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 it wasn't me (deandre)

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Dom Riggs
Dom Riggs

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MessageSujet: it wasn't me (deandre)   it wasn't me (deandre) EmptyVen 3 Jan - 16:25

Il va me tuer. Ça fait trois jours que j'me le répète en boucle et que je cherche comment éviter ça. Mais j'crois que le seul moyen, c'est de trouver une machine à remonter le temps pour revenir au soir fatidique.

Trente-et-un décembre, minuit – l'heure du crime il paraît. Des gens. Trop de gens. Agglutinés comme des putains de sardines dans l'appartement trop petit pour cette masse informe, aquarium enfumé, où on s'est tous noyés dans un océan d'alcool. La mémoire de mon portable a rafraîchi la mienne, en partie. L'état de l'appart' a fait le reste. Quelques esprits qui s'échauffent, de la maladresse et des défis foireux – de la vaisselle cassée, des meubles amochés, la fenêtre de la cuisine explosée. Trop de vie sur le canapé, parsemé de taches non-identifiées, le tissu cramé par la cendre de clope par endroits. Le grand mur du salon est devenu à la fois un livre d'or et la toile d'artistes sans talent, plusieurs personnes ont baisé dans la chambre de Deandre, un connard a donné un coup de tondeuse au chien. On a volé mes pompes, le micro-ondes, deux coussins du canapé, le pommeau de douche, la cafetière et sûrement un tas d'autres trucs dont j'me suis pas encore rendu compte. Y a eu plus de dégâts que prévu.

Pourtant, je regrette rien. La soirée a marqué les esprits – mon nom est sur tellement de lèvres que je referais tout exactement de la même façon.

Faut plutôt remonter post-cuite, quand j'ai fini par émerger de mon coma et que j'ai envisagé l'idée de faire mes valises en laissant tout ça tel quel. Changer d'identité et déménager à l'autre bout des États-Unis sonne bizarrement comme une option plus viable qu'affronter le courroux de Deandre.

Mais c'est trop tard pour m'enfuir. J'me suis lancé dans l'opération ni vu ni connu en me disant que c'était pas si terrible que ça en avait l'air : j'suis un gros con. Ça l'est. C'est même pire. J'ai mis plus d'un jour entier à tout nettoyer, et j'suis obligé de courir partout pour tout réparer. J'ai récupéré des trucs à droite-à gauche pour remplacer les choses volées, parfois pour le meilleur, parfois pour le pire. La nouvelle cafetière est géniale, mais le nouveau micro-ondes a les boutons à moitié pétés ; j'ai pris ce que j'ai trouvé, faut pas trop m'en vouloir. La vitre déglinguée a été recouverte de carton et de beaucoup, beaucoup, beaucoup de scotch. Elle ferme mal. La cuisine est aussi froide que le frigo. Les coussins remplaçants que j'ai chopé pour le canapé sont trop grands et d'un violet particulièrement moche. Par contre, ils sont confortables. J'ai repeint le mur du salon mais j'ai pu faire qu'une seule couche, on voit encore un peu le bariolage en-dessous, les coups de pinceau ont fait des traces dégueulasses et le blanc neuf tranche avec le reste défraîchi.

Le plus triste dans tout ça, c'est que j'ai rien pu faire pour sauver le look de Splinter. Il a une longue bande sans poil sur le flanc. Et bientôt, j'risque de finir dans un état pire que lui.

J'le sais. Je m'y suis presque résigné, parce que j'ai pas assez de temps pour tout remettre d'aplomb – peut-être pas assez de motivation non plus. Mais je compte bien me défiler aussi longtemps que j'pourrais. Tant que Deandre n'arrive pas à me mettre la main dessus, tout ira bien. J'ai déjà bloqué son numéro en prévision, j'ai planqué ma console chez mon père, et je compte être loin de MexicanTown quand il va rentrer. Le problème, c'est que je sais pas combien de temps l'orage risque de durer. C'est pas la première fois que j'fais le mort pour esquiver les foudres d'un pote, mais Deandre, j'le maîtrise pas encore assez. J'sais pas combien de temps je dois attendre avant de revenir l'amadouer. J'espère juste qu'il va pas se transformer en Hulk prêt à retourner toute la ville pour me choper.

Le chantier est levé, j'ai fait de mon mieux, il est l'heure de tirer ma révérence. Le chien sur les talons, j'suis prêt à disparaître dans la nature quand la porte s'ouvre avant que j'aie pu l'atteindre. C'est Deandre.

J'suis la biche, il est les phares.
J'suis complètement foutu.

L'instinct de survie me pousse à me reprendre immédiatement. – Yo ! L'air enjoué, je m'approche de lui rapidement pour lui barrer la route, histoire qu'il puisse pas trop s'avancer dans l'entrée et apercevoir le reste de l'appartement. Il est arrivé plus tôt que prévu, l'enfoiré. J'avais précisément calculé mon dernier petit tour de sorte à me tirer bien avant qu'il n'arrive à Detroit. Putain. – Eh t'sais quoi, j'allais sortir avec le chien m'acheter un truc à bouffer là, vas-y viens j't'invite. Mon sourire habituel placardé sur la tronche, je lui fais signe de poser ses affaires, donnant une petite tape amicale dans son dos avant d'attraper la porte d'entrée pour l'ouvrir en grand. – Comme ça tu m'racontes comment c'était Baltimore ! Et surtout, comme ça j'ai une bonne diversion pour pouvoir me barrer avant qu'il ne découvre la nouvelle déco. Parce que si je sors seul, il lui faudra approximativement trente secondes pour capter l'entourloupe et me rattraper dans le couloir. Ça veut dire que j'vais devoir courir, réussir à le semer, arriver jusqu'à North End en un seul morceau – sachant que là-bas c'est les Molina qui veulent ma peau – et me planquer chez mon père pour un moment. Je préférerais m'éviter toute cette galère. Alors j'le fixe en souriant toujours, à moitié sur le palier, cherchant à le convaincre du regard. Prêt à détaler comme un lièvre.
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Deandre Parker
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DEDEEEE, il est où dédé ???
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MessageSujet: Re: it wasn't me (deandre)   it wasn't me (deandre) EmptySam 4 Jan - 17:15

La notion de chez lui est devenue vague, indécise. Il ne sait plus s’il appartient à Detroit ou à Baltimore. Si rentrer dans sa maison d’enfance avec la boule au ventre, c’est retrouver un foyer, ou si prendre un virage pour rejoindre une ville en ruine, c’est rejoindre sa place, le coin d’univers dans lequel on laisse suppurer ses blessures. Avoir vu sa famille lui a fait du bien, en soi. Il y a la satisfaction d’être parmi les siens, l’effort qu’ils font pour le mettre à l’aise, l’intégrer dans une dynamique qui l’a délaissé. Et puis il y a le confort d’être dans des lieux familiers, apprivoisés. Mais il y a aussi le manque, les rappels, les choses qui ne seront jamais comme avant. Pour Noël, sa mère a dressé une table allongée par la présence de toute sa famille étendue. À côté de Deandre, il y avait une assiette délibérément vide, des couverts reluisants. Il a mangé avec un fantôme.

La digestion fut difficile.

S’arracher aux spectres est plus difficile encore que de les retrouver. Il a fait traîner le moment des adieux, c’est même lancé dans le débat préféré de sa mère histoire de prendre du retard, le - quand est-ce que tu me ramènes une fille pour que j’ai des petits enfants sempiternel depuis que la moitié de la vingtaine a sonné. Il lui a même donné quelques faux espoirs, histoire de la voir sourire.

Ses propres traits sont figés. Les yeux rivés sur son immeuble, il sort de la voiture. C’est comme s’il cherchait inconsciemment à voir à l’intérieur, à épingler Dom là où il est.

Lui donner les clés a été un peu instinctif. En soi, l’autre aurait certainement pu crécher chez un pote, une fille ou même son père pour la fin d’année. Mais il a décidé de lui laisser l’appartement, comme pour prouver qu’il n’est pas toujours draconien. Dom n’a après tout aucune raison de déconner - il doit bien connaître une centaine de personnes faisant des fêtes de fin d’année toutes plus explosives les unes que les autres dans Detroit. Il n’avait qu’à en choisir une dans laquelle s’éclater.

Le hall d’entrée n’est pas très encourageant. Quelqu’un a repeint un pan de mur avec du vomi, Jackson Pollock aux relents de friture. Deandre chasse la fatigue accumulée par la voiture du bout des doigts et gravit l’escalier quatre à quatre, bientôt accueilli par une porte qu’il pousse.

Il tombe nez à nez avec l’homme le plus innocent de Detroit.

« Yo ! » Dom prend de l’espace, ce qui n’est pas vraiment inhabituel. Les yeux de Deandre flottent. Ils font malheureusement presque la même taille, et il ne peut pas jeter un regard au-dessus de lui pour voir son appartement. « Heyo. » Son allégresse surjouée, caractéristique de la connerie récente, ne le rassure pas vraiment. Mais il tente de rester positif. Dom n’a pas pu commettre l’irréparable.

N’est-ce pas ?

« Eh t'sais quoi, j'allais sortir avec le chien m'acheter un truc à bouffer là, vas-y viens j't'invite. » Splinter surgit comme s’il sentait qu’on parle de lui. Deandre sourit instinctivement et se baisse pour lui gratter la tête, tandis que le chien bat de la queue, le renifle avidement. « Eeeeeh, Splint. » Le dobermann se trémousse, langue pendante. Ses yeux remontent jusqu’à Dom. Il refuse d’un signe de la tête, suspicieux, mais son ton est encore léger. « C’est sympa mais je suis crevé, Dom. On ira bouffer plus tard. » Il se redresse. « Pousse-toi steuplaît. »

Le sourire qu’on lui jette à la figure est un peu fixe, un peu ostentatoire, comme une devanture. Deandre a encore une main sur Splinter, qui se dresse sur deux pattes pour mieux être caressé. Ses doigts s’égarent sur de la peau nue…

De la peau nue…

Il baisse les yeux.

