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MessageSujet: give me a signal. (nino)   give me a signal. (nino) EmptyJeu 15 Aoû - 18:56

la situation est de plus en plus tendue à détroit. avec les disparitions des jeunes filles, monsieur kane est de plus en plus difficile à vivre et restreint encore davantage la liberté déjà muselée de sa fille. noire et femme, ça ne fait pas bon ménage dans ce contexte.
mais raisa a besoin de sortir, raisa a besoin de voir du monde, et raisa ne supporte plus cet enfermement chronique. surtout quand ses opales filent encore et encore jusqu'à son téléphone qu'elle allume grâce à la reconnaissance tactile pour voir que nino n'a toujours pas répondu. il ignore ses messages, ne répond pas à ses appels, et les petites peaux autour des ongles de raisa en prennent pour leur grade. il ne va pas la quitter quand même, si ? dans ce contexte, ce serait tellement vil…
elle ne devrait pas se préoccuper autant de lui ; de ce qu'elle sait, elle pourrait bien être kidnappée demain et disparaître du jour au lendemain de la vie de tous ceux qu'elle connait. la situation est tendue, mais ses pensées sont toujours dirigées vers nino.
pourtant, il faut passer à autre chose. raisa ne peut pas toujours se lamenter sur une relation conflictuelle et compliquée.
alors elle fait comme tous les jours depuis que S.N.A.K.E est parti, elle se connecte sur les réseaux sociaux. un sourire fleurit sur ses lèvres quand elle voit apparaître le pseudo de la personne avec qui elle discute depuis quelques temps maintenant. ça lui fait du bien de nouer un lien avec une nouvelle personne qui ne la connaît pas et ne la juge pas pour tout ce qu'elle a pu faire ou pour celle qu'elle est. d'autant que le courant passe vraiment bien. si nino n'était pas dans l'équation, peut-être que raisa pourrait nourrir quelques sentiments pour cet inconnu… peu importe le sexe, raisa n'a jamais été très regardante sur ces choses-là (mais papa l'était suffisamment pour elle).
elle ne se souvient plus comment ça s'est produit, mais toujours est-il qu'ils ont rendez-vous aujourd'hui à la cantina diablo. raisa n'y a jamais mis les pieds, c'est donc une totale découverte. nerveuse, elle triture légèrement le t-shirt qui recouvre un peu trop son corps ; elle a passé un temps fou à choisir quels vêtements porter, ne sachant si elle devait surfer sur le mood raisa des réseaux sociaux ou le mood raisa normale. elle avait donc fait un petit mix des deux, oscillant entre un t-shirt à l'effigie d'un groupe de rock qu'elle ne connaît même pas et d'un short déchiré avec des doc martens (fausse, les kane n'avaient pas franchement les moyens d'acheter des vrais).
elle se pose à une table et commande un cocktail non-alcoolisé. ses dix-neuf ans l'empêchent toujours de pouvoir commander de l'alcool, combien même elle en aurait besoin. quand il arrive, raisa commence à jouer avec sa paille en attendant que son rendez-vous arrive ; elle n'a aucune idée de ce à quoi il ou elle va ressembler. la seule chose sur laquelle ils se sont mis d'accord, c'est que raisa portera un tissu rouge autour du poignet ; elle le montre donc à outrance.
et si le courant ne passait pas dans la réalité ? et si la personne ne lui plaisait pas ?
les questions s'amoncèlent dans la tête de raisa. avec nino, ça s'était fait comme ça, naturellement, et elle n'avait pas vraiment eu le temps de se poser de questions. qui plus est, il lui plaisait beaucoup donc la question ne s'était pas posé. et quand bien même raisa n'était pas une fille superficielle, il fallait quand même ressentir un minimum d'attirance pour la personne avec laquelle on était pour que tout se passe bien et qu'on ait envie de la cajoler.
mais de toute façon, raisa était avec nino, non?
se mordillant la lèvre inférieure, elle ne parvenait pas à trouver de réponse à cette question. elle tenait vraiment à eux, à ce qu'ils représentaient, même si ça ne s'était pas fait de la meilleure façon qui soit. et raisa n'était pas débile : elle savait qu'elle dépassait souvent les limites à le bombarder de messages et à vouloir qu'ils prennent des photos pour instagram. il avait eu de la patience pendant longtemps… mais force était de constater qu'il commençait à se lasser.
et s'il se lassait, même s'il ne lui avait rien dit, elle n'avait aucune raison de se priver… si?
de toute façon, ce n'était que sur internet.
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Nino Ernaez
Nino Ernaez

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give me a signal. (nino) 13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : L'allure maigrichonne mais les muscles tendus de nervosité, un sourire à décrocher des coeurs et parfois, dans son ombre, une petite poule qu'il promène en laisse.
judas
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MessageSujet: Re: give me a signal. (nino)   give me a signal. (nino) EmptyVen 16 Aoû - 10:28

Je me regarde dans le miroir et me répète encore que c'est une mauvaise idée. Et les raisons sont nombreuses. Je ne suis clairement pas en état de gérer correctement un tête à tête. Pas en état d'aller danser, de faire la fête. Je crains également la désillusion. Et si elle était moche ? Ou pire, et si c'était un mec ? J'ai du mal à nier le fait que la personne puisse me plaire un peu, y a comme une sorte de connexion mentale. Je saurais pas expliquer pourquoi, ni comment, mais c'est comme ça. Les rares indices que j'ai pu collecter me laisse sous-entendre qu'il s'agit d'une fille, mais rien pour vraiment le confirmer non plus. Au pire, ce n'est pas grave, n'est-ce pas ? Ce sera peut-être le début d'une nouvelle amitié. Je soupire lentement et viens passer une main sur mon visage. Qu'est-ce que je fabrique putain ? Je viens m'asseoir sur le rebord de ma baignoire, dépité. J'ai une tête horrible avec mes cernes ultra marquées à force de ne plus dormir correctement, je ferais fuir n'importe qui avec cette tronche. Je jette un coup d’œil à mon téléphone, hésitant un instant à tout annuler. Cette envie se décuple en voyant tous les messages en attente de Raisa. Je culpabilise et ça me noue l'estomac. Mais je n'ai pas la force de l'affronter. Parce que je serais bien incapable de faire semblant d'aller bien et je n'ai pas envie qu'elle me pose des questions. Je viens tirer sur le col de mon t-shirt, j'ai la sensation d'étouffer. Au même moment Rosie débarque dans la salle-de-bain et vient cocoter entre mes jambes, s'y frottant vigoureusement comme pour me donner un peu de courage. Je souris tendrement et baisse ma main vers elle pour venir caresser son plumage. J'inspire un grand coup et me relève, me décidant enfin. J'y vais, ça pourra peut-être me faire du bien. Je me change et enfile un jean sombre et une chemise oversized et fluide, elle est colorée, avec divers motifs, je me dis que porter un truc un peu chaleureux fera contraste avec ma sale gueule. Je m'observe une seconde et un bref souvenir me revient brusquement en mémoire. Cette chemise, je la portais pour une photo pour le réseau de Raisa, elle s'était glissée dedans avec moi tellement y a de place. Putain, arrête de te faire du mal. Je secoue la tête, me parfume et quitte l'appartement, direction la Cantina qui n'est vraiment pas très loin de chez moi.

