(arena) can't kick up the roots.

@athéna kaiser lpb

T’es tout fier quand tu sors du garage. Ouais, t’as dépensé un petit paquet — c’que tu mettais de côté pour acheter une nouvelle caisse dans un futur plus ou moins proche. Sauf que c’est pas une caisse que t’as acheté. Oups. T’avoues, t’as joué la carte de l’égoïste cette fois — encore une fois ? — mais t’as pas pu t’empêcher. T’avais cette idée qui t’trottait dans la tête et t’arrivais pas à t’en défaire. Une moto. Une putain d’Harley qui a vachement belle gueule. Et t’as p’têtre pas le permis pour la conduire mais c’est pas grave, t’apprendras sur le tas, comme tu le fais toujours. Les flics de Detroit ont autre chose à foutre dans la ville que de vérifier si les conducteurs ont le permis. Ils ont des trucs plus graves à gérer, genre, des meurtres, des trafics de putes et des deals de drogue. Qu’ils s’occupent de leur foutue malédiction des shérifs qui finissent tous par crever, par exemple. Et puis au pire, si on t’arrête, t’es avec les Juggalos. Les Juggalos, c’est copain-copain avec les poulets, non? Donc bon, ça ira. Et c’est l’nez pointé vers le ciel, air de gamin qui porte le monde sur ses épaules, qu’t’enjambes la bécane et tu la fais gronder jusqu’à rentrer chez toi.

Tu la gares sur le bord du trottoir et tu grimpes quatre à quatre les marches jusqu’à votre appartement. T’entres en trombe, bien trop excité. "Tu d’vineras jamais c’que j’ai acheté. Mais genre, c'est trop trop trop trop trop bien!" Tête de suspense, sourcils qui se lèvent pour la faire se questionner, l'immense sourire accroché aux lèvres. "Viens vas-y j’te montre!" La manie excessive qui a recommencé à s’installer dans ton cerveau dérangé depuis quarante-huit heures, elle coule dans tes veines et t’arrives plus à rester plus de cinq minutes en place. Tu la tires par la main à ta suite quand tu dévales à nouveau les escaliers, dans le sens inverse cette fois. "Eh mais ferme les yeux! Triche pas! J’rigole pas la vérité, triche pas comme ça t’auras la surprise!" Arrivés en bas de l’immeuble, tu vérifies qu’elle a les yeux fermés, ignorant ses potentielles protestations et confusions. "Bouge pas!" que tu lui ordonnes une fois dehors, sur le trottoir. Tu lâches sa main et tu t’éloignes pour grimper à nouveau sur ton jouet flambant neuf. Tu prends la pose et tu fais le décompte. "Vas-y, à 3 ! Un… Deux…" Et à trois, tu fais gronder le moteur pour qu’elle ouvre les yeux et découvre la scène. Tu fais ronronner l’engin sans la quitter des yeux, bien trop content d’lui montrer ta dernière lubie. Et après, tu réalises. Merde. "Ok, oui, j’ai utilisé les économies pour la caisse qu’on devait se racheter, mais genre c’pas grave ok? Parce que…" Vite, un plan. Une solution. Cerveau qui tourne à cent à l’heure — bingo ! "Parce que Bowie, tu vois, Bowie? Ouais, ben, il vole tout le temps des caisses, du coup j’vais lui demander et il en volera une pour toi, comme ça t’auras une voiture pour toi toute seule tu vois? Trop cool d'avoir une voiture rien que pour toi !" Et comme pour appuyer tes propos et dégager toute culpabilité envers ta personne, tu lui offres un grand sourire un peu exagéré, l’air de dire 'tu vois, c’pas grave, heeein???'. Parce que ça l’est pas, au final. Pas vraiment. T’as juste encore agi sous l’impulsivité du moment. Mais c’pas comme si elle n’avait pas l’habitude maintenant.