Dom lui tape dans le dos, familier. La porte demeure grande ouverte. Splinter a perdu quelques poils. Comme si on l’avait rasé. « Comme ça tu m'racontes comment c'était Baltimore ! »

S’il y a bien une chose dont Dominic Riggs n’a certainement rien à foutre, c’est Baltimore. Dominic Riggs regorge sûrement d’histoires sur sa propre soirée de Nouvel-An. Il a sûrement très envie de raconter comment il a serré trois filles, trouvé le vaccin contre le cancer, bu cent litres de champagne, fumé mille joints.

Y a un truc qui cloche.

« ... Et ici, c’était comment ? »

Il désigne le chien du doigt.

« T'as fait quoi à ce pauvre clebs ? »

Clebs qui en profite d’ailleurs pour leur échapper à tous deux et s'enfoncer à l'intérieur, manifestement pas très emballé par la sortie proposée. Deandre profite de l’ouverture qu’il crée pour outrepasser Dom, qu’il effleure de l’épaule.

Splinter est bête. Splinter ne sait pas comment jouer à rapporter. Il ne sait pas s’asseoir, se coucher, se lever sur demande. Splinter est cependant un incroyable fouineur, qui exhume de chaque surface un peu étroite toutes les affaires que l’on croyait perdues. Et il est toujours très fier de ramener ses trouvailles, comme si avoir dégoté un vieux bouchon à moitié couvert de poussière et dégoulinant de bave était particulièrement glorieux.

Aussi, lorsque le chien l’approche aussitôt avec quelque chose qui lui pend de la bouche, Deandre tend instinctivement la main. L’objet tombe au creux de sa paume, un peu flasque, un peu humide. Il est pincé entre deux doigts, inspecté à la lumière. L’horreur monte d’un seul coup. Il a la sensation d’être devenu complètement lucide et de ne faire plus qu’un avec la rage de tous ses ancêtres.

Deandre se retourne.

« ... Fils de pute ! »

C’est un préservatif usé - gonflé, blanchâtre, dégueulasse, tous les adjectifs possibles - qu’il brandit et jette subitement dans la direction de sa prochaine victime. La face, si possible.

C’est bizarre, tout ce qu’il voit est en train de devenir rouge.
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Dom Riggs
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MessageSujet: Re: it wasn't me (deandre)   it wasn't me (deandre) EmptyLun 6 Jan - 15:45

– Heyo. Comme d'habitude, il est vachement moins chaleureux que moi. Mon sourire s'élargit pour compenser avec l'absence du sien. C'est finalement Splinter qui réussit à lui en décrocher un, venant s'incruster entre nous – ça m'arrange, c'est une bonne diversion. J'observe les retrouvailles en silence, restant bien en place, barrant toujours le passage. S'il entre, j'suis mort. – C’est sympa mais je suis crevé, Dom. On ira bouffer plus tard. Pousse-toi steuplaît. Merde, putain, putain, merde. C'est pas ça le plan, fait chier. La désagréable impression de marcher sur un fil me fige une seconde. Mais je perds pas la face, et j'insiste. J'y mets tout mon cœur. La tape amicale, l'invitation à sortir, le sourire, l'air enjoué : tout est parfaitement exécuté. Pourtant je vois bien qu'il tique. Je sais pas encore sur quoi, mais j'ai pas le temps de chercher. Faut que je noie le poisson, et vite. – ... Et ici, c’était comment ? L'hésitation dans sa voix me tend. Je continue la comédie, suivant la direction qu'il donne à la scène, forcé de m'adapter à son bon vouloir. – Franchement t'aurais dû rentrer pour l'nouvel an, c'était ouf ! T'as loupé un truc légendaire. C'est plutôt vrai. Mais s'il avait été là, cette soirée n'aurait jamais eu lieu. – Mais tu veux pas plutôt que j'te raconte ça autour d'une bonne bouffe, t'es sûr ? Peut-être que je peux l'avoir à l'usure. C'est une technique qui s'est révélée efficace au fil du temps et des gens, mais Deandre a tendance à être plus borné que la moyenne. Ou juste plus difficile à attendrir. – T'as fait quoi à ce pauvre clebs ? Faut croire qu'il est décidé à ne pas suivre le script que je tente désespérément d'établir. Je baisse les yeux vers le chien sans comprendre, jusqu'à apercevoir la bande rasée sur son flanc quand il s'éclipse. – Ah, ça. Ben justement j'l'avais emmené avec moi à la soirée où j'étais, mais du coup j'pouvais pas le surveiller non-stop, et j'l'ai retrouvé comme ça. J'pense qu'un connard bourré a tenté une expérience. Totalement vrai. Si on omet la partie soirée ailleurs que chez Deandre. Mais j'ai presque pas menti et ça mérite bien quelques applaudissements. Pour l'instant, je gère.

Enfin, je gérais. Jusqu'à ce que Splinter revienne.

Quand je vois qu'il a ramené quelque chose, je m'avance vers lui dans une tentative de devancer Deandre. J'ai eu beau tout récurer, à tous les coups, il a quand même trouvé une preuve compromettante. Et c'est Deandre qui la découvre en premier. Je le vois changer de couleur quand il comprend ce qu'il a dans la main.

Il me reste qu'une chose à faire : fuir. Mais il me laisse même pas le temps de me retourner. – ... Fils de pute ! Je sens l'impact sur ma joue, trop près de ma bouche. J'entends le petit sploch répugnant quand le projectile finit sa course par terre, à mes pieds. J'ai l'impression que ça dégouline sur ma peau. – PUTAIN MAIS T'ES MALADE ! C'EST DÉGUEULASSE, MERDE ! Cette capote, c'est pas la mienne, j'en suis certain. J'ai une soudaine envie de gerber. – POUSSE-TOI ! Je le bouscule sans vergogne pour courir jusqu'à la salle de bains, oubliant totalement l'état de l'appartement et ce qui m'attend maintenant qu'il commence à comprendre. Je préfère me faire étrangler en étant propre, plutôt que m'enfuir dans la rue avec des résidus de capote sur la tronche.

Je me précipite jusqu'au lavabo en continuant de scander mon dégoût, ouvrant le robinet et collant mon visage sous le jet d'eau sans attendre. Je tâtonne jusqu'à attraper le savon, que je me mets à frotter sur ma peau frénétiquement. Mais j'ai l'impression qu'il va me falloir au moins trente-six douches pour me débarrasser de cette sensation crasseuse – heureusement que le préservatif était bien fermé. – Putain putain putain ! Je finis par me relever pour inspecter mon reflet dans le miroir, comme si je pouvais déceler les bactéries à l'œil nu. Évidemment, je n'vois rien. Juste la silhouette de Deandre, un peu plus loin, derrière moi. Et pendant que je me nettoyais, j'sais pas ce qu'il a eu le temps de voir, mais c'est sûrement assez pour lui donner des envies de meurtre. – J'te jure que c'est pas moi. Je sais même pas si je parle de la capote – auquel cas c'est vrai – ou de tout le reste – auquel cas je mens. Prudemment, je me retourne pour lui faire face, mon regard qui fait quelques aller-retours entre lui et la porte d'entrée. Elle est trop loin maintenant. Plus je la regarde, plus j'ai l'impression qu'elle s'éloigne. J'suis condamné à mourir entre les mains d'un Hulk-Deandre, dont la mutation me paraît imminente. Et puisque je peux pas me barrer comme je l'avais initialement prévu, j'improvise. Me précipitant sur la porte de salle de bains, je la claque et la verrouille, érigeant ainsi une barrière entre lui et moi. – On va discuter, ok ? T'énerves pas. Je suis à peu près sûr que c'est déjà trop tard pour ça. Mais au moins, maintenant, il peut plus m'atteindre.
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Deandre Parker
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MessageSujet: Re: it wasn't me (deandre)   it wasn't me (deandre) EmptyMer 8 Jan - 12:23

« Franchement t'aurais dû rentrer pour l'nouvel an, c'était ouf ! T'as loupé un truc légendaire. » Il ne sait pas vraiment pourquoi, mais il a subitement envie de justifier son absence. Comme s’il devait se sentir coupable d’avoir laissé Dom, qui ne s’est pourtant pas ennuyé sans lui. Deandre baisse la tête. « J’devais voir ma famille. » Son ton est presque précautionneux. Parce qu’il n’a pas envie d’admettre qu’elle lui manque. Parce que le clan de Dom est plus dissolu que le sien, et qu’il ne veut pas réveiller de mauvais souvenir.

Iman n’était même pas là pour Noël.

Elle exagère peut-être un peu, la mère de la gamine.

Ses épaules tombent en même temps que le sujet. Dom remet la bouffe sur le tapis, sans prendre conscience que son insistance n’est pas rassurante. L’envie de sustenter Deandre ne lui était jamais venue. L’autre a plutôt tendance à jouer aux pique-assiettes, véritable oisillon au bec grand ouvert, qui réclame à corps et à cri qu’on le nourrisse. Deandre part momentanément sur la piste d’une bonne résolution foireuse qui ne tiendra que le temps d’un repas. En attendant, il manifeste son refus d’un mouvement de la tête. Ses doigts frottent la peau nue de Splinter, soucieux, tandis que ses sourcils se froncent. Dom a l’air surpris, mais il crache enfin une explication -  « Ah, ça. Ben justement j'l'avais emmené avec moi à la soirée où j'étais, mais du coup j'pouvais pas le surveiller non-stop, et j'l'ai retrouvé comme ça. J'pense qu'un connard bourré a tenté une expérience. »  - qui a le mérite d’être crédible et concise. « C’était où ? »

Il n’écoute pas la réponse à sa question, trop préoccupé par la feinte du chien. Deandre s’enfonce enfin un peu plus dans son appartement. L’air est curieusement froid.

