tu m'as trouvé, mais refais plus ça. C'est un truc de stalker. »

Kassidy hausse les épaules pour se débarrasser de l’accusation voilée qui leur tombe dessus. Elle ne promettra rien. Ses désirs destructeurs sont plus forts que son instinct de survie, et elle ne contrôle aucun des deux. Ballottée par la gratification immédiate d’obtenir l’attention de celui qui la veut.

« Tu préfères que je te laisse tout seul ? C’est triste, non ? C’est toujours mieux d’être à deux. »

Elle est incapable de comprendre comment on pourrait préférer être seul sous un pont, chien errant ou loup solitaire aux crocs aiguisés par l’isolation, le manque de contact.

« T'façon pourquoi tu t'acharnes comme une malade là ? Sérieux, moi j'me souviens même pas de ton prénom. »

C’est faux. Il n’a pas pu l’oublier. Tous les garçons qui l’aiment ne l’oublient jamais. Ses yeux remontent, se plissent. Elle pince les lèvres et le jauge d’un air critique.

« T’es qu’un menteur. »

Les bras qu’elle avait croisé dans son dos se déplient pour mieux former un noeud sur sa poitrine. Elle a presque chiffonné le billet au creux de son poing. Son regard se charge de ressentiment. Seven ne se comporte pas comme elle voudrait et elle lui en veut. Il devrait être docile, amoureux ; il est obnubilé par l’argent et déterminé à faire comme s’il ne la connaissait pas.

« Maintenant, donne-moi le billet. »

Kassidy déplie les doigts, contemple le bout de papier. Il est en piteux état.

« J'ai besoin d'fric. Vraiment. »

« C’est que cinq dollars. » Elle fait glisser ses doigts sur la surface du billet, le chiffonne un peu plus.

Et puis elle le déchire un grand coup, lui jetant le premier bout de papier à la figure. « J’t’en aurais donné bien plus si tu m’avais juste demandé. » Un autre morceau rebondit contre son nez. Elle s’acharne avec les ongles pour le réduire en miettes. « Mais j’suppose que tu veux pas d’argent de la part d’une fille dont tu connais pas le nom, hein, Seven ?! »
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Seven Popescu
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MessageSujet: Re: hell hath no fury ; seven    hell hath no fury ; seven  EmptyMer 5 Fév - 15:45

– Ça se voit. Tu réponds mal aux questions. De son côté, il se trouve déjà bien conciliant de rester là, de l'écouter parler, de tenir un semblant de conversation. La confusion qu'elle a semé le tient vaguement en haleine – il serait presque intrigué, s'il ne la trouvait pas si agaçante. Le billet y est pour beaucoup, aussi. Il souffle du nez, lève le menton. – Arrête de m'en poser, alors. Elle risque de ne pas obtenir grand-chose d'autre de lui. Il a encore du mal à saisir ce qu'elle lui veut exactement, et n'est de toute façon pas disposé à se plier aux désirs de qui que ce soit, encore moins ceux d'une inconnue.

Se dire qu'elle l'a probablement suivi ou traqué pour le trouver ne l'enchante pas vraiment. Il n'a même pas envie de connaître les tenants et les aboutissants, la manière dont elle s'y est prise : il veut juste s'assurer que ça ne recommence pas. Le haussement d'épaules qu'elle offre en réponse n'est pas satisfaisant. – Tu préfères que je te laisse tout seul ? C’est triste, non ? C’est toujours mieux d’être à deux. Ça lui arrache un ricanement mauvais. – J'ai pas besoin d'ça. Il aime penser qu'il n'a besoin de rien ni personne, mais c'est si loin de la vérité que ça frôle presque le ridicule. Il est dépendant de bien trop de choses – la drogue étant la principale – et il n'est pas aussi solitaire qu'il veut le faire croire. Capable de mentir à Barbra et de la traîner à Detroit presque de force, juste pour ne pas être seul. Perdu depuis qu'Anca n'est plus là pour le ramasser. Un tas de vide à combler à l'intérieur de lui, là où les gens ont disparu les uns après les autres, là où il les a lui-même arrachés. Sa solitude grandit de son propre fait et pourtant elle l'étouffe. – J't'ai rien demandé donc lâche l'affaire. Il reste méfiant de cet entêtement qui l'a poussée à le retrouver, cette inquiétude qu'il a vu poindre dans son discours décousu. Ça le dépasse.