Quand j'arrive, la tension monte d'un cran. Mon rendez-vous du soir m'a indiqué être déjà sur place et porter un écrin rouge au poignet pour être reconnaissable. C'est plutôt un truc de meuf de faire ça, non ? J'espère. Sinon mon hétérosexualité va en prendre un sévère coup. Nerveux, je gonfle les joues avant de soupirer longuement pour vider tout l'air et je commence mon inspection. Je me mets à observer tous les poignets, soulagé à chaque fois que je vois qu'un mec ne porte aucun tissu rouge. Je m'avance dans la salle, le regard baladeur et le sang qui pulse dans mes veines. Mais le hasard a visiblement décidé de se foutre de ma gueule ce soir. Je tombe nez à nez avec Raisa, installée à une table, seule, probablement en train d'attendre quelqu'un. Je me fige et la dévisage, stupéfait. Putain, de tous les endroits où sortir ce soir, il avait fallu qu'elle vienne ici. Et puis, une colère sourde surgit brusquement de mes entrailles. Elle attend qui exactement ? Elle lève les yeux vers moi et je la foudroie du regard. J'ai un air méprisable sur le visage et je viens croiser mes bras sur ma poitrine. — Bah ça va, j'vois que finalement tu t'es vite remise d'mon absence de réponse. Tu perds pas d'temps. Ouais, c'est gonflé de ma part, c'est clair. Mais la mauvaise foi et moi, c'est une longue histoire d'amour. Sans demander la permission, je tire la chaise et vient m'installer en face d'elle, oubliant un instant la raison de ma venue ici. Je pose croise les bras sur la table et me penche en avant, la fixant durement. — Alors dis-moi tout, tu t'es trouvé un nouveau pigeon à harceler pour des photos ? Tu vas faire une grande annonce en story pour annoncer notre rupture ? Je ricane un peu, mauvais, pousser par une jalousie insoupçonnée que je n'ai pourtant pas du tout envie d'assumer. Je la détaille de haut en bas, dans un mouvement hautain. Et c'est là que je remarque son poignet. Et le tissu rouge autour. Mon visage change du tout au tout. La colère laisse place à la stupéfaction. J'attrape aussitôt son poignet, mon regard qui va et vient entre le tissu et son visage. — C'est quoi ça ?! Que je demande de façon précipitée. Je la relâche et viens me plaquer contre le dossier de ma chaise, posant au passage mes mains à l'arrière de mon crâne. — Non, non, putain, merde, c'est une blague. Je me mets à regarder partout autour de moi, avec l'espoir de trouver quelqu'un d'autre avec ce même signe distinctif. Même un mec putain, ça me va finalement. Mais non, rien. Mon regard retombe sur Raisa et cette fois-ci, je ferme ma gueule. Démuni. Je pensais que le hasard s'était bien foutu de ma gueule en mettant Raisa dans le même bar que moi, mais putain, je n'avais pas idée que c'était à ce point.
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MessageSujet: Re: give me a signal. (nino)   give me a signal. (nino) EmptyVen 16 Aoû - 11:46

la paille de raisa commence à ne plus ressembler à rien, tellement mordillée et triturée dans tous les sens que le liquide peine à arriver jusqu'à sa bouche. elle détaille le bar dans lequel elle s'est retrouvée, savourant avec une certaine extase l'ambiance toute particulière du lieu. c'est un endroit qui lui apparait comme sensuel, déconnecté de la réalité. au fond, elle n'aurait pu rêver meilleure distraction que ce rendez-vous. mais qu'est-ce que ça implique? et si la personne qui arrive lui plaît? elle devra rompre avec nino… ou oublier cette personne.
rompre avec nino, quelle blague… c'était déjà plus ou moins fait, déclare son cerveau empli d'amertume et de rancœur. elle n'en revenait pas qu'il l'ignore à ce point ; et curieusement, ça ne la faisait revenir que davantage. il devenait peu à peu une obsession dont elle n'arrivait pas à se défaire. cette relation était toxique, ça ne faisait aucun doute… et pourtant, elle fondait toujours autant devant la photo qu'elle avait mis en fond d'écran de son téléphone portable. ils étaient heureux, d'une certaine façon. tout s'était fait avec le hasard, et s'ils n'étaient pas vraiment en couple, ce qu'elle postait sur instagram lui remplissait le cœur d'une joie immense. elle avait le sentiment que ce qu'il y avait entre eux comptait. que ça existait, plus que ce qu'ils avouaient.

et puis nino arrive. elle le remarque direct. il faut dire qu'il n'est absolument pas discret avec sa chemise bariolée. avant même qu'elle ne s'en rende compte, un sourire fleurit sur ses lèvres ; elle repense à la fois où ils s'étaient presque perdus dans cette chemise beaucoup trop grande. ça avait été un des moments les plus tendres qu'ils avaient vécu, et peut-être le premier où raisa avait pu sentir des papillons butiner son ventre et le bas de son cœur. mais le sourire s'efface vite quand elle se souvient pourquoi elle est là, et qu'elle le voit arriver vers elle comme un boulet de canon. il a l'air tellement furax quand raisa lève les yeux vers lui qu'elle a aussitôt le réflexe de les baisser.
Bah ça va, j'vois que finalement tu t'es vite remise d'mon absence de réponse. Tu perds pas d'temps.
oh mon dieu. blasphème. quel connard. insulte, de mieux en mieux. il se fout de la gueule de qui?
et le pire, c'est qu'il s'assoit en face d'elle. elle a envie de se lever et de changer de table, ou au moins de le prendre entre quatre yeux pour lui dire qu'elle attend quelqu'un d'autre, qu'il n'est pas le bienvenu.
- c'est pas parce que t'es incapable de bouger ton cul dans un bar pour profiter de l'ambiance que je viens forcément pour rencontrer quelqu'un.
elle répond en croisant les bras sur sa poitrine. bon, je ne suis clairement pas honnête, mais c'est lui qui a commencé à dépasser les bornes. c'est une chose que raisa a toujours aimé avec nino : la manière qu'il avait de la faire sortir de ses gonds quand tout en elle réclamait qu'elle se soumette et qu'elle ne moufte pas.
Alors dis-moi tout, tu t'es trouvé un nouveau pigeon à harceler pour des photos ? Tu vas faire une grande annonce en story pour annoncer notre rupture ?
c'est comme un coup de poignard en plein cœur. le visage de raisa peine à trouver un équilibre entre la douleur qu'il lui fait ressentir et la colère qui brûle dans ses veines. finalement, sa main se lève pour venir s'écraser lourdement et furieusement contre la joue de son boyfriend.
- comment oses-tu?!
elle explose, raisa. elle n'est plus la boule de tendresse qu'elle montre habituellement ni celle qu'elle n'affiche que sur les réseaux. elle est quelque chose d'autre. elle est la chose, la création que nino a façonné avec ses mots.
elle enrage, elle aimerait lui hurler qu'il n'a jamais été un pigeon et qu'elle… qu'elle quoi? qu'elle l'aimait? mais elle est incapable d'aligner les mots et les idées.
- ça fait combien de temps que tu ignores mes textos et mes appels, nino?
elle demande froidement. il n'a que ce qu'il mérite, un revers de médaille pour n'avoir jamais témoigné aucune attention envers celle pour qui il prétendait avoir des sentiments.
et ses doigts qui se referment sur le poignet de raisa. le bandeau rouge qui lui sert de bracelet, et aussi de signal pour son rendez-vous de ce soir. elle l'avait presque oublié. les larmes aux yeux, raisa les chasse rageusement avant de récupérer son poignet d'un geste sec.
C'est quoi ça ?!
- ça ne te regarde pas.
elle répond, la voix brisée. elle n'a même plus envie de ce rendez-vous. elle peine déjà à calmer le maelstrom de sentiments qui dévastent tout dans son corps, avec l'envie lancinante d'aller pleurer dans les toilettes pour que nino ne sache jamais à quel point il la blesse. ça lui ferait trop plaisir de voir l'impact qu'il a sur elle.
Non, non, putain, merde, c'est une blague.
la tristesse est reléguée au second plan. nino est beaucoup trop bouleversé par ce bout de tissu. attends… ça y est, ça fait tilt. son rendez-vous, c'est lui? l'idée germe dans son esprit, alimentée par les regards que nino porte sur tout le bar. il cherche quelqu'un qui ne soit pas elle.
oh putain.
elle a envie de lui remettre une gifle sur le champ mais se retient. à la place, alors que les larmes roulent sur ses joues, elle éclate de rire.
- t'es pas sérieux.
elle arrive à peine à articuler entre deux éclats.
- tu me fais la morale mais t'es tellement pas mieux que moi…
elle ajoute, cynique.
et pourtant, au fond, une perle de joie éclos. même s'ils ne se supportent pas dans la vraie vie, ils sont incapables de ne pas être l'un avec l'autre sur les réseaux… ils se plaisent toujours autant… il y a peut-être un espoir pour eux, n'est-ce pas?
elle se calme lentement avant de demander, aussi froide que la glace :
- c'est quoi ton excuse pour avoir répondu à la version de moi en ligne et m'avoir ignoré en vrai? c'est quoi ta putain d'excuse pour la préférer à moi?
cette jalousie qui l'embrase est totalement incohérente, puisqu'elle sait être en compétition avec elle-même. et pourtant, ça l'enrage. elle ramasse les morceaux de son cœur brisé à la balayette sur le sol alors même qu'elle brûle de l'embrasser et de tout oublier.
et c'est là qu'elle remarque la sale gueule qu'il a. raisa, elle a toujours trouvé nino incroyablement beau, même le premier jour. il n'est pas d'un beauté typique avec ses cheveux rasés et ses lèvres charnues ; il a même l'air d'un chiot qu'on aurait trop délaissé. mais pour raisa, le coup de foudre avait été immédiat. mais aujourd'hui, avec ses cernes trop noires et trop profondes, il ferait presque peur.
alors elle se calme. la tempête repart aussi vite qu'elle est venue, et ses doigts viennent rejoindre les yeux de nino pour effleurer les creux qui s'y sont dessinés.
- qu'est-ce qui t'es arrivé?
elle demande, avant d'ajouter :
- s'il te plaît, nino, parle-moi…
elle est presque suppliante, raisa, et elle sait qu'elle ne devrait pas. nino a le pouvoir de la briser en un claquement de doigts, mais même après tout ce qui s'est passé entre eux, les sentiments de raisa ne se sont jamais effacés. elle a continué d'espérer que leur couple pouvait subsister, qu'il y avait toujours quelque chose qui les reliait.
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Nino Ernaez
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MessageSujet: Re: give me a signal. (nino)   give me a signal. (nino) EmptySam 17 Aoû - 10:58