La capote est glacée aussi.

Il est encore médusé lorsque le projectile s’abat sur sa cible. Deandre se frotte les mains, le visage maculé d’un profond dégoût. Le fait que Dom arbore la même expression que lui n’est même pas satisfaisant. « PUTAIN MAIS T'ES MALADE ! C'EST DÉGUEULASSE, MERDE ! » « JE M’EN FOUS ! BOUFFE LA TANT QU’T’Y ES ! ELLE ÉTAIT BONNE AU MOINS ? » Leurs épaules s’accrochent en même temps que leurs mots - « POUSSE-TOI ! » - et Deandre retient à peine un coup de coude, les yeux meurtriers.

Il hésite à le poursuivre, mais son mauvais pressentiment est plus fort que lui. Le propriétaire réinvestit l’appartement, la boule au ventre, les poings serrés.

Et il constate rapidement qu’il a été pris pour le pire des cons.

Deandre ne s’attarde même pas sur les détails. L’effleurement des dégâts suffit à faire bouillonner une colère saumâtre, physique. Il se précipite d’une pièce à l’autre. Les insultes pleuvent au fur et à mesure qu’il avance. Elles deviennent de plus en plus fortes, de plus en plus violentes. Lorsqu’il sort du salon ravagé il manque de claquer la porte sur Splinter, qui pousse un jappement effrayé. « Ta gueule ! »

Son appartement est un champ de ruines.

À la colère se mêle peu à peu une sensation de malaise - c’est le fait de réaliser que les lieux ont fourmillé de monde en son absence, que son intimité a été bafouée, piétinée, volée. C’est aussi le fait que Dom a agi sans aucune considération pour lui.

La rancœur monte en même temps que sa tension, stratosphérique. Lorsqu’il revient dans la cuisine, il a les bras ballants, les yeux exorbités. Il a presque oublié que Dom est encore là. Presque oublié qu’il va devoir supporter ses explications.

Pas même ses excuses.

« J'te jure que c'est pas moi. »

« C’est jamais toi, Dom. » Leurs regards se croisent. Il y a un mélange de haine et de déception dans son ton. Ses poings se serrent nerveusement. Il sait qu’il a envie de le frapper et ne sait pas encore comment se retenir.

Dom trouve pour lui en se précipitant sur le verrou de la salle de bains. La mâchoire de Deandre se décroche, et un instant de flottement précède le moment où il se précipite sur la poignée, qu’il tourne et retourne comme s’il cherchait à l’étrangler. Lorsqu’elle refuse de céder, il donne un coup d’épaule qui fait trembler la chambranle. La douleur se diffuse dans ses muscles, mais il l’ignore. Un coup de poing rageur vient presque étouffer les pourparlers proposés. « On va discuter, ok ? T'énerves pas. »

Il ricane. C’est nerveux, forcé, hoquetant de rage mal contenue. « Ouais, vas-y, on discute ! Dis-moi comment tu t’es bien foutu de ma gueule ! » Son pied s’abat sur la porte, qui tremble encore. Splinter se réfugie sous la table comme un enfant qui épie la dispute de ses parents.

Deandre tourne sur lui-même pour embrasser encore une fois le désastre des yeux.

« C’était trop difficile d’être responsable une fois dans ta vie, hein ?! » Nouveau coup de pied. « Une seule fois ! »
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Dom Riggs
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MessageSujet: Re: it wasn't me (deandre)   it wasn't me (deandre) EmptyJeu 9 Jan - 22:43

– J’devais voir ma famille. J'me contente de hausser les épaules, comme pour lui dire que je comprends mais que c'est dommage pour la soirée qu'il a manquée. La vérité c'est surtout que je veux balayer le sujet le plus vite possible – ça fait partie de toutes ces choses auxquelles je préfère ne pas penser. Les périodes de fêtes sont toujours compliquées. J'aime Noël dans l'idée, mais dans les faits c'est par intermittences. Quand j'arrive à avoir Iman, c'est mieux. Quand j'suis en couple avec une fille qui a une famille cool, et que je le fête avec eux, c'est parfait. Mais c'est assez aléatoire, d'une année à l'autre. Celui qui vient de passer était particulièrement morose ; mon père, moi, l'alcool et la télé.

De toute façon, mes vingt-cinq décembre ressemblent plus à rien depuis que Tyrone est mort.

J'ai encore plus envie d'aller prendre l'air, tout à coup. Pourtant j'ai beau insister, rien n'y fait. Deandre a décidé qu'il était trop fatigué pour sortir et j'me retrouve coincé là, à chercher comment éviter qu'il découvre l'état de son appartement tant que je suis dans les parages. S'il pouvait aller se coucher directement, ça m'arrangerait. Mais voilà qu'il me questionne sur Splinter et son manque de poils. Je sens l'étau se resserrer. – C’était où ? Je mens : – North End, chez des gens qu'tu connais pas. C'est pas comme s'il allait prendre la peine de vérifier. On dirait qu'il n'écoute même pas, et je comprends pourquoi en voyant le chien revenir avec un présent dans la gueule. J'suis pas assez rapide pour l'intercepter en premier.

Une capote usagée vient claquer contre ma joue, putain, je voudrais m'arracher la peau. – JE M’EN FOUS ! BOUFFE LA TANT QU’T’Y ES ! ELLE ÉTAIT BONNE AU MOINS ? Forcément, il pense que je suis le coupable. J'aurais préféré. Mais je sais que c'est pas la mienne – j'ai pris grand soin de tout jeter à la poubelle ce soir-là, dans un élan de conscience. Je fais des efforts et voilà comment l'univers me remercie.

La tête dans le lavabo, je frotte et frotte encore, complètement écœuré par ce qui vient de se passer. Je crois même que je pourrais gerber là, sur le carrelage de la salle de bains. Mais j'suis trop occupé à me décaper le visage pour ça. Même après plusieurs minutes intensives, j'ai l'impression d'encore sentir le contact gluant sur ma peau. Ça me dégoûte tellement que je pourrais passer toute la nuit à me laver, s'il n'y avait pas la colère de Deandre pour me sortir de ma transe. Je l'entends qui hausse le ton là-bas, faisant même peur au chien. J'suis prêt à l'engueuler pour ça d'ailleurs, jusqu'à ce que nos regards se croisent. Je me ravise immédiatement.

C'est l'heure du jugement. En espérant que ça ne soit pas le dernier. – C’est jamais toi, Dom. J'ai peut-être pas choisi la meilleure stratégie. C'est bien le problème : j'en ai aucune. Je pensais pas que j'allais devoir lui faire face, alors j'y ai pas réfléchi, j'ai pas de plan d'attaque, rien. Je me retrouve dans un combat contre un titan, les mains parfaitement vides. Alors j'abats la seule carte que j'ai, m'enfermant dans la salle de bains puisque la porte d'entrée est bien plus proche de lui que de moi. Il pète les plombs. La poignée tourne sous ses assauts – j'ai presque peur qu'il réussisse à l'arracher toute entière – et il finit même par donner de grands coups dans la porte. Vu la vibration du bois, s'il insiste, les gonds céderont. Et j'ai vraiment pas envie que ça arrive. – Ouais, vas-y, on discute ! Dis-moi comment tu t’es bien foutu de ma gueule ! Il frappe encore. Je me demande si le même sort m'attend, une fois qu'il me mettra la main dessus. – J'me suis pas foutu de ta gueule ! Pas vraiment. En tous cas, ça n'avait rien de volontaire. J'ai rien prémédité et je pensais pas que la soirée serait si chaotique. Mais honnêtement, je crois que même si j'avais su, ça n'aurait rien changé. Je l'aurais faite quand même. – C’était trop difficile d’être responsable une fois dans ta vie, hein ?! Une seule fois ! Malgré ses assauts, je m'efforce de garder la tête froide. Faut que je réussisse à l'empêcher de défoncer mon seul rempart. – Calme-toi, on peut pas avoir une discussion si tu me gueules dessus. J'vais tout t'expliquer. Expliquer quoi ? J'ai pas d'excuse. Cette fois j'ai aucun plan de secours, j'suis juste foutu. Je vois qu'une seule chose à faire pour tenter de limiter la casse.

Mentir.

– Ça devait être une p'tite soirée chill. J'ai juste invité quelques potes, j'me suis dit que tu saurais rien et que c'était pas si grave si on fumait toute la nuit dans l'salon. J'ai envoyé un message à la quasi totalité de mon répertoire, j'ai dit aux gens de ramener leurs amis, j'ai même fait une putain d'annonce en story Instagram – en bloquant Deandre au préalable. – Mais ils ont ramené des gens, qui ont ramené d'autres gens, et après c'était trop tard. J'ai essayé de les faire partir mais personne écoutait rien, alors je surveillais qu'ils fassent pas de conneries mais y avait trop de monde. C'est moi qui ai lancé l'idée de transformer le mur en livre d'or. J'suis le premier à avoir cassé des trucs, escaladé les meubles, pioché dans les affaires de Deandre. J'ai ouvert la voie pour les autres. – J'ai essayé de tout réparer. Ça fait trois jours que je nettoie non-stop, que je repeins et tout, tu sais pas combien ça m'a coûté tout ça. Pas grand-chose. Les trucs venus remplacer ce qui a été volé, j'les ai soit récupérés à la benne, soit... empruntés. – J'voulais pas te décevoir. Ma voix se brise presque – j'suis concentré sur ma prestation. – J'te jure, j'suis désolé. Mensonge ultime. Peut-être le pire de tous.
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Deandre Parker
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MessageSujet: Re: it wasn't me (deandre)   it wasn't me (deandre) EmptySam 11 Jan - 21:09

Le ridicule de la situation de siège ne frappe qu’au ralenti, freiné par ses envies d’assaut. Deandre réalise un peu tard que défoncer sa porte ne fera qu’ajouter un zéro à sa future facture - et il se penche pour considérer plus calmement le verrou, les sourcils froncés. Avec un couteau, s’il prenait son temps…

Ou avec un bon coup de marteau, comme il en a vraiment envie...

