| | MERCI (deandre) | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: MERCI (deandre) Mer 4 Déc - 12:12 | |
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le goût du sang lui donne la nausée. coup de poing dans la mâchoire, il l'avait peut-être un peu cherché. juste un "sale blanc privilégié" lancé à la volée, c'est même pas une insulte putain, pas le temps de compter jusqu'à trois et déjà quatre gosses de riche en polo prêts à l'écarteler, l'exécuter sur la place publique, mort au sorcier, (appeler les flics pour injustice qui ne l'aideront pas car la police est raciste). rebelote, garde-à-vue, visage tuméfié. sur son visage, la rancœur se mêle au bleu et au violet. on va te garder quelques temps, (sale gamin turbulent), on va te prendre ton tel mais te plains pas, sinon on te donnera une vraie raison de pleurnicher. il demande à mi-mot s’il peut passer un appel. mon père, dit-il c’est marrant parce qu’ils ne savent pas qu’il n’a pas de père ça se rapprocherait d’un ange gardien, rôle que le daron n’assumerait jamais. deandre, viens me sauver c’est la merde ça suffira (pour qu’il le prenne dans ses bras) pour qu’il vienne le chercher sans autre forme de procès.
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| | | Deandre ParkerFeuille de personnage : Voix graveleuse, mains veineuses, quelque chose en V pour compléter l'allitération. DEDEEEE, il est où dédé ???
| Sujet: Re: MERCI (deandre) Dim 8 Déc - 20:26 | |
| Viens me sauver.
C’est entre l’ordre et la supplique. Deandre jongle avec les deux. Ordre, supplique. Il ressasse. Viens me sauver. Difficile de refuser, lorsque les choses sont présentées avec autant de franchise. Jude n'embarrasse pas sa demande d’orgueil, de réticence. Pas de mauvaises excuses, de c’est la dernière fois, promis.
Viens me sauver, c’est la merde.
Les mots sont évocateurs. Ils empruntent mille chemins, endossent mille couleurs. Son imagination s’égare sur les sentiers battus (jugulaire, pulmonaire, coronaire) et croise toutes les nuances qui les écument (carmin, écarlate, pourpre). Mille et une façons de saigner. La voix de Jude n’est néanmoins pas recouverte de l’épaisse molasse qui englue les mots. Cela signifie que son cœur ne crache pas ses dernières gouttes dans le combiné.
C’est déjà ça. Il resserre son emprise sur le téléphone. Ouais. T’es où ? Le comico. Grimace. Jamais envie d’y aller, les mains dans le dos ou dans les poches. Mais si le gosse l’appelle, c’est qu’il n’a personne d’autre - ou qu’il considère, pour une raison qui lui échappe, qu’il est la meilleure option. Alors il se pare comme s’il partait en croisade : téléphone, portefeuille, sparadraps, désinfectant. Et puis des clopes, aussi, parce que ce poison là distraie la douleur.
Vingt minutes dans le froid et des portes automatiques qui soupirent. Tous les commissariats se ressemblent - entre la porcherie et le chenil, la communion des porcs affamés et des chiens enragés. L’effervescence régnante n’a aucune emprise sur le flic qui attend derrière le comptoir à l’entrée. Il feuillette tranquillement un magazine porno. Old school.
« Jude Lloyd ? » l’autre se détache du fantasme couché sur le papier à regret, fronce les sourcils. Son regard traverse Deandre pour tomber sur la rangée de chaises qui tapisse le mur. « C’est ton père, ça, hein ? » Et il secoue la tête, entre amusement et exaspération. « Il est juste là. »
Deandre se retourne. Oui, juste là. Jude prend racine à côté d’un spécimen en plastique. Le printemps est en avance. Des hématomes bourgeonnent sur sa figure. Certains éclosent. La violence ne dégage aucun parfum.
Deandre approche, tend la main. Il attrape le menton, autoritaire. Tourne et retourne. « T’es gonflé, dis donc. » Le double-sens lui arracherait presque un sourire. Gonflé de l’avoir appelé. Gonflé à cause des plaies. Sa main se détache doucement de la chair. « Il est dans quel état l’autre type ? »
Les questions sérieuses sur le pourquoi du comment viendront plus tard.