est-ce qu'athéna a décidé de ne rien faire aujourd'hui? oui. mais ça l'a pas empêché de se préparer, parce qu'elle doit quand même sortir hades plusieurs fois par jour. tous les deux posés sur le canapé, la tête d'hades posée sur ses cuisses, athéna regarde une série netflix. s'dit que le bail de lucrecia et son frère est beaucoup trop relatable dans elite. oopsies. athéna sursaute quand la porte de l'appartement s'ouvre. putain, ares. il lui a fait peur. "Tu d’vineras jamais c’que j’ai acheté. Mais genre, c'est trop trop trop trop trop bien!" doux jésus, qu'est-ce qu'il a acheté? athéna l'observe et il a l'air beaucoup trop content. c'bien quand il est content, mais là, ça s'voit déjà qu'il est trop content. "Viens vas-y j’te montre!" ah, ok, donc c'est quelque chose qui est dehors? est-ce que c'un objet pour l'appart? est-ce que c'une voiture? autre chose? pas vraiment le temps de se poser beaucoup plus de questions, parce qu'ares lui attrape la main et la tire à sa suite. athéna fait claquer la porte en sortant histoire qu'hades les suive pas. et putain, il va vite dans les escaliers. okay, est-ce qu'elle doit commencer à s'inquiéter maintenant? "Eh mais ferme les yeux! Triche pas! J’rigole pas la vérité, triche pas comme ça t’auras la surprise!" "Je... Ok." sourcils froncés par la confusion, athéna ferme les yeux, sent le regard d'ares sur elle. putain, la tentation est grande. elle a envie d'ouvrir les yeux. "Bouge pas!" ah? ça donne des ordres et tout? "J'bouge pas." c'pas l'envie qui manque pourtant. est-ce qu'elle tape du pied d'impatience? ouais. elle aime pas ne pas savoir ce qu'il se passe. encore moins quand il s'agit d'ares. déjà qu'elle a appris qu'il se tapait sa pote sur insta.

"Vas-y, à 3 ! Un… Deux…" athéna ouvre les yeux à la fin du décompte. ares. sur une moto. qui fait beaucoup de bruit. c'une harley. elle en a vu plein dans sons of anarchy. et il a l'air hyper fier et content. jusqu'à ce qu'il fronce les sourcils. "Ok, oui, j’ai utilisé les économies pour la caisse qu’on devait se racheter, mais genre c’pas grave ok? Parce que…" athéna hausse un sourcil, sûre et certaine que la suite vaudra le coup d'être entendue. "Parce que Bowie, tu vois, Bowie? Ouais, ben, il vole tout le temps des caisses, du coup j’vais lui demander et il en volera une pour toi, comme ça t’auras une voiture pour toi toute seule tu vois? Trop cool d'avoir une voiture rien que pour toi !" donc il a dépensé toute la thune pour s'acheter une moto? ok. elle aimerait bien être en colère, juste histoire de lui faire comprendre que c'est peut-être pas une bonne idée. mais d'abord, elle peut pas s'empêcher d'être contente aussi juste parce que la joie de son frère est beaucoup trop contagieuse. fait chier. "Elle est belle, j'aime bien!" Première chose à noter. "Et t'as l'air content, donc c'est le principal, mais genre... Fais gaffe avec, ok? Parce que si tu tombes, ça va être grave, tu vois? Et j'veux pas qu'il t'arrive un truc de grave." en fait, y a le côté réalise qui reprend le dessus, juste parce qu'elle commence déjà à s'inquiéter. entre la décision impulsive et sa façon de parler de manière beaucoup trop excitée, elle s'dit qu'il y a grave moyen qu'il se croit invincible. mais. "J'espère que t'as pris deux casques par contre, parce que j'veux faire un tour avec toi." parce que ça a l'air cool et qu'elle veut voir s'il conduit pas comme un teubé. "Et effectivement, ça sert à rien d'acheter une voiture si on peut en avoir une autrement." bonne citoyenne, mais c'est detroit ici, on s'arrange comme on peut.