« J'me suis pas foutu de ta gueule ! » La voix de Dom est étouffée par son rempart. Sa réponse se manifeste sous la forme d’un reniflement incrédule. Deandre se redresse, jette un regard alentour. Le champ de bataille pue la blessure infectée. Meubles boiteux, objets défectueux, fenêtre brisée, mur peinturluré. Il n’a pas assez de doigts pour dénombrer les dégâts et vols, compter le coût des réparations. Et encore ce négociateur qui souffle, épuisé par le bois qu’il transperce de sa présence malvenue : « Calme-toi, on peut pas avoir une discussion si tu me gueules dessus. J'vais tout t'expliquer. » Mais il n’a pas envie d’entendre d’explications. Deandre esquisse un pas en arrière comme pour se dissocier des propos de Dom, soupire. Ses doigts s'enfoncent presque dans les orbites lorsqu’il masse ses paupières, trie les réflexions tapies dans la pénombre.

S’en est trop.

La décision est prise sans beaucoup plus de considération. Il part dans le salon, ramasse les quelques affaires de Dom qu’il y trouve. Lorsqu’il réalise que la playstation n’est pas là, il esquisse un rictus tordu - soit on l’a volée, soit on l’a mise à l’abri. Le reste forme un petit tas hétéroclite qu’il va jeter sur son paillasson avec la sensation d’être trop magnanime. Deandre gravite dans les autres pièces, cueille ce qu’il y trouve. La voix de Dom résonne toujours, mais il n’écoute que d’une oreille.  « Ça devait être une p'tite soirée chill. J'ai juste invité quelques potes, j'me suis dit que tu saurais rien et que c'était pas si grave si on fumait toute la nuit dans l'salon. » Certains mots lui donnent envie de mordre, récriminer - t'avais pas l'droit de faire une soirée tout court, sale enculé - mais il se retient pour mieux se concentrer, serre les lèvres. Fait le tri dans ses t-shirts : ceux qu’il va lui rendre, ceux qu’il va garder, ceux qui sont trop petits pour lui.

Ses doigts effleurent les reliques d’Iman.

« Mais ils ont ramené des gens, qui ont ramené d'autres gens, et après c'était trop tard. J'ai essayé de les faire partir mais personne écoutait rien, alors je surveillais qu'ils fassent pas de conneries mais y avait trop de monde. » Soupir. Il les laisse où elles sont, pliées et poussiéreuses. Elles ne seront plus jamais utilisées, de toute façon. La gamine, elle reviendra pas.

Dom non plus.

« J'ai essayé de tout réparer. Ça fait trois jours que je nettoie non-stop, que je repeins et tout, tu sais pas combien ça m'a coûté tout ça. » Deandre s’affaire toujours. Il dépose les vêtements au-dessus du reste, s’éloigne de quelques pas, se ravise. Son petit tas est trop propre, trop sage. Il lui met un coup de pied dedans comme s’il s’agissait d’une fourmilière et revient enfin en direction de la salle de bains. Le discours continue. Dom ne peut pas savoir qu’il tourne dans le vide comme un vinyle démodé. Peut-être croit-il qu’il peut encore s’en sortir.

« J'voulais pas te décevoir. » Mais tu l’as fait. « J'te jure, j'suis désolé. » Et c’est pas suffisant.

Lorsqu’il trouve la faille de l’argument, il s’engouffre dedans. « Ouais. C’est pour ça que t’essayais de te barrer tout à l’heure, hein ? Parce que t’avais trop peur que j’sois déçu. » Vocaliser ça manque de réveiller ses pulsions violentes. Il fusille le bois du regard à défaut de pouvoir planter du plomb dans le planqué.

C’est l’heure d’enfumer le renard dans son terrier.

« J’en ai rien à foutre de tes mensonges de merde. T’as commis l’erreur de trop. »

Cette fois, il en est sûr. Catégorique. Ça fait peut-être des mois qu’il aurait dû cesser de céder du terrain. Le fait que le terrain en question soit défoncé lui donne la motivation nécessaire pour brandir l’avis d’expulsion.

« Sors de là avant que je défonce la porte. J’te jure que si tu le fais pas c’est toi que j’défonce lorsqu’elle tombe. »

Son ton a pris le sérieux des promesses que l’on compte tenir. Dom n’a qu’à s’entêter. Il sera déraisonnable en retour.
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Dom Riggs
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it wasn't me (deandre) 13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : sourire aussi éclatant que charmeur | toujours bien sappé, porte beaucoup de bijoux (bagues, chaînes, gourmette, une boucle d'oreille) | souvent une odeur de weed qui plane | quelques tatouages | cicatrice au niveau du poumon gauche (poignardé) | constamment en train de se marrer
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MessageSujet: Re: it wasn't me (deandre)   it wasn't me (deandre) EmptySam 11 Jan - 23:56

– Ouais. C’est pour ça que t’essayais de te barrer tout à l’heure, hein ? Parce que t’avais trop peur que j’sois déçu. Merde, putain. Voilà ce qui se passe quand j'ai pas de plan – les détails ne concordent pas. J'ai l'impression d'être sur le banc des accusés, à regarder Deandre me passer un diaporama des preuves de mon crime. Je peux pas le laisser me donner la peine capitale. – Ouais mec. Ma voix sonne terriblement sincère. Coupable. Pleine de regrets. Tout est complètement artificiel. – J'préférais te le dire moi, genre, en douceur. C'est pour ça que j'voulais pas t'laisser entrer. J'voulais pas que ce soit l'premier truc que tu voies en revenant. J'ai presque envie de me croire moi-même. Pas sûr que Deandre soit du même avis que moi, mais je tente ma chance. Mes excuses n'ont pas franchement l'air de fonctionner. Peut-être que si je joue la carte de la culpabilité, il se calmera un peu, au moins assez pour avaler quelques-unes de mes couleuvres. Foutu pour foutu, j'abats toutes les cartes planquées dans ma manche, peu importe si c'est aussi aléatoire que bancal.

Je le vois comme un boss final dans un jeu vidéo : il me suffit de trouver la bonne combinaison pour le faire tomber. Et si j'y arrive pas, j'aurais plus qu'à plancher sur un cheat code.

– J’en ai rien à foutre de tes mensonges de merde. T’as commis l’erreur de trop. On dirait que je vais devoir tricher. Il ne croit plus à rien de ce que je lui raconte, et je comprends bien que ce n'est pas près de changer. Sa confiance s'est envolée. J'ai mis du temps avant de réussir à en grappiller quelques morceaux ; ça m'emmerde de savoir que je vais devoir tout recommencer à zéro. – Ok mais les erreurs c'est fait pour être pardonné, non ? On croirait entendre un môme. C'est comme ça que je me sens, souvent, face à Deandre. Je régresse de quelques années, tandis que lui, il vieillit. Je me complais dans le rôle du petit frère infernal qui enchaîne les conneries, lui attribuant celui du grand frère lassé de devoir ramasser les pots cassés.

Je crois que je suis sur le point de devenir orphelin.

– Sors de là avant que je défonce la porte. J’te jure que si tu le fais pas c’est toi que j’défonce lorsqu’elle tombe. La menace est réelle. Je le sens dans sa voix, il est atrocement sérieux. À tel point que je me rapproche de la poignée, mais ma main reste suspendue en l'air, incapable d'aller au bout du geste. – Et qu'est-c'qui me dit que tu vas pas l'faire même si je sors maintenant ? Je sais pas trop à quoi m'attendre. J'ai déjà vu Deandre s'agacer, râler, hausser le ton, lâcher des avertissements. Mais il n'a jamais pété les plombs comme ça contre moi. Alors j'sais pas vraiment de quoi il est capable. J'sais pas s'il est énervé au point de me sauter à la gorge, ou s'il garde la tête assez froide pour contenir sa violence. Le doute plane. Et sans garantie, je compte pas me jeter dans la gueule du loup si facilement. – J'vais rester encore un peu. Juste le temps que tu te calmes. Ça me semble être un compromis acceptable.

Pourtant, je me mets vite à questionner ma propre décision. S'il défonce la porte, y a un grand risque qu'il mette effectivement sa menace à exécution, et que je subisse le même sort. J'aimerais autant qu'on en arrive pas là. Mais j'aimerais ne pas être obligé d'ouvrir tant que je suis pas sûr qu'il est redescendu en pression. J'sais pas quoi faire. Ça commence à devenir si stressant que mes mains viennent se plaquer sur le sommet de mon crâne en surchauffe. – T'sais, ça fait un moment que j'me demande ce qui pourrait te faire vraiment craquer. Son impassibilité m'a laissé dubitatif un moment, puis c'est devenu amusant. J'ai possiblement tenté quelques expériences pour voir ce qui pouvait le mettre en colère ou non, quelles étaient les cordes sensibles, où étaient les limites. J'en ai manifestement franchi une. – Maintenant je sais. Le sourire est palpable dans ma voix. C'est pas moqueur, ni insolent. Juste une sorte d'émerveillement un peu bête, un peu enfantin. La fierté puérile d'avoir causé un cataclysme chez l'adulte qui paraissait pourtant si inébranlable.

