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 what's the use ? (sebra)

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Barbra Marshall
Barbra Marshall
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MessageSujet: what's the use ? (sebra)   what's the use ? (sebra) EmptyJeu 26 Mar - 15:53

Elle tourne la poignée une fois, deux fois. Puis elle tambourine. Aucune réponse. Un soupire satisfait quitte ses lèvres. Barbra n’aurait pas eu la force de revenir une autre fois, trajet bien trop épuisant quand on a pas de voiture. C’est encore pire quand elle passe la majorité de ses nuits à dormir d’un seul œil, crainte d’être agressée ou dépouillée. La valise qu’elle traîne partout n’aide pas vraiment, mais elle n’a d’autre choix que de la garde avec elle pour l’instant. La blonde s’empare du double de la clé qu’elle enfonce dans la serrure – soulagement quand ça marche. Seven n’a pas changé les serrures, ce qui est déjà un bon point. Elle entre, dépose la valise à l’entrée. Pas un bruit, la maison est bien vide. Elle n’en a pas pour longtemps, de toute façon. Elle espérait juste que Seven ne rentrerait pas entre deux, même si la malchance qui la collait ces derniers temps lui faisaient dire qu’elle avait peut-être trop d’espoir de ce côté-là. Tant pis, elle n’avait pas le choix. La blonde commence par récupérer l’ordinateur qu’elle avait caché dans la chambre d’Anca. Elle le dépose sur le matelas de ce qui lui servait de chambre autrefois, avant d’inspecter le reste de la pièce. Elle récupère quelques bricoles qu’elle avait laissé là, les enfouit dans un sac-à-dos. Elle sera encore plus encombrée mais c’est toujours mieux que tout laisser ici. Quand elle arrive dans la salle de bain, elle croise son reflet pour la première fois. Trois nuits dans la rue et déjà, ses traits étaient creusés à cause du manque de sommeil. Ses cheveux étaient emmêlés, sa peau plus pâle qu’à l’accoutumée. La gamine déteste ce qu’elle voit. Son apparence est sa seule valeur sûre et elle ne peut pas la laisser s’émietter. Elle croise le reflet de la douche qui est derrière elle – tant pis si Seven rentre, la tentation est trop grande.

Le jet d’eau brûlant soulage son dos meurtri par des nuits passées loin du confort d’un matelas. Elle a l’impression d’évacuer toutes les saletés accumulées ces derniers jours. Elle peut le faire – juste quelques jours de plus à supporter cet enfer. Barbra a déjà contacté quelques propriétaires d’appartements libres la semaine suivante. Ils sont censés la rappeler et elle espère qu’il le fera. Elle ne sait réellement pas combien de temps elle tiendra si les réponses sont négatives et elle préfère ne pas y penser. Quelques jours, c’est l’objectifs qu’elle se fixe. Quand elle sort de la douche, elle se sent mieux, bien qu’elle sait que l’artifice n’est que provisoire. La gamine enfile des vêtements propres avant de sortir de la salle de bain. Quand elle arrive dans la chambre, un désir primaire de vengeance l’envahit. Pendant qu’elle doit subir l’enfer des rues, Seven est là, bien au chaud. Tout est de sa faute. Alors elle file dans la cuisine, ouvre les portes des placards. Elle prend le bidon de javel et le liquide vaisselle avant de revenir vers la petite pièce. Elle ouvre un tiroir plein des vêtements de Seven et vide le javel sur le tissu. Satisfaite, elle referme le tiroir avant de venir répandre du produit vaisselle sur le matelas. Elle le recouvre ensuite avec la couette pour le cacher – autant lui réserver la surprise. Vengeance mesquine et pas réellement utile mais qui seront bien suffisantes à la faire rire quand elle imaginera sa tête lorsqu’il découvrira tout ça. Et alors qu’elle referme le bidon de javel, la gamine entend la porte d’entrée s’ouvrir. Son cœur loupe un battement. Merde. Paniquée, elle cache le bidon et le produit dans un autre tiroir avant de retourner vers le lit. Elle range l’ordinateur dans le sac à dos quand elle entend les pas de Seven dans son dos. « J’suis juste venue récupérer mes affaires et j’me tire. » qu’elle justifie. Quand elle se tourne vers Seven, elle a l’impression de voir une ombre. Il est plus pâle qu’elle encore et à clairement l’air en mauvais état. Elle fronce les sourcils. « T’as une sale gueule. Vraiment. » Elle n’ajoute rien alors qu’elle l’examine, cherche à comprendre comment il a fait pour finir dans cet état. Si leur relation s’était effritée, elle n’avait pas pour autant envie de le voir aussi mal en point – inquiétude qui s’immisce bien malgré elle et se niche au creux de son estomac.
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Seven Popescu
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MessageSujet: Re: what's the use ? (sebra)   what's the use ? (sebra) EmptyVen 27 Mar - 17:19