Il ne sait même pas comment elle s'appelle.

– T’es qu’un menteur. L'ombre qu'il voit passer sur son visage indique une contrariété – il comprend avoir touché une corde sensible. Un rictus insolent vient tordre ses lèvres. – Si tu l'dis, Machine. Il appuie le dernier mot avec moquerie, enfonçant le clou qu'il espère logé quelque part entre ses omoplates, là où elle ne peut pas l'atteindre. Juste pour le plaisir de la voir se froisser un peu plus.

Comme le billet.

Son regard suit attentivement le mouvement de ses bras, quand elle les ramène contre sa poitrine. Il insiste, réclamant ce qu'il pense être son dû. – C’est que cinq dollars. La déception dessine une moue sur ses traits. Il espérait plus que ça mais il ne crachera pas dessus, le moindre centime est bon à prendre, et la nuit s'annonce encore très longue. Sa main est prête à se tendre une nouvelle fois. La fille le prend de court quand elle déchire son piteux trésor, lui en jetant un morceau au visage. Il se fige sous le coup de la surprise – et de l'affront. – J’t’en aurais donné bien plus si tu m’avais juste demandé. Encore une fois, ça n'a pas de sens : pourquoi lui donnerait-elle de l'argent s'il en demande ? Il n'a pas le temps de poser la question, un nouveau bout de papier vole jusqu'à son nez. – Mais j’suppose que tu veux pas d’argent de la part d’une fille dont tu connais pas le nom, hein, Seven ?! Elle est en train de tout déchiqueter, l'argent aussi bien que le calme qu'il avait retrouvé.

La colère explose sans prévenir. – GROSSE CONNE ! Brutalement, il agrippe ses poignets pour la forcer à cesser sa destruction appliquée, se mettant à la secouer. Sa poigne est féroce, douloureuse. – J't'ai dit que j'en avais b'soin putain d'merde, t'es débile ou quoi ?! Ses prunelles descendent jusqu'au papier mutilé entre les griffes de la fille. Cinq dollars, c'est peu. Mais ses poches sont si désespérément vides qu'à ses yeux, ça en vaut dix fois plus. Et pour la fierté qu'elle vient de heurter, c'est le centuple.

Il tente de lui reprendre ce qu'il reste du billet, n'en arrache finalement qu'un morceau de plus, et vient le plaquer contre sa bouche. – Tiens t'as qu'à l'bouffer ! Il donne une impulsion pour projeter sa tête en arrière, avant de la relâcher aussi brusquement qu'il l'a attrapée. Lorsque son regard tombe sur le petit cimetière de papier qui s'est formé au sol, il y donne un coup de pied rageur, frustré par la tournure qu'ont pris les choses. Il pensait qu'elle céderait face à ses tentatives d'intimidation, et qu'il pourrait reprendre sa quête tranquillement. Mais rien ne s'est passé comme prévu.

– Donne ta thune. C'est abrupt, craché comme un mollard. Il repose son regard noir sur elle. – Tu voulais que j'demande, non ? Ses bras s'écartent sur les côtés. – Bah voilà. J'demande. Elle semblait dire que c'était ce qu'il lui suffisait de faire – évidemment, il ne tient pas compte du petit éclat de violence dont il l'a gratifiée. Il est trop focalisé sur son besoin de récolter assez d'argent pour s'offrir une dose ; ça tourne en boucle dans sa tête, en arrière-plan. De plus en plus fort.
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Kassidy Lee
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MessageSujet: Re: hell hath no fury ; seven    hell hath no fury ; seven  EmptyVen 14 Fév - 16:14

« Arrête de m'en poser, alors. » Improbable. Kassidy a toujours des questions, sur tous les sujets. Et lorsque le sujet est une personne, elle est intarissable. Il faudrait qu’elle puisse connaître quelqu’un mieux qu’elle se connaît elle-même. C’est peut-être ce qu’elle veut, au fond. Oublier son identité en occupant son esprit avec celui d’un autre. Seven devrait s’immiscer dans son coeur, peser contre ses os.