Seul le silence me répond. L'appréhension revient, sournoise, pesante. D ? De l'autre côté de la porte, le calme semble annoncer l'orage.

Je panique.

Je sais pas s'il m'entend pas, s'il m'ignore sciemment, ou s'il se prépare à défoncer la porte comme il l'a promis. C'est cette incertitude qui me pousse à agir. – J'vais sortir, ok ? Respire un grand coup. J'ai presque peur que ses pulsions violentes empirent quand il reposera les yeux sur moi. Mais j'ai pas le choix : si je prends pas ce risque, je prends celui de voir mon bouclier me tomber sur la gueule. J'essaie de me rassurer en me disant qu'au moins, une fois sorti, je pourrai toujours tenter de courir vers la sortie s'il n'est pas calmé. Prenant une inspiration, je déverrouille la porte, actionne la poignée. J'ouvre doucement, prudemment. Y a plus qu'à espérer qu'il ne m'attend pas avec une hache à la main.
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Deandre Parker
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MessageSujet: Re: it wasn't me (deandre)   it wasn't me (deandre) EmptyDim 12 Jan - 2:23

« Ouais mec. » Dom s’accroche comme un homme au bord du précipice. « J'préférais te le dire moi, genre, en douceur. C'est pour ça que j'voulais pas t'laisser entrer. J'voulais pas que ce soit l'premier truc que tu voies en revenant. » Et le pire, c’est qu’une autre fois il l’aurait peut-être tiré du trou.

Deandre jette un regard à sa main encore vide, fait craquer les doigts. Il se demande pourquoi il a gobé tous ces bobards par le passé. S’il a voulu être aveugle ou si l’autre est trop doué. Sûrement un peu des deux. À l’instant, le baratin de Dom est insupportable, corrosif. Il n’a pas envie de le croire ou de décortiquer ses excuses comme il l’a déjà fait auparavant, triant entre le faux et la vérité avec une patience parfois amusée. Le désir de lui signaler qu’il ne le croit pas le prend, mais il décide finalement de mettre les choses au clair et pose son ultimatum.

« Ok mais les erreurs c'est fait pour être pardonné, non ? » L’enfant suggère, tend l’excuse qui lui épargnerait la punition. Deandre ne peut retenir son petit rire, les yeux toujours baissés sur sa paume. Pas assez de doigts pour compter les bêtises de Dom. Pas assez de doigts pour compter les fois où il a laissé couler, fleuve paisible, torrent faussement agité. « Pas cette fois. »

Sa langue se charge presque de fatigue. Il a la sensation de sombrer sous le poids de cette dernière erreur. C’est toujours désagréable, de devenir lucide. Comment en est-il arrivé là, exactement ? Pourquoi a-t-il toujours besoin de sauver tout le monde, ces derniers temps ? Dom n’est pas un gosse ramassé dans la rue. Ils ont le même âge. C’est l’heure de s’en souvenir.

Sa menace ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd. Deandre s’est tendu dans l’attente que le verrou tourne. Le déclic ne vient pas, parce que l’autre est trop malin, trop prudent. « Et qu'est-c'qui me dit que tu vas pas l'faire même si je sors maintenant ? » Un souffle exaspéré s’arrache à sa gorge. « Le fait que j’ai toujours été trop patient avec toi. » C’est vrai. Et il ne sait même pas comment on pourrait nier cela - même si Dom trouverait sûrement.

« J'vais rester encore un peu. Juste le temps que tu te calmes. » Cette fois, il a envie de s’arracher les cheveux et puis de lui faire la même chose. Deandre lève les mains au ciel et se tourne déjà en direction de la cuisine, parle plus fort pour que l’autre l’entende : « Aggrave ton cas, vas-y ! Fais-toi plaisir ! Prends une douche tant que t’y es ! » Les couverts entonnent une chansonnette métallique lorsqu’il tire un tiroir brusquement. Il trie entre ses couteaux jusqu’à en trouver un petit, assez fin pour faire sauter le verrou.

Le marteau doit être dans le placard là-bas…

« T'sais, ça fait un moment que j'me demande ce qui pourrait te faire vraiment craquer. » La confession le fige. Deandre regarde en direction de la porte comme s’il cherchait à dévisager Dom. C’est presque frustrant, qu’il ne puisse pas voir son visage, étudier son expression. Et c’est presque frustrant aussi, de ne pas être surpris par l’aveu. Comme un gosse qui réclame de l’attention.

Le même âge que toi, scande son esprit. Le placard est ouvert, le marteau soupesé. Les deux outils sont posés sur la table. Il hésite à renouveler les menaces avant que sa patience ne s’use vraiment. « Maintenant je sais. »

La grimace qu’il tire est laide et presque douloureuse. Deandre tape du poing sur la table. La douleur le reconcentre. « C’est pas un jeu, Dom. » Ou peut-être que c'en est un depuis le début. Mais la partie est terminée, et il est temps de ranger les cartes.

Le silence s’installe pendant qu’il considère les deux instruments. Sa main s’abat finalement sur le couteau, qu’il tourne et retourne. Dom ne sort pas, parce qu’il veut être rageant jusqu’au bout.

« D ? » Un élan de jugeote lui coud la bouche. Ses yeux s’accrochent à la poignée. Il y a de la tension dans la question, comme si on cherchait à deviner ses intentions. Ils testent leurs limites, aujourd’hui, jouent avec l’élastique de l’horizon. Dom découvre ce qui le pousse à bout, et lui découvre quelle menace marche vraiment.

« J'vais sortir, ok ? Respire un grand coup. »

Ses lèvres sursautent. Le sourire n’est pas satisfait ou amusé - juste instinctif, parce qu’il obtient ce qu’il veut, enfin. Le verrou pousse un déclic et Deandre réalise au même moment qu’il tient encore le couteau. Il jette un regard négligent à la lame et lève finalement les deux mains, hausse les épaules, l’air de dire ah, j’avais zappé qu’il était là. « T’inquiète, j’vais pas te trouer. C’était pour crocheter le verrou. »

Son propre calme le surprendrait presque. Il jauge Dom avec une moue - déception, dégoût et désapprobation pèsent sur sa bouche. Un doigt autoritaire indique la porte d’entrée et le tas d’affaires posé devant.

« Allez, dégage maintenant. Tes affaires sont sur le pallier. »

Le couteau tinte lorsqu’il retombe sur la table. Deandre croise les bras sur sa poitrine. C'est à peine s'il ne serre pas les biceps pour appuyer sa demande.
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Dom Riggs
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MessageSujet: Re: it wasn't me (deandre)   it wasn't me (deandre) EmptyDim 12 Jan - 14:11

– Pas cette fois. Je suis pas d'accord avec lui. Il dit ça maintenant, parce qu'il vient de découvrir ma bêtise et qu'il a envie de me casser la gueule. Mais avec le temps, ça lui passera. Tout passe toujours quand on se montre assez patient. Assez tenace, aussi. J'ai vu ce schéma se répéter un tas de fois et j'ai toujours réussi à m'en sortir, alors je suis pas tellement inquiet pour l'avenir de notre amitié. Je trouverai bien un moyen de revenir dans ses bonnes grâces. Ce qui me fait peur, c'est plutôt le futur très proche qui m'attend, et qui réside entièrement entre ses mains.

Il tente de me débusquer et soudain je me sens comme la proie, que le prédateur attend devant son terrier. Je pense au rat que Deandre et MJ chassent depuis des mois. On commence à avoir pas mal de points communs, lui et moi. – Le fait que j’ai toujours été trop patient avec toi. Et pourtant il a l'air de ne plus avoir une once de tout ça en stock – j'ai pas confiance. Alors je m'entête, bien décidé à rester planqué jusqu'à ce qu'il n'y ait plus aucun danger. – Aggrave ton cas, vas-y ! Fais-toi plaisir ! Prends une douche tant que t’y es ! C'est plutôt lui, qui aurait besoin d'une douche. Et froide de préférence.

Je finis par lui faire un aveu en toute innocence, comme un sale gosse qui ne réalise pas qu'il a merdé. Ça me fait même sourire. Lui non : j'entends son poing heurter quelque chose. – C’est pas un jeu, Dom. Cette phrase, j'ai l'impression de l'avoir entendue des milliers de fois. Dans la bouche de mon frère, ma mère, mes profs, mes meufs, mes potes, même de flics. Ils répètent tous la même chose. – Je sais. Et je m'en fous. C'est eux qui sont trop sérieux, ils fanent si vite que je les sens s'effriter entre mes doigts, les uns après les autres. Je fais rien de mal. Je cours plus vite que le gouffre qui se creuse autour de moi, pendant qu'ils choisissent de se laisser engloutir. J'y suis pour rien.

À force de me le répéter, j'ai fini par y croire.

Y a un silence. C'est long, pesant, ma nervosité atteint des sommets et les pensées se bousculent dans ma tête. Je commence à m'imaginer tout et n'importe quoi ; Deandre qui se prépare à enfoncer la porte, qui se venge sur le chien, qui ramène une hache pour venir fracasser le bois et scander here's Johnny. Je déraille, putain. Tellement que c'est finalement moi qui cède le premier. J'ouvre prudemment, et la vision qui m'accueille ne me rassure pas du tout.