C'est pas parce que t'es incapable de bouger ton cul dans un bar pour profiter de l'ambiance que je viens forcément pour rencontrer quelqu'un. Je plisse les yeux et la fusille du regard, contrarié. Même si une part de moi est un peu soulagée de savoir qu'elle ne vient peut-être pas pour rencontrer quelqu'un. Mais ma parano revient au galop quand je me dis qu'elle joue peut-être tout simplement avec les mots. Ce n'est peut-être pas une rencontre, mais c'est peut-être un date quand même avec une connaissance à elle. Méfiant, je pince les lèvres et souffle par le nez. Puis je surenchéris, me faisant de plus en plus désagréable - une salle manie chez moi. Mais la suite, je ne m'y attendais pas. Mes mots font mouche chez Raisa, je la vois se décomposer et brusquement sa main s'écrase sur ma joue. Le bruit de la claque raisonne dans mes tympans et me laisse stoïque ; sidéré. J'écarquille les yeux et la dévisage pendant qu'elle s'indigne. J'sais pas quoi faire. Les muscles tendus, je me retrouve tiraillé entre deux pensées opposées, la respiration rapide. J'ai l'impression d'entendre la voix de mon père rugir dans un coin de ma tête, m'ordonnant de la lui rendre pour la remettre à sa place et lui apprendre le respect. Parce que c'est comme ça qu'on traite les femmes. C'est sa phrase fétiche. Mais une autre partie de moi est révulsée à la simple idée de lever la main sur Raisa. Confus je finis par venir bouger ma mâchoire et passer ma main dessus pour faire disparaitre les fourmillements qui se diffusent de plus en plus. Je lui lance un regard noir, très sérieux et siffle froidement, dents serrées. — J'te préviens Raisa, la prochaine fois que tu fais ça, j'te la rend. Et je ne la ménagerais pas. Les mots me brûlent la langue, parce que j'suis pas fier de lui dire ça. Mais c'est le seul compromis que j'ai trouvé pour l'instant. Mais j'ai toujours l'impression d'entendre mon père gueuler dans les tréfonds de mon crâne, frustré de ma réaction finale. J'inspire un grand coup pour m'obliger à garder mon calme, mais elle ne m'aide pas vraiment sur ce coup-là.

Ça fait combien de temps que tu ignores mes textos et mes appels, Nino ? Je n'aime vraiment pas que l'on me remette en face mes fautes. Je me braque aussitôt, conserve un air mauvais et la toise du regard, un léger air méprisant sur le visage. Comme si elle n'avait pas le droit de me faire le moindre reproche. — J'te réponds quand j'en ai envie Raisa. J'te dois rien. Je transpire la mauvaise foi, mais c'est plus fort que moi, j'suis incapable de reconnaître mes torts et encore moins de m'excuser. J'allais continuer sur ma lancée, remuer encore plus le couteau dans la plaie en lui disant que j'avais mieux à faire en ce moment. Mais j'suis coupé net dans ma lancée quand mon regard est attiré par la forme rouge à son poignet. Ça me fait l'effet d'une sueur froide et je sens ma nuque se glacer. Le stress qui grimpe alors que je lui attrape son poignet fermement, la questionnant avec précipitation. Elle se dégage de mon emprise et me dit que ça ne me regarde pas. Mais elle se trompe, elle n'imagine même pas à quel point. J'aurais pu jouer la comédie, feindre de passer à autre chose et m'en aller. La planter là, elle n'aurait jamais su. Et mon moi virtuel se serai contenté de couper les ponts avec elle. Juste pour la punir. Mais je ne parviens pas à me maitriser, je me mets à râler et à regarder partout autour de moi, grillant ma couverture instantanément. Quand elle comprend, elle se met à ricaner nerveusement. — T'es pas sérieux. Je ramène mes yeux sur elle, fâché de me retrouver en mauvaise posture. Elle éclate carrément de rire et ça m'énerve. La tension monte et je me mords la lèvre inférieure pour me forcer à conserver mon calme, passant une main derrière mon crâne, trahissant mon malaise. — C'est pas drôle putain.

