worth saving (ares)

Elles en ont parlé pendant des heures, complètement défoncée par la révolte que ça leur procure. Nala a reçu cette fille, encore tremblante de peur. Elle a raconté toute son histoire, en sanglotant. Y a pas vraiment eu besoin de débattre pour savoir si on allait répondre à sa requête. Elle voulait le faire souffrir, l’enculé qui l’a violé. Et chacune du groupe le voulait aussi. Après fallait pas se poser de questions, aucune. La fille n’avait pas son nom, mais elle avait son adresse. De toute façon, ces hommes là n’ont ni identité, ni visage pour les filles d’Alba. Ils ne sont que des ombres, des monstres à terrasser.   Elles se préparent dans un rituel quasi militaire. D’ailleurs, MJ porte un pantalon treillis, des docs, un rien d’un débardeur noir. Le visage fermé, déformé par un genre de haine qui ne veut plus la quitter depuis des jours. Et ça n’a rien à voir avec le témoignage hurlant d’horreur de cette fille. En vérité ce sale sentiment ne quitte pas son ventre depuis qu’elle a vu Zaza. Ou plutôt, depuis que Zaza s’est fracassée contre son cœur pour tout y foutre en l’air. En vérité, si quelqu’un n’était pas venu se plaindre au groupe, elle aurait sauté à la gorge du premier venu dans la rue. Besoin viscéral d’expulser ses sentiments en vrac. Besoin de casse, de sang, de vengeance. Quelque chose de tellement fort qu’elle peut à peine le contenir. C’est comme si tout son corps tremblait, branché sur un voltage trop fort. Elle se sent radioactive. Le visage fermé, elle attache ses cheveux dans un semi-bun de travers, et quand elle se penche pour attraper sa batte de baseball posée avec les autres près de l’entrée, Nala la rattrape en lui prenant l’épaule. Eh, MJ, ça va ? Ça fait des jours qu’elle n’ose pas poser la question. Et elle avait raison. MJ se détache de son emprise d’un coup d’épaule bien senti. Estoy bien. Ωu’elle crache, et qu’on en doute l’énerve deux fois plus. Nala acquiesce timidement, et recul d’un pas. Échange un regard avec Alba. Elle a remarqué, bien sûr, elle. Mais ça l’arrange. Elle a besoin que ses filles soient chauffées à blanc pour la mission que les attend.

Elles sont cinq à s’entasser dans une voiture. MJ est sur la banquette arrière, coincée entre Denise et Marta, surexcitées, qui n’arrêtent pas de parler. Mais la colombienne, la batte entre les jambes, ne fait que fixer la route en faisant sautiller frénétiquement une jambe. Incapable de se contenir. Elles roulent jusqu’à Krainz dans cette atmosphère graissée d’énergie, d’appréhension qui les excitent toutes. C’est à ça qu’elles se shootent, plus qu’à aucune autre drogue. À cette satisfaction absolue, une fois le travail accompli. Apparemment il est ultra violent. On fait gaffe, toujours au moins deux filles sur lui en même temps. On débarque, on le localise, on ravage tout chez lui et on lui casse la gueule. J’veux même pas qu’il soit conscient quand on s’barre, compris ? Alba distribue ses consignes quand la voiture se gare en bas de l’immeuble. Chaque fille en profite pour refaire ses lacets pour enfiler leurs poings américains. Elles acquiescent avec vigueur, poussent quelques cris de guerre de circonstances. Devant l’immeuble, Alba regarde sur le dos de sa main le numéro de l’appartement qu’elle a noté. Ok, allez c’est parti. Rapide et efficace. Cette fille n’oubliera jamais ce fils de pute, et lui, il nous oubliera jamais nous. Les filles se tapent dans les mains et elles s’engouffrent dans les escaliers bruyamment.

Devant la bonne porte, elles s’échangent toute un regard. Alba est devant, à côté d’elle, MJ et Denise tiennent fermement leurs mains. Marta et Olivia sont à l’arrière poste, les poings serrés. Alba ouvre la porte après trois essais, le pied claqué contre le bois. La porte est plaqué contre le mur avec violence. Y a pas de temps à perdre. MJ et Denise partent chacune d’un côté de la pièce, leurs battes ravagent tout sur leur passage. Alba part devant s’aventurer dans l’appartement. Elles crient toutes, brouhaha vengeur couvert par un bris de verre brisé, de casse. Rien n’est laissé sauf, chaque putain d’objets qui croisent leur route est brisé sur le sol. Les tiroirs sont arrachés de leur meuble et renversés sur le parquet. MJ voit rouge, et elle n’entend rien. Rien qu’un bourdonnement dans ses oreilles qui surpassent tout le reste. Ses yeux, comme deux fusils de snipers ratissent la zone. Elle cherche ce qui pourrait être le plus satisfaisant à péter, mais rien ne semble étancher sa soif.

LÀ ! Les filles LÀ ! C’est Alba qui hurle depuis un couloir. Elle est tombé sur lui, apparemment entrain de sortir dans la hâte de la salle de bain, à moitié vêtu. Elle s’est jetée sur lui, profitant de la surprise pour lui éclater la tête contre le lavabo. Denise et Marta arrivent les premières pour leur prêter main forte, portent les premiers coups de battes, sans retenir leur force vengeresse. MJ lève la tête et après avoir explosé l’écran de la télé elle trottine jusqu’à la salle de bain, batte en l’air, prête à fondre sur le premier mâle qu’elle croisera. Et quand elle arrive à l’entrée de la pièce, elle ne tombe que fasse à dos nu affalé contre le lavabo, les mains retenus dans son dos par denise, qui prend un malin plaisir à serrer le plus possible. Alba retient l’homme par ses cheveux d’un bond platine, Marta tape derrière les genoux dès qu’il essaye de se relever. MJ bloque un instant. Observe ce dos. Sale sensation au fond d’elle.

Et puis Alba relève le visage de l’homme, toujours en le tirant par les cheveux pour qu’il se regarde dans le miroir au dessus du lavabo.

Ares.

