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 Hands down (PV Deandre)

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MessageSujet: Hands down (PV Deandre)   Hands down (PV Deandre) EmptyMer 8 Jan - 15:58

Paolo, il vient du nord du Mexique. D’un bled de merde de Sonora. Quand il a passé la frontière américaine, il est allé se foutre directement à Phoenix, en Arizona, pour bosser comme plongeur dans un petit restaurant de banlieue, un truc à la Taco Bell, mais en pire. Les nachos, c’était Tostitos et Cheez Wheez. Paolo la ramène toujours, celle-là. Ça le fait marrer. Ensuite, l’immigration l’a fait chier, alors il a bougé à Dallas. Pour les gringos, il est devenu Paul. Ça faisait plus gentil. Parce que Paolo, il a pas une gueule de bisounours. Il a le visage épais, les dents dures. À Dallas, on l’a monté en cuisine dans un restaurant appelé Inferno - ça portait bien son nom. L’établissement était tenu par la mafia italo-américaine de la ville, c’était connu, dans le milieu du moins. Paolo-Paul-Polo a fait des passes d’argent dans l’arrière-cuisine pour la famille de Lucky Luciano. Avec ça, il a eu les reins assez solides pour se casser à Chicago. Il a bossé dans quatre restaurants, autant dans ceux du Loop que dans ceux des grands hôtels du Gold Coast. Il a traîné dans quelques magouilles, puis un de ses potes lui a proposé de migrer vers Détroit, où il avait déjà ses assises, pour se partir en affaire eux-mêmes. C’est comme ça que le Sol del Mexico a eu pignon sur rue dans Mexican Town. Une échoppe sans prétention, aux couleurs criardes, mais qui roule comme la cafétéria d’un navire de croisière en haute saison quand l’été plombe Détroit dans ses chaleurs sèches et bruyantes. Paolo a ramené son savoir-faire de Dallas ; dans l’arrière-cuisine, ça deal. Les petits sacs de poudre transitent fréquemment dans les réfrigérateurs, entre les cuves de sauce blanche et les pots de cheddar prérâpé. Paolo appelle ça les sachets de sucre pour les margaritas.

Mais ce soir, pas de margaritas. Il fait -15 C dehors, et le cuisinier s’est lancé dans la confection de cafés jamaïcains. La tasse noire fume sous le visage d’Ares et lui envoie des effluves hybrides d’arabica et de whisky épicé. Dans la petite radio branchée près des fourneaux, la voix d’Elvis grésille comme un steak sur les plaques.

« Comment tu sais qu'il va venir, ton pote. »

Ares attrape lentement le cigarillo que l'autre lui tend, dit Je sais, c'est tout, et tire très doucement pendant que Paolo lève une main en l'air. Il balance la tête, heureux, presque, de se soumettre une fois de plus à l'obscure déité qui sert les prédictions hasardeuses, mais toujours justes, du Salvadorien. C’était comme ça aussi quand Ares bossait pour lui, plus jeune. Il a fait la plonge, deux étés de temps. Quand la salle était calme, il prévoyait le rush de fin de soirée : le rush arrivait. Maintenant, son ancien employé foule les dalles de la cuisine du Sol del Mexico pour le travail qu’on lui connaît, mais qu’on évite d’ébruiter.

« Et t’es certain qu’il est fiable ? »

Ares allonge le bras au-dessus de la table pentagonale pour redonner son cigarillo au cuisinier. Ça se passe de paroles. Paolo se laisse tomber sur une chaise en grognant, satisfait. Il a toujours une petite lueur qui danse dans son regard, comme s’il faisait constamment face à la flamme vacillante d’une bougie.

« En tout cas, je peux te dire qui n’est pas fiable » il pointe l'embout de son Montecristo vers Ares, « ton cousin. Il va se pointer en retard, comme d’habitude. »

Le Salvadorien sourit - c’est fin, ça ne fait que tirer quelques rides sur le côté de ses yeux. Le cuisinier crache un rire sec en lui souriant à son tour, les dents plantées dans le cigarillo. La porte de derrière s’ouvre. C’est Rosé qui déboule dans la cuisine en faisant de petits pas et en se frottant les mains, les épaules relevées.

Hace frio ! Paolo se redresse sur sa chaise, la gueule mauvaise. « Eh ! EH ! Tu salopes pas tout le plancher de ma cuisine propre, essuies tes bottes putain ! »

Ares boit du café.

Dans le dos de Rosé, y’a un mec plus grand qui rentre à sa suite. Paolo le reluque, lance une oeillade à Ares, pour confirmer que c’est bien son mec. Le Salvadorien ne fait rien, alors c’est bon. Fidèle à son habitude, le jeune chilien vomit des saccades de paroles intarissables.

« Deandre, Paul. Paul, Deandre. On s’est croisé dehors. Salut Ares ! Je me suis rétamé la gueule en venant, c’était trop con, le canal est bouché dans ma rue, du coup l’eau a gelé, on dirait une patinoire devant ma porte. Ça va Paul, pas trop crevé ? Wow, t’as fait du café !
- Non, ta tasse, c’est celle-là. »

Une tasse de déca.

Pendant que Rosé assomme le cuisinier d’un flot d’explications sur le pourquoi du comment il aime bien le temps des fêtes, mais que Noël est une fête capitaliste qui n’est plus fidèle à sa véritable nature, Ares jette un regard au boucher.

Ça fait changement de l’ambiance à la table de Marco, non ?, ses yeux font avec calme.

Mais si c’est bon-enfant, c’est parce que son cousin n’est pas encore arrivé. Et même, ça ne l’empêchera pas de lui faire la passe. Il s’accoude à la table, boit une autre gorgée. Son silence est une mouche qui s'épuise contre l'ampoule surplombant leur petit groupe.
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Deandre Parker
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Hands down (PV Deandre) 13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : Voix graveleuse, mains veineuses, quelque chose en V pour compléter l'allitération.
DEDEEEE, il est où dédé ???
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quartier : MexicanTown. Les trois verrous de la porte sont plus dissuasifs que le dobermann de Dom.
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MessageSujet: Re: Hands down (PV Deandre)   Hands down (PV Deandre) EmptySam 11 Jan - 20:25

C’est pas raisonnable. Ça l’était déjà pas la dernière fois, mais ça l’est encore moins maintenant. Et il n’a que ses diablotins à blâmer pour sa chute dans la tentation - bien que Byron et Ares ne partagent pas les mêmes méthodes. Il y a aussi sa responsabilité, là, quelque part dans le vice. Deandre pèche par orgueil, se justifie en affirmant qu’il ne croit pas en la rétribution divine.

Il n’a pas non plus foi en son propre talent, ce qui devrait suffir à le ralentir.

Mais il bat pourtant le pavé. Detroit est froide comme une maîtresse mal baisée, hantée par des amants latins qui promènent leur teint hâlé et rient au nez de sa bise. Lui a le nez fourré dans les fin-fonds de son col, les yeux polaires. Ses prunelles collent, en quête des quelques mots qui lui tournent dans l’esprit. Les façades sont criardes, gluantes, comme si hurler avec des couleurs trop vives allait attirer le client. C’est une théorie de jardinier citadin - les fleurs les plus éclatantes appâteront le bourdon pesant, engourdi par le froid. Deandre butine. Les pistils dégagent des fumets parfois contradictoires, entre la cajeta sucrée et l'âpreté de l’aguardiente.

Rien qui ne lui rappelle ses us et coutumes. Il a déménagé dans le mauvais paysage champêtre, et regrette encore parfois de ne pas avoir choisi le champ d’iris noirs.

Et puis, tout à coup, un rayonnement bariolé. C’est avec une sorte d’appréhension qu’il lève la tête, déchiffre. Sol del Mexico. Ça roule sûrement mieux dans sa tête que sur sa langue.

Il pourrait encore choisir de lui faire faux-bond. Un grand-écart loin du vice. Il serait déçu, c’est sûr, Ares, persuadé qu’il est de l’avoir au creux de sa paume.

Deandre manque de sursauter lorsque des mots lui pleuvent subitement dessus, accentués et enthousiastes. Le mec qui vient de surgir comme un acteur sur les planches a quatre-vingt mille répliques à déclamer et il les récite toutes en même temps, bondissant, burlesque, tiraillé entre le rôle de Paillasse et Scaramouche. Il lui tire son nom et les vers du nez. Deandre a les sourcils froncés, l’air de plus en plus récalcitrant, mais l’autre frétille déjà jusqu’à la porte et sautille dans l’entrée, théâtre de ses frasques. Tu viens ? Ils nous attendent.