Il ricane. « J'ai pas besoin d'ça. » Kassidy l’étudie, partagée. La compassion finit par prendre le dessus, parce qu’il a tort et qu’il le sait peut-être au fond de lui. Son expression devient un peu grave et son menton nie, mouvement de droite à gauche. « Tout le monde en a besoin, Seven. Te mens pas à toi-même. »

L’hypocrisie de l’affirmation ne la frappe pas du tout.

« J't'ai rien demandé donc lâche l'affaire. » Encore une fois, il ment. Les sourires, c’étaient des demandes, des confessions. Elle le sait, elle l’a senti. Tout ce qu’elle ignore, c’est pourquoi il s’obstine à ne pas le reconnaître. Peut-être a-t-il peur de mettre ses sentiments à nu. Il s’est après tout emmuré derrière des vêtements trop larges et des mots trop brutaux, jusque là. Kassidy a toujours la voix un peu douce, l’inflexion déterminée et certaine. Sa vérité est la seule qu’elle admette parce qu’elle est la seule qui ait du sens. « Si, tu l’as fait. Mais je crois que tu t’en souviens pas. C’est peut-être à cause de la drogue. »

Il en faudrait peu pour qu’elle soit jalouse d’une aiguille.

Seven s’entête dans sa mauvaise foi, s’enfonce et s’enterre. Le rictus qui lui tord les lèvres ne présage rien de bon et les mots qu’il prononce ne font que confirmer sa mauvaise impression. « Si tu l'dis, Machine. »

Ses yeux se plissent et ses lèvres se pincent. Elle le considère avec une consternation un peu offensée.  

« Quoi, tu veux jouer à ça ? Et moi j'dois t’appeler comment ? Zéro ? »

Ils en seraient peut-être capables, gamins immatures et déterminés à exaspérer l’autre.

C’est ce qu’elle s’emploie à faire lorsqu’elle commence à déchirer le billet. Le papier crie sous ses ongles tandis que ses yeux guettent la réaction du garçon. Cette dernière ne tarde pas - Seven s’égosille, ce qui manque de ralentir sa destruction de l’argent. « GROSSE CONNE ! » Les mains qu’il referme sur ses poignets suffisent à le faire. Kassidy s’immobilise, les yeux écarquillés. « J't'ai dit que j'en avais b'soin putain d'merde, t'es débile ou quoi ?! » Elle a peur, mais c’est surtout la déception qu’elle cause qui l’effraie.

Les lambeaux de billet lui sont arrachés. Elle les laisse s’échapper, trop ébahie pour se rebeller et trop préoccupée par ce qu’on lui plaque contre la bouche. « Tiens t'as qu'à l'bouffer ! »  Kassidy recule autant qu’elle le peut, tourne la tête de droite à gauche comme un bébé qui refuse la bouillie. Lorsqu’il la relache elle manque de trébucher mais se rattrape. Son pouls se précipite dans ses tempes. Elle met la main devant sa bouche comme pour barrer le passage.

La tension est palpable.

« Donne ta thune. » Ses yeux sont noirs. Kassidy a envie de se recroqueviller sur elle-même, cafard confronté à un faisceau lumineux. Il n’a pourtant rien d’éclatant, ce garçon, avec ses pupilles qui lui grignotent l’iris. « Tu voulais que j'demande, non ? Bah voilà. J'demande. »

Elle lève des mains tremblantes, remet ses cheveux derrière ses oreilles. Les quelques secondes qui s’écoulent en silence lui permettent de retrouver un peu de sang-froid.