Tu me fais la morale mais t'es tellement pas mieux que moi… Ma jambe se met à s'agiter nerveusement, tic incontrôlable. Je me recule dans le fond de la chaise et croise les bras sur ma poitrine en guise de replis, signe que je me ferme totalement à la discussion. Alors comme toujours, pour défendre : j'attaque. — N'empêche, t'as fait genre t'étais pas forcément là pour une rencontre, mais t'as menti. C'est plus facile de lui donner le mauvais rôle plutôt que d'assumer quoi que ce soit. Mais elle n'a pas dit son dernier mot et ne me laisse pas me défiler aussi facilement. Elle me fixe, visiblement contrariée elle aussi. Je me défile un peu, fait mine de regarder ailleurs comme si c'était plus intéressant qu'elle. — C'est quoi ton excuse pour avoir répondu à la version de moi en ligne et m'avoir ignoré en vrai ? C'est quoi ta putain d'excuse pour la préférer à moi? Je fais la moue et hausse les épaules, restant totalement silencieux. Je ne peux pas lui répondre, parce que ça reviendrait à lui expliquer trop de choses et je n'en ai pas envie. C'est exactement pour ça que je la fuyais dernièrement, pour ne pas avoir à lui expliquer quoi que ce soit. Je viens me gratter le menton, réfléchissant à une façon de me défiler pour lui échapper. Mais les choses empirent. — Qu'est-ce qui t'es arrivé ? Ses doigts qui viennent m'effleurer me font réagir aussitôt. Je recule brusquement la tête et chasse son bras avec le revers de ma main dans un mouvement d'humeur. Ma langue qui claque dans un petit bruit contre mon palais. — 'tain, lâche-moi. Je me comporte comme un gamin insupportable, j'en ai conscience. Mais je me sens piégé et je ne sais pas comment m'en sortir. Elle insiste, me demande de lui parler et ça me fait lever les yeux au ciel. Je grimace, agacé et balaie l'air avec ma main, comme pour montrer que tout ceci n'a aucune importance. — Mais rien, il m'est rien arrivé. J'ai gardé Beni plusieurs nuits ces derniers temps pour dépanner Rozenn et il est malade, du coup j'ai pas beaucoup dormi, c'est tout. Je hausse les sourcils, l'air de dire : rien de grave, donc saoule pas. Je renifle et passe ma main sur ma bouche, trop nerveux pour rester stable. Je m'agite sur ma chaise, me racle la gorge et finis par reposer mes yeux dans les siens. — Et de toute façon j'vois pas c'que ça peut t'foutre. T'es deg parce que j'aurais une sale tronche sur tes photos à la con, c'est ça ? T'auras qu'à foutre des filtres ou j'sais pas quelle merde là. Je roule des yeux avant d'ajouter en riant un peu jaune. — Enfin si t'as encore besoin d'moi, t'avais peut-être l'espoir de trouver mieux ce soir. Jalousie mal placée que je n'arrive pas à dissimuler. C'est gonflé de ma part, mais je n'y peux rien, c'est viscéral.
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MessageSujet: Re: give me a signal. (nino)   give me a signal. (nino) EmptySam 17 Aoû - 13:14

la situation va de mal en pis. raisa a l'impression d'avoir le cul vissé sur une chaise en train de tomber à la renverse : elle projette les mains en avant pour se raccrocher à quelque chose mais il n'y a rien, que du vide. alors elle tombe douloureusement, dans un bruit assourdissant, des hématomes bleu-comète ne tardant pas à apparaître sur sa peau caféinée. elle était si contente de se changer les idées en allant rencontrer une nouvelle personne ce soir, et voilà que rien ne se passait comme prévu. elle avait même ressenti une pointe de joie en voyant le minois de nino au loin, pensant naïvement qu'il venait pour elle.
et au fond, elle ne s'était pas trompé. mais il espérait venir pour une autre.
les discussions ne menaient plus à rien depuis longtemps ; mais avoir une discussion, c'était toujours mieux que de se perdre dans le silence. ces dernières nuits, raisa n'avait pas bien dormi ; un pressentiment lui grignotait le bas de la nuque, et elle fixait l'écran luminescent de son téléphone portable des heures durant, guettant une réponse de nino. rien n'était arrivé. elle s'était explosé les yeux pour rien. elle avait ce besoin de savoir s'il allait bien, s'il n'avait pas de problèmes, et s'il avait toujours… des sentiments? s'il ressentait au moins toujours un petit quelque chose pour elle. si elle comptait, et ne se retrouvait pas une fois encore reléguée au second plan.
normalité désirée. besoin d'exister.
et ce n'est qu'après de trop longues secondes que raisa prend conscience de son geste : elle a giflé nino. des fourmillements de douleur remontent le long de son poignet jusqu'à sa main pour mourir dans ses doigts.
oh merde… qu'est-ce que j'ai fait…
J'te préviens Raisa, la prochaine fois que tu fais ça, j'te la rend.
ça claque comme un coup de fouet, et ça fait peut-être même plus de bruit aux oreilles de raisa que la gifle qui vient de dépérir sur la joue de nino. il oserait la frapper? le visage de raisa se mue en un masque effrayé. parce que pour la première fois depuis qu'elle l'a rencontré, raisa a peur de nino. un homme qui frappe une femme, quand bien même elle l'a frappé d'abord, tout le monde sait où ça peut mener. elle les imagine vieillissants, le corps bleui par l'amour de nino. par ses colères, par sa mauvaise foi, par sa possessivité.
un frisson lui dévore l'échine alors que ses jambes brûlent déjà de prendre la poudre d'escampette. elle devrait se calmer, raisa, ne pas remettre de l'huile sur le feu ; mais la colère est si intense qu'elle demeure sourde aux appels névralgiques de son côté rationnel.
J'te réponds quand j'en ai envie Raisa. J'te dois rien.
chaque mot de nino est comme une nouvelle gifle sur le minois de raisa. j'te dois rien. ça tourne en boucle, ça lui donne presque la nausée. j'te dois rien, il crache. comme s'il ne ressentait rien ; comme si c'était un service qu'il lui avait fait que d'accepter d'être considéré comme son copain. elle a envie de pleurer jusqu'à tomber de fatigue, mais au lieu de ça, elle s'agrippe à la colère comme dernier salut. comme si sa vie en dépendait. (et actuellement, elle en dépend). elle éclate de rire en voyant qu'il est le rendez-vous qu'elle était venue trouver, et jubile encore davantage quand il ne trouve pas ça drôle. il a l'air mal à l'aise, et c'est une victoire que savoure raisa ; elle a le cœur tellement sanguinolent qu'elle craint de se noyer dans son propre sang. il mérite de partager sa douleur.
N'empêche, t'as fait genre t'étais pas forcément là pour une rencontre, mais t'as menti.
c'est pas faux. mais plutôt mourir que de lui avouer qu'il a raison.
- j'ai pas menti. rencontrer quelqu'un, ça ne veut pas forcément dire que quelque chose de plus se passera. et quoi, je n'ai pas le droit de rencontrer de nouvelles personnes? je dois juste me languir de toi et être disponible quand tu l'auras décidé? je ne suis pas ton objet.
elle répond en oubliant presque de respirer ; elle reprend sa respiration de manière erratique, essoufflée. et cette jalousie incohérente qu'elle ressent pour la version d'elle-même qui a su plaire à nino, bien loin de la version réelle qui ne cesse d'être rejetée.
et pourtant, raisa est suffisamment naïve et bonne poire pour s'inquiéter pour nino quand elle remarque les cernes qui lui dévorent les yeux. elle approche sa main mais il recule et chasse même le bras de raisa. elle ne peut même plus le toucher.
mais bordel, où est-ce qu'ils en sont arrivés?
'tain, lâche-moi.
elle a l'impression de s'étouffer avec ses propres sentiments.
ça y est, c'est déjà fini? lui aussi s'est lassé?
la solitude comme seule alliée ; elle aurait dû se douter, raisa, que ça finirait par faner. ils n'avaient rien à faire ensemble après tout… ils n'étaient même pas vraiment ensemble. ce n'était que virtuel, malgré l'attachement que portait raisa à nino. ils n'avaient jamais mis de mots sur ce qu'ils vivaient.
alors aujourd'hui, ils ne vivaient plus rien.
Mais rien, il m'est rien arrivé. J'ai gardé Beni plusieurs nuits ces derniers temps pour dépanner Rozenn et il est malade, du coup j'ai pas beaucoup dormi, c'est tout.
haussement d'épaules comme seule réponse. elle est apathique, raisa. elle est impassible, raisa. elle ne ressent plus rien, raisa ; que le vide.
Et de toute façon j'vois pas c'que ça peut t'foutre. T'es deg parce que j'aurais une sale tronche sur tes photos à la con, c'est ça ? T'auras qu'à foutre des filtres ou j'sais pas quelle merde là.
pause sur le chaos.
Enfin si t'as encore besoin d'moi, t'avais peut-être l'espoir de trouver mieux ce soir.
les pensées de raisa sont vides. son cœur est vide. sa vie est vide. elle regarde devant elle, regarde nino mais ne le voit pas. la douleur l'étouffe, la douleur l'assassine. six mois qu'ils se côtoyaient. six mois que c'était compliqué.
c'est peut-être pour le mieux…
alors raisa se lève. comme un zombie, comme une âme errante essayant de trouver ce qui la retient encore sur terre, elle s'approche de la porte du bar. le dos tourné pour ne pas être épiée par nino (qu'est-ce qu'il en a à faire de toute façon ?) elle sort, laisse les larmes rouler silencieusement sur ses joues ; ses épaules frémissent à chaque sanglot mais raisa s'interdit de faire le moindre bruit, même quand elle peine encore à respirer.
elle n'est pas suicidaire raisa, mais il n'y a pas un seul jour où elle se soit sentie si morte à l'intérieur.
alors quand les phares de la voiture qui arrive illuminent son corps, raisa se dit que c'est terminé. au moins, elle aura revu nino une dernière fois.
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Nino Ernaez
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give me a signal. (nino) 13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : L'allure maigrichonne mais les muscles tendus de nervosité, un sourire à décrocher des coeurs et parfois, dans son ombre, une petite poule qu'il promène en laisse.
judas
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statut : père célibataire, n'a malheureusement pas le droit de voir son fils comme il le voudrait (mère vipère).
quartier : il vit dans mexicantown, un petit appartement qu'il loue tout seul au dernier étage d'un petit immeuble qui s'élève au-dessus d'un des nombreux bars latinos du coin. il partage néanmoins ce petit espace avec rosie, sa poule.
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MessageSujet: Re: give me a signal. (nino)   give me a signal. (nino) EmptyMer 28 Aoû - 12:18