Un dollar, deux dollars, trois dollars – c'est son jeu préféré depuis des mois, compter sans cesse les billets après lesquels il ne cesse de courir. À peine le temps de les effleurer qu'il les refourgue déjà ailleurs, et jamais au bon endroit. C'est une course effrénée, infinie, qui ne fait que s'accélérer depuis qu'il ne peut plus voler dans les poches d'Anca ou Barbra. Le rythme est trop soutenu pour qu'il puisse suivre, surtout dans son état. Il est épuisé. Il ne se souvient pas de la dernière fois qu'il ne l'a pas été – la fatigue traîne et s'étire, comme ses blessures. Au moins aussi profonde qu'elles. Son organisme frôle souvent le breakdown mais tient toujours le coup, sans qu'il sache vraiment pourquoi ni comment. Peut-être est-ce la rage qui le fait tenir debout, parce qu'elle est son moteur, ça fait des années que c'est le cas et qu'il ne sait plus vraiment qui il est quand il n'est pas en colère. Il sait ramper pour ne pas crever, souvent à terre mais jamais tout à fait mort. Pourtant, c'est à l'intérieur qu'il a l'impression de l'être.

Son corps lutte mais son esprit ne suit plus.

La vraie fatigue n'est pas celle qui lui creuse les yeux et pèse trois tonnes sur sa carcasse ; c'est celle, éreintante et cruelle, qui chuchote et hurle dans sa tête quand le silence tombe, qui le fait suffoquer la nuit, l'étrangle le reste du temps. Celle contre laquelle il n'a aucun moyen de lutter.

Se traînant jusqu'à la cuisine, il constate que le frigo est aussi vide que la maison. Que lui. Il a de quoi s'acheter deux paquets de clopes, ou assez de nourriture pour tenir la semaine. Il n'a pas faim. Il ne ressent plus vraiment la faim, depuis qu'il a commencé à se piquer – perte d'appétit et de tout le reste, ça vient progressivement, il voit les changements mais s'enfonce dans son déni pour ne pas les affronter. Qu'il soit défoncé ou en manque, il y a toujours quelque chose pour tout éclipser, la plupart du temps.

Fumer l'aide à calmer ses nerfs. Manger ne lui apporte rien. Il préfère s'affamer pour nourrir ses addictions.

Le bureau de tabac le plus proche n'est qu'à quelques rues, mais ça lui semble être à l'autre bout de la planète. Il boîte toujours, son ventre tire, tout son corps est douloureux. Parfois c'est en sourdine, comme une sensation de lourdeur, des picotements désagréables, une brûlure un peu floue, dérangeante – ça dépend de ce qu'il a consommé. Le reste du temps, ça fait tout simplement mal. Sans détour ni artifice, une douleur brute, tranchante, diffuse. Supportable maintenant que le pire est passé, mais toujours handicapante.

Il tourne tellement au ralenti qu'il met près d'une heure à y aller, acheter, revenir. Ça l'énerve et il râle à moitié en se traînant sur le porche, les mains dans les poches et une clope au bec – enfin. La porte n'est plus verrouillée. Ses sourcils se froncent alors qu'il referme derrière lui et s'avance dans l'entrée, découvrant une valise qui trône sur le côté, confirmant que quelqu'un est là.

Sa première pensée est pour Anca.

L'espoir est bref mais la chute est brutale, particulièrement douloureuse. Il aimerait que ce soit elle, la découvrir dans la cuisine ou le salon, déjà en train de s'affairer pour réparer tous les ravages qui ont eu lieu en son absence, toute la crasse accumulée. Faire disparaître l'odeur du désespoir qui s'est incrustée dans les murs, logée dans les fissures. Il aimerait qu'elle soit là. Mais il sait que ce n'est pas elle. La valise est celle que Barbra a emporté en partant, et puisque la porte était simplement ouverte, il en déduit qu'elle doit avoir fait un double des clés lorsqu'elle a changé les serrures.