Le cœur d’MJ s’arrête net, plus de signe vital. Sa mâchoire se décroche, elle est foudroyée par ce visage en sanglanté. Non, c’est pas lui. C’est pas lui, c’est pas possible. C’est pas vrai.

Alors comme ça on viole des filles. Et tu pensais vraiment que tu t’en sortirais comme ça ? Chuchote, perfide, Alba à l’oreille d’Ares. L’instant d’après elle fracasse son crâne contre le miroir en hurlant. Sale fils de pute ! MJ a sursauté à l’impact. Elle est derrière lui mais elle voit son reflet dans la glace, elle le regarde, terrifiée. Toute colère s’est momentanément dissipé, ne laisse place qu’à un sentiment d’horreur. Elle l’avait pas vu venir. Pourquoi elle l’avait pas vu venir ? C’est pas Ares. Elle veut pas que ça soit Ares. Et leurs visages se croisent dans cette glace brisée. MJ en aurait presque les larmes aux yeux. Le menton qui tremble, les sourcils froncés, elle le regarde et y a rien qu’une immense incompréhension pendant que les insultes fusent de tous les côtés. Nouveau coup de tête dans la glace. Et Alba le laisse retomber sur le sol pour que les filles commencent à le rouer de coup de pieds.

MJ, elle, elle est pétrifiée. Qu’est-ce que t’attends ! VIENS ! L’appelle Denise, mais c’est comme si elle n’entendait pas.

Tu claques la porte derrière toi dans un soupire las. Journée de taf terminée, t’as quitté les rangs des Juggalos — pour la soirée du moins. T’es plus trop motivé, tu deviens frustré du poste que tu sembles occuper chez eux. Le bon chien obéissant, le larbin — à faire tout le sale boulot, risquer de te faire coffrer en permanence dans l’espoir d’accéder à une meilleure situation, à un rang plus haut placé dans ce camp. On te le promet. "Si tu fais du bon travail, Ares, ça sera remonté aux bonnes personnes, tu verras." Mais tu fais du bon travail. T’es excellent dans ton domaine, pour le coup. Entièrement dévoué, perfectionniste à souhait. Mais on t’fait mariner et ça commence à te saouler. La patience n’a jamais été ton fort. Ton père ne t’avait pas parlé des Juggalos comme ça — il t’a inculqué ce qui semble être une fausse vision de la vie de gang et tu commences à le remarquer. En même temps, ça ne devrait pas te surprendre — c’est ton père, t’as appris qu’il ne fallait pas l’écouter. Pourtant, te voilà enrôlé et tu sais plus trop quoi faire, maintenant qu’t’es dedans.

En rentrant, t’embrasses Athéna sur la joue et tu la forces à te faire un câlin. Elle sait qu’ça va pas trop à ce niveau là alors elle proteste pas. Elle te rend ton étreinte sans un mot — y’a pas besoin, t’façon. "J’vais prendre une douche, j’suis dégueulasse." Ça non plus, y’avait pas besoin de le dire. T-shirt blanc qui est parsemé de tâches, parfois noires, parfois rouges. Pas envie d’en parler, elle le comprend et te laisse t’isoler. De son côté, elle te dit qu’elle sort pour aller promener Hades, le chien que tu lui as offert pour son anniversaire. Au moins t’es tranquille, si tu veux hurler pour relâcher la pression et la frustration, elle sera pas là pour s’inquiéter de ton esprit qui déraillerait.

Tu laisses l’eau couler sur ton corps après avoir frotté les traces de combat, juste histoire de te perdre un peu dans tes pensées. Souffler un bon coup, sans réfléchir, éteindre ton cerveau histoire de cinq petites minutes. Mais faut croire que, même ça, c’est trop demandé quand on vit à Detroit.

Des coups vifs contre la porte d’entrée, tu coupes l’eau. "Ouais j’arrive, deux secondes !" que tu gueules à travers l’appartement. Et c’est peut-être pas très malin de ta part, de te manifester sans savoir qui traine derrière ta porte. Parce que dernièrement, t’es menacé. Krainz est pris d’assaut par la Black Mafia qui veut buter tous les blancs qui osent pointer le bout de leur nez dans les rues, et faut même pas parler du sort réservés aux Juggalos — davantage aux petits gars comme toi, qui appartienne au clan, mais pas encore totalement.

T’entends la porte se fracasser et tu sors en trombe de la douche, tu te sèches rapidement avant d’enfiler un short. C’est quoi ce bordel? T’entends pleins de bruits de casse, on dirait qu’on est en train de retourner ton appart. Et la première chose à laquelle tu penses, c’est Athéna. Dieu merci qu’elle est pas là. Parce que toi, au pire, c’est moins grave. Tu peux gérer.

Ou pas. Parce que quand tu vois quatre meufs débarquer devant toi et te bloquer la sortie de la salle de bain, tu fais un peu moins le malin. T’as un bon coup droit mais quatre contre un, ça complique la donne. T’as même pas le temps de réagir qu’on t’éclate le crâne contre la céramique du lavabo. Trou noir, les oreilles qui bourdonnent suite au choc. Putain. Encore? Tu te fais rapidement maîtriser, mains dans le dos, coups derrière les genoux, le sang qui te coule sur le front. Ça devient fatiguant, d’te retrouver dans cette situation. Tête relevée quand la meuf te tire par les cheveux pour que tu te regardes dans le miroir. Mais c'pas toi que tu vois en premier. "Alors comme ça on viole des filles. Et tu pensais vraiment que tu t’en sortirais comme ça ?" Tu fais même pas gaffe à ses paroles. Front qui heurte le miroir et vient le fissurer. Fissure sa silhouette. Mais tu la vois quand même. Derrière toi. "Sale fils de pute !" Bla-bla. Nouveau coup de boule dans la glace avant qu’elle te balance au sol. MJ est la seule qui ne t'a pas encore touché. Elle se fait d’ailleurs rappeler à l'ordre par ses copines. "Vas-y. C’pas comme si c’était la première fois." qu’tu craches en la regardant. Et tu l’penses. Qu’elle participe. Tu veux pas qu’elle se mette à dos sa bande — tu sais que c’est un groupe vraiment important pour elle. Alors elle peut frapper. Tu lui en voudras pas. "Dites-moi, vous êtes contre le viol? Ou vous êtes contre les mecs? Parce que, jouez pas les hypocrites, si c’était un gars qui avait été violé, vous auriez jamais mis les pieds ici." Le truc c’est que MJ, tu l’aimes bien. Mais ses copines, tu les connais pas. Alors tu balances un coup de pied dans celle qui te martèle le plus pour te relever. "Sérieusement? Vous débarquez chez moi? CHEZ MOI ?" Tu lui colles une droite, réellement énervé. "J’ai une famille ici. Si vous avez des comptes à régler avec moi, c’est DEHORS." T’essayes même pas de les dissuader de leur phrase vengeresse — tu te dis que vaut mieux les laisser faire jusqu’à ce que ça leur passe, qu’elles soient satisfaites et qu’elles te foutent la paix.