Leurs prunelles s’affrontent. C’est à qui aura le plus de néant au fond des yeux.

« Non. »  Kassidy recule de deux pas. Son expression s’est assombrie. « J’ai plus faim. »

Et elle jette un regard dédaigneux au petit tas de papier déchiré. « T’as qu’à faire les poches d’un autre clodo pour manger. »

Sa retraite aurait été glorieuse si elle n’était pas tombée, en se retournant, sur un type au moins aussi grand que Seven et trois fois plus menaçant.

« Paraît qu’t’as du fric ? »

Changement de programme.

Kassidy se retourne et trottine jusqu’à son amoureux adoré, dont elle agrippe le bras. Elle ne lui laisse pas vraiment le choix lorsqu’elle se glisse derrière lui, les doigts toujours accrochés au tissu de son sweat. Ses yeux inquiets sont rivés sur le nouvel arrivant.

« Tu vas pas le laisser me voler, hein ? »

Et puis d’une voix rendue plus aiguë par la panique, destinée à l’intrus :

« Va-t-en ! J’ai pas d’argent ! Et puis j’appellerai la police ! »
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Seven Popescu

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hell hath no fury ; seven  13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : dents en vrac, toutes de travers | tatouages pourris | main gauche balafrée (poignardée) et à la motricité un peu réduite | cicatrice sur l'épaule gauche (poignardée), cuisse droite (balle), bras gauche (balle), côté droit du ventre (balle) | traces de piqûres sur les bras | nez qui saigne trop facilement | mains souvent abîmées | toujours énervé | l'air de ne pas avoir dormi depuis trois siècles
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MessageSujet: Re: hell hath no fury ; seven    hell hath no fury ; seven  EmptyMer 19 Fév - 19:01

– Tout le monde en a besoin, Seven. Te mens pas à toi-même. Il n'aime ni ce qu'elle dit ni comment elle le dit, ça lui fait froncer le nez et plisser les yeux, comme si ces simples mots suffisaient à rendre toute l'atmosphère désagréable. Peut-être parce qu'ils viennent gratter une surface qui s'effrite déjà depuis quelques temps – c'est lui tout entier qui s'érode. La tension s'est logée quelque part entre ses épaules. Il se raidit, exigeant une énième fois qu'on lui fiche la paix, puisqu'il n'a rien demandé. – Si, tu l’as fait. Mais je crois que tu t’en souviens pas. C’est peut-être à cause de la drogue. Peut-être qu'elle dit vrai – après tout, il ne garde généralement que de vagues souvenirs flous et tronqués de ce qui se passe lorsqu'il est drogué. Il n'en sait rien et au fond, il n'a pas envie de savoir. – 'Tain t'es vraiment conne. J'sais pas c'que j't'ai dit, mais si j'étais défoncé, ça compte pas. Il balaie l'air comme pour appuyer combien tout ça est insignifiant. Lui montrer qu'elle est ridicule, si elle a réellement tenu compte de ce que pouvait bien exprimer un type complètement intoxiqué.

Elle pince les lèvres lorsqu'il l'appelle Machine. Son menton se redresse presque fièrement. – Quoi, tu veux jouer à ça ? Et moi j'dois t’appeler comment ? Zéro ? Il se tend un peu, mais finit par ricaner en haussant les épaules. – Comme tu veux, bouffonne. Une nouvelle fois, il insiste sur le mot – qu'elle comprenne qu'il continuera à lâcher tout ce qui lui passe par la tête, puisque ça semble l'agacer et qu'elle ne veut pas se présenter.

La scène est particulièrement puérile.
Jusqu'à ce que la colère éclate, quand le billet est déchiré.