Un pas dans le vice.
Cette fleur là sent l’arabica et la défaite courue d’avance.

« Deandre, Paul. Paul, Deandre. On s’est croisé dehors. Salut Ares ! Je me suis rétamé la gueule en venant, c’était trop con, le canal est bouché dans ma rue, du coup l’eau a gelé, on dirait une patinoire devant ma porte. Ça va Paul, pas trop crevé ? Wow, t’as fait du café !
- Non, ta tasse, c’est celle-là.
»

Paolo et Deandre se jaugent, apôtres aux prénoms abâtardis. Ils ont tous les deux une sacrée gueule, pas vraiment celle à laquelle on s’attend sur un suiveur du Christ. Et pourtant, l’André afro-américain se laissera docilement crucifier aujourd’hui, sur l’autel des mauvaises idées.

Il glisse un bonjour poli dans la direction de la masse brutale, la laisse se dépatouiller avec les réclames de l’acteur. Ses yeux tombent enfin sur Ares, panthéon grec incongru dans cette rencontre biblique. Ses pupilles se fichent dans ses prunelles avec une intensité un peu mordante. Deandre se débarrasse de son manteau, tire une chaise couinante. Il s'assoit, se frotte les mains pour les réchauffer.

« Comment tu vas, Texas Dolly ? »

Les inflexions moqueuses sont un mécanisme de défense. Son menton est tendu pour désigner la tasse de café fumante, et encore un peu de fausse inquiétude :

« Il est bon ? »
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MessageSujet: Re: Hands down (PV Deandre)   Hands down (PV Deandre) EmptyDim 12 Jan - 3:05

Il a attrapé le paquet intact au centre de la table. Au frottement des mains de Deandre, Ares ajoute le bruissement léger des cartes qui glissent l’une sur l’autre, puis l’une dans l’autre.

« Comment tu vas, Texas Dolly ? »

Le paquet s’arc-boute dans sa paume, redevient plat, et il refait la combinaison. Cette fois-ci, il a glissé un regard vers le boucher, celui qui vient du dessous pour remonter le long d’une jugulaire, d’un menton, d’une mâchoire.

« T’es venu. »

C’est une réponse, un constat, une satisfaction discrète. Il regarde le visage de Deandre s’étirer vers la tasse. Il est bon ? Le Salvadorien sait de quoi il parle, mais il prend tout de même le temps de baisser les yeux et de laisser le fumet alcoolisé du café s'aplatir dans ses cils. Le paquet de cartes redevient courbe dans sa main.

« Ça se boit.
- Je t’entend gringo. »

Il ignore la remarque du cuisinier. Son regard est remonté dans celui de Deandre, et il sourit, renard, pour offrir un profil fendant au croupier. La seconde d’après, il fait claquer les cartes au milieu de la table, bien mélangées cette fois, et passe derrière la chaise du boucher pour attraper la carafe sur le passe-plat. Le dos de Deandre sent l’hiver.

Tu vas me mélanger ces cartes à nouveau, hein Paul ? Je joue pas avec un paquet qu’Ares a touché, ça va nous porter malheur.

« Tu traites mon cousin de tricheur Rosé ? »

Il a versé le whisky dans le fond d’une tasse, puis l'a noyé dans le café noir. Maintenant, y’a Victor qui se tient à l’entrée de la cuisine, les sourcils levés et un sourire chacal collé aux lèvres. Le Chilien fond en une flaque insipide de justifications toutes plus connes les unes que les autres, mais on ne l’écoute plus ; Victor donne une patte au cuisinier, salut Ares d'un mouvement du menton, claque dans le dos de Rosé, et ensuite, quand il a bien fait le tour de son monde, descend ses billes noires sur la seule pièce du jeu qui lui est inconnue.

Il s’allume une cigarette en la dévisageant - ça rougeoie dans l’interstice de ses mains couvertes de vieux graffitis. 2 G O D ça fait sur quatre de ses jointures. Victor balance ; amusement et offensive. Ses sourcils se haussent à nouveau. On dirait qu’il va rire, ou cracher. Ares casse la joute visuelle en claquant le cul de la tasse devant Deandre, l’épaule ouverte vers la balle à blanc que tire les pupilles dilatées de son cousin vers son invité.

« Tu veux un café Victor ? »

Son cousin souffle par le nez ; ses épaules retombent, sa tête part légèrement vers l’arrière, et un nuage de fumée grise monte paresseusement se faire mouliner au plafond par les palmes du ventilateur.

« Non. »

Ça s’assoit, enfin, très lentement, en prenant le temps de bien s’appuyer sur le dossier, de descendre, d’observer encore le boucher, l’oeil brillant, comme sur le point d’atteindre le moment culminant d’un bon one man show. Paolo se racle la gorge.

« Bon, vous connaissez les règles du jeu, et c’est le quart du pot qui me revient en fin de soirée, pas d’objections ?
- Tu pourras rénover la salle à manger avec notre contribution.
- Merci Victor, on va s’assurer que tu mises gros alors.
- Pas d’quoi. »

Rosé s’impatiente sur sa chaise. Il fait passe, passe, en agitant une main, et pendant que Paolo distribue, Victor est revenu se planter sur le boucher en tétant presque sa clope - les deux mains sur ses cartes, il n’y touche jamais, aspirant d’un côté de la bouche et expirant de l’autre, alors que la cendre tombe mollement entre ses coudes. Ares sent un picotement désagréable s’installer dans sa nuque. Il déplie ses vertèbres, roule ses épaules vers l’arrière ; en plein centre. Il est en plein centre.
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MessageSujet: Re: Hands down (PV Deandre)   Hands down (PV Deandre) EmptyDim 12 Jan - 18:39

« T’es venu. » Les cartes chuintent entre les doigts de leur maître. Deandre baisse les yeux sur les mains, puisque c’est ce qu’on lui a dit de faire. Elles sont habiles, souples, comme les siennes lorsqu’il manie le couteau. Chacun son domaine d’expertise.

Le sien est moins coûteux pour les autres.

Il a envie d’une cigarette. L’odeur du tabac imprègne les airs autant que celle du café, aussi décrète-t-il arbitrairement que la fumette est possible. Ses doigts soutirent à une poche un paquet qu’il fait cracher dans sa bouche. Des signaux de fumée obscurs montent jusqu’au plafond, faits de ronds et d’arabesques parfumés. « Ouais. C’est parce que j’suis con. J't'ai manqué ? » Il ne va même pas tenter de prétendre le contraire. Deandre s’est jeté dans la gueule de la baleine, Jonas en manque de foi. Ares le tient pour le moment, pour une raison qui lui échappe encore. Mais il trouvera bien le moyen de s’extraire de ses mâchoires, que ce soit en l’enfumant ou en lui chatouillant les babines.

Les effluves caféinées sont entêtantes. Il en a déjà bu, ce matin, pourtant. Une tasse. Deux tasses. La langue brûlée par l’impatience, la gorge engluée par le sucre.

« Ça se boit.
- Je t’entend gringo.
»

Un sourire lui est arraché. Il est pas déplaisant, Paul. Deandre réalise tardivement qu’il reflète les babines recourbées d’Ares. Le rictus frémit, ses sourcils se haussent. Les cartes promettent victoire et défaite sur le bois tandis que son hôte se lève, s’affaire dans son dos. Il se tend inconsciemment, comme s’il pouvait sentir le fantôme d’un couteau.

Rosé pépie toujours ses inepties, moulin à vent infatigable que la bise d’hiver inspire. Il est bientôt interrompu par l’hostilité caractéristique de Don Quichotte.

« Tu traites mon cousin de tricheur Rosé ? »

Ça tape et claque et tabasse des salutations. Le tabac de Deandre se consume entre ses lèvres. Son salut est visuel, deux prunelles trop insistantes qu’il rencontre avec toute la dureté d’un bélier. Le fameux cousin lui inspire une animosité immédiate et instinctive.

Qu’est-ce qu’y a, tu veux qu’on danse la valse à mille temps ? Tu serais mignon en tutu.

Une tasse s’abat devant lui. Deandre marmonne un « merci » automatisé, cueille sa cigarette entre deux doigts. Il souffle sur le mélange d’arabica et d’alcool, les narines piquantes, et se focalise à nouveau sur Ares, l’air de lui demander dans quoi tu m’embarques, cette fois, hein ? J’vais devoir défoncer la reine Victoria si elle arrête pas de me manger des yeux.