Elle est venue ici dans l'idée d'exorciser cette rage qui lui plombe l'estomac. De taper dans quelque chose de vivant plutôt que dans sa tête, dans son cœur. Se venger sur un mec qui le mérite, plutôt que tourner son coeur brisé dans tous les sens. Elle est venue ici, sans vouloir réfléchir. Simplement sentir quelque chose qui casse sous ses phalanges. Sentir sa force, le pouvoir qu'elle a parfois, quand elle réduit les violeurs au silence. C'est comme le shoot d'une quelconque drogue, quelque chose de stratosphérique qui vous fait décoller. MJ aime rabaisser ceux qui se sentent forts, elle aime les écraser, leur prouver qu'ils ne sont rien contre la colère des femmes. C'est pour ça qu'elle est venue et maintenant elle est simplement plaquée contre le mur de la salle de bain à regarder avec des yeux ronds Ares. Alba qui gueule, les coups qui pleuvent. Il se fait casser la gueule, la face contre le miroir qui se fissure sous l'impact. Et elle n'a plus que son reflet brisé devant elle. Ils s'échangent un regard dans le reflet. MJ semble terrifiée, clouée sur place, incapable de faire quoi que ce soit. Vas-y. C’pas comme si c’était la première fois. Qu'il balance alors entre deux impacts. La plupart des filles ne font pas attention. Y a que Marta pour regarder tour à tour Ares, puis MJ. La colombienne lui lance un coup d'œil furtif, refusant d'affronter son regard. Refusant d'admettre qu'elle connait déjà Ares. Refusant aussi de faire semblant que ce n'est pas le cas. Elle ne sait vraiment pas comment réagir, elle est incapable de le faire.

Ares est de toute façon occupé à négocier avec la cheffe de gang qui refuse de lui laisser le moindre répit. Elle l'a envoyé au sol maintenant et chaque fille en va de son petit coup de batte ou de pied, partout, dans tout son corps. Égal à lui-même, Ares ne se la ferme jamais. Dites-moi, vous êtes contre le viol? Ou vous êtes contre les mecs? Parce que, jouez pas les hypocrites, si c’était un gars qui avait été violé, vous auriez jamais mis les pieds ici. Pour toute réponse, Alba se contente d'un sourire entendu et hargneux et redouble de violence. Bien sûr qu'elle n'aurait pas défendu un homme, ils ne sont même pas autorisé à franchir le pas de sa porte. Tout le monde ici le sait, et tout le monde l'accepte parfaitement. Alba est du genre radicale, elle choisit ses luttes. Elle choisit ses proies.

MJ elle, ne retient qu'une phrase qui explose en elle.
…si c’était un gars qui avait été violé…

Il nie pas. Et c'est comme si elle venait de se prendre un coup de pelle sur le front. Mais elle ne bouge toujours pas. Elle se contente de le regarder sur le sol et d'ignorer Denise qui lui crie dessus pour qu'elle se bouge enfin. Rien à faire, elle est paralysée. Elle tente vainement de mettre de l'ordre mais tout semble compliqué. Ares a pas violé cette fille, il peut pas. Il refuse. Il faut qu'il soit innocent, parce que quand elle le regarde, parer les coups comme il peut, hargneux et en colère, elle ne voit pas de bourreau, juste un ami. Le même à qui elle a soigné ses blessures l'autre jour. Le même reflet tordu de sa propre radicalité, de ses propres démons. Alors il doit être innocent, parce que ça serait pas normal, qu'elle continue de l'aimer, s'il ne l'était pas.

Les choses s'accélèrent d'un coup, quand il commence à répliquer. Coup de pied, d'abord, qui déstabilise Alba et fait réagir toutes les autres filles comme si elles s'étaient pris elles-même l'attaque. Sérieusement? Vous débarquez chez moi? CHEZ MOI ? J’ai une famille ici. Si vous avez des comptes à régler avec moi, c’est DEHORS. Crochet du droit qui fait tomber Alba, en réaction immédiate, Denise attrape le premier objet qui passe (ici un verre à brosses à dents) et l'abat violemment sur Ares. Des cris se mêlent aux injonctions du coupable, des cris de filles qui défendent leur mère. Et Alba se relève doucement. Tout son corps tremble de la colère qu'elle ressent. Marta se détache de la foule, pendant que les deux autres filles se mettent à hurler contre Ares et le pousser en arrière ou rendre les coups. MJ, mais qu'est-ce tu fous là ? Qu'elle demande mais MJ ne la regarde même pas. Et elles sont interrompues de toute façon par Alba qui dégage violemment Denise et l'autre fille d'Ares pour être la seule à lui faire face. Tu te crois vraiment en position de mettre tes conditions ? Qu'elle siffle. Elle prend des mains une batte de baseball et envoie un premier coup bien sentie dans les côtes d'Ares. Puis un autre, encore un autre, libérant sa colère brute, impitoyable. Ce n'est que quelques minutes plus tard qu'elle recule d'un pas pour admirer les dégâts et fait un signe de têtes au reste du groupe : Ensembles ! On le termine. Ça veut dire qu'elle ne veut pas de quartier (c'est souvent le cas). Ça veut dire qu'Ares peut bien crever, elle s'en fiche. Et ça fait comme un coup d'électricité dans le corps d'MJ, qui, enfin sort de sa léthargie comme une lionne.

