electrical good act -El&Ty {i n t r i g u e}

Une voiture. Deux voitures. Trois voitures. Et toujours rien. Toujours personne tandis qu'Elena attend les dix arrivants, récemment inscrits ayant répondu à l'appel pour pouvoir redorer ce quartier tombant de plus en plus en poussière. Belle action, c'est peu dire. Belle action lancée via les réseaux sociaux sans pour autant grande attente. Après tout, la brune savait très bien que peu de monde ici oserait franchir le pas, serait du genre à tendre la main, à vouloir agir car bien trop ne pense qu'à eux, font de leur petite vie une priorité. Peut-être est-ce ce qu'elle aurait dû faire depuis tant d'années ? Peut-être est-ce le fait d'avoir trop pensé aux siens, trop songé à la pauvreté dans laquelle elle était gamine, qui l'a poussé à devenir un dit déchet de la société parmi d'autres ? Peut-être est-ce lié à tout ça, le bordel monstre qu'elle a vécu et ce qui l'a mené à la perte de son propre gosse. Les mauvais choix, un jour. Les mauvais choix, toujours. Les mauvais choix qu'elle a continué à réaliser. Ces faux amis de pilules, de poudre qui l'ont enfoui profondément dans la connerie tandis que tout ce qu'elle espérait réellement n'était que de pouvoir s'échapper, pouvoir enfin vivre, pouvoir enfin ne plus avoir à se maudire.

Aujourd'hui, elle s'en est sortie. Ou du moins, elle consomme beaucoup plus rarement qu'auparavant. Elle n'en voit plus trop l'utilité, sait pertinemment les dégâts que ça créait. Aujourd'hui, elle souhaite être utile, mettre à rude épreuve l'art, ce à quoi elle aurait mieux fait de se rattacher plus tôt ; peut-être ce qui aurait pu la mener bien haut. Peu confiante malgré tout étant donné le peu de réactions via les réseaux, elle est là, bombes de peinture en main, au lieu de rendez-vous. Quartier peu enjôleur, quartier peu attirant ni attractif qui se verra pourtant revivre grâce à ce qu'elle met en oeuvre. Ou plutôt grâce à tout ce que les personnes telles qu'elles font, sans relâcher quoi que ce soit.

Parmi les inscrits, elle sait qu'un flic y figure. Elle ignore qui réellement, n'y a pas prêté spécialement gaffe. Peut-être est-ce quelqu'un dont elle avait la connaissance auparavant ? Peut-être est-ce un tout nouvel habitant n'sachant pas à qui il aura affaire ? Peut-être est-ce un de ces innombrables gars qui profitaient de leur emploi pour la foutre dans de sacrés dégâts ? Elle l'ignore mais n'y porte pas spécialement attention. Après tout, elle est ici dans le seul but de permettre un renouveau et certainement pas pour se faire des amis, d'nouvelles connaissances et que sais-je encore. Alors elle patiente, deux minutes, trois minutes, quatre minutes, cinq minutes. Elle patiente encore et encore, commençant seule avant d'entendre, au bout de vingt minutes à bosser, quelqu'un débarquer. Au début, elle ne se retourne pas. Peu pour elle les salutations. Et puis, elle préfère finaliser ce qu'elle avait commencé avant de voir qui se situe désormais avec elle, prêt à se salir un minimum pour faire le bien et non causer le mal.

@Tyler Mercer

Bordel, je vais être à la bourre... Allez toi, rentre ton gros cul dans la cellule, allez, allez et voi... BOREL DE MERDE ! Comment il peut tomber juste là ? Rah il c'est gerbé dessus en plus c'est dégueulasse... P'tain de poivrot ! Rahh, j'en ai sur les mains c'est ignoble...

Le flic ferma la grille de la cellule de dégrisement et alla ce laver les mains. Il signa le rapport que son co-équipier était en train de finir sur la patrouille d'aujourd'hui et il fonça au vestiaire. Il avait rendez-vous et même s'il avait travaillé toute la nuit, il irait faire ce à quoi il s'était engagé, embellir Delray ! Oh, fallait pas trop lui en demander, il savait faire des graffitis mais c'était pas un artiste, il pouvait poncer et peindre en blanc, guère plus ! En tout cas, quand il avait vu l'annonce sur facebook, il c'était dit, why not ? Ca lui faisait une excuse pour rentrer un peu plus tard chez lui en plus.
Une fois changé, il sauta dans sa voiture et fila en trombe. En trombe mais pas trop quand même hein, il était flic, il respectait les limitations de vitesse, puis bon, ok, il était à la bourre mais c'était pour un truc de bénévolat, ils allaient pas faire la gueule parce qu'il avait une demi-heure de retard.