Sa réaction est disproportionnée par rapport à la maigre somme sacrifiée ; c'est les nerfs qui ne suivent pas, les émotions non maîtrisées, la frustration rendue insupportable par le manque qui lui vrille la tête. Plus brutal que vraiment violent, une première vanne a cédé. Les autres tremblent un peu. Comme les mains de la fille, quand elles viennent écarter le rideau formé par ses cheveux noirs. Ils se toisent. Seven attend de voir si elle va céder à sa demande. – Non. Elle recule, il retrousse une lèvre contrariée. – J’ai plus faim. T’as qu’à faire les poches d’un autre clodo pour manger. Manger. Le mot résonne et il réalise à quel point c'est tombé bas sur sa liste de priorités, au même titre que tous les besoins primaires. Les tâches qu'il privilégie ne servent qu'à le détruire un peu plus chaque fois. Il a envie de rire – ou peut-être de hurler, il n'est pas vraiment sûr.

Il n'a le temps de faire ni l'un ni l'autre.

– Paraît qu’t’as du fric ? Il tourne la tête vers le type qu'il n'a pas vu arriver, alors que la fille vient agripper son bras et se planque derrière lui, comme une gamine. Sourcils froncés, il la dévisage d'un air dubitatif. – Tu vas pas le laisser me voler, hein ? Ça lui arrache un ricanement incrédule. – Va-t-en ! J’ai pas d’argent ! Et puis j’appellerai la police ! Le type sur lequel elle crie n'a pas l'air impressionné, et Seven non plus. Il l'examine une seconde supplémentaire puis retire son bras d'un coup sec pour qu'elle le lâche, s'écartant d'un pas. – Tu crois quoi là ? Fallait faire gaffe à c'que tu dis, maintenant t'assumes. Si elle se fait agresser, ce n'est pas son problème. Ça lui apprendra à parler d'argent et de police dans un endroit tel que celui-là, alors qu'elle n'y a ni sa place, ni aucun allié. Elle est seule et il le prouve en s'écartant d'un pas supplémentaire, avant de lui tourner le dos – littéralement. Prêt à la laisser en proie aux autres vautours.

J’t’en aurais donné bien plus si tu m’avais juste demandé.

La phrase tourne en boucle quelque part en arrière-plan, entre le grondement de la rage et le bourdonnement incessant du manque. Ça veut dire qu'elle a de l'argent. Qu'elle est prête à lui en donner, même s'il ne comprend pas pourquoi. Peut-être qu'elle lui offrira une liasse, s'il l'empêche de finir comme le billet qu'elle a déchiqueté.

Lorsqu'il reporte son attention sur eux, le type a empoigné le bras de la fille et semble la menacer. Un soupir filtre entre ses dents grinçantes. – Bon vas-y, laisse. Il intervient sans grande conviction, contrarié de se retrouver dans un tel rôle. – Elle est pas avec toi, si ? Mêle-toi d'tes affaires. Il l'aurait bien fait, s'il n'y avait pas une potentielle récompense en jeu. Ça lui donne l'impression qu'il n'a pas le choix ; la perspective de s'offrir quelques grammes prime sur tout le reste. Alors il revient sur ses pas, envahit l'espace de la proie et du prédateur, se mesurant à celui qui est à sa taille. – Bouge. L'autre le repousse. Ils se jaugent un instant, puis Seven imite son geste. L'autre réitère. Et bien vite ils en arrivent à se pousser de plus en plus fort, jusqu'à trébucher sur les galets qui bordent la rivière près d'eux. Le premier coup de poing fait craquer son nez. Le goût du sang envahit rapidement sa bouche et il lâche un rire dans un souffle, avant de répondre par un coup de boule.

Les coups qui suivent sont confus mais violents, les carcasses entrent en collision, la bagarre dégénère. Ça devient la seule chose qui compte : la douleur qui lui donne un point sur lequel se concentrer, l'envie de cogner qui éclipse tout le reste. Il s'acharne et les dernières vannes sautent les unes après les autres, jusqu'à ce qu'il soit submergé par toute la rage qui s'était accumulée. Le type n'est qu'un prétexte, une cible sur laquelle décharger ce trop-plein dont il ne sait jamais quoi faire.