Elle se jette en avant, fend ses amies qui pensent un moment qu'elle va frapper la première, mais c'est l'inverse qui se produit. Elle se jette entre son clan et Ares, se place devant lui, les bras écartés pour empêcher les coups de pleuvoir. Para ! Para, il a rien fait ! Qu'elle gueule face à une armée de nanas, battes de baseball en l'air qui la dévisagent, la mâchoire détachée. Qu'est-ce que tu fous ? MJ, le débit rapide, et la panique qui gueule au fond de son ventre, enchaine immédiatement : On s'est trompé d'mec, c'est pas lui. Alba fronce les sourcils, babines retroussées. Elle lève tout de même sa batte et allait frapper, tant pis si ça tombe sur MJ, à l'heure actuelle elle s'en fiche. MJ attrape le bout de la batte pour arrêter le coup qui allait tomber. Elle insiste, elle répète que ce n'est pas Ares, qu'il faut arrêter. Et dans son désespoir, elle se retourne vers le blond qu'elle attrape par les épaules. Ses yeux coulent dans les siens, et cette même symbiose explose à nouveau. Elle devine déjà qu'il s'agit bien d'Ares, elle devine sans vouloir l'admettre. Les yeux brillants elle supplie donc : Dis-leur, dis-leur que t'as rien fait ! Mais le reste des filles ne veut rien entendre. Denise attrape MJ par la taille et la tire brusquement en arrière. Les cris redoublent, désormais ils sont aussi bien contre Ares et contre MJ, qui se retrouve plaquée contre un mur, retenue par l'une des filles, pendant qu'elle se débat, obnubilée par l'idée de protéger Ares de la folie meurtrière de ses pairs.

Regard de MJ que tu croises dans le reflet du miroir brisé par ton front éclaté. Elle semble pas pouvoir bouger alors tu l’encourages. Qu’elle frappe, ça sera pas la première fois, ça sera sûrement pas la dernière non plus.

Puis tu craches sur les motivations de ces nanas enragées, qui clament défendre la bonne cause, d’avoir des valeurs irréprochables — alors qu’en fait, c’est des Nazies, elles le sont toutes autant que toi tu peux l’être. À détester les hommes, tous autant qu’ils sont, sans chercher à savoir, sans chercher à comprendre. Tous dans le même panier et puis c’est tout. C’est des putains d’extrémistes, en fait.
Et la seule réponse que t’obtiens à ces remarques, c’est d’autres coups, encore plus violents.

Sauf que tu répliques, au bout d’un moment. Parce qu’elles ont osé s’introduire chez toi. Là où vit ta soeur également. Et t’es pas contre un règlement de comptes, si quelqu’un a un problème avec toi, tu préfères l’affronter directement. Mais dehors. Tu vas pas aller chez lui, il va pas venir chez toi. C’est en terrain neutre. Parce que la famille n’a pas à être impliquée dans les histoires qui ne la concernent pas. Alors tu frappes, à chaque mot que tu craches, un peu plus fort. Tu fais basculer la meuf qui te cogne le plus fort depuis le début et en conséquence, tu te prends un objet derrière le crâne. "Tu te crois vraiment en position de mettre tes conditions ?" Coup de batte qui te fracture direct deux côtes au contact. Ouais, évidemment qu’elles vont toutes répliquer encore plus fort. "Ensembles ! On le termine." Sauf qu’elles peuvent te tuer si elles veulent — tu partiras pas sans avoir bataillé et leur avoir rendu au maximum la monnaie de leur pièce. Alors à chaque coup que tu reçois, t’en rends un avec la même rage.

Jusqu’à ce qu’MJ s’élance — et tu t’attends au K.O., sauf que c’est tout le contraire. "Para ! Para, il a rien fait ! On s'est trompé d'mec, c'est pas lui." Tu comprends pas trop. T’es coupable ou tu l’es pas? Enfin, tu l’es, mais est-ce que tu l’es pour cette fois ? Et l’autre lionne enragée va pour te refoutre un coup de batte mais MJ l’arrête de ses propres mains. Elle continue de clamer ton innocence, y’a les cris féminins qui se mêlent pendant que tu craches du sang dans la baignoire derrière toi. Elle te prend par les épaules, contact électrisant, corps p’têtre trop habitué à la violence pour avoir un contact qui ne l’est pas. La chair de poule quand elle plante ses yeux brillants dans les tiens — et qu’elle te supplie de lui donner quelque chose que tu ne peux pas lui offrir. "Dis-leur, dis-leur que t'as rien fait !" Et tu réponds rien. C’est toi qui es paralysé cette fois. Pas envie de lui mentir. Pas envie de lui dire la vérité non plus. Mais ton silence te trahit.

Et elle se fait tirer en arrière, retenir par ses pairs qui voient encore plus rouge qu’avant. Et tu t’reprends rapidement des coups, avec MJ qui hurle — y’a que sa voix à elle que tu reconnais, parmi elles toutes — mais qui est maintenue en retrait. Et avec les cris, les oreilles qui bourdonnent sous la douleur, t’entends pas la porte d’entrée qui s’ouvre. Parce que t’es trop occupé à te battre contre un gang de meufs vengeresses, trop occuper à essayer d’rester en un seul morceau — même si plus ça passe, et plus c’est compliqué de rester debout. Et le coup de batte dans les genoux, ça t’fait tomber au sol dans un cri sourd de douleur. Ces putes.

athéna a pas fait grand chose de son après-midi. elle a squatté le canapé comme jamais en regardant netlix. son épisode finit juste quand ares passe le pas de la porte. il a pas l'air d'être en grande forme. faut croire que ça s'passe toujours pas très bien à son 'taf'. et comme il dit rien, elle dit rien non plus. il s'approche pour lui faire un bisous sur la joue juste avant de la prendre dans ses bras. athéna lui rend immédiatement le câlin, y a pas une seule seconde d'hésitation avant que ses bras passent autour de la taille d'ares pour serrer en retour. "J’vais prendre une douche, j’suis dégueulasse." athéna irait pas jusque-là, mais elle hoche la tête. "J'vais promener Hades pendant ce temps." comme ça elle lui laisse un peu d'espace, même si peut-être que c'est pas exactement ce qu'il veut, mais il a l'air d'avoir besoin de repos et elle s'dit que sans hades dans ses pattes, ça ira peut-être mieux.