Elle ne dit rien quand je lui dis que la prochaine fois qu'elle me frappe, je lui rends. Mais je vois bien que cette nouvelle lui fait l'effet d'une douche froide. Elle semble s'être pétrifiée sur place et me dévisage avec une drôle d'intensité. Comme si elle attendait le moment ou j'allais lui dire que ce n'était pas vrai. Mais rien ne vient et on se toise un instant comme ça, dans le silence le plus complet. Je dois avouer que je n'ai jamais compris pourquoi est-ce que la société acceptait qu'une femme frappe un homme, mais pas l'inverse. Soit on accepte toutes les violences, soit on en accepte aucune. Et si elle me frappe, j'vois pas pourquoi moi je n'aurais pas le droit de faire pareil. C'est donnant-donnant, fin de l'histoire. Mais j'enchaine rapidement sur autre chose, pas la peine de s'éterniser là-dessus. Les reproches qui fusent à nouveau très vite, l'envie de retourner la situation pour qu'elle soit la seule personne à blâmer de la soirée. Comme toujours, je n'ai pas envie d'assumer quoi que ce soit. Me défiler, pointer les autres du doigt, c'est bien plus facile.

J'ai pas menti. Rencontrer quelqu'un, ça ne veut pas forcément dire que quelque chose de plus se passera. Et quoi, je n'ai pas le droit de rencontrer de nouvelles personnes? je dois juste me languir de toi et être disponible quand tu l'auras décidé? Je ne suis pas ton objet. Peut-être bien ouais que c'est ce qu'elle devrait faire. Disons que ça faciliterait quand même beaucoup les choses et que ça m'éviterait pas mal de contrariétés. Mais j'peux pas le dire, bien évidemment. Je pince les lèvres, refuse d'admettre ne serait-ce qu'une seule seconde que ça puisse effectivement me faire chier tout ça. Je préfère continuer à montrer les crocs, c'est plus facile de la repousser que de faire un pas vers elle. — Ah ouais ? Et moi j'suis quoi alors ? Parce que j'ai quand même pas mal l'impression d'être ton jouet que tu exhibes sur internet pour t'faire mousser. Et je ne sais plus vraiment quoi penser de cette situation. Au début ça m'avait décontenancé, puis amusé et depuis quelques temps, ça m'agaçait de plus en plus. Je ne saurais pas vraiment dire pourquoi exactement. Est-ce que c'était à cause de toutes les réclamations incessantes de sa part pour des photos et des vidéos ? Ou est-ce que c'était simplement la situation qui me mettait mal à l'aise, parce que je n'arrivais plus à me situer dedans ? Aucune idée. Et je n'ai pas envie d'y réfléchir non plus. Moins je pense à tout ça et mieux c'est.

Je continue de parler, de cracher mon venin comme un idiot. Mais Raisa ne réagit plus. Elle demeure impassible et me fixe vaguement, à tel point que j'ai presque l'impression qu'elle ne m'écoute plus du tout - et ça m'énerve encore plus. Je finis par me taire, un peu décontenancé par son manque de réaction. J'ai envie de me pencher en avant, d'attraper ses épaules et de la secouer. M'engueuler avec quelqu'un ne m'a jamais fait peur, ça ne m'a jamais dérangé. Bien au contraire. On a tous le sang chaud chez moi, les disputes font partie de notre quotidien. Non, ce qui me dérange, c'est le silence et l'absence de réaction. Et ce n'est pas vraiment son genre à Raisa de jouer les filles imperturbables. Parce qu'elle déborde toujours de trop d'émotions. Souvent elle chiale. Mais là : rien. Et ça me rend nerveux. Elle se lève d'un coup, doucement et je la suis du regard, un peu perplexe. Elle a l'air déconnectée de la réalité, j'comprends pas. Quand elle commence à s'éloigner, sans un mot, je l'interpelle, sidéré.  — Oh, tu vas où là ? On est en pleine discussion ! Le ton sec, carrément contrarié de me faire ignorer de la sorte. Mais je n'obtiens aucune réaction, alors je gueule plus fort. — OH ! Raisa ! J'te parle ! Toujours rien, elle s'éloigne comme si je n'existais même plus. J'écarte les bras, baignant dans l'incompréhension la plus totale. — RAISA ! Que je beugle une dernière fois, alors qu'elle passe la porte du bar sans se retourner. La bouche entrouverte, je reste figé comme ça quelques secondes, à fixer bêtement la porte par laquelle elle vient de disparaitre ; abasourdis. Je finis par laisser mes bras retomber et je réalise subitement que tout le monde autour de moi me fixe. Il n'en fallait pas plus pour m'énerver. Mon visage se ferme et je passe une main sur ma bouche, tendu. Je tente de faire des connexions pour comprendre ce qu'il vient de se passer et ce qui a pu susciter sa réaction mais je ne vois pas.