Il est là, un couteau à la main. Je déglutis. – T’inquiète, j’vais pas te trouer. C’était pour crocheter le verrou. C'est aussi nonchalant que son haussement d'épaules. Ça suffit à me détendre – malgré toutes les fois où il a verbalisé son envie de me transformer en steak, je sais qu'il n'est pas un psychopathe. Ou s'il en est un, c'est qu'il cache bien son jeu. – Bah j'croyais que tu voulais la défoncer, cette porte ? J'ai repris confiance, le ton est gentiment railleur. La pression redescend d'un coup, parce qu'il a arrêté de s'énerver, et qu'il n'a pas l'air sur le point de me charger. Il est même étrangement calme. Je prends ça pour une victoire indéniable, signe que je peux reprendre mes aises. Peut-être que ma technique a marché, finalement.

– Allez, dégage maintenant. Tes affaires sont sur le pallier. Il me fait redescendre sur Terre un peu trop brutalement – la chute est rude. Je le dévisage pendant plusieurs longues secondes, l'air incrédule. Et puis je lâche un petit rire dans un souffle. J'ai pas envie que ça soit réel, alors je le prends pas au sérieux. – Ok, j'ai pigé. Tranquillement, je m'éloigne et me dirige vers la porte d'entrée, que j'ouvre pour découvrir que mes affaires sont effectivement là, étalées sur le paillasson. – P'tain, sans dec... Je râle pour le principe, mais ça ne me perturbe pas plus que ça. Je commence à les ramasser comme je peux, déplaçant simplement la pile pour qu'elle soit de nouveau à l'intérieur de l'appartement. Il a fait tout ça sous le coup de la colère. C'est la même chose qu'avec mes ex, un grand classique : on s'engueule, on dit « j'te quitte » et on balance tout par terre, mais dix minutes après, tout est oublié.

Deandre se comporte comme une gonzesse.

Je lève les yeux vers lui, mon sempiternel sourire placardé sur la tronche. – Ça va, ça va. J'ai compris la leçon j'te promets. J'ai merdé, il s'est fâché, il a fait une crise d'autorité pour me remettre à ma place, et maintenant c'est fini. Tout va rentrer dans l'ordre. Pour moi c'est pas si grave tout ça, rien d'autre qu'une dispute un peu plus virulente que les autres. Après tout il a retrouvé son calme : ça veut bien dire que la tempête est passée. – Dans une semaine max, c'est tout réparé, tu verras. J'vais passer une deuxième couche dans le salon, pis je paierai pour la fenêtre. À la base, je voulais plutôt éviter ça, mais je vais pas prendre le risque de me ré-attirer ses foudres. Splinter débarque, sortant enfin de sa cachette maintenant que plus personne ne gueule. Je me baisse pour le caresser tranquillement, balançant quelques paroles rassurantes, le ton un peu gâteux. Comme s'il ne s'était rien passé. Après tout, c'est qu'un appartement, on s'en fiche. Il va m'en vouloir encore quelques temps, je sais bien. Mais pas au point de me rayer de sa vie pour un truc si bête. Pas vrai ?
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Deandre Parker
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MessageSujet: Re: it wasn't me (deandre)   it wasn't me (deandre) EmptyDim 12 Jan - 15:42

L’élan de violence est retombé en même temps que son pouls, et c’est peut-être pour le pire. Il n’y a que les menaces terriblement concrètes qui permettent de prendre le dessus, avec lui - s’il était dans un meilleur jour, Deandre penserait même que Dom est trop malin pour son bien, à toujours se jouer des autres. Mais il a trop conscience d’être la victime du scénario, et a aussi trop conscience de sa part de responsabilité dans cette histoire. Aussi se contente-t-il de le considérer comme un emmerdeur de première qui ne mérite plus son amitié.

Les bras croisés contre le torse, il le fixe du dessous de ses cils, entre la figue et le raisin. « Bah j'croyais que tu voulais la défoncer, cette porte ? » Un doigt désigne nonchalamment le marteau. « C’était bien l’intention, mon pote. Mais j'me suis dit que tu valais pas le coût d'une porte cassée. » Si Dom est capable d’oublier si facilement qu’on vient de l’accueillir avec une lame à la main, c’est qu’il est peut-être trop inconscient, ou trop confiant. Trop habitué à ce que les choses passent, agonisent dans son indifférence. Pas cette fois, pas cette fois. C’est le mantra qu’il articule pour éviter de céder.

Encore.

Deandre vocalise son intention, ce qui a le mérite de figer son interlocuteur. L’air incrédule rencontre son sérieux. Il hausse légèrement les sourcils, comme pour lui demander tu croyais quoi ? et pianote des doigts sur ses biceps. Mais penser que l’autre allait obéir était s’illusionner. Les choses ne sont jamais faciles, avec lui. Il y a toujours une échappatoire. C’est comme avec le rat, qui glisse entre ses doigts, le David de son Goliath. « Ok, j'ai pigé. » Le tas d’affaires est dévoilé, ce qui lui permet de mieux piger encore. « P'tain, sans dec... » Ou pas. Elles reviennent à l’intérieur. Deandre ne peut s’empêcher d’imaginer une lutte ridicule, digne d’enfants placés à chaque bout d’une corde. À la fin, les mains brûlent, les esprits sont échauffés, et le perdant est tombé dans la boue. « T’as manifestement vraiment pas compris. Ou alors tu fais exprès. J’penche plutôt pour la seconde option. »

Les dents blanches luisent à nouveau. Elles ne lui avaient pas manqué. Deandre fait un pas en avant. Il se déplace lentement pour se rapprocher de la porte d’entrée, évite d’un pas Splinter qui émerge enfin de sous la table.

« Ça va, ça va. J'ai compris la leçon j'te promets. » Un non de la tête un peu grave, presque déçu. « Je t’ai déjà dit que cette fois, ça passe pas. » Il n’est pas étonnant que l’autre soit têtu, mais il pourrait au moins se résigner plus facilement. « Tu trouveras un autre con pour te loger. Ça devrait pas être difficile. Moi ou un autre, tu fais la même chose. »

« Dans une semaine max, c'est tout réparé, tu verras. J'vais passer une deuxième couche dans le salon, pis je paierai pour la fenêtre. » Deandre se penche et empoigne quelques affaires, tout en gardant les yeux rivés sur Dom. « J’veux pas de ton fric. Mets-toi ça dans le crâne : t’es viré. » Manquerait plus qu’il ait une dette envers lui. De toute façon, il ne fait que brasser du vide. Les travaux traîneraient pour telle ou telle raison, tel ou tel mensonge, et puis, finalement, rien ne se ferait, Dom sourierait toujours, et lui serait voté most likely to be taken for a fool de l’année.

Il tapote de la main la poche de son jean pour vérifier que ses clés y sont toujours -  Dom pourrait tenter de l’enfermer dehors pendant qu’il est occupé sur le pallier - et il fait un pas à l’extérieur, dans le couloir, les affaires toujours en main.

Le truc en plastique pousse un geignement un peu douloureux lorsqu’il se fracasse dans les escaliers. Deandre revient calmement à l’intérieur. Ramasse une autre poignée d’affaires. Repart dehors.

« J’continue ? J’ai tout mon temps. »
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Dom Riggs
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MessageSujet: Re: it wasn't me (deandre)   it wasn't me (deandre) EmptyLun 13 Jan - 19:22

– C’était bien l’intention, mon pote. Mais j'me suis dit que tu valais pas le coût d'une porte cassée. Il me montre le marteau. Je hausse les sourcils en hochant doucement la tête de haut en bas, l'air presque impressionné. S'il m'avait rejoint dans la salle de bains à coups de marteau, je serais bien moins confiant que je le suis maintenant. Une chance pour moi, donc. Je le souligne d'un petit sourire – l'air de dire, t'as fait le bon choix. Pour moi, c'est certain. Pour lui, ça l'est moins.

Dans ma tête, tout s'est effacé d'un claquement de doigts.

Je comprends qu'on n'est pas vraiment sur la même longueur d'ondes, lorsqu'il me dit de dégager. Mais il devrait le savoir : il en faut plus que ça pour déloger Dom Riggs. Je fais la sourde oreille, jouant l'idiot en allant récupérer mes affaires pour les ramener à l'intérieur, bien décidé à ne pas l'écouter. Peut-être que si j'ai l'air assez sûr de moi, il baissera les bras. – T’as manifestement vraiment pas compris. Ou alors tu fais exprès. J’penche plutôt pour la seconde option. D'un sourire, je lui confirme qu'il a raison. J'espère le voir soupirer, s'agacer, me traiter de con et puis finalement abandonner. Mais il ne fait rien de tout ça. Il me rejoint dans l'entrée, l'air toujours aussi sérieux. – Je t’ai déjà dit que cette fois, ça passe pas. Ma bonne humeur s'envole même si je tente de garder la face – j'ai le sourire figé, les muscles tendus. La situation ne prend pas la tournure que j'attendais. – Tu trouveras un autre con pour te loger. Ça devrait pas être difficile. Moi ou un autre, tu fais la même chose. C'est vrai. Je trouverai bien quelqu'un chez qui squatter, et puis en attendant, je peux toujours aller chez mon père. Le problème n'est pas de finir à la rue. C'est que chez Deandre, j'ai l'impression que c'est aussi chez moi maintenant. Je me suis incrusté comme le tabac dans les murs. Il peut repeindre s'il veut ; je serai toujours là.

Je persiste encore un peu à jouer la comédie, balayant ses mots des miens, ne tenant pas compte de ce qu'il me dit. J'y mets toute la conviction du monde et je cherche à alléger l'ambiance. Mon attention semble toute offerte à Splinter, pourtant, c'est sur Deandre que je me concentre. Il empoigne mes affaires. – J’veux pas de ton fric. Mets-toi ça dans le crâne : t’es viré. Petit à petit, l'idée s'enfonce douloureusement dans mon esprit. Comme un clou qui cherche à fendre un bois trop dur.

J'ai l'impression de me faire larguer.