écouteurs dans les oreilles, la promenade se passe bien. athéna fume une clope pendant qu'hades fait sa vie accroché à la laisse. elle traîne un peu, mais s'éloigne pas trop de l'appart, s'approche pas des endroits où la population pourrait être plus hostile. parce qu'elle a promis à ares qu'elle ferait attention, donc elle le fait. au bout de dix minutes, elle revient sur ses pas pour retourner à l'appart. elle s'dit qu'ares a eu assez de temps en solo pour qu'ils puissent rentrer.

sauf que quand elle enlève les écouteurs une fois qu'elle est à leur étage, elle se rend compte des voix qui s'élèvent dans l'appartement. des voix de meufs. plusieurs voix différentes. c'est quoi ce bordel? athéna ouvre la porte doucement, s'demande ce qui se passe et surtout: où est ares? enfin, non. parce que quand elle met un pas dans l'appartement, elle ouvre de grands yeux en voyant que tout est cassé. tout. athéna est partie quinze minutes. qu'est-ce qui s'est passé pour que tout soit en vrac? où est ares? y a trop de questions et surtout la panique. tellement qu'elle bouge pas pendant plusieurs secondes, se contentant de regarder les dégâts.

c'le cri de douleur de son frère qui la fait bouger. elle se précipite dans la salle de bain, parce que c'est clairement de là que provenait le son. et parmi toutes les meufs dans la pièce, c'qu'elle remarque c'est ares. à terre. en train de se faire taper dessus. "ARRÊTEZ !" y a 90% de chances qu'elle se prenne un coup, mais elle n'en a rien à foutre. elle remarque à peine la meuf qui est retenue par d'autres contre un mur. tout ce qu'athéna retient, c'est qu'ares est parterre et qu'il saigne et que putain, "MAIS VOUS ÊTES MALADES !" athé les bouscule, veut passer, déterminée comme jamais. rien à foutre. "LE TOUCHE PAS, TOI." elle pousse la dernière qui barre son chemin, s'fait bousculer par une autre, manque de trébucher - elle s'en fout. elle a atteint son but. "Ares?" elle veut juste savoir s'il est encore conscient et ça a l'air d'être le cas, mais putain, elle sait pas si ça va durer encore longtemps. y a des bouts de verre qui trainent, résidus visible du miroir qui s'est fait éclater. "Pourquoi vous avez fait ça? Ça va pas dans vos putain de têtes? Cassez-vous de chez nous." venin qui coule de ses lèvres, prête à défendre son frère pour qu'aucune d'entre elles ne relève la main sur lui. ou la batte, peu importe. inquiète, mais la peur pour lui faire en sorte que sa détermination dépasse le reste. ares a rien fait. ou peut-être que si, mais dans tous les cas, il mérite pas ça, c'est tout.

Ares il dit rien. Rien qu'un regard lourd de sens qui s'abat sur MJ comme un voile noir. Elle a soudain l'impression d'étouffer. Elle secoue vivement la tête de gauche à droite, ses yeux se remplissent de larmes qui refusent de couler. No, no, no, no, no… qu'elle articule à peine, morne et désemparée par cette situation. Et si elle décide qu'Ares n'est pas coupable, il ne l'est pas. Elle s'y refuse. Elle ne peut pas encaisser un truc pareil, et elle ne peut pas non plus encaisser que les filles s'acharnent sur lui. Dígales… dígales Ares, por favor. Ses supplications sont arrachées dans un souffle court, dans une langue qu'il ne comprend pas sans qu'elle n'y fasse attention. Juste après, elle se fait violemment tirer en arrière, un bras autour de son ventre, pour l'arracher à Ares. Elle crie et tend les bras devant, puis se débat de toutes ses forces en continuer à hurler qu'il est innocent. Plaquée contre le mur, la gueule déconfite de Marta collée contre la sienne, elle tente de s'échapper en se redressant brusquant, mais elle est plaquée à nouveau contre un mur. Denise vient prêter main forte. Les filles se hurlent dessus, si bien que chacune phrase se percute contre l'autre dans un raffut incompréhensible.

Les deux filles restantes, leadées par Alba continue de s'occuper de Kaiser. Battes en main, trop obnubilées par l'idée de le faire taire que par l'envie de comprendre ce qui prend soudainement à MJ qui continue de se débattre. Elles tapent comme des dingues, évitent quand elles peuvent les coups rendus par un Ares chauffer à blanc, dans un fol espoir de s'en sortir. Mais il s'en sortira pas. MJ a déjà vu faire. Ils pensent toujours pouvoir se défendre, parce qu'ils se disent que ce sont rien que des meufs. Mais elles sont plus nombreuses, surentrainées, survoltées. Elles finissent toujours par gagner. Et si d'habitude cette pensée gonfle MJ d'une excitation malsaine, cette fois, c'est panique. Elle sursaute presque à chaque coup qu'il se prend, dans un mimétisme fusionnel. Ce truc entre eux, qui est né dès le premier jour, dès la première droite. Ce truc qu'elle n'explique pas mais qui lui renverse l'estomac ce soir. Elle a l'impression que les filles lui tapent directement à l'intérieur de son corps.

Elle a perdu trop de gens dans sa vie.
Elle les a tous perdu.
Elle veut pas le perdre lui.