Fâché, je finis par me lever d'un bond, manquant de renverser ma chaise au passage. Et à grandes enjambées je me dirige vers la sortie, bien décidé à la rattraper. Je n'apprécie pas qu'on me plante au beau milieu d'une engueulade et j'ai bien l'intention de la terminer, j'ai encore trop de choses à dire. Une fois dehors, je pivote la tête à gauche et à droite pour tenter de la repérer. Et il ne me faut pas longtemps pour la remarquer. Je la vois qui se précipite vers je ne sais où et je l'observe faire, les yeux plissés. Je sursaute et esquisse un mouvement de recul au moment où je la vois se jeter violemment contre un lampadaire. L'impact est bruyant et elle s'effondre au sol. J'écarquille les yeux, ahuri. Putain mais qu'est-ce qu'elle fout ? Je secoue la tête et m'élance vers elle, de plus en plus perdu. Je finis par m'accroupir à côté d'elle. — Raisa ? Hey, ça va ? La colère est un peu retombée, chassée par d'autres émotions bien plus complexes. Je passe une main sous sa tête et  tente de l'aider à se redresser. — Putain mais qu'est-ce que tu fous Raisa ? Que je finis par lâcher un peu précipitamment, la voix déformée par la nervosité qui m'habite. — Tu comptais faire quoi là exactement ? Je n'arrive pas à comprendre ce qui lui a pris. En fait, je n'arrive pas à la comprendre tout court je crois. Peut-être que je n'ai jamais su, contrairement à ce que je croyais. Et je m'inquiète un peu, me disant un instant qu'elle est peut-être encore plus perchée que je ne le pensais. — Lève toi, j'te ramène chez toi. Que je finis par lâcher un peu plus doucement. J'sais pas quoi faire d'autre à vrai dire et ça me semble être la meilleure option vu son état. Je pourrais la ramener chez moi, mais j'ai trop peur de m'endormir à côté d'elle et de faire des cauchemars. J'veux pas qu'elle sache, j'veux pas qu'elle voit. De toute façon, elle a l'air d'avoir déjà suffisamment de problèmes comme ça.
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MessageSujet: Re: give me a signal. (nino)   give me a signal. (nino) EmptySam 31 Aoû - 17:41

elle aurait pu mourir, raisa.
elle a l'impression d'avoir les membres en coton, de ne plus vraiment être là ; comme si elle flottait au-dessus de son propre corps, esprit libre, esprit vengeur.
le silence est assourdissant. elle cligne des yeux plusieurs fois, repassant les images dans sa tête : les phares qui s'approchent, la collision qui ne se fait pas attendre… et la mort? non. son corps fonctionne. mais sa tête est vide. elle ne parvient pas à aligner deux idées sans qu'elles n'échappent à son contrôle. raisa est une petite fille qui court après ses pensées comme une gamine après des papillons. revenez !
et une seule question qui persiste : qui suis-je?
parce que raisa joue à un jeu dangereux sur instagram. le paraître et la réalité qui s'entremêlent, le besoin viscéral d'exister aux yeux des autres pour une vraie raison et pas simplement pour être moquée, parce qu'elle est la fille des kane. la gamine bizarre dont les parents sont des illuminés.
et puis il y a le sentiment persistant de perdre nino. depuis plusieurs mois déjà, le lien qui les relie se distend. ne reste plus qu'à savoir quand il se brisera… bientôt, sans doute. parce qu'il n'a pas envie de cette relation, parce qu'il n'a pas envie d'être un petit toutou que raisa ne cesse de héler pour alimenter son compte instagram. mais qu'est-ce qu'elle pourrait lui dire ? j'ai envie de te voir ? nino n'est pas le genre de garçon romantique à qui l'on peut susurrer ses sentiments. c'est plus facile de prétexter que c'est juste sur instagram. manquerait plus que raisa lui annonce les sentiments fouillis qui exultent dans son palpitant, un je t'aime gueulé à la volée, pour que nino ne donne plus aucune nouvelle. elle préfère l'emmerder avec ses photos et ses vidéos que de lui montrer l'effet réel qu'il lui fait.
Raisa ? Hey, ça va ?
la voix de nino perce le brouillard. raisa prend peu à peu conscience de la réalité, un poteau devant elle et cette lumière grésillante qui lui vrille les tempes. il l'a sauvé? en tout cas, il a l'air inquiet… au moins un peu. ça fait naître un sourire sur les lèvres de la métisse.
Putain mais qu'est-ce que tu fous Raisa ?
il parle vite et fort. raisa a du mal à comprendre le sens de ses mots. elle s'est pas loupée.
Tu comptais faire quoi là exactement ?
haussement d'épaules. ça lui sert de check aussi : ses membres supérieurs fonctionnent encore. la voiture n'est pas passée loin. elle lève les bras pour entourer le visage de nino de ses mains et se soulève légèrement pour déposer un baiser sur ses lèvres.
- tu m'as manqué.
elle murmure, encore trop déconnectée de la réalité pour accepter la dispute qui vient d'éclater dans le bar. elle préfère la chasser loin dans son esprit, faire comme si elle n'était jamais arrivée.
Lève toi, j'te ramène chez toi.
elle tourne la tête de droite à gauche, comme une gamine capricieuse.
- je veux rester avec toi nino. chez moi ou chez toi. mais avec toi.
elle insiste. elle cligne des yeux encore quelques instants avant de comprendre qu'elle se trouve face à un poteau. les rouages se mettent lentement en route quand elle demande :
- attends… il s'est passé quoi? elle est passée où la voiture?
parce que ça peut pas être vrai. elle peut pas avoir pris ce lampadaire pour une voiture et s'être écrasée contre son poteau grisâtre. la honte. tout ce dont elle se souvient, c'est ce sentiment pesant sur sa poitrine et l'impression persistante qu'elle venait de rompre avec nino. l'impression qu'il n'y avait plus de futur pour eux. le sentiment de sentir les éclats de son cœur se rompre en mille morceaux pour s'étaler dans son corps et déchiqueter ses organes internes.
l'impression de mourir à petit feu pour cet amour si grand qui la dévore pour nino et qui ne parvient pas à être suffisant.
n'empêche qu'elle veut pas repenser à tout ça raisa, alors elle empêche les larmes de couler (parce que ça y est, elle se souvient de tout et qu'elle préfère feindre que ça n'est jamais arrivé) et elle se pelotonne contre nino. elle le serre fort fort contre elle pour l'empêcher de se dégager, pour qu'il commence enfin à l'accepter.
- je tiens vraiment à toi. je t'aime beaucoup…
elle cherche ses mots raisa. elle a trop peur du rejet. elle a envie de rayer dix-mille fois le beaucoup pour rajouter à sa place tout court. elle refuse qu'il continue de penser qu'il n'est là que pour faire beau sur son compte instagram. elle a besoin de lui, raisa. c'est la seule chose normale dans sa vie. nino, c'est sa principale dose de bonheur.
- reste avec moi. m'abandonne pas.
elle sanglote finalement contre lui. t'es pathétique, raisa. la raisa d'instagram elle supplierait jamais comme ça.
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Nino Ernaez
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MessageSujet: Re: give me a signal. (nino)   give me a signal. (nino) EmptyVen 20 Sep - 18:17