Évidemment qu’elle est confuse, t’es peut-être un peu trop chaotique, elle s’y attendait sûrement pas. Mais en même temps, t’es trop excité d’lui montrer ta nouvelle acquisition, ta belle moto que tu comptes bien voguer pour remplacer ton skate pourri que tu te tapais depuis plusieurs semaines.

Sauf qu’t’avais zappé le détail que t’avais utilisé tes économies de la future caisse dedans — future caisse qui aurait notamment servi à Athéna. Alors tu te dépatouilles rapidement de cette situation, essayant de trouver une solution. Cette fois, ta solution, c’est l’expertise de ton meilleur pote en vol de voiture. Bah oui, c’logique — autant utiliser ses compétences à bon escient. Puis tu sais qu’il te refuserait pas cette demande donc bon. Au moins tu gardes ta moto et ta soeur hérite d’une voiture pour elle toute seule. Le meilleur des mondes nan?

Mais elle répond pas tout de suite et tu crains un peu la suite. C’pour ça que tu lui offres ton plus beau sourire — elle peut pas t’en vouloir, elle a qu’à regarder ta belle gueule, c’est suffisant non? "Elle est belle, j'aime bien!" Ah! Tant mieux, t’as l’approbation de la frangine, par-fait ! "Et t'as l'air content, donc c'est le principal, mais genre... Fais gaffe avec, ok? Parce que si tu tombes, ça va être grave, tu vois? Et j'veux pas qu'il t'arrive un truc de grave." Tu lâches un rire et tu t’amuses à nouveau à faire gronder le moteur comme un caïd. "C’pas une égratignure qui va me tuer au pire, on sait tous les deux que ce corps a connu pire." Elle le sait autant que toi vu qu’c’est elle qui te remet en état à chaque fois. Enfin, sauf la fois où c’était MJ.

"J'espère que t'as pris deux casques par contre, parce que j'veux faire un tour avec toi." "Euh…" Tu serres les dents dans un sourire plus si confiant. Elle comprend clairement à ta tête que la réponse est négative. "Déjà j’voulais pas en prendre mais c’était obligatoire pour la vente donc j’en ai un !" que tu dis, presque fier de ce miracle. Tu lui tends gracieusement. "Il est pour toi, cadeau." Parce que toi, tu mets pas de casque. Enfin, p’têtre que tu le mettras, parce qu’elle risque de te saouler avec ça. Mais cette fois, à choisir, tu préfères que ce soit elle qui soit protégée plutôt que toi. Sans hésiter. "Et effectivement, ça sert à rien d'acheter une voiture si on peut en avoir une autrement." T’esquisses un sourire mesquin à sa remarque, l’air de dire "that’s my girl!" et tu fais un signe de tête vers toi pour l’inciter à approcher. "Allez grimpe et accroche-toi. Mais genre accroche-toi pour de vrai steup, fais pas la maligne ok?" Pas qu’t’as pas confiance en tes capacités mais si jamais il arrivait un truc, tu voudrais pas qu’elle puisse te blâmer dans le vide quoi.

donc, ares a acheté une moto. une grosse moto qui fait beaucoup de bruits, qui est certes jolie, mais qui doit rouler vite. alors athéna n'est pas hyper confiante à l'idée qu'il se balade avec, d'autant qu'il n'a pas le permis. doux jésus, pourquoi? si un jour athéna meurt d'une crise cardiaque, ce sera clairement de la faute d'ares. le pire dans l'histoire, c'est que même si elle a envie de s'énerver un peu et de lui faire la morale, elle peut pas, parce qu'il irradie de bonheur et elle peut que la partager. trop faible, vraiment beaucoup trop faible face à lui. il est là, avec son grand sourire de débile sur la face et elle fond comme une conne. mais pas trop quand même. suffit qu'elle lui dise de faire attention avec pour qu'il remette un coup d'accélérateur dans le vide. il cherche en fait. "C’pas une égratignure qui va me tuer au pire, on sait tous les deux que ce corps a connu pire." athéna lui fait les gros yeux, menace non-verbale pour lui faire comprendre que c'est pas une excuse pour faire le cassos avec sa moto. "C'pas une raison, Ares. La vérité, tu feras attention, c'était pas une question." elle rigole pas, parce qu'elle le connait suffisamment pour savoir que la prudence et lui, ça fait deux, voire trois ou quatre. il risque pas des blessures qui réclament des points de suture avec ça, il risque des bails comme l'amputation et john silver, c'pas ici.