Et pourtant, elle ne saura même pas décrire leur relation. Elle ne saura pas dire ce qui se passe. Elle n'écoute plus Marta qui lui hurle de reprendre ses esprits. Denise qui lui demande ce qui lui arrive, pourquoi elle défend ce violeur. Elle ne sait pas pourquoi elle le fait. Mais ses yeux sont happés par Ares malmené de toutes parts. La bouche à peine entrouvertes. Ses yeux brûlent, parce qu'ils sont toujours rougis par des larmes qu'elle retient machinalement, et qu'elle tente en vain d'accrocher son regard. Pour se rassurer, pour qu'il lui confirme qu'il n'a rien à voir avec ça, ou que ça va aller. Mais rien. Il est trop occupé à survivre à cette attaque. Et Alba est au maximum. Elle pousse ce qui se rapprocherait le plus d'un rugissement animal à chaque coup de batte qu'elle lui envoie. Maintenant, les deux autres se contentent de retenir Ares et Alba enchaîne les grands coups partout où elle peut, surtout là où ça fait mal.

ARRÊTEZ ! La voix claque dans l'air, et une blonde s'infiltre dans la pièce. Si Marta, Denise et MJ s'arrêtent une seconde et que la mine désorientée d'MJ se tourne vers l'intrus, les trois agresseurs sont trop occupées à rouer de coup Ares pour vraiment remarquer la présence de cette fille. Marta tente d'alerter sa cheffe, mais Alba n'entend plus rien. Folle de rage. La blonde arrive sans qu'on l'alerte vers Alba. MAIS VOUS ÊTES MALADES ! LE TOUCHE PAS, TOI. La réaction est viscérale. Alba arrête son mouvement et sans même regarder qui l'a attrapée elle jette un crochet du droit bien sentie qui s'écrase sur le visage angélique de la fille. ALBA ! S'indigne Marta pour la faire reprendre ses esprits. Elle a lâché MJ et a bondit pour attraper la blonde et la tirer en arrière d'un pas, Denise, chienne de garde, s'est ruée devant Alba et a foudroyé du regard la blonde. T'es qui toi ?! Qu'elle crache de mauvaise grâce. Mais la blonde se débat et se libère de Marta pour se jeter au côté d'Ares, mal en point. Dans la confusion, l'une des filles l'a lâché et il s'est écroulé à genoux sur le sol, l'autre lui tient mollement un bras mais tout semble avoir été mis sur pause. Du coup Alba prend une profonde inspiration et coince sa batte derrière sa nuque, les deux avants bras s'appuyant par dessus. Elle commence à faire les cent pas. Sa rage pulse tellement fort que c'est comme si elle faisait sauter les plombs à chaque battement de cœur.

Pourquoi vous avez fait ça? Ça va pas dans vos putain de têtes? Cassez-vous de chez nous. S'indigne soudain la blonde. MJ la regarde, puis regarde Ares, puis les filles. Elle comprend rapidement qu'il doit s'agir de cette sœur dont il lui a parlé. Alba ignore la blonde un moment, en profite en fait pour se tourner vers MJ qui se redresse doucement du mur, un peu mal à l'aise, et qui essuie son nez d'un revers de manche. Tu m'expliques ce bordel là ? MJ la regarde par en-dessous, sans savoir comment justifier son attitude sans perdre à jamais le respect et la confiance d'Alba. Impatiente de la réponse elle fait tomber la batte de ses épaules au long de ses jambes et se retourne enfin vers Ares et la blonde à qui elle a donné un coup de poing quelques instants plus tôt. Ton pote Ares, il a violé deux filles l'autre soir, ça te va comme raison ? Qu'elle envoie, persuadée que ça suffira à la convaincre. Pour Alba, les filles sont toutes des soldats potentielles. Et ça lui parait évident que ça justifie absolument tout le reste. J'crois que c'est bon là, non ? Denise entrouvre la bouche d'un air choquée par cette suggestion d'arrêter là. Ah ouais ? Tu crois ça ? Tu crois que ce putain violeur a compris la leçon ? Et on lui a cassé la gueule pour ça, maintenant c'est terminé. Réplique rageusement MJ se sentant de lui en plus mal à l'aise et vide à l'intérieur. Toi, t'as rien fait du tout ! Recadre Alba, venimeuse. Elle recommence à marcher en se mettant une main sur le front, tremblante d'émotion. Les filles se resserrent autour d'Ares et sa soeur désormais, prêtent à parer la moindre tentative de couper Alba dans ses réflexions. Quelques remarques sont envoyées. Denise insiste pour finir le job comme elle dit. MJ ferme les yeux et fait tomber sa tête contre le mur, ce qui met fin au silence. Alba, part instantanément, folle de colère : C'est un putain de criminel ! J'y crois pas que tu réagisses comme ça ! MJ soupire bruyamment. Sa soeur est là, tu veux qu'on le bute devant elle peut-être ? Qu'elle lâche sans réfléchir. Silence. Alba hausse les sourcils et est secouée d'un petit rire halluciné. Oh, sa soeur ? Bah dis donc, t'as l'air de bien le connaître. Instantanément, tous les regards se tournent vers MJ qui a l'impression de se consumer sur place. Elle sent déjà que la vengeance d'Alba sera terrible et que tout est déjà foutu d'avance. La cheffe de meute ait un signe de tête et Denise se rue sur la blonde qu'elle arrache violemment d'Ares. Il lui faut du renfort pour calmer la blonde qui se débat. Et, d'un coup Alba plonge la main dans sa poche et interpelle Ares la seconde d'après, elle le redresse et lui bloque un bras dans le dos dans un prise experte. Mais elle a surtout sortie son cran d'arrêt qu'elle tient fermement devant la gorge d'Ares. Stop, stop, stop, on se calme. Qu'elle averti d'une voix terrifiante, chevrotante d'une rage qu'elle ne contrôle pas. Elle approche ses lèvres de l'oreille d'Ares et lui susurre doucement : Fais pas l'con mon beau. Hors de contrôle, son geste a glacé toute la salle de bain. Y a que Denise qui a l'air de trouver ça amusant, puisqu'elle lâche un petit rire enfantin tout en mettant plus de force pour retenir la blonde qui perd pied. D'ailleurs, Alba pose son regard sur elle, toujours le couteau à un centimètre de la gorge d'Ares. Puis elle glisse jusqu'à MJ, comme pour rester sa réaction. Immobile, MJ est complètement sous le choc, alors qu'une main se glisse dans la poche de son jean et que ses doigts glissent dans son poing américain.