Penché au-dessus d'elle, complètement déboussolé, je l'assaille de questions, ne comprenant rien à ce qu'il vient de se passer. Elle cligne des yeux avant de les ouvrir péniblement et ça me rassure, au moins un petit peu. Puis, elle se met à sourire et là, je reste dubitatif. Elle est défoncée ou quoi ? Pour toute réponse, j'ai droit à un haussement d'épaules. Je regarde autour de nous, les gens se sont arrêtés et nous dévisage drôlement. Je les comprends, à leur place je ferais pareil, la situation est complètement absurde. Mais quand je retourne la tête vers Raisa, les choses ne s'arrangent pas vraiment. Elle vient poser ses mains sur mes joues et se redresse pour m'embrasser brièvement. Je reste stoïque, ne lui rendant même pas son baiser tellement je suis sidéré. J'ai vraiment l'impression d'avoir raté un épisode. — Tu m'as manqué.Qué ? Ça sort spontanément sous le coup de l'incompréhension. Comment ça je lui ai manqué ? Putain, mais qu'est-ce qu'elle raconte ? — Ok, ok, je crois que t'as pris un sacré coup là. On va dire que c'est ça. Qu'elle s'est cognée un peu trop fort la tête contre le poteau et que ça a quelques répercussions. Mais ça n'explique pas pourquoi elle s'est jetée contre un poteau. Je souffle, un peu nerveux, ne sachant pas vraiment quoi penser de cette situation. Peut-être qu'il faudrait que je l'emmène à l'hôpital en fait, elle a peut-être un traumatisme crânien ou un truc dans ce genre. Ça pourrait expliquer sa réaction étrange. Mais je n'ai pas un rond et elle non plus de toute façon, alors j'abandonne l'idée. Je vais juste la ramener chez elle et tout ira bien. Je me le répète plusieurs fois pour le me convaincre avant de lui dire à elle. Mais aussitôt, elle me fait non de la tête, me laissant démuni. — Je veux rester avec toi Nino. Chez moi ou chez toi. Mais avec toi. Je soupire, pas persuadé que ce soit une excellente idée. Ma compagnie est vraiment à chier ces temps-ci et j'ai déjà du mal à m'occuper de moi-même. Alors m'occuper de quelqu'un d'autre ? Elle serait mieux chez elle, avec ses parents. Eux au moins, ils sauraient quoi faire. Mais le temps que je réfléchisse à tout ça, elle enchaine déjà. — Attends… il s'est passé quoi ? Elle est passée où la voiture ? Ok, plus elle parle et moins je comprends. Je plisse le front et retrousse le nez. — Quoi ? Comment ça ? Quelle voiture ? Je regarde autour de nous, y a pas de voiture. Je ferme les yeux et soupire, agacé. — Ok, laisse tomber, on reparlera de tout ça plus tard, faut qu'on bouge d'ici pour l'instant. Les gens commencent à s'attrouper autour de nous et certaines me demandent si elle va bien. Je leurs réponds un peu sèchement que oui et m'en débarrasse rapidement. Je m'apprête à me redresser, mais au même moment Raisa vient s'accrocher à moi et me coupe dans mon élan. Je manque presque de me casser la gueule et me rattrape de justesse en posant une main au sol. Je reprends mon équilibre mais elle reste collée à moi. — Je tiens vraiment à toi. Je t'aime beaucoup… Je me fige, mélange de stupéfaction et de malaise. — Euhhhh... C'est tout ce que j'arrive à sortir, la gorge nouée et l'envie de partir en courant comme un lâche qui se fait subitement ressentir. Évidemment, je n'en fais rien. Mais la situation devient vraiment de plus en plus gênante pour moi, parce que Raisa se comporte de façon inhabituelle et me dit des choses sans queue ni tête - a priori en tout cas. — Reste avec moi. M'abandonne pas. J'écarquille lentement les yeux, désarmé. Je ne sais vraiment plus quoi penser de ce qui est en train d'arriver. Je reste silencieux quelques secondes avant de finalement venir poser une main à l'arrière de son crâne, dans ses cheveux. Quelque chose d'un peu hésitant. — Je-j'vais pas t'abandonner. J'suis pas très sûr de savoir pourquoi elle m'a dit ça et à quoi elle pensait vraiment. Mais je crois qu'avoir une discussion avec elle dans cet état, ce serait franchement pas productif. J'inspire et souffle un grand coup pour retrouver un peu de contenance. — Ok, bon. Hm, on va aller chez moi, tu vas rester dormir chez moi pour cette nuit. Et j'te ramènerai chez toi demain dans la journée. Ouais, on va faire un truc comme ça. J'agrippe le poteau de ma main droite pour me donner un point d'appui et je glisse mon bras gauche dans le bas de ses reins pour la maintenir contre moi pendant que je me lève, m'aidant du poteau. Une fois debout, je lâche le poteau. — Ça va aller, tu peux marcher ? Et je me mets en route, tout en la maintenant contre moi pour l'aider à avancer. Je prends mon temps quand je vois qu'elle a du mal et à petits pas, on remonte jusqu'à ma voiture. Je l'aide à s'installer dedans avant d'y prendre place également et de démarrer, direction mon appartement.

Ce n'était vraiment pas la soirée que j'avais imaginé.

Je me gare le plus près possible de mon immeuble et viens l'aider à descendre. On grimpe jusqu'à chez moi et je la fais s'asseoir sur le canapé avant de retourner fermer à clé ma porte d'entrée. Rosie, ma poule, réveillée par le bruit, sort de ma chambre en faisant de petits bruits et viens voir ce qu'il se passe. Mais je ne lui prête pas vraiment attention. Je me dirige dans la cuisine, remplis un verre d'eau et attrape dans le congélateur un sachet de légumes surgelés. Puis je retourne au salon et viens m'installer près de Raisa, toujours inquiet. — Tiens, bois un coup. Je lui laisse le temps de le faire, puis je récupère son verre et le dépose sur la table basse avant de lui donner le sachet. — Pose ça sur ton front, t'as pris un sacré coup. Elle risque de se retrouver avec de vilaines traces demain. Puis je me laisse tomber dans le fond du canapé en soufflant profondément, totalement dépassé par les évènements. Je lui laisse un peu de temps également avant de demander. — Tu peux m'expliquer pourquoi t'as foncé sur ce poteau en fait ? Et pourquoi t'es partie au beau milieu de notre discussion ? Enfin, j'sais pas, mais... qu'est-ce qui t'arrive ? T'es vraiment bizarre ce soir. Et pourtant, dans le genre bizarre, je fais fort aussi en ce moment. Mais moi au moins, je ne me jette pas contre des trucs en pleine rue.
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MessageSujet: Re: give me a signal. (nino)   give me a signal. (nino) EmptyVen 27 Sep - 12:07