Il sort et je me redresse brusquement, ne le quittant pas du regard. – Yo, tu fais quoi ?  J'entends mes affaires atterrir lourdement dans les escaliers. – Mais t'es sérieux là ? Il revient, pioche à nouveau dans la pile qui rétrécit à vue d'œil. Cette fois, je le suis, mais je m'arrête sur le paillasson. – J’continue ? J’ai tout mon temps. On s'observe en chiens de faïence. Il est imperturbable et moi, contrarié. Sa décision est inflexible, je le vois. J'aurai beau dire et faire tout ce que je veux, il ne changera pas d'avis. Ou en tous cas, pas aujourd'hui. Et ça m'emmerde.

C'est assez stupide, parce que j'avais de toute façon prévu de quitter son appartement pour quelques temps. Mais c'est différent quand on choisit et quand on se fait jeter – d'autant plus que je comptais revenir bientôt, ce qui semble compromis maintenant qu'il dégage mes affaires avec moi. Je refuse de lui faciliter la tâche.

– Bah vas-y, fais-toi plaisir. J'ai un regard furtif mais désolé pour les affaires qu'il a dans les mains. Elles seront sacrifiées pour le bien de la provocation. Et sans attendre de voir arriver le saut de l'ange, je retourne à l'intérieur, fonçant jusqu'à la chambre de Deandre. J'ouvre un tiroir et attrape un tas de fringues au hasard, les froissant dans mes bras alors que je reviens jusqu'à lui. Là, je lui balance tout sur la tête. – Moi aussi j'peux l'faire. Je lui offre mon plus beau sourire insolent, lançant un bras de fer que je ne gagnerai probablement pas. C'est pas mon but de toute façon. – Et après ? C'est moi qu'tu vas jeter dans les escaliers ? Mes épaules se haussent tranquillement, même si j'ai un peu peur qu'il tente sa chance juste pour me faire taire. Mais je campe sur mes positions. Caricature d'un ado en crise, qui cherche à bouffer l'adulte autoritaire. C'est ridicule et je le sais, mais c'est plus fort que moi. Je peux pas le laisser me flanquer dehors comme ça, si facilement, juste un « dégage » et on m'efface. Il est trop calme, trop impassible – ça a des airs d'indifférence et ça me hérisse le poil.

Faudrait pas qu'il puisse oublier que j'existe.
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Deandre Parker
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MessageSujet: Re: it wasn't me (deandre)   it wasn't me (deandre) EmptyMer 15 Jan - 6:55

« Yo, tu fais quoi ? » La réponse se fracasse joyeusement dans l’escalier. Le tissu volette, fantomatique, comme s’il cherchait le corps qu’il est censé couvrir. Le métal et le plastique ne s’embarrassent pas de cette loyauté. Ils crient, hurlent, rebondissent d’une marche à l’autre. « Mais t'es sérieux là ? » Deandre croise les yeux de Dom, empoigne la prochaine fournée. Il a une brève pensée pour sa mère, qui serait déçue par son attitude. Elle l'enjoint toujours au calme, lorsqu'il déborde - et, fut une époque, elle évoquait Tianna et la notion de bon exemple.

Mais il n’est plus à Baltimore.

Dom pourrait chuter avec un peu de dignité. Ça éviterait à tout ce qu’il possède de tomber pour lui. Mais ses pupilles sont butées, son regard un peu fixe. Deandre devine déjà que le combat n’est pas fini. Il part dehors. Il jette ce qu’il a dans les bras. Et la discorde résonne contre les murs avec autant de force que dans ses veines.

S’ils ont de la chance, les voisins vont entendre et sortir. Ce serait marrant, d’expliquer à MJ ce qu’il est en train de faire. De demander un arbitrage.  

Et puis Dom pourrait tenter d’attendrir quelqu’un d’autre.

« Bah vas-y, fais-toi plaisir. » Il s'obstine, sans surprise. Deandre se penche. Il forme un tas plus gros que les précédents, parce qu’il a menti : il n’a pas tout son temps. Il n’a que le temps que sa cervelle reste calme. Plus l’autre s’entête, et plus il risque de s’énerver, tonner, frapper. Une part de lui a réalisé la gravité de cette extrémité. Ils sont potes, après tout. Lui faire du mal ne le satisferait que momentanément. Les regrets sonneraient rapidement à sa porte, s’engouffreraient à l’intérieur, y feraient encore plus de dégâts.

Dom file dans l'appartement. Deandre se fige et plisse les yeux, surveille ce qu’il fait pour vérifier qu’il ne tente pas de s’enfermer quelque part. Mais l’autre revient rapidement avec quelque chose dans les bras, qu'il lui jette à la figure. Il reste figé lorsque des vêtements dégringolent, s'étalent au sol. « Moi aussi j'peux l'faire. » Le sourire irradie l’insolence, si ce n’est de la provocation. La colère bouillonne aussitôt, et Deandre doit demeurer hiératique le temps que l’envie de le saisir lui passe, tout comme l’envie d’effacer son sourire, ou de lui dire les premières vérités blessantes qui lui viennent à l’esprit. « Et après ? C'est moi qu'tu vas jeter dans les escaliers ? »

Il pousse un profond soupir. Les vêtements qui lui ont été jetés à la figure sont tombés. Il les ramasse, les mêle aux affaires de Dom. Et il part les jeter dans les escaliers.

« C’est gentil d'me donner des idées. » Le ton est caustique, mais il y a une sorte de vibration à l'arrière de la gorge. Son visage demeure impassible. Il tente de ne pas laisser la colère s'emparer de sa figure. « T’as de quoi payer l’hosto ? »

C'est peine perdue. Son masque se fissure petit à petit. La frustration grignote ses traits. Les gémissements des affaires jetées ne suffisent pas à le rasséréner.

Lorsqu'il revient dans l'appartement, sa démarche est plus pesante. Ses yeux se sont alourdis, et son ton s'est débarrassé de sa raillerie désinvolte.

« Pourquoi t’aggraves ton cas jusqu’au bout ? Ça t’fait plaisir de me faire enrager ? Ou t’as juste envie que j’craque ? » Il approche, brandit un doigt. « C'était nul, d'habiter ici ? T'as trop hâte de faire chier quelqu'un d'autre ? »

Et puis il pique son poitrail du bout de l’ongle, une fois, deux fois, comme pour faire rentrer les mots. S’il avait un quelconque avantage au niveau de la taille, il l’aurait déjà utilisé. Mais ils sont au même niveau, aussi se contente-t-il de se hérisser, la voix de plus en plus grave, de plus en plus irritée :

« Je t’ai laissé crécher chez moi gratis et c’est comme ça que tu me remercies ? T’es même pas foutu de me respecter dans mon propre appartement. J’aurais jamais dû te laisser entrer et j’devrais même pas te laisser sortir entier. Mais tu vois, j’suis vraiment un pauvre con jusqu’au bout. J’te laisse t’en aller sans souci. Comme si t’avais pas foutu l’endroit où j’vis en l’air sans regrets. Comme si j’allais pas passer les prochaines semaines à tout retaper à cause de toi. Comme si j’allais pas perdre un bon gros tas de fric et de temps, comme d'habitude. De toute façon, c’est ce que t’es. Une perte de temps. »

Les reproches fusent, intarissables, mais il s’arrête finalement, la bouche entrouverte sur sa prochaine vérité. Chaque phrase a été ponctuée d’un petit coup de doigt sec. Deandre recule, secoue la tête.

« Tu prendras ce qu’il reste sur le pallier avec toi. J'en ai marre. Dégage. Jette moi tous mes vêtements dessus si tu veux, tant que tu te casses une bonne fois pour toute. »

D'ailleurs, Splinter est parti se coucher dans la chambre.
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Dom Riggs
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MessageSujet: Re: it wasn't me (deandre)   it wasn't me (deandre) EmptyMer 15 Jan - 22:16

Son disque dur a bugué. Je suis fier de mon petit effet, parce que je pense avoir franchi les limites, pour de bon cette fois. Mais mon sourire se flétrit aussi vite qu'il est apparu, quand je le vois simplement ramasser ses fringues. Pas un seul signe de rage imminente. Il mélange ses vêtements à mes affaires et balance le tout dans les escaliers. À croire qu'il est si lassé de moi que ça ne vaut même pas la peine de récupérer ce qui lui appartient. Je suis déçu. Vexé, aussi. – C’est gentil d'me donner des idées. T’as de quoi payer l’hosto ? Non. Mais maintenant, je suis persuadé que ses menaces sont aussi creuses que mes promesses. Mon inquiétude s'est envolée.

Sa patience en fait de même, lentement mais sûrement. Je vois enfin arriver le dérapage tant attendu. Personne n'est totalement imperméable à mon insolence – pas même Deandre.

– Pourquoi t’aggraves ton cas jusqu’au bout ? Ça t’fait plaisir de me faire enrager ? Ou t’as juste envie que j’craque ? Un peu des deux, et puis finalement, rien de tout ça. Je suis pas particulièrement ravi de le voir s'énerver, dans l'absolu ça n'est agréable ni pour lui, ni pour moi. C'est pas ça, le but ultime. Je voulais surtout lui soutirer une réaction, quelle qu'elle soit. Me prouver que j'ai une sorte d'emprise sur lui. Et c'est assez réussi ; malgré moi, la satisfaction tire sur le coin de mes lèvres. – C'était nul, d'habiter ici ? T'as trop hâte de faire chier quelqu'un d'autre ? Son doigt levé dans ma direction me rappelle celui de ma mère, qui me menaçait si efficacement quand j'étais môme. Parfois, j'ai l'impression que c'était dans une autre vie. – J'ai jamais dit ça. J'suis bien ici, moi. J'ai envie de rester. C'est bien là que réside tout le problème actuel.