"Euh…" c'est une blague? il n'a pas de casque? il est sérieux? est-ce qu'il veut mourir? dans un accident ou tuer par athéna, les deux sont faisables. surtout la deuxième option en fait. elle a envie de lui lancer un caillou dans la tête. "Déjà j’voulais pas en prendre mais c’était obligatoire pour la vente donc j’en ai un !" "T'es sérieux?" on va pas se mentir, le bail de fondre devant lui est parti. maintenant, elle est en mode daronne qui va le sermonner. ou le menacer, c'est plus l'ambiance qu'on entend dans le ton de sa voix. il lui tend le casque en question, un peu fier de lui. "Il est pour toi, cadeau." elle lui prend le casque des mains, sourcils froncés. "T'sais qu'il va m'aller trop grand? Genre t'as des tailles différentes pour les casques. Mais au moins, il t'ira, donc tu pourras le mettre quand tu feras de la moto. Parce que si j'te croise sans casque, j'vais te mettre la misère." et par la misère, athéna entend lui crever ses pneus par exemple, comme ça, il pourra plus rouler. ouais, elle rigole pas. et c'est dit d'un ton sérieux, mais avec le regard qu'elle a quand elle a une idée derrière la tête, juste pour bien lui faire comprendre qu'elle blague pas. que lui mettre la misère ce sera facile. quant à la voiture, ouais, ça sert à rien de dépenser de l'argent inutilement. mais bon, c'un peu pareil pour la moto, il aurait surement pu voler la même en vrai. ares lui fait signe de s'approcher et athéna s'exécute après avoir foutu le casque sur sa tête, parce qu'elle râle peut-être pour le bien de son frère, mais elle a quand même envie d'aller faire un tour avec lui. l'un n'empêche pas l'autre. "Allez grimpe et accroche-toi. Mais genre accroche-toi pour de vrai steup, fais pas la maligne ok?" parce qu'il a cru qu'elle allait faire semblant de s'accrocher? une raison d'être collée à lui, athéna prend. putain, ça fait vraiment désespérée dit comme ça, mais bon... c'un peu le cas en vrai. en plus, si ça se trouve, il conduit comme un pied, raison de plus. "T'inquiètes, Ares, j'vais bien m'accrocher." oops, peut-être que le ton en disait un peu trop? non, il captera pas. et s'il capte, il dira rien. "Conduis pas comme un ouf par contre, j'ai pas envie de mourir, hein. En plus, Hades se retrouverait tout seul à l'appart, ce serait nul." clairement pas le premier argument auquel on pourrait penser, mais c'important quand même.

Elle s’inquiète pour les blessures que pourraient te causer un accident de moto, mais toi, dans ta tête, tu t’dis que ça sera jamais pire que ce que t’as déjà pu subir dans le passé. T’oublies p’têtre un peu trop vite les dégâts que peuvent causer un accident de la route — ta soeur en a été la victime y’a pas si longtemps que ça pourtant. "C'pas une raison, Ares. La vérité, tu feras attention, c'était pas une question." Faut croire que t’es à nouveau frappé par le syndrome du super-héros, la croyance que t’es invincible, que peu importe les obstacles qui se mettront sur ta route, tu t’en sortiras toujours d’une manière ou d’une autre.