cette soirée est décidemment la plus étrange que raisa a vécu. ce n'est qu'un mélimélo de situations plus abracadabrantes les unes que les autres, raisa récupérant avec un ramasse-poussière les restes de son palpitant dévoyé. il y a encore des étoiles qui dansent devant ses yeux quand elle met un replay sur les évènements.
ils se sont engueulés dans le bar. parce que raisa, elle venait pour rencontrer un garçon sur le net. parce que le garçon, c'était nino. parce qu'ils se parlent plus depuis longtemps, que nino lui répond plus, que raisa en a eu assez d'attendre. ils se sont engueulés parce qu'ils étaient tous les deux fâchés de constater que l'autre flirtait avec une autre personne… quand bien même cette autre personne, c'est lui (ou elle).
c'est parti loin. raisa s'est persuadée qu'elle l'avait perdu pour de bon. elle a perdu la connexion avec la réalité quand elle s'est levée pour éviter d'entendre les mots fatidiques de la part de nino : c'est fini entre nous. (il aurait peut-être même rajouté : au fond, ça n'a jamais vraiment commencé. parce qu'il peut être blessant nino quand il est en colère). elle a cru voir une voiture…
mais c'était un lampadaire.
la tristesse, ça fait voir des choses étranges. elle s'est pris le poteau du lampadaire en pleine poire, et maintenant, elle galère à remettre ses yeux au bon endroit pour voir correctement (c'est un peu flou sur les bords).
des gens qui s'attroupent, se demandent sans doute pourquoi cette gamine s'est ruée comme ça sur un poteau. raisa, elle avait pas envie d'en finir (même si c'était une voiture). raisa, elle a juste pas vu. raisa, elle était déconnectée, refusant d'accueillir toute la douleur qui fonçait droit sur son cœur. elle a cru qu'elle allait mourir, que la voiture allait la renverser avant qu'elle n'ait pu témoigner de ses sentiments à nino.
et en fait, c'était pas une voiture.
et en fait, elle est pas morte.
mais la honte qu'elle ressent maintenant s'en apparente pas mal.
mais nino, au moins, il arrête de gueuler. maintenant, nino, il est inquiet et gentil. elle baragouine un tas de trucs plus hallucinants les uns que les autres, raisa, et nino fait preuve d'une patience rarement ressentie de sa part.
Je-j'vais pas t'abandonner.
ce sont les plus jolis mots qu'elle n'a jamais entendu. c'est comme si nino avait été mettre un pansement directement sur son cœur, et l'avait enrobé de ouate pour lui créer un cocon confortable. elle sourit de toutes ses dents raisa, même si elle est encore un peu trop sonnée pour contrôler tous les muscles de son corps.
Ok, bon. Hm, on va aller chez moi, tu vas rester dormir chez moi pour cette nuit. Et j'te ramènerai chez toi demain dans la journée.
- ouiiii ! juste toi et moi nino.
elle s'exclame, un peu trop heureuse. il se relève et l'aide à son tour et raisa colle son corps contre son bras pour se tenir et profiter un peu de cette proximité. elle avait presque oublié les sentiments éparses et diversifiés qui naissaient en son sein en présence de nino. elle avait presque oublié à quel point elle aimait être contre lui, sentir la chaleur de son corps contre le sien, humer son odeur.
Ça va aller, tu peux marcher ?
elle hoche la tête. ses jambes tremblotent un peu et lui donnent l'impression de ne même pas exister (comme après une séance un peu trop intensive de sport dirigée sur les cuisses) mais quand elle lance son pied pour le poser un peu plus loin, il répond assez bien.
ils arrivent jusqu'à la voiture où nino l'aide à s'installer.
il a jamais été plus gentil qu'aujourd'hui.
elle le regarde faire raisa, mélange de stupeur et de fascination dans les prunelles.
il l'aide encore à sortir de la voiture quand ils arrivent devant chez lui et à monter jusqu'à l'appartement. raisa a envie de se ruer sur la poule pour lui dire bonjour quand elle la voit sortir de la chambre de nino mais le moindre geste qu'elle fait lui donne de nouveaux vertiges.
alors elle sourit en direction de la poule, la fixe intensément, mais reste le cul vissé dans le canapé.
elle suit chacune des directions de nino, buvant son verre d'eau d'une traite (ça n'aide pas tellement mais le froid dans sa gorge l'apaise quelque peu) pour poser ensuite le sachet de légumes congelé sur son front.
- c'est froid…
elle grimace. (sans blague…) mais elle se laisse tomber le dos contre le canapé et ferme les yeux un instant pour apprécier la fraîcheur sur son visage.
papa va penser que je me suis faite agresser… elle arrive à penser alors qu'elle reprend ses esprits.
Tu peux m'expliquer pourquoi t'as foncé sur ce poteau en fait ? Et pourquoi t'es partie au beau milieu de notre discussion ? Enfin, j'sais pas, mais... qu'est-ce qui t'arrive ? T'es vraiment bizarre ce soir.
tout est plus clair maintenant, limpide même. mais raisa est incapable d'avouer la vérité. incapable de livrer ses sentiments sur un plateau et d'attendre le jugement dernier.
- j'ai pensé que…
elle respire fort, raisa. y'a son cœur qui pompe et qui bat à tout rompre. ils se sont jamais dit vraiment ce qu'ils ressentaient l'un pour l'autre, et raisa n'a jamais ressenti de stress plus intense.
- j'ai pensé que tu ne voulais plus de moi. comme on s'engueulait dans ce bar. je sais pas, ça m'a totalement fait freezer.
elle répond d'une traite, sans se laisser le temps de réfléchir ou de ressentir. elle a toujours les yeux fermés raisa, parce qu'elle a l'excuse de pouvoir éviter son regard. parce qu'elle supporterait pas de voir en direct dans les yeux sombres de nino la moindre de ses pensées, le fait qu'il la pense totalement folle ou qu'il soit dégoûté des sentiments qui la dévorent pour lui.
les larmes coulent sur ses joues.
- je veux pas que ça s'arrête toi et moi. ça peut pas s'arrêter.
elle se relève en tournant la tête de droite à gauche (mauvaise idée, ça tourne). elle repousse le sachet de légumes surgelés qu'elle dépose un peu plus loin pour aller embrasser nino tout doucement. elle veut pas le brusquer. et puis elle se recule un peu, le regarde.
- ça. elle les pointe toutes les deux du doigt. c'est pas pour du faux. c'est pas pour instagram. c'était plus facile de prétendre que ça l'était.
elle hausse les épaules (ça tourne encore).
- ça me plaisait d'être avec toi pour les réseaux. ça marchait bien. mais c'était aussi que…
l'aveu fatal. le dernier à cracher pour être libéré de ce poids. raisa, elle a pas voulu l'utiliser (pas très longtemps en tout cas). ça lui a surtout permis de mettre un mot sur ce qu'ils étaient.
- on parlait jamais de ce qu'on était. de ce qu'on est. je me suis dit qu'en disant qu'on était ensemble sur les réseaux, ça rendrait ça… plus vrai. ça mettrait un mot sur nous.
elle arrive pas à dire les choses, raisa. ça bloque. ce serait pourtant tellement simple de lui dire : je t'aime, nino. depuis des mois, ça lui bouffe le palpitant. parce qu'elle s'est attachée à lui, parce que les sentiments ont fini par exploser et par exiger que des mots se posent dessus. parce qu'elle sait qu'il faudra rien de plus que ces quelques mots pour faire fuir nino…
parce que si c'était réciproque, nino l'aurait pas fui comme ça pendant quelques semaines. parce qu'ils se comprennent pas, qu'au fond elle sait raisa que c'est voué à l'échec. mais ça la dévore. elle a besoin de cette honnêteté, de briser tout ce paraître qu'elle a instauré dans sa vie et qu'elle a surtout placardé entre eux.
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