Le pas toujours traînant, boiteux, il s'avance dans la maison, jette un œil dans chaque pièce jusqu'à la trouver dans l'espèce de cagibi qui leur sert de chambre. Elle est occupée à remplir un sac à dos. – J’suis juste venue récupérer mes affaires et j’me tire. Silencieux, il tire sur sa cigarette et s'appuie contre l'encadrement de la porte, pour se soulager un peu, ôter du poids sur sa cuisse blessée. Peut-être qu'inconsciemment, c'est aussi un moyen de créer une barrière avec son corps, un rempart bancal mais qui se veut dissuasif. Comme si une part de lui voulait l'empêcher de repartir trop vite. – T’as une sale gueule. Vraiment. Elle l'examine et il a l'impression d'être passé au scanner, qu'elle peut voir les plaies sous ses fringues, dans sa poitrine, partout. Il se tend, souffle un nuage de fumée. Son menton se redresse, dans un réflexe un peu bête, instinctif, cette volonté ridicule de se grandir pour camoufler les failles. Laisser sa fierté irradier plus fort que sa détresse. – T'as vu la tienne ? Elle est pâle, cernée, les yeux rongés par la fatigue qu'il reconnaît trop bien. Il n'est plus le seul à être épuisé. Et si une part de lui, étouffée, s'inquiète un peu pour elle – pourquoi cette fatigue, où est-elle allée après leur dispute, avec qui ? C'est globalement la satisfaction qui l'emporte. Quelque chose de rassurant, malsain, le réconfort de voir qu'il n'est pas le seul à aller mal, qu'elle ne s'en sort pas si bien que ça finalement. – On dort pas bien, chez tes potes ? Il l'entend encore scander qu'elle trouvera facilement une alternative, que ça sera mieux qu'ici, mieux que lui. Il est toujours aussi vexé ; sûrement pour ça qu'il ne peut pas s'empêcher de remuer le couteau dans la plaie. – Ils t'étranglent pas mais ils t'laissent pas prendre de douche ? Elle vient d'en prendre une ici, s'il se fie à ses cheveux mouillés. Alors il nargue, un peu, pour se venger des mots durs et de l'absence, parce que ça l'a heurté plus qu'il ne l'aurait cru.

Il tire sur sa clope, ses prunelles qui la sondent, cherchent une faille quelque part – la même qu'il a au creux du bide. – T'as un double des clés, j'suppose ? J'veux l'récupérer. Il aimerait plutôt lui dire que c'était stupide, cette dispute et toutes les autres, qu'elle peut revenir maintenant que l'orage est passé. Il ne supporte pas d'être seul dans cette maison. Depuis qu'Anca n'est plus là c'est difficile, mais maintenant que Barbra est partie aussi, c'est pire. Il étouffe. – Si tu te tires, tu reviens pas. La vérité c'est qu'il n'a pas vraiment envie qu'elle reparte, ses dents se serrent à l'idée de la voir lui tourner le dos une seconde fois. Mais il est incapable de le dire, bouffé par l'orgueil, rongé par la rancœur.
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Barbra Marshall
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MessageSujet: Re: what's the use ? (sebra)   what's the use ? (sebra) EmptyJeu 2 Avr - 17:50

C’était toujours une histoire de fierté et d’égo piétiné. Il y avait toujours les mots balancés sous la colère, la certitude d’avoir raison quand l’autre a tort. Ça a toujours été comme ça entre eux, même à l’époque où ils sortaient ensemble. Vivre ensemble n’aide pas vraiment. Barbra déteste la menace qu’il laisse planer au-dessus de sa tête, qu’il agite sous son nez dès qu’ils haussent le ton. Cette menace qui lui fait comprendre qu’elle n’est pas chez elle, qu’il peut la virer à n’importe quel moment. Partir d’elle-même lui avait donné l’impression de contrôler la situation alors même que tout lui échappait. Seven avait raison, au fond. Elle était bien trop pénible et difficile à suivre pour qu’on ne la supporte trop longtemps. Rien d’étonnant qu’elle finisse à la rue. Pourtant, si la blonde a le cœur ronge par la rancœur d’avoir été si facilement virée, elle ne peut contrôler son inquiétude quand elle voit l’état dans lequel est Seven. Elle est pourtant habituée à le voir rentrer abîmé après une énième bagarre mais cette fois, c’est différent. Elle ignore ce qui est arrivé pendant son absence mais ça ne lui plaît pas. Et être aussi inquiète ne lui plaît pas non plus – Seven ne mérite pas qu’elle se fasse du souci pour lui. Elle lève les yeux au ciel quand il relève ses propres défaillances. La gamine peut bien dire ce qu’elle veut, elle ne peut pas camoufler sa pâleur et ses traits tirés. « J’reste environ cent fois plus canon que toi, dans tous les cas. » Moyen de dédramatiser parce qu’elle n’a clairement pas envie qu’il sache où elle vit, ces temps-ci. Il considérerait sans doute ça comme une victoire et sa fierté ne lui permet pas d’accepter d’afficher sa faiblesse. « Si t’inquiètes, j’dors vraiment trop bien. » Bras qu’elle croise sur sa poitrine comme si ça suffisait à se protéger, à masquer la vérité trop difficile à avouer. Elle est trop fatiguée pour être convaincante, Barbra, son habileté disparue au fil des nuits passées à se demander si on viendrait l’agresser. « J’ai pris ma douche avant d’venir. Puis de toute façon, j’vois pas ce que ça peut t’faire. J’pensais que tu t’en foutais, d’savoir où j’allais. » Conversation détournée parce qu’elle voit pas comment s’en sortir sans que la vérité n’éclate. Elle ignore même comment elle est censée justifier la présence de sa valise dans l’entrée. Un problème à la fois – elle en a tellement ces temps-ci qu’elle sait même plus lequel gérer en premier. Pour l’instant, elle se contente du plus évident, des interrogations de Seven qui souligne ses failles.