La preuve, l’obstacle là, c’est que t’as pas deux casques mais un seul — et encore, on t’a forcé à l’acheter, t’en voulais pas toi. Pas utile. "T'es sérieux?" Tu hausses vaguement les épaules et pour te rattraper, tu lui tends le casque. Au moins, elle, elle sera protégée. Pas besoin de l’être pourtant, parce que tu sais conduire, puis qu’il peut rien vous arriver de bien grave t’façon. "T'sais qu'il va m'aller trop grand? Genre t'as des tailles différentes pour les casques. Mais au moins, il t'ira, donc tu pourras le mettre quand tu feras de la moto. Parce que si j'te croise sans casque, j'vais te mettre la misère." Tu lâches un rire franc, réellement amusé par ses propos. Tu sais qu’elle est sincère et qu’elle mettra ses menaces à exécution s’il faut, mais c’est plus fort que toi — t’imaginer Athéna en caïd des rues, ça lui va pas, elle est bien trop mignonne pour ça. "Nan j’savais pas pour les casques." qu’tu te contentes de répondre, même si ça risque de la foutre encore plus en rogne. Faut dire que tu t’es pas du tout renseigné sur l’aspect sécurité de ta nouvelle lubie. T’as eu envie d’une moto parce que ça avait l’air stylé, et le lendemain tu te rendais au concessionnaire pour t’en procurer une. Basta.

Mais maintenant que c’est fait, tu comptes pas la rendre. Tu comptes bien en profiter. Puis, c’est elle qui a réclamé de faire un tour avec toi. Alors tu lui dis de monter à l’arrière et de bien s’accrocher à toi. "T'inquiètes, Ares, j'vais bien m'accrocher." "Cool." Au moins, elle t’écoute. Un sur deux, c’est déjà pas mal. C’est pas toujours le cas. "Conduis pas comme un ouf par contre, j'ai pas envie de mourir, hein. En plus, Hades se retrouverait tout seul à l'appart, ce serait nul." Tu roules des yeux et tu lui intimes de grimper une fois qu’t’es à nouveau sur l’engin. "Je gère, tu verras !"

Et une fois qu’elle est en place et qu’elle a passé ses bras autour de ta taille, tu fais gronder le moteur et vous voilà partis dans Krainz pour tester la marchandise. C’pas bien compliqué à manoeuvrer, tu t’laisses prendre par la vitesse, tu grilles quelques priorités qui te font te déporter à la dernière minutes, tu t’amuses comme un gamin à faire des slaloms quand vous vous retrouvez dans des rues plus calmes — et puis vous finissez par rentrer, retour au point de départ. Béquille sur le sol, moteur coupé. Tu la laisses descendre avant de faire de même et de sécuriser la bécane avec l’anti-vol pour que vous puissiez tranquillement retourner à l’appart après. "Alors? T’as vu! Je t’avais dit que je gérais! Avoue c’est trop cool en plus, les sensations sont oufs, t’as pas ça en voiture! C’est trop bien j’suis trop content." Et le grand sourire sincère et satisfait que t’affiches prouve tes dires. Pas sûr qu’elle soit entièrement d’accord avec toi en revanche — mais ça changerait pas de d’habitude donc ça serait pas trop grave. Puis de toute façon, elle aurait du mal à entacher la bonne humeur que tu dégages, tant elle est envahissante.

ça se voit qu'ares a eu l'idée d'acheter la moto d'un coup et qu'il a pas réfléchi une seule seconde avant de foncer s'en acheter une. et c'est pas rassurant. l'entendre dire qu'il voulait même pas de casque? savoir qu'il n'a pas le permis moto? c'est clairement pas des infos engageantes, ça dit pas à athé qu'il va être prudent et faire attention. et elle veut pas qu'il ait un accident, non, ce qu'elle veut pas, surtout, c'est qu'il lui arrive quelque chose de grave. donc forcément, sa nonchalance l'agace. un peu. beaucoup, même. mais comme il a l'air beaucoup trop heureux, elle arrive pas vraiment à le faire sortir. la plus grosse envie qu'elle ressent, c'est de partager sa joie. "Nan j’savais pas pour les casques." athéna lève les yeux au ciel, parce que putain, il pourrait au moins faire semblant d'avoir fait des recherches quand même. un minimum. surtout, il pourrait essayer de vouloir au moins faire mine de la rassurer, parce que là c'est tout le contraire.