Le surplus de familiarité lui vient parce qu’il est le seul qu’il connaisse - et puis pas vraiment, en fait. Il ne connaît même pas bien son adversaire. Ne devrait pas lui faire confiance. Et c'est pour ça qu'il ne vocalise pas les premières choses qui lui viennent en bouche.

« Bon, vous connaissez les règles du jeu, et c’est le quart du pot qui me revient en fin de soirée, pas d’objections ?
- Tu pourras rénover la salle à manger avec notre contribution.
- Merci Victor, on va s’assurer que tu mises gros alors.
- Pas d’quoi.
»

Il acquiesce en silence. Les règles ne lui appartiennent pas.

Les cartes, elles, se jettent entre les mains de leurs nouveaux propriétaires. Deandre est trop occupé à imaginer ce qu’il ferait de Victor s’il pouvait le prendre à part quelques minutes dehors - et lorsqu’il jette finalement les yeux sur elles, il hésite à proposer de faire des petits châteaux à la place. Là, il pourrait gagner.

Ses prunelles coulissent de nouveau vers sa gueule cassée préférée - facile, lorsqu’on est la seule - presque accusatrices. Deandre se cale dans son siège, les jambes un peu écartées, la posture du mâle qui veut poser ses couilles. Le cul de sa cigarette finit dans le premier cendrier qu’il trouve. Une gorgée de café est savourée lentement. Sa langue claque contre son palais, celui qui tapisse sa bouche et celui qu’il a monté avec des as de pique.

Il soupire avant même d’avoir retourné ses cartes.
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MessageSujet: Re: Hands down (PV Deandre)   Hands down (PV Deandre) EmptyLun 13 Jan - 22:19

Ça commence doucement, là où tout le monde feint de ne pas être réellement concentré. Leur croupier parle même de sa femme pendant qu’il pointe les joueurs d’un geste paresseux, retourne les cartes, et tout ça, ça semble intéresser Rosario. Victor tient son jeu avec un petit sourire mesquin, comme toujours - ça le rajeunit de cinq ans en même temps de lui donner un air pas très net. Ares ne parle pas : il compte. Retiens ce qui sort et ce qui ne sort pas. Il n’y a pas grand chose à faire des probabilités en début de partie, mais ça l’occupe. Autour d’une table, il est ailleurs. Il est dans ses mains, dans les yeux de son cousin qui coulissent parfois vers lui, curieux, emmerdés, puis aussi dans ceux de Deandre, maintenant. Il n’a pas une bonne main - ça se sait avant qu’il se couche. Rosé lâche un petit cri quand le tour est achevé, et qu’il remporte le pot.

« Allez ! Ça porte chance, ça ! »

Ça se poursuit, assez frileusement d’ailleurs. Les mains ne sont pas très hautes, et les mises non plus. Les jetons sont lancés au compte-goutte au centre de la table. Ares sent le regard soutenu de Victor qui fore un trou dans son visage pour se rendre à celui du boucher. Il joue de la nuque pour se débarrasser de ce poids englué à ses vertèbres.

À la quatrième manche, le cousin balance une poignée de jetons au centre de la table, le sourire acéré, il fait putain là, on va pas y passer la soirée, et Rosé se couche automatiquement, intimidé par le montant du pot. C’est à Deandre, puis à Ares. Il n’a pas une mauvaise main. Mais pas une bonne non plus. Ses pupilles coulent vers celles de Victor. Son cousin vient de s’allumer une autre cigarette, une expression bâtarde et provocatrice sur le visage.

« Tu m’suis pas mon chou ? »

Ares suis. Paolo retourne la cinquième carte, et Victor bondit sur sa chaise en abattant un poing victorieux sur la table. Les piécettes s’écroulent, comme la gueule déconfite du Chilien. Le cousin est mort de rire - il passe le coude autour du pot pour le ramener vers lui, comme un dragon sa montagne d’or, le dos secoué par les petits spasmes d’une hilarité étouffée.

« Putain j’vous ai bien mis à sec là. » Encore un regard fauve de sa part à l’intention de Deandre. Paolo récupère rapidement l’attention de tout le monde - il claque des doigts rapidement, deux fois, pour les ramener vers lui. Il distribue. Cette fois, Victor a deux rangées de dents jaunis à la place des babines. Ares est la petite blinde pour ce tour-ci. C’est à lui de déterminer la mise de départ, et il mise gros, malgré une main toujours aussi moyenne. Il guette la réaction de Victor. Son cousin relance avec, entre ses crocs, une insolence d’où il ne démord pas. Rosé suit en se plaignant.

Le Salvadorien a tourné la tête vers Deandre. C’est la première fois de la partie qu’il le regarde réellement. La première fois de cette partie-ci, comme de l'autre, chez Marco. Suis, ça lui fait en silence. Le cuisinier tourne les trois premières cartes, et le tour continue. Ares s’accroche, demande au boucher d’en faire autant, malgré l’espièglerie crasse qui ondoie toujours sur le visage de son cousin.

« Dites les gars, ça s’échauffe là » Paolo siffle, amusé - il peut bien sourire, lui aussi. Chaque fois que le pot enfle, c’est aussi sa cagnotte qui grossit. Victor ricane. Ares a encore un jeu de merde. Il inspire, se couche.

Son cousin est sur le point de se rompre. Ses billes noires luisent comme deux tourmalines dans l’eau. Y’a plus que lui, et Deandre. Avant que Paolo dévoile la cinquième carte, le cousin fait all-in. Tout l’argent est au centre de la table, avec la mise déjà énorme des autres joueurs. Il fixe le boucher, mauvais, crevé d’un rictus immense, vas-y, ça lui fait, vas-y, suis, all-in toi aussi, mais Ares connait Victor ; ce que ça dit vraiment, c’est je suis un plus gros coq que toi, j’ai un jeu de merde, je fais semblant, je veux que tu paniques comme Rosé, parce qu’il te reste plus grand chose, je veux que tu te couches, et je prendrai toutes vos belles petites liasses avec la pire main de l’histoire, et on va bien rire.

Le pied du Salvadorien glisse derrière celui de Deandre. Il pousse doucement contre son talon, avance sa botte pour lui signifier de suivre. Il se demande ce qui se passe, sous ce front-là. Si ça demande pourquoi il l’aide. Si ça se demande s’il est pas en train de jouer de pair avec son cousin, pour bien le plumer, encore une fois.

Mais la réponse honnête, c’est qu’Ares joue solo. Victor est un bon joueur, et il n’a probablement pas la main pour le battre. Il veut que ce soit Deandre qui récupère tout le pot, pour ensuite aller le lui reprendre. Battre le boucher, c’est encore plus faisable que de battre son cousin. Il a appuyé son menton dans sa paume, couvre les vallons sous ses lèvres. C'est vers Paul qu'il regarde, faussement détaché de la guerre de caractère que se livre les deux titans de part et d'autre de ses épaules détendues.
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Deandre Parker
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MessageSujet: Re: Hands down (PV Deandre)   Hands down (PV Deandre) EmptyMer 15 Jan - 5:49


L’habitude avait été conçue dans le ventre de chez Devon. Son grenier était un endroit sombre, moite et exigu, le genre de lieu que l’on délaisse à l’enfance. L’ampoule nue en savait sûrement plus sur leur amitié que leurs propres parents. Elle cillait parfois lentement, paresseusement, comme une nourrice en fin de journée. Ils étaient presque accoudés autour d’une table branlante, faussement sérieux, réellement tricheurs, hilares et râleurs. Terrence venait de faire sa poussée de croissance. Il grattait les premiers poils de son menton, l’air infiniment trop grave, et puis il affectait un accent haïtien, prétendait s’adresser à des divinités vaudous. Lorsqu’il perdait - très souvent - il poussait un profond râle et maudissait une énième entité fictive, les doigts tendus vers le plafond, les yeux révulsés. Son numéro devenait encore plus poignant lorsque Zola, la grande-soeur de Devon, montait avec un plateau de milk and cookies. Erzulie, Erzulie, radotait sa langue en dessous d’une moustache blanche, ne me donneras-tu donc pas un peu de chance ?

Elle avait cette façon de se placer derrière votre épaule, Zola-Erzulie, comme si elle allait y percher la bonne fortune. Ses yeux tombaient sur leur petit jeu. Elle se moquait, comme le doivent les grandes filles auprès des petits garçons, et puis elle repartait avec les miettes de cookies, les reliefs de désir.

Victor le regarde comme s’il était le goûter de Zola.
Et lui sirote son café comme s’il cherchait à retrouver un autre goût.