Barbra se tend quand le double est réclamé. Lui donner revient à renoncer à la possibilité de revenir si le besoin devait s’en faire sentir, par la suite.  Ces clés enfoncées dans sa poche avaient été une sûreté, un moyen de repli si la situation devait dégénérer. Peut-être aussi qu’elle a toujours espéré que tout s’arrangerait et qu’elle reviendrait, même si elle ne lui avouera jamais. Elle glisse sa main dans sa poche de jean, saisit les clés mais ne les sort pas, tique quand il reprend la parole. « Pourtant, tu m’as déjà viré, non ? » Même si c’était elle qui était partie, c’était tout comme. Les paroles blessantes l’avaient poussé à partir alors même qu’elle était prête à trop encaisser pour rester – doigts qui s’étaient entourés autour de sa gorge sans qu’elle ne s’en formalise plus que ça. « Si j’me souviens bien, j’devais choisir entre fermer ma gueule ou rester. Quelque chose a changé ? » Et peut-être qu’elle pousse un peu trop, Barbra. Peut-être parce qu’elle n’a pas envie de se retrouver à nouveau dehors à la prochaine dispute, aux prochains éclats de voix. Elle sort les clefs de sa poche, fait quelques pas pour s’approcher de lui. Elle a l’impression de percevoir des détails qui lui échappaient, comme la fatigue dans son regard – on dirait qu’il a trop encaissé pour pouvoir en supporter davantage et elle n’aime pas ça. « Enfin, j’peux rester si tu veux. J’me demande juste si tu pourras supporter les caprices d’une pétasse en manque d’attention dans ton état. » La remarque est toujours là, coincée en travers de sa gorge. Même malgré ça, l’aveu est là, à peine perceptible. Si Barbra était si bien que ça ailleurs, elle n’aurait jamais proposé de rester, même s’il le lui avait ouvertement demandé. Elle tend sa paume vers lui, présente les clefs qu’il pourrait facilement prendre. Si elle veut se donner un air détaché, elle n’est pas sûre d’y arriver, pupilles fuyantes et corps tendu – on dirait qu’elle attend d’être attaquée à tout moment comme ce fut le cas ces derniers jours.
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Seven Popescu
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MessageSujet: Re: what's the use ? (sebra)   what's the use ? (sebra) EmptyVen 15 Mai - 11:55

– J’reste environ cent fois plus canon que toi, dans tous les cas. C'est peut-être la seule chose sur laquelle ils arrivent encore à s'accorder. Ça a presque quelque chose de rassurant – les vulgaires piques puériles sont encore là, malgré les cris, la rancœur, la distance qui ne cesse de grandir depuis qu'ils sont ici. Mais il ne prend la peine de surenchérir comme il a pourtant l'habitude de le faire. Pas envie, plus maintenant. Peut-être plus la force, non plus.

L'ombre d'un sourire plane, rapidement évincé par la clope qu'il porte à ses lèvres. Il la scrute et l'étudie en silence, juge de pacotille ou simple charognard, en quête du moindre signe de faiblesse. Une preuve qu'il n'est peut-être pas si terrible que ça, si elle n'a pas su trouver une place ailleurs. Ou qu'elle l'est juste autant que lui. – Si t’inquiètes, j’dors vraiment trop bien. Ses cernes disent le contraire. Il ne se fatigue pas à lui faire la remarque ; le petit ricanement qu'il laisse échapper en la jaugeant parle pour lui-même. – J’ai pris ma douche avant d’venir. Puis de toute façon, j’vois pas ce que ça peut t’faire. J’pensais que tu t’en foutais, d’savoir où j’allais. Il feint la désinvolture par un vague haussement d'épaules. – Ouais. Il ne s'en fout pas tant que ça, dans le fond, mais il préférerait encore s'arracher la langue que le lui avouer. – Y a juste un truc marrant. Tu faisais la maline à m'dire que tu trouverais des nouveaux potes pour t'héberger juste comme ça, il claque des doigts pour mimer la facilité avec laquelle Barbra pensait y arriver, mais vu ta gueule, on dirait qu'c'était pas si simple, finalement. Il tire sur sa cigarette, prend le temps de la scanner de haut en bas puis de bas en haut, avec une pointe de mépris. – J't'avais bien dit que personne voudrait d'ton cul. Quelque part ça lui plaît, d'imaginer qu'elle a passé une ou plusieurs nuits dehors, dans les rues sales de Detroit, entre les rats et les cinglés – peut-être que maintenant, elle connaît le goût amer qu'il a trop souvent en bouche. Il l'espère. Dirigé par cette envie crasse, cette envie méchante de la rabaisser tant que c'est possible, tant qu'il peut encore prendre l'ascendant. C'est plus fort que lui.