mais c'est pas pour autant qu'elle ne veut pas aller faire un tour. premièrement, parce que les motos c'est cool. deuxièmement, athéna veut savoir s'il ne conduit pas comme un abruti. et pour finir, elle a envie de se balader avec lui. elle enfile le casque, juste avant de grimper derrière lui. "Cool." ouais, ares, c'cool, athé confirme. elle s'colle à lui et passe bras autour de sa taille et colle sa tête à son torse vu qu'elle est clairement pas assez grande pour pouvoir regarder par-dessus l'épaule de son frère. "Je gère, tu verras !" alors concrètement, quand c'est dit avec ce ton-là, c'là qu'athéna en doute le plus. et il tarde pas à démarrer. en vrai, ça va, sa conduite pourrait être pire. surtout vu qu'il n'a pas le permis moto. mais y a des moments où il se déporte un peu trop brutalement au goût d'athéna. y a des moments où elle se dit que c'bon, ils vont tomber. sauf qu'elle lui fait suffisamment confiance pour ne pas bouger sur la moto.

ce qu'elle aime vraiment pas, par contre, c'est quand il s'amuse à slalomer comme un abruti. il pourrait pas rouler normalement? comme tout le monde? bah non, évidemment, c'plus rigolo de faire le malin. puis ils reviennent à l'appart, athéna descend avant lui et retire son casque pendant qu'il s'occupe de mettre l'anti-vol. "Alors? T’as vu! Je t’avais dit que je gérais! Avoue c’est trop cool en plus, les sensations sont oufs, t’as pas ça en voiture! C’est trop bien j’suis trop content." grand sourire accroché aux lèvres, on dirait un enfant qui vient de recevoir son meilleur cadeau de noël. athéna peut pas s'empêcher de répondre à son sourire, même si elle secoue la tête en même temps. elle approuve, mais pas totalement. "Ouais, c'est cool, en vrai, j'aime bien. J'avoue. Et ça évite les embouteillages, donc c'est encore mieux." voyez, elle commence par approuver et à donner des points positifs, histoire que la suite passe crème. "Mais t'as pas besoin de faire des slaloms et faut que tu révises ton code de la route, Ares." encore une fois, elle dit pas ça pour niquer son bonheur ou casser sa joie, mais parce qu'elle l'aime et qu'elle veut pas qu'il lui arrive quelque chose. trois secondes plus tard, elle s'demande s'il emmènera ivy faire des tours avec lui aussi. froncement de sourcils avant de revenir se concentrer sur ares, parce que ça sert à rien de penser à ça. "Et t'sais que tu vas littéralement te geler en hiver? J'sais pas si t'as pensé à ça.... mais t'auras froid." petite pensée qui lui traverse l'esprit, parce que non, ares n'avait surement pas pensé à ce détail.

Après quelques slaloms, quelques priorités ratées et quelques dégâts brillamment évités, tu te gares devant l’appartement. Elle descend de la moto, tu en fais de même avant de mettre l’anti-vol sur l’engin. Ouais, tu connais les habitants de Detroit. Vaut mieux prévenir que guérir. "Ouais, c'est cool, en vrai, j'aime bien. J'avoue. Et ça évite les embouteillages, donc c'est encore mieux." Pas faux, même si bon, à Detroit, y’en a pas trop et surtout pas aux heures où t’as l’habitude d’être dehors. "Mais t'as pas besoin de faire des slaloms et faut que tu révises ton code de la route, Ares." Tu roules un peu des yeux. "Oui, mère." que tu répliques de façon un peu sarcastique, histoire de lui montrer que tu l’as bien entendue mais que le sujet est clos parce qu’il mènera à rien de plus que ça. "Et t'sais que tu vas littéralement te geler en hiver? J'sais pas si t'as pensé à ça.... mais t'auras froid." Tu fronces un peu les sourcils. Nan, t’y avais pas pensé, en fait. T’as pas pensé du tout, à tout ça. T’as eu envie d’avoir une moto, alors t’as acheté une moto. Le reste, c’est du détail. Alors tu hausses les épaules à son attention. "C’pas grave, j’m’arrangerai en temps voulu." Au jour le jour, faut pas trop te brusquer — surtout en ce moment, avec l’état d’esprit dans lequel t’es ces derniers jours.