Tu tombes à genoux après un énième coup de batte. Ça devient de plus en plus dur de rester conscient. L’impression qu’on t’a arraché les tripes, la tête qui tambourine, les oreilles qui bourdonnent. Ça tape, encore et encore, et tu sais pas combien de temps encore tu vas pouvoir répliquer.

"ARRÊTEZ !" Cette voix, tu la reconnais encore plus que celle de MJ dans le vacarme ambulant. C’est comme un électrochoc qui te fait te réveiller de ta léthargie. Athéna "MAIS VOUS ÊTES MALADES ! LE TOUCHE PAS, TOI." Tu relèves les yeux vers ta soeur qui essaye de se frayer un chemin parmi toutes ces filles enragées. "Athé, non." qu’tu articules difficilement, avant de cracher le sang qui te remplit la bouche sur le carrelage de la salle de bain.

Mais c’trop tard, Athé n’écoute pas, elle est aveuglée par l’envie de te rejoindre et elle est évidemment stoppée dans sa course par un coup de poing envoyé par la cheffe de gang — du moins, celle qui te cogne le plus, donc t’en déduis que c’est la boss — en plein dans le visage. Ça t’fait réagir, comme si ça appelait tes dernières ressources dans un élan de vengeance. "La touche pas ! J’vais t’éventrer salope !" que tu aboies, les yeux noirs de haine.

La meuf qui retenait MJ vient attraper Athéna, une autre se met devant la cheffe en mode chien(ne) de garde. Sauf qu’Athé est comme toi — quand elle veut quelque chose, elle l’obtient. Elle avait décidé de te rejoindre et elle finit par y arriver en se débattant suffisamment. "Ares?" Tu ne réponds pas — ça n’attend pas de réponse, elle voit que t’es conscient. Et puis, tu préfères économiser tes forces si besoin se présente.

Et là, y’a comme un moment de flottement. Les filles semblent confuses, toi t’es quasiment KO, MJ a le visage plein de larmes et les muscles tendus, Athéna semble éprise d’une rage nouvelle. Faut dire que normalement, elle est pas témoin de ce genre de scène. Elle voit toujours l’après. Le résultat de la bataille. Ce qu’il faut rafistoler. Là, elle se retrouve en plein coeur de l’action. "Pourquoi vous avez fait ça? Ça va pas dans vos putain de têtes? Cassez-vous de chez nous." T’as envie de lui dire de se taire. Pour ça, tu viens chercher son regard de tes yeux clairs et tu secoues doucement la tête.

La cheffe détourne son attention de toi. La reporte sur MJ. Lui demande des comptes. Toi, t’en profites pour respirer un peu, même si c’est difficile, même si ça fait mal. Mais tu gardes quand même un oeil attentif sur la situation. MJ ne répond pas.

Pas assez vite, du moins. La boss se retourne à nouveau vers toi et Athé, s’adressant à cette dernière. "Ton pote Ares, il a violé deux filles l'autre soir, ça te va comme raison ?" Et tu lâches un léger rire, si discret que probablement y’a que ta soeur qui a pu l’entendre. Comme si elle était pas déjà au courant.

MJ ouvre finalement la bouche — pour te défendre. Du moins, pour proposer de cesser les hostilités. Mais même toi, t’es pas aussi naïf. Et ce qui devait arriver arriva, la cheffe reproche à MJ sa non-implication dans la bagarre. Ouais, la connaissant, ça a dû encore jamais arriver. Elle refuse jamais un combat, MJ. T’en as eu la preuve plusieurs fois. S’en suit alors une engueulade de groupe, toi et Athé en retrait. Tu sauvegardes tes forces, tu recharges doucement les batteries pendant que l’attention n’est plus focalisée sur vous. Encore une fois, c’est la réaction désespérée de MJ qui relance la colère de l’autre folle. "C’est un putain de criminel ! J'y crois pas que tu réagisses comme ça !" "Sa soeur est là, tu veux qu'on le bute devant elle peut-être ?" Qu’on te bute? Euh? Non? Merci mais non? "Oh, sa soeur ? Bah dis donc, t'as l'air de bien le connaître." La boss lâche un rire, et t’en lâches un aussi. "Heureusement pour elle qu’elle a pas que des putes tarées dans ton genre dans son entourage." Bien sûr qu’tu prends la défense de MJ. C’est ta pote. Et si tu peux ramener l’attention sur toi plutôt qu’elles s’acharnent sur elle, tu préfères ça. C’est p’têtre ton syndrome du super-héros qui refait surface, comme elle l’appelle, mais qu’importe? Tu préfères qu’elles te cassent la gueule à toi plutôt qu’à elle.

Et ça marche. Deux meufs choppent violemment Athéna pour la tirer loin de toi, et toi, tu t’fais relever par la cheffe, bras bloqué dans ton dos, à sa merci — et tu sens quelque chose qui te pique contre ta pomme d’Adam. Tu sens une goutte couler et tu comprends que t'as littéralement le couteau sur la gorge. "Stop, stop, stop, on se calme." T’avales ta salive et ça entaille un peu plus ta peau. Tu sens ses lèvres contre ton oreille et elle est beaucoup trop proche de toi, tu grimaces de dégoût. "Fais pas l'con mon beau." Regard encore plus noir, tu lâches un petit rire. Parce que bon, au point où t’en es, vaut mieux en rire qu’en pleurer. "Merci pour le compliment. Mais tu sais quoi? T’as intérêt à me buter, parce que si tu le fais pas là, c’est moi qui vais te trancher la gorge dès que j’en aurais l’occasion. Et j’profiterai de chaque putain de seconde où tu te videras de ton sang." Et c’est pas des paroles en l’air. Elle s’infiltre chez toi? Elle fout tout en l’air? Elle parle mal à ta soeur et la frappe? Elle dénigre MJ? C’est qui cette connasse qui se prend pour la reine du monde? Sauf qu’elle a oublié qu’elle était chez toi. Et que chez toi, c’était ton monde.