Peut-être parce qu'il a peur.

Trop vulnérable lui-même, plus affaibli qu'elle ; si elle sort les crocs, la morsure pourrait faire de sales dégâts, plus venimeuse que d'habitude. Elle le connaît assez pour viser juste, et après leur dispute de la dernière fois, il est persuadé qu'elle s'est transformée en vipère, prête à distiller son poison dès qu'elle en aura l'occasion. Alors il attaque le premier. C'est superficiel et plus mesquin qu'autre chose, comme une tentative de tâter le terrain. Pour voir s'il doit simplement rester sur ses gardes, ou se préparer à un nouveau coup d'éclat.

Il réclame les clés qu'il n'a pourtant pas envie de récupérer. Pas si ça veut dire qu'elle s'en va pour de bon, qu'elle le laisse seul ici, dans cette baraque puante de désespoir, si vide qu'elle en est remplie d'absence. – Pourtant, tu m’as déjà virée, non ? Il arque un sourcil. – Si j’me souviens bien, j’devais choisir entre fermer ma gueule ou rester. Quelque chose a changé ? Ses lèvres se pincent sur la clope qu'il a de nouveau portée à sa bouche. Il sait qu'il y a eu des mots durs et des menaces, mais il ne regrette pas, persuadé qu'il était dans son droit et que c'est elle qui a tort. Tout serait plus simple si elle se contentait de l'écouter.

Ou peut-être qu'elle finirait comme Anca.

– J't'ai pas virée, t'es partie toute seule. Il est de mauvaise foi. Même s'il ne l'a pas foutue à la porte physiquement, il l'a poussée dehors en lui hurlant des choses dont il se souvient à peine, et il le sait. Mais sur le moment, il ne réalisait pas vraiment ce qu'il faisait, les limites franchies et les conséquences qui suivraient. Repousser les gens est devenu un mécanisme si naturel qu'il ne s'en rend même plus compte. Comme s'il cherchait inconsciemment à se conforter dans cette idée que de toute façon les gens partent toujours, l'abandonnent, qu'ils ne sont bons qu'à ça et qu'il ne peut faire confiance à personne. Il ne voit même plus que si le schéma continue de se répéter, c'est seulement à cause de lui.

Barbra se rapproche, clés en main. Il se tend, un bras qui vient s'enrouler autour de son ventre par réflexe, comme un bouclier ridicule. Un besoin viscéral de camoufler un peu plus les blessures qui sont déjà cachées par ses vêtements. – Enfin, j’peux rester si tu veux. J’me demande juste si tu pourras supporter les caprices d’une pétasse en manque d’attention dans ton état. La paume qu'elle tend vers lui pour offrir les clés a des airs de drapeau blanc. Un cessez-le-feu qu'il espérait, mais auquel il ne croit qu'à moitié. Trop méfiant, détraqué, complètement parano. Il la fixe en soufflant un nuage de fumée, le regard si perçant qu'on dirait qu'il espère lire dans ses pensées. – Si j'veux ? Il plisse les yeux. – C'est toi qui veux. T'es venue parce qu'en fait tu veux rentrer. C'est pour ça qu't'as ramené ta valise avec toi, pas vrai ? Il esquisse un geste vers la direction de l'entrée où il a croisé la valise en arrivant, mais le mouvement réveille la douleur de son bras et son flanc, lui arrachant une grimace.

La vérité, c'est qu'il a envie qu'elle reste. Il aimerait même qu'elle ne soit jamais partie. Ça fait des semaines qu'ils passent leur temps à se bouffer la gueule ou s'ignorer, qu'il répète qu'elle l'emmerde et qu'il veut qu'elle lui foute la paix, mais maintenant qu'il a subi son absence, il se ravise. La solitude est plus insupportable que les caprices de Barbra. Pourtant, peu importe combien il aimerait la retenir, sa fierté pèse plus lourd que tout le reste. Elle l'écrase. – Avoue. Tout bonnement incapable de lui demander de rester, il ne veut pas être celui qui ploie et montre ses failles. Alors il cherche à reprendre le contrôle de la situation, comme si la pousser à quémander pouvait lui donner le bon rôle. – Dis-le qu'tu veux revenir crécher ici. J'dirai p't'être oui, si tu demandes gentiment. Ses yeux qui sondent les siens, il prend soin d'ignorer les clés tendues, suspendues comme leur sort.
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MessageSujet: Re: what's the use ? (sebra)   what's the use ? (sebra) EmptyJeu 28 Mai - 21:55