Le premier tour est vite balayé. Ses cartes le tirent vers le bas. Il se couche rapidement. Rosé piaille, invoque la bonne chance. C’est comme le vaudou de Terrence, ça.

Une vaste fumisterie.

Plic, ploc. Les jetons tombent, se saluent, attendent. Victor va bientôt l’avoir lobotomisé des yeux. On va pouvoir faire couler son cerveau hors du trou. Ce sera une marée noire, collante de souvenirs. Les regrets maculeront la belle table de Paolo, indélébiles. Surtout, il aura son excuse, parce que les lobotomies, ça rend fou, et qu’il va donc follement lui faire manger ses dents, à Victor. Tantôt, un de ces quatre, bientôt, prochainement, stay tuned

Un deux, trois, quatre…

Et les jetons poussent leurs salutations, jetés par une main ambitieuse. Si Victor pouvait se tailler les dents pour avoir un sourire plus menaçant, il le ferait sûrement. Rosé tombe, la fumée monte. Deandre a conscience que c’est son tour, mais il est en train de finir son café. Le whisky lutte contre l’arabica sur le champ de bataille glissant que forme sa langue. Il se couche.

« Tu m’suis pas mon chou ? »

Texas Dolly, c’est mieux.

Ares suit. Le Vésuve jalouse les spasmes qui secouent Victor lorsqu’il s’esclaffe. Avec ce genre de tremblement, on aurait pu doubler, tripler, quadrupler les fatalités. Les yeux de Deandre sont lourds. Il a le nez enterré dans sa tasse blanche, chasse du bout de la langue un peu d’arabica. « Putain j’vous ai bien mis à sec là. » En effet, il n’y a plus une goutte. Sa gorge sera bientôt pâteuse, parce que Rosé communique le stress, parce qu’Ares émet du silence, parce que Victor irradie l’agression.

Paul distribue.

Des yeux jusque là fuyants rencontrent les siens. Deandre pianote du bout des doigts sur sa cuisse. Il s’humecte les lèvres délicatement. Les intentions sont à tirer du fin-fond du puits de ses prunelles - et il n’est pas sûr de vouloir de cette eau noire, placide. Je suis ? C’est ce que tu veux ?

Ce qu’Ares veut surtout, c’est lui compliquer la vie. Autant ne pas s’embarrasser d’illusions.

Mais il suit.

« Dites les gars, ça s’échauffe là ! » En soi, ses cartes sont pas si moches. Ares vient de coucher les siennes. Deandre l’observe. Il n’est tiré de sa fixation que par un all-in plein de confiance. Le cousin le nargue plus qu’il ne le jauge, avec ses yeux, avec ses dents. Deandre regarde ce qu’il a. Ses doigts tapotent sa cuisse.

Un pied crochète le sien.

Son inspiration d’air est un peu abrupte. Le petit doigt reste suspendu dans les airs, tandis que son pouls joue un air de saxophone essoufflé. Ses prunelles restent baissées, mais il s’est tendu, parce qu’en bas ça pousse, insiste. Les questions naissent du néant, incalculables. Elles se reproduisent vite. Deandre jette un coup d’oeil à Ares. C’est soit de l’aide, soit de l’assassinat. Les deux. Rien de tout ça.

Au pire, ce n’est qu’un suicide.
Il suit.

Victor et lui s’observent comme deux grizzlis tout juste sortis de l’hibernation.
La prochaine fois (eh, Dre, freine son esprit, quelle prochaine fois ?) il ramènera Byron. Ce sera sa façon de les punir.

La cinquième carte est posée, rivière fertile. Deandre hausse un sourcil, tend le menton. Le verbe abattre lui a toujours bien convenu, même s’il s’agit seulement de cartes - il se rapproche de sa profession. Victor n’a pas la même chance, et ça le fait sourire, parce que sa combinaison est meilleure, parce qu’il tend deux doigts, par ici, par ici, parce que Rosé piaille à nouveau, parce qu'il y a euphorie momentanée.

Et puis il y a la question.
Ares.
Pourquoi t’as fait ça ?
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MessageSujet: Re: Hands down (PV Deandre)   Hands down (PV Deandre) EmptyMer 15 Jan - 19:17

Il n'y a rien.

Sur le visage et dans le corps d'Ares, pas une onde, pas une lumière. Il s'est reposé entre deux souffles qui ne sont pas les siens, a fusionné ses coudes à la table. La rivière est devant, entièrement rouge, nourrissant le velours vert. En voyant les paires des deux autres joueurs, le Salvadorien a l'impression qu'on relâche tranquillement le contenu d'une bombe d'hélium sous son plexus solaire. La respiration qu'il prend là, supérieure à toutes les autres de la journée, fait danser une ronde de feu-follet devant ses yeux et dans la partie sensible de son crâne.

Il a correctement lu.

Il sent deux petites vibrations sur la table ; les doigts du boucher exigeant le rapatriement du trésor. Ares peut sentir toute cette chaleur glacée qu'exulte Victor alors qu'il pousse les jetons vers Deandre- un geste glissant, lent et mesuré. Son bras vient effleurer le sien. Ares regarde Paul. Paul regarde Victor. Victor le regarde, lui. Plonge dans les histoires tues de ses entailles, cherche à déboîtée davantage sa mâchoire, pour le faire parler. T'y es pour quelque chose ?

« On va faire une pause » propose leur croupier, bien au fait du caractère de ses joueurs.

« Non. »

Son cousin le fixe toujours. Il a parlé, ordonné, envoyé son haleine fumée sur sa joue. Parce qu'il a croisé les bras sur la table et s'est incliné vers lui, une expression étrange étirée comme une fissure entre ses yeux creux et ses lèvres sèches. Ares ne bouge pas. Rosé non plus ; il fait mine de s'intéresser au coin de bois découvert près de son genou.

Il commence à se réchauffer. Les paupières lourdes de son cousin s'ouvrent légèrement. C'est ce qu'il veut. C'est ce qu'il cherche toujours à faire, même si ça ne se solde toujours que d'une demie-réussite. Depuis que Victor traîne avec Antón, il s'est enfoncé dans une mouture de personnage qui lui colle plus ou moins à la peau, rongeant ça et là ses derniers relents d'enfance innocente, et laissant ailleurs de ternes parcelles de sa personne à nues, des parcelles dont on a de plus en plus de mal à tirer quelque chose.

Ares agrippe ses yeux - une pointe en biais, pénétrante. Ne fais pas ça avec moi ça demande, irrité, peut-être un peu surjoué dans le registre du on est du même sang. Victor lève les sourcils, Isaàc, je sais que t’es un rat.

« J’suis pour la pause. »

Il se lève rapidement et s’éloigne de la table, les omoplates tirées vers l’arrière. Son cousin se passe l’ongle du pouce sous la lèvre inférieure, énervé - un gosse qui attend la récré. Un gosse de 27 ans, bariolé de noir comme un mur de squat. La valve de Rosé s’ouvre, ce qui marque officiellement la mi-temps. Il parle, parle, rigole, en plaisantant sur la chance de Deandre et la nourriture de Paolo. Sauf qu’il n’ira pas narguer Victor ; ce terrain-là, tout le monde l’a foulé, et tout le monde s’y est brisé les chevilles.

Ares sort. Il lui faut un air moins lourd, plus froid. Un air qui descend aisément dans les poumons. Dehors, il s’adosse à la brique, et fait des forêts de vapeurs. Quelques secondes, et puis c’est son cousin qui l’a rejoint. Il passe devant lui, les talons lourds et le bout des pieds levés, mimant une légèreté transparente. Ares voit au travers. Voit Victor qui fond sur lui, une panthère perçant les mangroves blanches dessinées entre leurs visages. Ça fait un mouvement de ballant - Ares qui tente de s’éloigner, Victor qui le ramène à sa place, les mains raides.

« À quoi tu joues.
- Au poker. »

Son cousin crache le soubresaut de rire. Tu veux faire le malin ?

« C’est qui ce mec.
- Un boucher. »

Victor l’enfonce brusquement dans le mur, tournant le tissu de sa veste entre ses poings. Le Salvadorien a l’impression que tout le sang qui monte à ses tempes peine à redescendre.

« On peut faire ça longtemps. J’te couvre, moi. Je t’ai toujours couvert. Alors si j’apprends que t’essaies de me la mettre par derrière…
- C’est juste une partie de cartes.
- Ouais ? »

Un sourire dédaigneux, sur la bouche de son cousin. Ares sent qu’il se fait entraîner quelque part, un endroit qu’il ne connaît pas, qu’il n’a pas demandé à connaître. D’un coup, là, il a envie de lui cracher au visage. Mais il ne fait rien. Il se révulse à l’intérieur de lui-même, et patiente.