"Athé, non." comment ça non? il croit vraiment qu'elle va rester loin de lui? dans son état, il est pas vraiment en état de lui dire quoi que ce soit. elle comprend pas ce que ces meufs veulent et elle veut absolument venir à côté de lui. y a pas moyen que ça se passe autrement. et la meuf continue de le frapper, alors athéna lui attrape le bras, non seulement pour l'arrêter, mais surtout pour pouvoir passer. elle s'attend pas vraiment à la droite qu'elle se prend dans le visage. "La touche pas ! J’vais t’éventrer salope !" c'pas le moment, mais athé réagit pas sur le coup. y a bien vingt secondes de latence pendant lesquelles elle voit flou. une autre meuf arrive et vient la retenir tandis qu'encore une autre vient se foutre devant elle. putain, mais elles sont combien? "T'es qui toi ?!" "Toi, t'es qui. T'es chez moi en fait." sale pute, elle le pense fort, mais elle le dit pas. elle a toujours mal, mais qu'elles aillent se faire foutre. athéna bouscule, force le passage, remue son bras pour qu'on la relâche et elle arrive à aller à côté d'ares. c'le plus important.

athéna veut savoir ce qu'elles foutent la et surtout pourquoi elles s'en prennent à lui. mais quand elle pose la question et leur demande, par la même occasion, de se casser de chez eux, y a ares qui secoue la tête discrètement quand leurs regards se croisent. et pendant que les folles semblent discuter, elle se concentre sur son frère. il est dans un sale état et elle comprend même pas comment il arrive encore à être conscient. peut-être qu'elles oseront moins le frapper maintenant qu'athéna est là? elle en doute, mais l'espoir fait vivre. "Ton pote Ares, il a violé deux filles l'autre soir, ça te va comme raison ?" athéna regarde la meuf qui a l'air complètement folle de rage et elle entend le petit rire d'ares derrière elle. elle se retient de le frapper discrètement parce qu'il a déjà dû prendre assez de coups pour éviter qu'elle en rajoute. "Non. Non, ça me va pas comme raison. T'as des preuves de ce que t'avances au moins?" ok, athéna sait très bien que c'est vrai, mais c'pas une raison. puis, elle s'dit qu'au pire, si elle les énerve, peut-être qu'elles se concentreront sur athé et plus sur ares. au moins, il sera tranquille comme ça.

c'est sans compter sur la meuf qui était retenue par les autres quand athéna est arrivée, faut croire que c'elle qui attire l'attention. tant mieux. et pendant qu'elles ont de nouveau l'air de s'embrouiller entre elles - quel groupe soudé -, athé regarde les dégâts pendant qu'elle semble avoir un peu de temps. putain, elles l'ont pas raté. nouveau regain de haine qui la traverse. elle peut comprendre les raisons, ça aurait été un autre gars, surement qu'elle aurait juste haussé les épaules et ça aurait été tant pis pour lui, mais on touche pas à son frère. "C’est un putain de criminel ! J'y crois pas que tu réagisses comme ça !" "Sa soeur est là, tu veux qu'on le bute devant elle peut-être ?" "Oh, sa soeur ? Bah dis donc, t'as l'air de bien le connaître." "Heureusement pour elle qu’elle a pas que des putes tarées dans ton genre dans son entourage." putain, mais jamais il ferme sa gueule, lui? à croire qu'il veut se foutre dans la merde exprès. athéna retient quand même quelque chose de l'échange, mais elle a pas le temps de rajouter son grain de sel. non, deux des meufs viennent l'attraper, la remettre sur ses pieds et la retenir à l'opposé de la salle de bain. loin d'ares. "Putain, mais lâchez-moi !" grogne athé en essayant de se débattre. elle se calme à l'instant où elle voit le couteau sous la gorge d'ares.

"Stop, stop, stop, on se calme." c'quoi cette meuf? athéna bouge plus. elle s'dit que si elle se débat pas, peut-être que les meufs penseront qu'elle essayera pas de se défaire de leur emprise. c'est dur quand elle voit la goutte de sang perler sur le cou d'ares. athé sait qu'il y a des bouts de verre parterre, certains suffisamment grand pour faire beaucoup de dégâts. mais si elle fait un mouvement brusque, peut-être que celle au couteau en fera un aussi. merde. "Fais pas l'con mon beau." "Merci pour le compliment. Mais tu sais quoi? T’as intérêt à me buter, parce que si tu le fais pas là, c’est moi qui vais te trancher la gorge dès que j’en aurais l’occasion. Et j’profiterai de chaque putain de seconde où tu te videras de ton sang." faudrait vraiment qu'ares se taise. c'pas une blague putain, il se croit en position de faire des menaces? non. pas maintenant. alors elle lui lance un regard mauvais pour lui faire comprendre de la fermer pendant qu'elle réfléchit, en panique. "Donc, c'est ça ton plan? Lui trancher la gorge?" le ton sarcastique et le haussement de sourcils, c'juste pour la bonne mesure, pour réclamer l'attention de la psychopathe. "C'est bête, parce que du coup j'serais témoin. Faudra me trancher la gorge à moi aussi. Avec toutes les empreintes que vous avez dû laisser un peu partout, ce sera pas trop difficile de vous retrouver. Entrée par effraction, destruction de biens... ah et j'allais oublier, double homicide volontaire - parce que ouais, c'était prémédité, tu pourras pas dire le contraire." y a une des meufs derrière elle qui lui tire les cheveux, fait pencher sa tête en arrière. athéna préfère ça qu'une droite. "Le traiter de criminel alors que vous faites des trucs comme ça, quelle putain d'ironie." lance athéna à la meuf qui lui tire les cheveux, même si, au final, ça s'adresse à chacune d'entre elles. elle espère juste que ça ira dans leur sens. parce que putain, si elle tranche la gorge d'ares, faudra vraiment qu'elle tranche celle d'athé en suivant, parce que sinon, elle fera la même chose que lui a dit ares. elles l'ont assez touché comme ça. et encore heureux qu'elle soit chargée d'adrénaline, sans ça, surement qu'elle réagirait pas de la même manière.

» porte fermée. (ares)
» (04/11) ares kaiser
» nightshade. (ares)
» collision (intrigue / ares)
» opposite side (ares)