Ils finissent au sol, Seven à cheval sur lui, qui cesse finalement de frapper en sentant que son adversaire ne tient plus la distance. Ça n'a plus aucun intérêt. Il se redresse, aussi essoufflé que l'autre, amoché lui aussi. Du sang sous le nez et plein la bouche, le corps douloureux là où les impacts ont résonné jusque dans ses os.

Il sourit.

La violence a longtemps été comme une drogue. Mais elle n'est plus suffisante pour le distraire et le calmer – il sent déjà l'euphorie passagère s'envoler, son sourire retomber. Un sourcil s'arque lorsqu'il découvre que la fille est toujours là. Il l'avait presque oubliée, trop absorbé par le combat qu'il aurait voulu voir durer plus longtemps, encore et encore jusqu'à l'avaler tout entier. Ses mains endolories tâtonnent ses poches, mais ne trouvent pas ce qu'elles cherchent. – T'as pas une clope ? Elle n'a pas la gueule de l'emploi, mais il tente sa chance malgré tout. – Tu m'dois bien ça. Selon lui, elle lui doit bien plus qu'une cigarette. Les services qu'il rend ne sont jamais gratuits.
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Kassidy Lee
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hell hath no fury ; seven  13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : Cascade de cheveux jusqu'aux reins, impact de balle cicatrisé à l'épaule gauche.
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L'élixir de ta bouche,
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MessageSujet: Re: hell hath no fury ; seven    hell hath no fury ; seven  EmptySam 22 Fév - 16:55

« 'Tain t'es vraiment conne. J'sais pas c'que j't'ai dit, mais si j'étais défoncé, ça compte pas. » Abstraction faite de l’insulte et l’insinuation. On peut l’aimer dans n’importe quel état, que l’on soit conscient ou plongé dans les affres stupéfaites de la drogue. L’affection surnage et peu importe que le soupirant l’ignore. Il l’apprécie, l’aime au fond de lui, pupilles dilatées par le manque ou par la dose. Et elle ne l’oubliera pas. Jamais.

Il a peut-être un joli sourire, Seven - ou plutôt un sourire subjectivement plaisant tant qu’il ne montre pas les dents - mais il a un ricanement désagréable de métal qu’on aiguise. Et il s’entête comme elle dans la gaminerie, renchérit. « Comme tu veux, bouffonne. » C’est pourtant plaisant sur la langue, Kassidy. Le pendant du Sundance Kid, même si elle préférerait actuellement être la Bonnie d’un Clyde moins enrageant.

Elle ne sait pas exactement ce qu’elle veut lorsqu'elle se retourne et s’éloigne. Trop insatisfaite pour vraiment lâcher l’affaire, elle s’attend peut-être à ce qu’il la poursuive de lui-même, lui prenne le bras. Ses pas ne la mènent pas assez loin pour qu’il puisse jaillir et la convaincre de rester. La montagne qui se dresse devant elle ne peut être contournée ou escaladée, aussi se réfugie-t-elle derrière des hauteurs plus connues, les yeux effarés. Seven va la protéger, n’est-ce pas ? Il n’est pas si méchant que ça.

Il ricane encore.

Mouvement sec. Le marionnettiste envoie valser son pantin. « Tu crois quoi là ? Fallait faire gaffe à c'que tu dis, maintenant t'assumes. »  

Et il abandonne sa pauvre créature dans la poussière. Kassidy a la bouche entrouverte sur une stupéfaction digne d’Edvard Munch. Ses doigts s’agitent, comme toujours lorsque l’angoisse monte. Ils trépident comme des araignées qui veulent rejoindre l’ombre. Celle de l’inconnu l’enveloppe déjà, menaçante, immense.

« Seven ! Seven s’il-te-plaît, t’avais raison… Je… »

Elle déglutit.