Elle a déjà l’impression que tout lui file entre les doigts. Qu’elle ne contrôle plus rien. Et à bien y réfléchir, c’est le cas depuis qu’elle est partie. Barbra s’était imaginée que ce serait facile, parce qu’elle arrive toujours à s’en sortir. Mais vivre à la rue, avec la peur au ventre en permanence, n’est pas ce qu’elle s’était imaginée. La solution temporaire dure déjà trop longtemps à son goût et elle ne sait pas combien de temps elle pourra continuer à garder la face alors même qu’elle sent ses nerfs la lâche chaque jour un peu plus. Elle ne fait que s’accrocher aux annonces auxquelles elle répond en espérant une réponse positive, optimisme desespéré alors qu’elle n’est probablement pas la seule à s’être proposée comme locataire. Les mots de Seven sont pourtant un rappel douloureux des raisons pour lesquelles elle était partie.  Cette agressivité épuisante qui n’était pourtant que le reflet de la sienne. Au final, elle était à la rue par pure soucis d’égo, conséquence d’une fierté mal placée qui n’avait pas voulu accepter les mots qui allaient toujours plus loin. C’en était presque ridicule, de se rendre la vie si compliquée pour si peu. « Me cherche pas Seven. » qu’elle dit en levant les yeux au ciel. Demande ridicule quand on le connaît. Chercher, provoquer, c’était tout ce qu’il savait faire. Comme elle, finalement. « J’ai juste mal dormi cette nuit parce que j’savais que j’allais voir ta sale gueule en venant récupérer mes affaires. Sinon, l’endroit où j’crèche est hyper agréable, merci d’t’en soucier. » Pas certain que ce sont vraiment ces mots qu’elle utiliserait pour décrire les endroits où elle parvient à voler quelques heures de sommeil. On était plutôt proche du cauchemar et non de la suite de luxe qu’elle méritait pourtant.

Quand Seven réclame les clés, la blonde se tend. Les rendre, ça revient à renoncer à tout, à partir définitivement. Renoncer à la possibilité de venir quand il n’est pas là et qu’elle a envie d’une douche, aussi, si rien ne s’arrange. Pourtant, elle joue la carte de la provocation, Barbra, se veut fière alors même qu’elle rêve de retrouver le confort aussi sommaire soit-il de l’appartement. Elle attaque faiblement, utilise les remarques qu’il lui a envoyé l’autre fois. Faut dire qu’elle retient toujours ces choses-là, Barbie, celles qui blessent vraiment. C’est pour ça qu’elle refuse de réellement s’entourer, du moins, de laisser tomber le masque trop souvent. Ce serait donner des armes, offrir la possibilité de la toucher vraiment. Et forcément Seven remet tout sur elle. Elle soupire, peu étonnée par cette mauvaise foi manifeste dont il fait preuve. Peut-être que la gamine s’était emballée, qu’elle avait pris les choses trop à cœur, qu’elle était allée trop loin. Mais elle n’était pas la seule et elle en avait conscience. Il le savait sans doute aussi mais refusait de l’admettre, comme toujours. C’était leur éternel recommencement, le cercle vicieux dans lequel ils s’étaient enfermés année après année en s’accusant mutuellement de tous les maux de la terre. Pourtant elle lui tend les clés qu’elle garde malgré tout en main, paume tendue qui peut mener à tout et rien. Il retourne ses mots, les tord pour les utiliser à son avantage en lui renvoyant en pleine face la vérité qu’elle essayait vainement de masquer. La grimace qui habille son visage lui aurait presque arraché un sourire satisfait si elle n’avait pas, paradoxalement, réveillé l’inquiétude qui l’habitait face à son état. « Peut-être. Mais toi aussi, tu veux que j’rentre. Tu t’es vu sérieux ? T’as l’air mourant là, alors que j’suis pas partie depuis si longtemps que ça. » Quelque part, elle avait sans doute besoin de savoir qu’il avait besoin d’elle, lui aussi, à sa façon. Comme un besoin de se maintenir à flot mutuellement, de limiter les dégâts.