« Ouais… » Victor reprend, plus lentement, en inclinant la tête sur le côté, « t’as raison, c’est juste un jeu, tout ça. Les petites commissions que tu fais pour moi aussi, tu te balades en ville, c’est comme un jeu. La vie est un jeu - il prend une voix de débile, de clown sur un nuage chimique -, Isaàc adore s’amuser, il change les règles quand ça lui chante, et Victor, il commence à se demander si vraiment, vraiment, si vraiment il est fiable, s’il se la joue pas un peu solo, s’il est digne de confiance, la rue c’est vraiment le meilleur jeu qui soit. »

Ça cille, dans ses deux oreilles. Ça se demande comment ça en est arrivé là, aussi rapidement, ça se demande même si Victor n’a pas consommé quelque chose avant de venir. Il a la bouche pâteuse.

« … Victor. Le travail, c’est le travail. J’te ferais jamais un coup de pute.
- Antòn c’est pas ce qu’il pense. »

Ah.
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Deandre Parker
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MessageSujet: Re: Hands down (PV Deandre)   Hands down (PV Deandre) EmptyJeu 16 Jan - 21:00

Si son transit n’était pas facilité par l’euphorie, son estomac pourrait se nouer face aux luttes intestines qui lient les autres protagonistes. Les jetons gloussent jusqu’à lui, rieurs, ravis d’échapper à leur ancien maître. Et puis les regards s’entrecroisent, s’entrecoupent. Ça se taillade avec le tranchant des pupilles au-dessus de sa victoire. Deandre fait rebondir un jeton du bout du pouce comme s’il s’agissait d’une puce, comme si elle allait prendre son élan, fondre dans l’oeil noir de Victor.

Et puis il tombe sur Ares.
Les questions demeurent.

« On va faire une pause, » décrète la raison. Deandre s’alanguit dans sa chaise, rassuré par la perspective.

« Non. »

Ses paupières s’alourdissent. Le cousin se tend, fauve armé dans une jungle de béton. Ares s’est figé, Rosé fait la statue. Les doigts de Deandre jouent le même rythme sur sa jambe que tout à l’heure ; the dog takes the cat, the cat takes the mouse, the mouse takes the cheese… The farmer in the dell…

Le silence tisse ses non-dits entre les deux cousins, tandis qu’il pose ses propres questions au vide. Il a la sensation d’être au centre d’un conflit qu’il ne comprend pas. Qu’Ares l’ait aidé pour faire tomber Victor n’a pas de sens.

Une mise en scène, peut-être. Une fausse dispute pour le convaincre de croire aux pieds glissés sous la table. Et puis, après : les mâchoires refermées sur sa gorge. Le sang qui coule. La victoire agonisante.

Comme d’habitude : sûrement. Peut-être. Pas du tout. Il ne sait pas, avec Ares. Ne sait pas si le chaos le motive, ou si les choses sont réfléchies. Ne sait pas s’il veut qu’on le dévore, ou s’il souhaite se réserver le festin à lui tout seul, en éliminant l’autre raminagrobis.

« J’suis pour la pause. »

Son questionnement se lève. Deandre hésiterait presque à le suivre, yeux fureteurs, attention accrochée, mais il est vite happé par les babillements de Rosé. Il s’empare d’une cigarette à défaut de tenir la réponse à ses interrogations, l’embrase. La fumée monte à nouveau, tranquille, paisible. Son esprit retrouve lentement une sorte de lucidité que le poker avait interrompu. Ses réponses à Rosé sont des monosyllabes presque impliquées, l’alphabet affecté d’intérêt. Victor s’échappe, locomotive alimentée par la frustration.

Le tabac stagne sur sa langue.
Il a trop chaud.
Et la pause s’étire, un gros chat sur les babines duquel perle le lait.

Sa jambe bat le rythme en même temps que ses doigts. La cigarette manque de piquer du nez. Elle remonte. Il glisse un regard dehors. Paul l’observe comme pour lui déconseiller de se lever.

Et il se lève, tranquillement.

« J’vais prendre l’air. »

Ce serait mignon, s’ils étaient plus jeunes. Deux cousins qui s’étreignent et se tiennent chaud en plein hiver. Mais maintenant qu’ils sont vieux, ça pue la rancoeur familiale, les repas interminables, le business mêlé aux souvenirs d’enfance. Deandre s’adosse au mur de brique, l’air presque narquois. Parce qu’il a envie que Victor sursaute.

Donne moi une excuse.

« Loin de moi l’idée d’interrompre votre p’tit meeting collé serré… » Le rictus lui fend la gueule, un peu vaporisé par la fumée, « ... Mais Paul dit que la pause est terminée. »

Il jauge Ares. Encore des questions.
J’suis en train de te sauver, ou de te condamner ?
Tu préfèrerais quoi ?


« Paniquez-pas, j’ai rien écouté. J’suis un garçon poli. »
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MessageSujet: Re: Hands down (PV Deandre)   Hands down (PV Deandre) EmptyVen 17 Jan - 17:06

« Loin de moi l’idée d’interrompre votre p’tit meeting collé serré... Mais Paul dit que la pause est terminée.
- Rien à foutre de ce que Paul dit. »

Victor a craché, du tac au tac, presque comme s'il avait oublié à qui il s'adressait. Répondre à l'ordre avant de répondre à la personne ; il fait petit chef, Bêta en crise identitaire. La rue a vraiment fini par lui rentrer dedans, par faire des noeuds dans ses défenses. D'un coup, il s'assouplit. Ares sent, dans les mains qui le tiennent, une raideur quitter lentement pour être remplacée par une espèce de fébrilité violente. Il anticipe.

Les yeux du Salvadorien claquent contre ceux de Deandre. Qu'est-ce que tu fous.

« Paniquez-pas, j’ai rien écouté. J’suis un garçon poli. »

Son cousin se détache progressivement en passant une langue reptilienne sur ses canines, toute son attention rivée sur le boucher, mais les mains toujours enroulées dans la veste de son cadet. Ares se dégage d'un coup sec, interdit, presque inquiet de déclencher un assaut pour avoir osé bougé.

« Sí ? » Victor demande, mauvais, en faisant mine de vouloir avancer vers Deandre, « Molares es un buen chico también. »

Le nom lui frise dans les oreilles. Son cousin lève le talon, et Ares pose une main sur son ventre. Ça suffit. Victor jauge de là, poussant encore quelques secondes ce jeu qu'il est le seul à jouer - ou peut-être pas. Debout, le boucher lui apparaît probablement plus imposant. Et c’est parce qu’il l’est. L'hésitation, il semble la mettre sur le compte de cette main qui le bloque. Ares lui sauve la face.

Rire bref.

Puis une vibration, quelque part. Un cellulaire qui sonne. Pour Victor, le timing est tellement parfait qu’on pourrait presque croire à une pièce montée. Il sort le portable de sa poche, regarde le numéro, puis presse une paume rugueuse dans la nuque d’Ares, geste mi-affectueux, mi-menaçant : « C’est bon, amuse-toi bien avec ton nouveau copain. »

Un regard à la dérobée pour Deandre, et déjà ça tourne des talons, décroche et grogne cuando te digo que no puedo esta noche, es porque no puedo - de verdad, mierda. La ruelle redevient calme, fouettée par un vent du nord constant. L’oeil qu’Ares lève sur le boucher coulisse prudamment.

Paul n’a rien dit du tout.

Le Salvadorien n’est pas un gros fumeur - il n’est pas un gros de rien, en fait. Il n’accroche à rien et rien ne s’accroche à lui. Sauf que là, quand il sort son paquet, c’est pressant. Le geste est vif, le pouce lourd sur la roulette de métal du briquet. Il tire sur la flamme comme on prend une grande lampée d’eau fraîche. La fumée entre, se repose quelques secondes dans le fond de ses poumons, et ressort plus lentement par ses narines.

Y’a quelque chose, dans ses pupilles. Peut-être que ça rit, en secret. Ou que ça se demande aussi, quand ça se pose à nouveau sur Deandre. Sauf qu’il pose pas de question s’il est incapable de donner des réponses. Là-dessus, Ares est fairplay.

« T’as même pas eu à lui montrer tes couteaux, j’suis impressionné. »

Il s’est rapproché. Ne parle de rien, dans le visage. Faut deviner. Derrière le masque et la fumée.