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| Sujet: Re: MERCI (deandre) Jeu 2 Jan - 23:11 | |
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jude a l'impression qu'une de ses dents va tomber. du bout de la langue, il la fait tourner. deandre le réprimande, gentiment. t'es gonflé dis donc il l'a bien mérité. (au fond tu veux juste savoir si je l'ai tabassé.) moins gonflé que l'enfant de bourge, il a le nez cassé. qu'il rétorque, sourire douloureux, lèvre entaillée. le flic n'y croit pas une seule seconde, à cette histoire de daron en carton, il n'y croit pas, à ce duo improbable matérialisé sous ses yeux, mais son magazine lui aimante le regard. robes de cocktail et collants de dentelles. à travers ses longs cils, jude le fils factice observe les titres lascifs. mauvais titres de porno. le chien de garde salive devant un morceau de chair, aucune chance qu'il tende l'oreille. chuchotement. deandre, quand j'te dis que c'est la merde, c'est, genre, ils connaissent des types de mon squatt, ils disent qu'ils vont revenir me tabasser, à plusieurs. non pas qu'il a peur. en tout cas pas pour lui. adolescent impulsif au visage tuméfié, ne rassemble pas bien ses idées. si je les démolis tu me couvriras? flemme de repasser par le commissariat. haine et jeunesse révoltée, à croire que les coups ne s'impriment que très peu dans ses souvenirs. deandre sait le raisonner. mieux qu'un père, pas besoin d'une poigne de fer.
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| | | Deandre ParkerFeuille de personnage : Voix graveleuse, mains veineuses, quelque chose en V pour compléter l'allitération. DEDEEEE, il est où dédé ???
| Sujet: Re: MERCI (deandre) Mer 8 Jan - 8:10 | |
| « Moins gonflé que l'enfant de bourge, il a le nez cassé. » Ses lèvres frémissent avant de se retrousser sur un rictus un peu involontaire, vaguement carnassier. Il imagine bien la scène, se complaît trop facilement dans la violence. C’est satisfaisant, le craquement justifié d’un os.
« C’est bien. » Deandre s’affale sur la chaise adjacente, mélange de jambes et de nonchalance. Il est secoué par un sursaut de conscience et croise les bras sur la poitrine, prend un air sérieux. Sa tête se tourne vers Jude, mais son intonation manque de conviction. Elle est plate, caricaturale. Il joue au père quarantenaire et mollasson qui reproche à son gosse d’avoir volé un bonbon. « Enfin, non, c’est pas bien. Tu devrais avoir honte. » Il arque un sourcil, examine le bout d’un ongle. Le reste de sa pensée éclot en même temps que sa certitude qu’il n’est pas toujours un bon exemple. « ... Le bras aussi devrait être cassé. »
Jude s’est perdu dans la contemplation des gros titres, gros seins. Assuré que leur gardien n’est pas attentif, il précise, peu rassurant : « Deandre, quand j'te dis que c'est la merde, c'est, genre, ils connaissent des types de mon squatt, ils disent qu'ils vont revenir me tabasser, à plusieurs. » Deandre se penche, s’appuie sur ses coudes. Il goûte à l’information du bout de la langue et plisse les lèvres. « Ils ressemblent à quoi ? C’est des p’tits bourges de Krainz ou des vrais tarés ? »
La différence est parfois infime, mais elle existe bien entre le white trash qui frappe parce qu’il n’a pas peur des conséquences, et celui qui le fait parce qu’elles l’indifférent.
Un doigt vient pointer l’évidence du commissariat. « Ça aussi, c’est la merde. Ils t’ont posé des questions depuis qu’t’es là, où ils te gardent juste en observation ? »
Cette inquiétude est balayée par une demande. Jude se projette dans le déchaînement à venir. On a pas dû taper assez fort, s'il a déjà envie de tendre l'autre joue. « Si je les démolis tu me couvriras ? Flemme de repasser par le commissariat. »
Deandre jauge son interlocuteur. Il serait presque amusé par sa fougue. Presque, mais pas tellement. Parce que curieusement, il n’a pas envie de retrouver le gosse dans un caniveau.
« Tu vas les démolir à toi tout seul ? Vraiment ? » Sa voix se fait railleuse, comme si se moquer de lui allait le décourager. Il ne se penche pas encore sur le reste de sa requête, tente d'abord d'endiguer un peu de son ardeur juvénile.
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