Seven veut dominer. Il veut la voir courber l’échine, admettre son désir de revenir. Elle mord nerveusement l’intérieur de ses joues alors que la requête reste en suspens. Le silence s’installe le temps de quelques secondes au cours desquelles Barbra le toise – c’est comme regarder deux animaux sauvages qui se jaugent pour savoir s’il faut se jeter au cou de l’autre ou non. Ce qu’elle voit, c’est un corps abimé, des yeux fatigués. Elle pense aussi à ce qui l’attend si elle est trop brusque – et si personne ne la rappelait, finalement ? Et si elle était condamnée à rester dans la rue jusqu’à perdre le peu d’argent qu’il lui reste et tout espoir de s’en sortir ? Elle finirait comme ses oubliés de la société, ceux qu’on reléguait au rang de parasites, d’indésirables dont on ne s’occupait plus. Et un jour, le pire arrivera. Un jour, elle baissera la garde et on viendra lui arracher le peu d’estime qu’il lui reste. Alors elle se résigne et si quelque part, sa fierté en prend un coup, elle estime que ça serait pire dehors. Barbra serre le poing et son bras revient le long de son corps, gardant les clés dans le creux de sa main, loin de Seven. « Arrête un peu d’faire le caïd, j’sais que tu meurs d’envie que j’revienne. » Parce que même si son égo en prend un coup, elle compte bien ne pas ployer si facilement. « T’sais quoi, j’vais rester ouais. T’as pas à dire oui ou non j’te laisse pas le choix de toute façon. » Elle hausse les épaules alors qu’elle croise les bras sur sa poitrine comme pour retrouver une certaine forme d’assurance. Pourtant, tout lui échappe à nouveau au fil des mots, au fil des aveux qu’elle masque derrière des prétextes ridicules.  « Puis sérieux, si j’me tire, j’suis presque sûre que ça va empirer pour toi. La prochaine fois j’vais te retrouver paralysé ou avec un bras en moins ou j’sais pas quoi encore. Vraiment, j’te rends service. » Et elle peut bien prétendre, Barbra. Faire comme si elle contrôlait la situation, comme si finalement, c’était elle qui décidait. La vérité est pourtant claire, simple.
Elle a perdu.
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Seven Popescu
Seven Popescu

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what's the use ? (sebra) 13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : dents en vrac, toutes de travers | tatouages pourris | main gauche balafrée (poignardée) et à la motricité un peu réduite | cicatrice sur l'épaule gauche (poignardée), cuisse droite (balle), bras gauche (balle), côté droit du ventre (balle) | traces de piqûres sur les bras | nez qui saigne trop facilement | mains souvent abîmées | toujours énervé | l'air de ne pas avoir dormi depuis trois siècles
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MessageSujet: Re: what's the use ? (sebra)   what's the use ? (sebra) EmptyDim 14 Juin - 19:45

– Me cherche pas Seven. Il esquisse un petit sourire en coin, moqueur, arrogant, redressant le menton comme pour la regarder de haut, pousser la provocation un peu plus loin. Un sourcil s'arque, demande silencieusement sinon quoi ? Son échine s'est redressée, ses muscles se sont tendus. Prêt à se lancer dans un combat sans intérêt, stérile, une perte de temps et d'énergie pour leurs deux carcasses trop fatiguées. La fierté le rend stupide. Mais elle le fait aussi tenir debout. – J’ai juste mal dormi cette nuit parce que j’savais que j’allais voir ta sale gueule en venant récupérer mes affaires. Sinon, l’endroit où j’crèche est hyper agréable, merci d’t’en soucier. Un nuage de fumée accompagne le ricanement qui glisse entre ses lèvres. Le regard qu'il pose sur elle est fixe, perçant, teinté d'un dédain à peine dissimulé. – C'est ça ouais. Il ne la croit pas. Il n'a pas envie de la croire. Alors il cherche les failles entre les lignes, les mensonges qui servent de remparts, bouclier bancal qu'il reconnaît sans trop de mal – sûrement parce qu'il a le même. Ils sont similaires lorsqu'il s'agit de leurs faiblesses : ils ne les montrent pas, se parent de sarcasme et d'agressivité pour détourner l'attention, ne jamais admettre la moindre once de vulnérabilité.

Il sait où se trouvent ses fissures même si elle n'y a jamais mis de mots.
Et inversement.

Ils y ont mis les doigts et se sont coupés sur les bords tranchants, ces morceaux brisés qui n'ont fait que s'aiguiser au fil du temps. Rien n'a jamais été évoqué clairement. La compréhension est tacite, parfois approximative, généralement pudique. Il y a des choses qui ne s'avouent pas, lorsqu'on s'appelle Seven et Barbra.

Les clés deviennent lourdes, appesanties par toute la symbolique qui se projette sur elles. S'il les récupère, Barbra ne reviendra pas. Elle devra se débrouiller dans les rues de Detroit, qui se rapprochent trop souvent d'une jungle urbaine, régie par la loi du plus fort, peuplée d'une faune aux crocs acérés. Et lui se retrouvera seul, prisonnier d'une cage qu'il a lui-même façonnée. En proie aux démons qu'il a l'impression de sentir dans les murs, dans sa tête, partout autour de lui.

Il ne veut pas les putains de clés qu'il a pourtant réclamées.