« ... mais refais plus ça. »

Mérite d'être clair. Et ça sourit, comme éclairé d'un coup, par en dedans - quelque chose d'encore un peu jeune qui ride le coin de ses yeux, et tire la peau sur la découpe de sa mâchoire. Ares brouille le rictus tiré là par la force dans choses contre le tube de la cigarette. Il aspire, les lèvres encore frémissantes d'un rire muet.
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MessageSujet: Re: Hands down (PV Deandre)   Hands down (PV Deandre) EmptyDim 19 Jan - 22:12

« Rien à foutre de ce que Paul dit. »

La théâtralité de Rosé flotte encore dans les airs et motive peut-être la main qu’il lève pour tapoter son coeur, faussement heurté par le commentaire. Le pouls frémit sous la peau, mixture de sang et d’anticipation. Son sourire s’est un peu figé mais ses yeux se sont aiguisés, prêts à couper le premier geste violent.

Les prunelles de la demoiselle en détresse frappent contre les siennes, interrogatives mais pas dissuasives. La porte de l’inconscient ne s’ouvre pas, mais un doigt remue, lentement, comme pour lui dire laisse faire.

Le tableau perd peu à peu de sa symétrie. Victor lâche l’objet de son ire, se focalise sur sa seconde frustration de la journée. Il pourrait attaquer dès maintenant - les hostilités sont déjà déclarées - mais il palabre à la place, espagnol rapide, fluide, incompréhensible. Ses propos sont servis avec un mouvement en avant que Deandre étudie plus que les mots.

« J’bite pas un mot de ta langue, fraidy. »

Seule l’accentuation empoisonnée du Molares lui permet de déterminer qu’on ne glose pas sur les vertus de sa chère maman. La tirade semble concerner un autre individu, dont il observe les plaies d’un air perplexe, linguiste instinctif. Si Victor n’avait pas été un chihuahua en chaleur, il aurait peut-être pu lui arracher le pourquoi du comment de la jugulaire d’Ares. Rosé serait sûrement ravi de vider l’affaire, s’il la connaît.

Curiosity killed the cat.

Ares plaque une main sur le poitrail de son cousin. Les promesses de violence sont brisées avant même d’avoir été arrachées au silence. Victor s’appuie contre la paume comme si elle était une excuse, alors qu’elle n’est qu’un prétexte. Et Deandre sourit un peu plus.

Il y a un rire, une vibration. Le téléphone sonne le glas de l’esclandre. Deandre tire sur sa cigarette, se renfrogne. Victor tapote Ares comme s’il était un bon chien. « C’est bon, amuse-toi bien avec ton nouveau copain. »

La remarque le fait presque tiquer. Il demeure cependant immobile. Son sourire est tombé en même temps que l’échauffement préalable au déchaînement. Son adversaire fuit plus loin, déverse dans la ruelle adjacente un peu plus d’espagnol insensé. Sa tête penche doucement. Le vent souffle comme s’il voulait emporter la fumée dans une danse, arracher à ses yeux un peu d’eau.

Ceux d’Ares montent jusqu’à sa figure. Il s’empare d’une cigarette avec fébrilité, biberonne le tabac. Le vent se détourne de Deandre pour valser avec ces nouveaux nuages gris.

« T’as même pas eu à lui montrer tes couteaux, j’suis impressionné. »

La brique lui mord l’épaule. Il se détache du mur, s'époussette.

« Quelle déception. »

Ares approche.

« ... mais refais plus ça. »

Ses protestations trépignent sur sa langue. Deandre le jauge. Il pourrait s’en poser, des questions. Sur leur empoignade. Sur le jeu de tout à l’heure. Sur le pourquoi du comment il a fini dans une rue, à mélanger la fumée avec un joueur de poker agaçant.

Les interrogations vivent tapies dans son esprit. Ares sourit.

« T’aimes bien me dire c’que j’dois faire, dis-donc. »

Au poker et dans la rue.

Son mégot rougeoie contre le bitume. Il se frotte les mains comme pour les débarrasser des claques qu’elles devaient donner.

« Mais j’peux pas toujours t’obéir. »

Il hausse les épaules, jette un regard au bâtiment qu’ils accolent. Il pourrait rentrer, maintenant, le laisser seul avec sa clope. Mais il se surprend à l’attendre, les bras croisés contre sa poitrine, les yeux levés en l’air.

Deux nuages gris se pourchassent sur les toits.
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MessageSujet: Re: Hands down (PV Deandre)   Hands down (PV Deandre) EmptyMer 22 Jan - 19:50

Deandre, toujours la bonne réplique au bon endroit, au bon moment, au bon ton. Le Salvadorien le dévisage, laissant la fumée épaisse glisser lentement hors de sa bouche. Il se demande comment est-ce que ça réagirait, dans un écart. Et venir ici, est-ce que ce n’était pas un peu déjà une sortie de route ?

T’aimes bien me dire c’que j’dois faire, dis-donc.

Il s’arrête, la cigarette suspendue. Oui ? le sourcil fait, une question, une perplexité, toute amoindrie dans le frémissement à peine perceptible de son visage.

« Mais j’peux pas toujours t’obéir. »

Ares redresse légèrement le menton sous une inspiration qui descend. Il sonde quelque chose sans savoir ce qu’il cherche, la fausse légèreté d’un homme qui ne peut pas prétendre lever les pieds du sol de Détroit. Alors il fume sans se presser, suis le regard du boucher, calme.

« Ok » qu’il fait juste, après un moment, mais ça sourit toujours, une ombre minimale.

« C’est vrai que ça t’a pas super bien desservi jusqu’ici. »

La pique tombe sans poids réel - son tube vidé de nicotine va choir près de celui de Deandre. Mais il a raison. Ares va le lui prouver, reprendre ce qu’il lui a accordé, faire jouer la règle du balan, et disparaître avant que le revers de l’équation cosmique ne revienne lui vider les mains à nouveau. L’idée, c’est d’être sensible à la marée.

Il ouvre la porte, l’oeil déjà fuyant, et se glisse à l’intérieur. Toutes les interrogations, il les laisse à la ruelle, puis dans les monticules de neige qui s'espacent sur la céramique, prêts à fondre, déjà. Paul lâche un Ahhhh exagérément long, puis tend le cou pour chercher la tête de Victor.

« Ton cousin ?
- Il était fatigué, il est rentré.
- Ça j’veux bien le croire. »

Paul se craque un sourire comme on se craque une allumette. Vous êtes trois, c’pas l’idéal, mais ça vous va ? Rosé fait un moulinet avec sa main. Ça lui va, à lui, et il veut continuer, il en a marre de reluquer son argent au milieu de la table sans pouvoir le récupérer. Ares se verse deux doigts de rhum au fond de sa tasse, puis dans celle de Deandre, oubliant volontairement le café tiède dormant dans la carafe. Il est passé l’heure.

Les cartes sont distribuées. Le Salvadorien a quitté cette posture statique et tendue, une bille de fer sur un fil tiré. Il a calé ses épaules dans le dossier de la chaise, avancé le bassin, glissé une jambe plus loin que la deuxième ; Rosé le dévisage, hargneux.

Il a réussi à virer le plus gros joueur de la table. Plus une oeillade vers Deandre ; plié à sa demande de la façon la plus rigoureuse, Ares ne lui dit plus rien, ni ne le laisse lire quoi que ce soit. Fermé, cadenassé à triple tour. T'es certain de vouloir jouer ?
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MessageSujet: Re: Hands down (PV Deandre)   Hands down (PV Deandre) EmptyJeu 23 Jan - 14:34

Ok.

La capitulation convaincrait si elle n’était pas offerte avec un sourire. La docilité d’Ares semble souvent feinte - il se rebelle avec des sourcils et des sourires, des petites piques pondérées. Ses contestations ne sont pas virulentes. Elles pourraient même devenir attachantes, à force. Si Deandre est là, c’est qu’il est de toute façon déjà un peu lié à lui, l’hameçon au travers de la gorge.

Il respire curieusement bien hors de l’eau.

« C’est vrai que ça t’a pas super bien desservi jusqu’ici. »  

La cigarette chute comme l’adrénaline. Deandre suit sa dégringolade du bout des yeux, un doigt sur le menton. Il suffirait d’une légère pression pour que la lèvre inférieure saille, révèle crocs et mots. Mais il s’attarde sur le sens de ce qu’on lui a dit, pèse et ressasse. Décortiquer les intentions de l’autre et la relation qu’ils entretiennent est fastidieux. Les premières sont floues, la seconde incertaine. Il devrait sûrement se méfier des deux.