Il se met à planter son index dans mon torse à mesure qu'il parle et sans broncher, j'encaisse les piqûres qui deviennent de plus en plus douloureuses. – Je t’ai laissé crécher chez moi gratis et c’est comme ça que tu me remercies ? T’es même pas foutu de me respecter dans mon propre appartement. J’aurais jamais dû te laisser entrer et j’devrais même pas te laisser sortir entier. On dirait presque qu'il réalise son erreur et que la gifle va venir. Je lui en voudrais même pas – peut-être que ça le soulagera tellement qu'il abandonnera l'idée de me virer. Dans le doute, je reste préparé à un revers de la main. – Mais tu vois, j’suis vraiment un pauvre con jusqu’au bout. J’te laisse t’en aller sans souci. C'est l'inverse de ce que je veux, putain. Je commence à me dire que je vais vraiment devoir lui demander de me taper, juste histoire qu'on puisse passer à autre chose. Maintenant que j'ai obtenu l'attention que j'espérais, j'aimerais juste qu'on redevienne potes et qu'il arrête de m'en vouloir. Surtout pour un truc que je juge sans importance. – Comme si t’avais pas foutu l’endroit où j’vis en l’air sans regrets. Comme si j’allais pas passer les prochaines semaines à tout retaper à cause de toi. Comme si j’allais pas perdre un bon gros tas de fric et de temps, comme d'habitude. J'ouvre la bouche, prêt à répliquer que je me suis proposé et que c'est lui qui ne veut pas de mon aide. Mais l'impact arrive finalement : – De toute façon, c’est ce que t’es. Une perte de temps. Plus efficaces qu'un uppercut dans le bide, ses mots me sèchent complètement.

J'aurais préféré qu'il me frappe.

Je reste planté là comme un con, à le dévisager comme si j'attendais qu'il revienne sur ce qu'il a dit. Mais il ne le fait pas. Il le pense réellement, et ça fait assez mal pour que j'en devienne mutique. C'est l'une des choses les plus effrayantes : être une perte de temps. Une perte d'espace. Ce truc dont on ne sait pas quoi faire, qui nous encombre, nous emmerde, qui est là alors qu'il ne devrait pas l'être. C'est comme ça que je me sens chez moi, depuis que Tyrone est mort.

Faut croire que Deandre a des points communs avec mon père.

– Tu prendras ce qu’il reste sur le pallier avec toi. J'en ai marre. Dégage. Jette moi tous mes vêtements dessus si tu veux, tant que tu te casses une bonne fois pour toute. Le gratifiant d'un regard noir, je sors enfin de ma léthargie. – Ouais c'est bon, j'ai capté. Je crois qu'il sait même pas à quel point il a visé dans le mille. À nouveau, je m'enfonce dans l'appartement, mais cette fois en direction de la cuisine. Je récupère un grand sac poubelle avant de faire demi-tour, repassant devant Deandre. – Désolé d't'avoir fait perdre ton temps hein. Le « connard » en fin de phrase est silencieux, mais il se devine dans le ton que j'emploie. Et après une dernière œillade assassine, je sors de chez lui.

Tout ce qui se trouve sur le palier atterrit dans mon sac poubelle, puis je me dirige vers les escaliers et réitère l'opération. Marche après marche, je ramasse mes affaires – à moitié éclatées pour tout ce qui n'est pas fait de tissu – tout en ruminant à voix basse. Une fois que j'ai tout récupéré, je hisse le sac sur mon épaule et je continue de descendre, pensant déjà au joint que je vais fumer pour me calmer. Je crois même que je vais devoir trouver une soirée où aller me changer les idées.

Ce n'est qu'une fois arrivé dans le hall de l'immeuble que je réalise que j'ai oublié un détail important. Le chien. – Eh merde.

Je repars dans l'autre sens, remontant jusqu'à l'étage de Deandre dans un mélange de bruissement de sac et de pas bien trop lourds. Arrivé devant sa porte, je pose mes affaires par terre et je tente la poignée, mais il a déjà fermé ses précieux verrous. Je soupire, et je me résous à frapper. – C'est moi, ouvre. Y a un silence. Je précise : – J'ai oublié Splint. Qu'il sache que je veux juste le récupérer, pas tenter une percée jusqu'au canapé.
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MessageSujet: Re: it wasn't me (deandre)   it wasn't me (deandre) EmptyJeu 16 Jan - 10:44

Cette fois, il a mis le doigt sur quelque chose.

Et c’est satisfaisant. Le fait qu’il se soit figé, le fait qu’il ait l’air interdit. Le fait qu’il ait enfin réussi à lui rentrer quelque chose dans le crâne, même s’il s’agit de poison. C’est peut-être la première fois que Dom n’a rien à répliquer, justifier, excuser. Il ne fait qu’encaisser le coup tandis que Deandre savoure le poids du choc.  

Il profite de ce dernier pour réitérer sa demande, presque surpris lorsque Dom s’agite et obéit enfin. C’est surréaliste, de voir ce qu’il désire en train de se concrétiser. Une part de lui a conscience que sa décision a été prise hâtivement, sans qu’il n’ait réfléchi aux conséquences. Le plaisir qu’il tire du fait d’être obéi n’est que momentané, le temps de véritablement réaliser ce qui s’est passé. Et cette part de lui sait aussi déjà qu’elle va remettre en doute la punition qu’il a infligé. La ténacité de sa rancune n’a pour égale que l’obstination de sa culpabilité.

« Ouais c'est bon, j'ai capté. »

Leurs regards s’affrontent. Il y a toujours de la colère dans le sien, mais aussi quelque chose d’un peu goguenard, le ça fait mal, hein ? du grand-frère qui vient de pousser le petit dans les escaliers pour arriver plus tôt à table. Dom traîne sa vexation dans l’appartement pendant qu’il patiente. Il n’a plus peur qu’il tente de se barricader.

Il a réussi à le virer.

«  Désolé d't'avoir fait perdre ton temps hein. » Une insulte informulée plane dans les airs, presque incongrue. Deandre n’a pas l’habitude d’assumer le rôle du méchant avec lui, et il n’a de toute façon pas la sensation d’être celui de l’histoire. Aussi se contente-t-il d’hausser des sourcils nonchalants, parce qu’il a raison, parce que l’autre est en tort, parce que s’attarder sur le pourquoi du comment il l’a blessé ne ferait qu’inviter un peu de compassion malvenue.

Tant pis, s’il souffre. Il l’a mérité.
Les regrets viendront plus tard.

La porte claque derrière Dom. Il l’observe quelques instants pour s’imprégner de la finalité du geste, et puis il soupire.

Le soulagement ne vient pas. Tout reste à faire, et tout s’étale dans son avenir. Chaque regard qu’il jette révèle une réparation qui va lui grappiller son temps libre, l’épuiser alors que l’année n’a fait que commencer. Et il n’a finalement même pas vraiment la sensation d’être rentré chez lui, mais plutôt chez Dom, qui s’est emparé des lieux, y a laissé des traces indélébiles de sa présence. L’autre est peut-être sorti, mais il est toujours là, quelque part, dans chaque fissure du mur.

Tirer les verrous lui permet de retrouver un semblant de contrôle, mais le silence qui tombe est pesant. Il s’installe avec la fatigue, s’appuie sur ses yeux.

Le petit bruit de pas est inattendu.

Splinter surgit, la gueule entrouverte. Il arbore son air ahuri un peu coutumier. Deandre l’observe avec la même tête, les bras croisés contre sa poitrine. Le chien renifle son périmètre immédiat, colle sa truffe à la porte comme s’il menait l’enquête. Lorsqu’il a cessé d’inhaler les derniers relents de la présence de Dom, il tourne les yeux dans sa direction et l’observe, presque interrogateur. Ben alors ? Pourquoi on est tous seuls ?

Deandre tend une main prudente. Le chien hésite un instant avant de trottiner jusqu’à lui. Il le caresse d’abord distraitement, pris dans ses pensées, et puis il y met finalement tout son coeur. Et il finit assis par terre, un chien trop grand qui frétille sous les gratouilles à moitié sur les genoux.

Ça fait du bien, putain.

Les doigts qui s’abattent subitement contre la porte lui arrachent presque un sursaut. Deandre s’immobilise. Son étreinte se resserre jalousement autour du chien, qui se tend vers la voix de son maître, la langue pendante, les oreilles pointées vers l’avant. « C'est moi, ouvre. » 

C’est pas possible. Il n’a pas pu changer d’avis si rapidement…

« J'ai oublié Splint. »

… Ah.

Deandre observe le chien qu’il tient encore dans ses bras. Il se redresse lentement - Splinter manque de tomber par terre, peu habitué à être porté -, les yeux rivés sur sa porte d’entrée.

Et puis il part en direction du salon.

C’est fait sans réflexion. C’est peut-être l’envie d’être immature, pour une fois, de l’imiter pour lui faire comprendre. C’est peut-être aussi l’envie d’enfoncer le clou dans la plaie qu’il vient d’ouvrir. Ou alors, c’est l’envie de se venger. Dans tous les cas, il ignore sciemment les appels de plus en plus insistants de Dom et s’affale dans le canapé, les bras serrés autour du chien pour l’empêcher de partir.

Splinter remue quelques temps avant de se résigner. Il pose la tête sur son poitrail et le considère, une oreille en arrière, l’autre tendue vers lui.

Deandre s’empare d’un coussin que Dom a manifestement volé à une grand-mère aveugle, le cale sous son crâne.
Il est confortable, malheureusement.

Il fixe le plafond et caresse Splinter jusqu’à s’endormir.
Les appels de Dom s’étirent dans le temps et se glissent dans son subconscient, en arrière-fond.
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