Une des raisons qui l'avait motivé aussi, c'est que cette initiative était l’œuvre d'Elena Popescu. Une fille un poil plus jeune que lui, qu'il connaissait via sa plus grande sœur, Iulia et puis il connaissait bien le jeune frère Seven... D'ailleurs, il avait pas mal de compte à régler avec ce sale gosse mais c'était pas le moment de s'énerver. Quand il y repensait à ce petit con, frustration, colère et vexation émergeait en lui.
Il monta le son de la musique, laissant son esprit s'envoler avec les lyrics de Big Poppa !

Après avoir finalement trouvé une place, il se dirigea d'un pas rapide vers le lieu de rendez-vous. Tant pis, lui qui avait prévu de prendre un truc à manger en chemin, avait complètement sapé dans la précipitation. Il s'alluma quand même une clope, histoire de couper un peu la faim.
Lorsqu'il arriva enfin sur place, il s'aperçut que bah, il y avait personne ou presque. Juste Elena qui était tout à son travail et qui ne daigna même pas se retourner quand il arriva proche d'elle. Ah les Popescu et la convivialité ! Une grande histoire !

« Hum... Salut Elena, désolé du retard, j'ai eu une p'tite galère au taf ! Tu vas bien ? Et où sont les autres ? »

Il posait la question mais en voyant tout le matériel posé à côté d'Elena, il avait déjà sa réponse. Il y avait des rouleaux, des gamates, du papier à poncé... Visiblement, pas grand monde n'en avait prit. En le sachant avant, il aurait pu rameuter toute une équipe de football en mobilisant les jeunes des foyers associatifs qu'il connaissait mais là c'était trop tard. Il jeta un regard en biais à Elena. Elle devait être tout de même déçu et il pouvait comprendre. Sauf que il ne pensait pas se tromper en disant qu'elle ne lui avouerait pas, elle allait sûrement garder une attitude détaché.
Sans perdre de temps, il retira sa veste, éteignit sa clope au sol – en prenant soin de mettre le mégot dans son cendrier de poche – et se frotta les mains !

« Bon ! Allez, dis moi c'quoi le boulot chef ? »

Pas d’temps à perdre, fallait bien qu’quelqu’un s’y colle et puisque personne n’avait l’air de répondre présent, c’est peu ravie qu’elle avait déjà commencé l’travail. Après tout, elle était loin d’être une incapable – bien que ce soit ce qu’elle aurait pu donner comme impression il y a de ça huit ans – et elle n’abandonnerait certainement pas son objectif – pour une fois – pour permettre à ce quartier de devenir un minimum agréable.

Dès qu’elle avait capté la venue de quelqu’un, elle n’avait pas reconnu le timbre de voix, n’faisant alors pas spécialement attention. « Apparemment, non. On est qu’deux. C’pour ça qu’j’me suis déjà lancée dedans. » tout en continuant à retirer ce qui devait être dégagé avant de pouvoir bien peindre. Parce qu’à ses yeux, peindre sur du bordel serait inutile et surtout, compliqué. Si c’n’est que cacher la merde et la recouvrir de beau, elle n’y voit aucun intérêt. Soit on réalise un travail complet soit on ne fait rien, on reste chez soi et basta.

« Ce que tu peux faire ? Mh, en prio, j’pense qu’on peut gratter, y en a encore pas mal à gratter. Ensuite, on pourra attaquer la peinture. » qu’elle répond sans autorité ou quelconque émotion du genre. Tandis qu’elle se retourne pour pouvoir reprendre du matos, posé proche d’elle, elle comprend qui est là. Sur l’coup, elle n’se remémore pas vraiment d’où elle le connait, avant d’comprendre qu’si, elle sait très bien. C’le gars qu’elle a vu récemment auprès de Seven et ça n’l’enchante pas trop d’le comprendre. Elle qui a pour but de ne plus croiser qui que ce soit du passé étant donné ce qui s’est produit n’s’attendait pas à ce que quelqu’un les connaissant vienne aider, soit intéressé par ce genre d’actions menées pour le bien d’habitants, anciens comme futurs.

« J’pensais pas te revoir, tiens. J’en ai oublié ton prénom. Il ne commence pas par un T ou un L, par hasard ? » qu’elle rétorque, mine de rien, juste histoire d’faire la conversation et surtout, puisqu’il lui a demandé si elle allait bien, chose qu’un inconnu n’aurait après tout pas forcément posé comme question sans même qu’elle ne le regarde. « Ah et comme tu l’vois, ça va, toujours la forme, quoi. Et toi ? »