« Pourquoi j’ai l’impression que tu vas m’la faire à l’envers ? » soupire-t-il finalement, un brin dramatique. La lamentation pourrait être poussée plus loin, comme l’hypocrisie, mais il retient les récriminations. Après tout, il est venu avec son fatalisme, persuadé qu’il perdrait. La victoire momentanée était plus inespérée que promise.

Sauf que lorsqu’on l’a, on veut la garder.

La porte exhale une bouffée de chaleur en s’ouvrant. L’odeur des lieux le frappe lorsqu’il les investis - restes de repas, fonds de café, anticipation débordante. Paul étire son ah, guette le joueur manquant. Deandre ferme la porte comme si elle allait claquer au nez de Victor.

« Ton cousin ?
- Il était fatigué, il est rentré.
- Ça j’veux bien le croire.
»  

Le sourire de Paul - toujours aussi sympathique - reflète le sien. Vous êtes trois, c’pas l’idéal, mais ça vous va ? Pas de protestation, mais une certaine résignation. Ils sont trois, mais il n’y en a peut-être véritablement qu’un, et ce n’est pas lui.

Ares lui sert du rhum. Il est remercié avec le même automatisme que tout à l’heure. Deandre sirote, les yeux rivés sur ce qu’il a momentanément remporté. Endeuillement anticipé et détermination désespérée accaparent ses pensées. S’il était chanceux, ou s’il était miraculeusement inspiré…

Rosé semble s’être enhardi, tandis qu’Ares s’est renfermé. Deandre étudie le cadenas sans clé à l’appui. Il a la sensation absurde d’avoir été abandonné ou trahi, comme si une quelconque promesse lui avait été faite. S’il perd, la défaite sera douloureuse - comme la dernière fois, mais pas vraiment. La dernière fois, la surprise avait piqué l’égo et blessé l’estime. Cette fois, la chute est précédée d’une complicité bancale, déconcertante.

Seules ses cartes se dévoilent. Il les couve des yeux, un arrière goût de rhum au fond de la gorge.

Et s’il lui foutait un coup de pied au tibia ?
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MessageSujet: Re: Hands down (PV Deandre)   Hands down (PV Deandre) EmptyJeu 23 Jan - 19:21

Plus qu’un calcul délibéré, chez Ares, cette façon de laisser l’autre mirer l'inaccessible à travers ses pensées en Plexiglas opaque est un fonctionnement aussi automatique qu’inconscient. Il laisse entrevoir quelque chose qu’il dérobe aussitôt, n’a besoin de personne pour se braquer et décèle dans tout l’agression. De vieux mécanismes de défense qui, plutôt que de s’oblitérer sous l’effet du temps, glissent de plus en plus rapidement sur leurs propres rouages. Ares joue avec le coin d’un As de pique ; l’ongle de son pouce va et vient sur l’extrémité de la carte, produisant un petit bruit sec. Il a momentanément perdu le fil de la partie, vagabonde en silence vers des préoccupations moins immédiates, mais aux incidences beaucoup plus graves que l’issue d’un jeu de poker.

Jaaz, revenu lui foutre une tempête dans un verre d’eau le temps d’une soirée, et disparu depuis. Sa relation ambigüe avec Marco et ce que le magnat attend de lui comme services, une attente toujours plus oppressante et difficile à balancer avec les exigences instables de Victor. Dans la plus parfaite passivité, le Salvadorien s’enfonce tranquillement et inexorablement vers une dangereuse impasse. La corde qu’il a autour de cou se resserre, une caresse innocente, jusqu’à ce qu’il finisse par éprouver la sensation vague qu’il suffoque. Comme maintenant.

« Ares, c’est ton tour. »

La voix de Paul passe au travers un marais dense, lui parvient cotonneuse, ondoyant à côté de ses oreilles. Il n’a pas relevé les yeux, mais son torse s’est soulevé, gonflé par une respiration qu’il avait depuis quelques secondes négligé de prendre. C’est le whisky qui met du plomb dans son front, ou cette angoisse rampante, parasite, sans éclat, ternissant lentement son humeur.

J’me couche, il éructe mollement en jetant son jeu.

Une bonne combinaison. Seulement pas la force de la mener au bout du tour de table. Rosé jubile sans subtilité, et Ares se rabat sur sa tasse, yeux mi-clos, engourdi. Se coucher, vraiment, c’est ce qu’il aimerait faire, question que le malaise s’endorme avec lui - au réveil, il n’aurait que le gris de la ville dans la tête, une sensation de faiblesse confortable, d’inertie atone.

Il se ressert d’autre whisky. Paul distribue.

« Je refais du café… ?
- Non, c’est bon. »

Et soudain, comme une réalisation soudaine de ce qui est la cause d’une si grande irritation, un petit bruit constant qu’on n’entendait pas, mais qui s’impose brusquement, plus strident que jamais, impossible à ignorer ; Ares coule un regard vers le boucher, replié dans ses épaules, et darde sur lui deux pupilles minces. Il devient à la fois le bouc-émissaire de son état de fébrilité mauvaise, l’auteur inventé de tout ce qui le taraude, l’unique responsable, le canon et la cible.

« T’attends quoi pour miser, que j’te fasse du pied ? »

C’est brûlant, asséché par l'astringence de l’alcool. C’est irréfléchi, surtout, prend à la fois le corps d’une boutade, d’un coup bas, d’un fusil qui change d’épaule sans raison, d’une espèce de panique sans début ni fin se confondant dans un besoin de mordre. Pour Paul et Rosé, spectateurs extérieurs, ça ne veut pas dire grand-chose ; un élan incisif emprunté à Victor, peut-être. Mais réellement, c’est hors de toute stratégie. Hors de lui. Ares a le coeur qui lui bat jusque dans la gorge.

Il a besoin de provoquer quelque chose, pour que quelque chose lui serve de prétexte à haïr soudainement si fort chaque atome dans lequel il doit exister.

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Deandre Parker
Deandre Parker

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Hands down (PV Deandre) 13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : Voix graveleuse, mains veineuses, quelque chose en V pour compléter l'allitération.
DEDEEEE, il est où dédé ???
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but i am not hercules,
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MessageSujet: Re: Hands down (PV Deandre)   Hands down (PV Deandre) EmptyJeu 23 Jan - 21:32

« Ares, c’est ton tour. »

Il a les yeux baissés sur ses cartes, retranché dans une apparente ignorance réciproque. Pourtant, son esprit s’égare dans un étiquetage malvenu. Deandre range prudemment Ares dans son esprit. Il le pose à un endroit où il sera facilement observable, tangible. Quelques nouveaux qualificatifs sont apposés - énigmatique, laconique, renfermé - mais les premières impressions sont conservées, tout comme la rancoeur initiale. Il n’oublie jamais une offense, même s’il pardonne trop souvent.

En soi, il n’est même pas sûr que l’autre ne prenne pas la poussière bientôt. Il y a quelques heures de cela, Ares était encore un souvenir, un rendez-vous. Il aurait pu demeurer à l’état de revoyure dans une boucherie si Deandre avait su être raisonnable, ferme. Mais il a cédé, et il est à présent assis sur une chaise, les yeux dans le vague, les mains sur les cartes.

Le ton qu’emploie Ares pour annoncer qu’il se couche n’a rien de rassurant. La sensation qui l’étreint à son écoute est presque une réminiscence d’enfance - celle d’un gamin qui sent la tension monter entre les adultes et qui l’enterre sous sa peau. Son corps est fixe, mais il a des sursauts intérieurs.

Ses yeux tombent sur la combinaison qu’Ares affale. Elle était prometteuse, pourtant. Lui, ça l’inquiète. Rosé, ça l’enthousiasme. Il s’agite, s’affaire, pépie et piaule. Paul distribue. Deandre chasse des relents d’alcool comme s’ils allaient lui monter à la tête - alors qu’il sait très bien qu’il en faudrait bien plus pour l’affecter, le faire craquer, sourire et puis rire, comme d’habitude. Les signes avant-coureurs sont toujours les mêmes : il se détend tout à coup et puis il s’esclaffe, très amusé par sa future gueule de bois.

« Je refais du café… ?
- Non, c’est bon.
»

C’est presque autoritaire.

C’est aussi presque étrange, qu’il sente ses yeux avant de les croiser. Deandre tergiverse avant de soulever ses paupières. Les prunelles qu’il rencontre le piquent, un peu trop intenses. Et lui jauge, surpris, vaguement alarmé. Cela fait de longues minutes qu’il le cloître dans l’indifférence, et voilà qu’il le fixe comme s’il voulait lui planter des stigmates dans les paumes.