Une main s’abat sur son bras. Les premières menaces tombent sur son front. Kassidy campe ses jambes. Ses pensées se sont enlisées dans sa déception et elle se découvre incapable de concocter un plan d’évasion. Il n’est pas non plus question qu’elle donne à cet inconnu tout son argent - alors il va falloir se cabrer, mordre, griffer et tempêter, son tout dernier recours. Elle tire déjà sur l’étau qui s’est resserré autour de son bras, teste la fermeté du cadenas.

« Bon vas-y, laisse. »  

Son coeur lui saute dans la gorge.

« Elle est pas avec toi, si ? Mêle-toi d'tes affaires. » Si si, bien sûr qu’elle est avec lui. Cette certitude est appuyée par un hochement de tête frénétique. Ses ongles labourent de plus en plus fort la main qui l’enserre. Le type lui jette un regard impassible. Elle a l’impression qu’il lui briserait le bras s’il pinçait un peu plus fort.

« Bouge. » Soulagement et adoration atteignent des nuées stratosphériques. Kassidy observe Seven avec de l’écume au bord des yeux. Si elle n’était pas encore prisonnière du racketteur, elle se serait jetée à son cou et lui aurait prêté allégeance pour le restant de ses jours.

Bien sûr, qu’il l’aime. C’est évident.
Il est revenu pour la sauver.

Tout est pardonné.

L’intervention de Seven détourne l’attention de l’inconnu, qui cède finalement à l’insistance de ses ongles. Kassidy se détache et recule de quelques pas, les yeux encore écarquillés. Les deux hommes se toisent. Alentour, ceux qui ne sont pas plongés dans les affres de l’addiction ou du sommeil observent la rixe, certains amusés, d’autres prudents.

On ne s’était encore jamais battu pour elle.

Le spectacle qui s’ensuit morcèle son ressenti. Kassidy se partage entre l’inquiétude et l’exultation. Le déchaînement de violence craque, grogne, coule. Lorsqu’elle aperçoit le sang elle manque d’avancer timidement, parce qu’il ne faudrait pas non plus qu’il se blesse trop. Mais elle recule finalement d’un pas, parce qu’il faudrait quand même que l’inconnu ait très mal.

Le suspens ne tient pas en haleine. De toute façon, comme dans tous les bons contes de fée, c’est le prince charmant qui prend le dessus. À califourchon sur le monstre, il distribue les coups jusqu'à plus soif, étanchement mutuel.

Lorsqu'il se redresse il sourit pour la première fois, du sang plein la figure.

Elle n’avait encore jamais vu ça. Le spectacle la fascine, figée. Son sang se précipite trop vite dans les artères et c’est comme si l’érotomanie coulait avec lui, galvanisée par cette victoire.

« T'as pas une clope ? »

La question manque de la faire sursauter. Elle culpabilise aussitôt - pas de nicotine dans ses poches.

Seulement son portefeuille.

« Tu m'dois bien ça. »

« Oui. Oui oui. Enfin, j’ai pas de clope. Mais j’ai ça. » Ses doigts tremblent lorsqu’elle sort les billets. Le fiver de tout à l’heure n’est qu’un pâle souvenir en comparaison avec cet argent frais, bien lissé, bien plié. Elle le tend, les pupilles rivées sur le sang sous son nez. « Tiens. »

« Je peux… ? » Sa main flotte près de sa figure, hésitante. L’obscurité engloutit quelques-uns des dégâts, qui deviendraient plus évidents si elle tournait et retournait sa mâchoire. Pour constater.

Pour admirer.

Pris de pudeur, ses doigts retombent. Kassidy observe les alentours.

« On s’en va maintenant ? Tu as ton argent. »
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Seven Popescu
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MessageSujet: Re: hell hath no fury ; seven    hell hath no fury ; seven  EmptyMar 25 Fév - 14:53

Une fois la bulle de violence éclatée, il semble s'éteindre à nouveau. Les flammes ne laissent plus qu'un écran de fumée derrière elles, les étincelles quittent ses yeux, tout redevient trop sombre. Trop terne. Un tas de braises encore brûlantes, mais sans éclat.