Finalement, vous rentrez à l’appart et vous décidez de commander une pizza pour le dîner. Elle arrive en vingt minutes et vous vous posez dans le canapé pour commencer à manger. "Ça va toujours au taf toi? Rien à signaler?" Parce que vous parlez pas beaucoup d’elle, en fait. Encore moins de son travail. Mais t’es toujours vigilant, Ares, parce que t’aimes pas trop le poste qu’elle occupe. Ça peut vite être source de problèmes.

même si athéna est tentée par l'idée de l'engueuler un peu, elle le fait pas. elle énonce juste des faits. ares a clairement jeté le code de la route dans une poubelle avant de se mettre à conduire la moto et athéna le lui rappelle juste parce qu'elle a pas envie qu'il se tue dans un accident de merde. un peu comme elle a failli y passer y a pas si longtemps en fait. "Oui, mère." athéna hausse un sourcil en tournant la tête vers lui. elle se retient de lui dire que s'il continue à faire l'enfant, elle va devoir sévir, parce que ce serait ambiguë et c'pas le but de cette conversation. de base, c'juste pour dire à ares de conduire sa moto prudemment. et à la tête d'ares, elle capte qu'il n'a pas pensé à l'hiver non plus. vraiment, une décision basé sur une réflexion profonde. "C’pas grave, j’m’arrangerai en temps voulu." athéna secoue la tête face à sa réponse et lève les yeux au ciel. "Ouais, tu mettras une grosse doudoune. qu'elle répond, sarcastique un peu. et ton casque, pense athéna, mais elle le dit pas. c'pas comme si elle allait pas le harceler pour ça de toute façon.

ils rentrent à l'appartement et la première chose qu'athéna fait, c'est faire un câlin à hades parce que c'était un départ précipité quand même. la pizza qu'ils commandent met pas longtemps à arriver et au moment même où elle arrive, aress et elle se calent dans le canapé. "Ça va toujours au taf toi? Rien à signaler?" un peu surprise par la question, athéna tourne la tête vers ares. elle le sait, qu'il aime pas ce qu'elle fait. que si c'était que de lui, elle ferait autre chose. bon, elle sait pas vraiment quoi, mais autre chose. c'pas comme s'ils en avaient jamais parlé, c'pas comme s'il avait déjà pas déjà clairement énoncé son opinion à ce propos. c'pour ça que la question la surprend autant. "Hm, non, rien. Fin, c'est comme d'habitude quoi. Pratiquement tout le temps les mêmes personnes." il se passe rarement des choses qui sortent de l'ordinaire au bar. ouais, y a des bagarres parfois et y a des gars relous, mais au final, c'pareil partout dans détroit. rien de fou. contrairement à son taf à lui. "Et toi? Ça se passe comment avec les Juggalos?" parce que c'est ça qu'il fait, membre d'un gang et athéna essaie de ne pas émettre de jugement dans le ton de sa voix. elle fait de son mieux, mais y en a quand même surement un peu. pas fait exprès.

Une fois de retour à l’appart, pizza sur la table basse, tu lances la conversation sur son travail. T’aimes pas trop le fait qu’elle soit barmaid, trop de gars relous dans les bars, trop de gars bourrés qui savent pas c’qui font, et elle est pas en position d’se défendre si un malheur arrive. En même temps, peu importe le taf qu’elle fera, tu trouveras toujours quelque chose à dire, tu trouveras toujours un nouveau danger, une nouvelle raison de critiquer. "Hm, non, rien. Fin, c'est comme d'habitude quoi. Pratiquement tout le temps les mêmes personnes." "Les mêmes personnes, hm?" qu’tu répliques du tac au tac. C’est-à-dire? Elle voit les mêmes personnes souvent? Une même personne? que tu te demandes alors. Tu détestes c’t’idée, mais c’est comme ça, tu peux rien y faire. T’es avec Ivy en plus de toute façon, y’a même pas à discuter ou à penser à tout ça. "Ok." C’fini.