« T’attends quoi pour miser, que j’te fasse du pied ? »

Les mots frappent avec une violence inattendue. Deandre n’est pas estomaqué, mais il sent qu’il vacille, flammèche oscillant entre l’incendie et l’extinction. L’indignation se mêle à la frustration. La remarque gratuite est un rappel qu’il n’est pas grand chose sans son bon vouloir, et bientôt rien, puisque les réserves de ce dernier semblent entièrement épuisées.

La lente détente de son corps est entièrement artificielle. Deandre coule dans sa chaise. Il entrouvre les cuisses, s’humecte les lèvres. Seul son regard est tendu, bourré de remontrances informulées. Il a presque envie de taper du poing pour protester, clamer qu’il n’avait rien demandé.

Mais finalement, il feint la nonchalance.

« Peut-être bien que oui. »

Et il hausse les épaules.

« Ou alors j’attends que tu demandes gentiment. »

Deandre ne pousse pas la provocation jusqu’à allonger l’attente. Il mise et feint de s’intéresser à ce qu’il fait, alors que son esprit s’embourbe dans des interrogations sans réponse. Si Ares avait envie de le déstabiliser, il l’a fait. C’est à peine s’il ne tire pas la gueule, les yeux butés et baissés, en contradiction avec son corps délié.

La décision est prise sans grande réflexion.

Sous la table, ça se tend subitement et rapidement. Son pied heurte sans aucune délicatesse le tibia, dans l’espoir de le repeindre en bleu. Il couvre un couinement de chaise avec une toux profonde, se redresse sur la sienne.

Lorsque ses yeux remontent sur le visage de l’agresseur, ils sont presque défiants. Vas-y, tente une autre pique pour voir ? T’as deux jambes.
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MessageSujet: Re: Hands down (PV Deandre)   Hands down (PV Deandre) EmptyVen 24 Jan - 21:19

Il attend, pendu à l'extrémité du fil ténu qu'il a tissé entre Deandre et lui. Dans son sabotage amateur, Ares espère et évite toujours le pire, redoute et fuit ce qui pourrait améliorer les choses. Et le manège tourne, semble-t-il, constamment contre son gré. Le boucher repose comme un énorme gavial - la chaleur qu'il dégage témoigne pourtant de la supercherie. Deandre n'a rien d'une bête à sang froid.

« Peut-être bien que oui. »

L'indifférence. Au stade où il en est, et encore en partie dans les griffes de Victor et de sa menace à peine voilée, le Salvadorien ne sait plus faire la part des choses. Que le boucher feigne ou non la nonchalance, celle-ci l'embroche aussi sûrement qu'une lance.

« Ou alors j’attends que tu demandes gentiment. »

Puis ça retombe, une cendre fine et désagréable. Ares a un goût de métal dans la bouche, et une espèce de fatigue abrutissante dans le dos. Il observe les yeux baissés de Deandre, ses paupières lourdes, tout ce qui lui constitue une carapace plus ou moins étanche, une armure en linceul. Le Salvadorien est frappé d'un sursaut conscience, mais puisqu'il s'efforce depuis des années à faire le mort, il n'arrive pas à en saisir la forme. Une sensation étrange comme une culpabilité, une colère, une envie, lui traverse le torse sans s'arrêter ; à peine saisit, elle file vers le haut, troue sa tête lourde, et va s'effilocher dans les palmes du ventilateur. Le mécanisme gronde avec fatigue.

Il a détourné le regard, gourd plus que crispé, quand la botte vient cogner méchamment contre sa jambe. Mouvement général ; Deandre se rajuste bruyamment sur sa chaise en mimant une quinte de toux, Rosé sursaute en levant les yeux de son jeu et Paul manque de d'étouffer avec sa gorgée de café. Peut-être leurs yeux vont-ils demander qu'est-ce qu'il s'est passé, mais Ares ne répondra rien. Il a ravalé la surprise plus que la douleur dans un grognement à peine plus haut que celui des autres. Coup à revers, ses yeux vont se heurter à ceux du boucher. Bien grands ouverts, cette fois. Même tableau que lorsqu'il est entré dans la boucherie et qu'il l'a aperçu, l'autre soir.

Sauf que cette fois-ci, ça ne constate pas seulement, ça demande, féroce - t'es quel genre de malade ? c'est tout ce que t'as ?

Généralement, si on se contente de supposer qu'Ares est un tricheur, on ne va jamais jusqu'à s'autoriser pleinement la pensée qu'il est un traître. Le bénéfice du doute a toujours plané sur lui. Et il en a tiré profit autant qu'il s'est gâté sous l'ambivalence des autres. En est venu à douter lui-même de ce qu'il est. N'y pense pas. N'y pense plus.

Sauf que là, y'a Deandre. Deandre qui lui pose la question. Qui ne comprends pas trop, et Ares non plus, alors il fige dans cet espèce de non-lieu, de mi-chemin, suspendu. Envie de répliquer. Envie de se défiler. Pas envie de se creuser comme l'autre le creuse en ce moment.

Il détourne le visage.

Son sang est un torrent en crue qui afflux sans discontinuer dans ses tempes.

Rien, il ne tente rien. Écrase plus ou moins docilement sous le poids invisible que le boucher lui presse contre la nuque. Sauf qu'il rattrape ailleurs l'avortement de sa rébellion, se faufile là où il sait être plus puissant. Le reste des manches se déroule comme dans une sorte de brouillard blond dans lequel tout flotte et s'accélère à la fois. Ares tire à lui les mises, sans lever les yeux. Il erre sur les doigts des autres joueurs, comme prêt à les broyer.

La vingtième manche se termine sans remous ; il rafle le plus gros du pot sans une expression sur le visage. Rosé observe ses dernières cartes alignées devant lui, muet pour une fois, résigné. Leur croupier se frotte l'arrête du nez, les sourcils haussés et le souffle creux. Des soirées comme celles-ci se sont déjà terminées sur une note plus légère.

« Bon… le quart du pot les gars, n'oubliez pas. »

Ares est prostré. Il attend toujours l'euphorie de la victoire, celle qu'il a l'habitude de savourer dans l'intimité close de son corps ; rien ne vient. Pas même une petite vague pour soulever le soleil censé irradier dans son torse. Pas d'éclairs blancs dans ses yeux, pas de picotement dans ses doigts. Juste une acidité désagréable dans sa salive, une insatisfaction mordante. Quelque chose comme une poussière d'amiante s'est déposé sur sa peau.

Il ne sort de sa torpeur que pour compter rapidement l'argent et laisser à Paul son dû. Le reste, il le fourre dans la poche intérieure de sa veste et se casse déjà vers la sortie, sans un regard pour le boucher ou une parole pour Rosé qui lance un minable bonne nuit.

Rien ne va. Il a voulu, peut-être, voir Deandre rafler un bon montant ; le traîner chez Paul, un ami, plutôt que chez Marco, ce n'était pas une décision anodine. Mais il a glissé. Maintenant, Ares est capable de croire que c'est ce qu'il recherchait depuis le début - le plumer une deuxième fois. Sauf que ça bloque, quelque part. Ce qu'il voulait vraiment, c'est…

« Ares. »

La voix de Paul s'enroule autour de son poignet, l'empêche d'ouvrir la porte. Il fige, impatient, le front toujours rivé vers la porte. Comme si resté tourné vers la sortie allait faire changer le cuisiner d'avis.

« Restes un peu, tu veux. J'ai à te parler. »

Si avenant. De la chaleur dans le ton. Puis ça ajoute, presqu'à la blague, je vais nous faire des margaritas. Parler de ça, alors. Le Salvadorien tient encore la poignée un instant, l'élément magique d'un portail qui aurait pu le téléporter loin d'ici, si seulement la réalité était un peu plus reluisante que celle de Détroit.

Puis il lâche. Se retourne.

Rosé se faufile à l'extérieur et fait entrer quelques flocons dans la pièce qui virevoltent un instant avant de mourir sur le plancher. Ares n'a pas envie d'endosser son rôle de mule cette nuit, et il le fait savoir au cuisinier à qui il n'offre ni sourire, ni regard, ni rien. C'est sur le visage de Deandre que ses billes assombries se posent, drôlement calmes.

Désolées, peut-être un peu.

Et à cet instant là, précisément, Ares sent que quelque chose lui a échappé. Ce soir, hier, le mois passé, ou avant. Quelque chose dont Deandre peut être témoin. Quelque chose qui fait qu'il est là, seul, à 25 ans, en plein mois de janvier, prêt à se faire refiler des sacs de cocaïne comme des sachets de bonbons capables d'avoir sa peau.
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