Et puisqu'il est incapable de l'avouer, il retourne la situation pour placer Barbra dans la position la plus vulnérable, se raccrochant à cette certitude qu'elle veut forcément rentrer. Sa logique se base sur la valise qu'il a croisée dans l'entrée, mais surtout sur ce qu'il connaît de la rue. Elle a failli l'avaler trop de fois pour les compter – il y a même laissé des petits bouts de lui lors de ses premières fugues, quand il ne savait pas encore ce qui l'attendrait dehors. Barbra est loin d'être faible, mais il ne la pense pas taillée pour ça. C'est sa seule carte et il n'hésite pas à l'abattre. – Peut-être. Mais toi aussi, tu veux que j’rentre. Tu t’es vu sérieux ? T’as l’air mourant là, alors que j’suis pas partie depuis si longtemps que ça. Il se renfrogne un peu, tirant les dernières lattes de sa cigarette. – J't'emmerde. Il trouvait pourtant qu'il avait un peu meilleure mine, quand il a croisé son reflet dans le miroir. Mais peut-être que sa perception est totalement faussée par ces derniers jours, par l'allure cadavérique qu'il s'est traînée jusqu'à avoir l'impression d'être déjà mort. Si Barbra trouve qu'il a l'air mourant aujourd'hui, qu'aurait-elle dit quand il l'était réellement ? – J'sais me débrouiller tout seul, moi. Pas tellement. Force est de constater que sans l'aide de Kassidy, ses blessures se seraient sûrement infectées jusqu'à l'achever.

En réalité, il recommence même déjà à délaisser ses pansements – peu importe si c'est une question de survie, il n'est tout simplement pas foutu de s'occuper de lui-même.

Pas foutu d'apprendre de ses erreurs, non plus.

Il écrase négligemment sa clope contre le chambranle de la porte, tandis que les clés disparaissent de son champ de vision. Il a gagné la partie. – Arrête un peu d’faire le caïd, j’sais que tu meurs d’envie que j’revienne. Pour toute réponse, il hausse les épaules d'un air désinvolte avant de la contourner, se rapprochant du verre qui sert de cendrier, posé près du matelas. Il se penche pour y jeter son mégot, mais la manœuvre tire sur son ventre. Un grognement étouffé lui échappe et la cigarette finit sa course sur le sol. Il n'a pas le courage de la ramasser, préférant se redresser, la laissant là où elle est. – T’sais quoi, j’vais rester ouais. T’as pas à dire oui ou non j’te laisse pas le choix de toute façon. Soufflant un rire par les narines, il se tourne vers elle, appuyant sa carcasse contre le mur pour soulager sa cuisse blessée. – Ah ouais ? Et tu vas faire quoi si j'décide de te foutre dehors ? Y a quelque chose de railleur dans sa voix, une étincelle de défi dans ses yeux. Ça n'a rien d'une menace – il est simplement en train de jouer. – Puis sérieux, si j’me tire, j’suis presque sûre que ça va empirer pour toi. La prochaine fois j’vais te retrouver paralysé ou avec un bras en moins ou j’sais pas quoi encore. Vraiment, j’te rends service. Il affiche un sourire arrogant, un bras qui se pose sur son ventre comme s'il cherchait inconsciemment à calmer la douleur, la contenir le plus possible. – Fais gaffe Barbie, j'vais finir par croire que tu t'inquiètes pour moi. Il a beau se moquer, elle aurait raison de s'inquiéter. Son corps commence à fatiguer.

Il abandonne le mur pour aller s'asseoir sur le matelas, optant rapidement pour la position allongée puisque c'est celle qui le soulage le plus. Il croise les mains derrière sa tête pour se donner un air détendu, comme s'il s'était posé par simple envie, et non par nécessité. – Là tu vois, je te laisse rester parce que j'suis un mec sympa et que tu m'fais pitié. Toujours ce besoin viscéral de se mettre dans le rôle dominant, celui qui contrôle et à qui l'on se plie. – Bon vas-y, tu peux arrêter d'mytho maintenant. T'as créché où, en vrai ? Il a du mal à l'imaginer dans les squats où il termine lui-même, lorsqu'il ne supporte plus cette maison ou qu'il est trop défoncé pour bouger ne serait-ce qu'un orteil. – T'es allée dans un foyer d'clodos ? Ils étaient combien quand ils t'ont gang banguée ? L'insolence s'étire sur son visage alors qu'il la jauge d'un air satisfait, sale gosse fier de sa blague vaseuse.

Mais très vite, une odeur lui fait froncer le nez. Maintenant qu'il s'est avancé dans la pièce, il perçoit une sorte de mélange fruitier, avec une pointe lointaine de javel. Ça sent les produits ménagers. Il tourne la tête d'un côté puis de l'autre, avant de reporter son attention sur Barbra, fronçant les sourcils. – T'as nettoyé un truc ? Ça lui semble peu probable, puisqu'elle ne le fait jamais. Si la maison est dans un état aussi déplorable depuis qu'Anca n'est plus là, ça n'est pas seulement à cause de lui. Barbra ne sait rien entretenir non plus. Sauf peut-être elle-même.
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