Il tourne son attention sur la fille qu'il avait momentanément oubliée, décidé à obtenir une compensation pour son geste. S'il s'en est mêlé, ce n'est ni par bonté de cœur, ni par instinct de protection. La cupidité l'a poussé à revenir sur ses pas – la rage a fait le reste. Elle le regarde d'une drôle de façon. Il ne saurait pas dire si elle est choquée, effrayée, ou émerveillée. Dans la pénombre, il a du mal à sonder son regard, et son air figé le laisse perplexe. Elle semble presque sortir d'une espèce de transe quand il lui adresse la parole. – Oui. Oui oui. Il arque un sourcil, toujours un peu sceptique face à sa réaction, mais il fait un pas vers elle. – Enfin, j’ai pas de clope. Mais j’ai ça. D'abord déçu de ne pas assouvir son envie de tabac, il se fige. Puis il la voit sortir son portefeuille. En deux grandes enjambées il se retrouve devant elle, un peu trop près, comme une pie intéressée par le butin qui vient d'apparaître. Elle a le regard rivé sur le sang, lui sur les billets. – Tiens. Il attrape son dû sans attendre, compte rapidement pour se faire une idée de la somme totale, et empoche le tout. Si satisfait que l'ombre d'un sourire plane sur ses lèvres, sans réussir à les étirer pour autant. – Tu vois quand tu veux. Ça pue l'insolence.

Lorsqu'elle lève une main en direction de sa tête, il se tend. – Je peux… ? La question ne trouve pas de réponse. Il se contente de la toiser en silence, parfaitement immobile, le regard trop perçant, curieux. Une lueur de défi flambe quelque part, dans le noir de ses yeux ou l'angle de sa bouche. Il veut voir si elle ose. Si elle compte effacer les traces de violence, ou les observer de plus près. C'est un test.

Alors il attend mais finalement rien ne vient, elle laisse retomber son bras sans avoir franchi la barrière, sans avoir relevé le défi.

Il est presque déçu.

Un petit ricanement lui échappe et il redresse le menton, l'air d'asseoir sa domination. Il la regarde de haut. – Trouillarde. Le visage fendu d'un petit rictus narquois, il fait un pas en arrière pour mettre fin à l'exercice auquel elle a été soumise sans le savoir.

– On s’en va maintenant ? Tu as ton argent. Comment ça, on ? Il la jauge un instant, l'air interdit. Elle n'espère quand même pas qu'il va l'escorter jusqu'à un endroit plus sûr ? Si elle a réussi à venir jusqu'ici seule, elle saura le faire en sens inverse. – Toi ouais dégage, t'as rien à foutre là t'façon. Il vaudrait mieux pour elle qu'elle ne traîne pas, parce qu'il ne compte pas lui tenir compagnie. Maintenant qu'il a enfin obtenu assez de fric pour se payer une dose, il compte bien s'en servir, et tout de suite. Le premier dealer qu'il trouvera sera le bon. Il n'a même pas la patience de contacter ceux avec lesquels il a l'habitude de traiter. – Baisse les yeux et trace. Ça sonne un peu trop autoritaire, mais c'est en réalité un conseil. Elle ferait mieux de se faire discrète, si elle ne veut pas attirer plus d'attention qu'elle ne l'a déjà fait.

Il ne l'aidera pas une seconde fois.

Commençant déjà à s'éloigner, il lui lance un dernier regard. – On s'reverra p't'être au Bloc. Il finira bien par y revenir. Par ennui ou par dépit, quand il ne supportera plus la solitude, quand il aura besoin de se rendre sourd et de trouver des corps contre lesquels fracasser le sien. Avec un peu de chance, il retombera sur elle, et trouvera un moyen de lui arracher quelques billets. Peu importe s'il ne sait toujours pas qui elle est exactement, ou même ce qu'elle lui veut – les questions ont largement été éclipsées par ce qu'il a pu lui soutirer. Elles finiront noyées au fond d'une seringue.

[ rp terminé ]
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