"Et toi? Ça se passe comment avec les Juggalos?" Ah. Tu t’attendais pas nécessairement à ce qu’elle te retourne la question. T’aurais sûrement dû. "Ça va." Tu croques dans la part de pizza, t’avales, et tu lâches un rire. "J’sais pas en fait." Tu termines ta première part et tu recommences à parler, la bouche pas totalement vide encore. "Ça m’saoule en vrai, j’taffe de ouf, j’fais tout ce qu’ils me demandent et au final pour quoi? Genre j’ai pas bougé depuis le début. On me dit "c’est bien", limite on m’caresse comme un bon chien et… c’tout ? Tout ça pour qu’ma tête soit mise à prix maintenant? J’peux même plus sortir tranquille, faut toujours que j’fasse gaffe, que j’regarde par dessus mon épaule, au cas où un black déciderait de me buter sur mon propre trottoir pour faire parti du clan opposé." Impatient, un peu enragé, surtout frustré - tu t’acharnes sur une nouvelle part de pizza que t’engloutis rapidement. "P’pa avait pas dit qu’ça serait comme ça." qu’tu dis finalement en soupirant. Et tu sais pas c’qui te surprend le plus. Le fait qu’rien ne se passe comme tu l’avais imaginé, ou l’fait qu’t’aies pu te reposer sur les mots de ton daron taré.

athéna s'demande ce qu'ares attend comme réponse, parce que la question est surprenante. en général, quand le taf d'athé devient un sujet de conversation, c'est pour y associer une pique ou un reproche. parce qu'il aime pas son travail, mais elle sait très bien qu'aucun job qu'elle pourrait avoir lui plairait. "Les mêmes personnes, hm?" athéna croque dans sa part de pizza avant d'hausser les épaules. au ton de la voix d'ares, elle croit entendre une dose de jalousie ou est-ce que c'est dans sa tête? non, parce qu'en vrai, ce serait culotté de sa part, non? vu qu'il a une meuf. vu qu'il se tape une pote d'athéna. ce serait même très très hypocrite, pas vrai? "Bah ouais, fin, c'est souvent les mêmes clients qui viennent." c'pas comme si elle avait besoin de se justifier, pas comme si dire ça arrangeait quelque chose pour elle. peut-être que ce serait mieux qu'elle le laisse dans sa jalousie, pour le faire réfléchir un peu, mais nan. parce qu'elle est un peu trop conne. "Ok." il a toujours pas l'air content. c'est tant pis, parce qu'elle compte pas se justifier une deuxième fois. enfin, c'était pas une justification, juste la vérité, mais c'pareil. une fois, pas deux.

et pour changer de sujet, ou plutôt pour savoir ce qui se passe du côté d'ares, elle lui demande comment ça va chez les juggalos. et elle essaie de faire au mieux pour taire le jugement dans sa voix. pour pas que ça sonne comme une remarque agressive. c'pas le but. elle veut vraiment savoir. "Ça va." athéna hausse un sourcil, l'invite à développer tandis qu'elle continue de manger sa part de pizza. "J’sais pas en fait." ah? comment ça il sait pas? il avait l'air sûr de lui la dernière fois. est-ce qu'il s'est rendu compte que c'était des connards? que ça servait à rien? qu'il pouvait faire autre chose de sa vie? parce qu'il peut en vrai. "Ça m’saoule en vrai, j’taffe de ouf, j’fais tout ce qu’ils me demandent et au final pour quoi? Genre j’ai pas bougé depuis le début. On me dit "c’est bien", limite on m’caresse comme un bon chien et… c’tout ? Tout ça pour qu’ma tête soit mise à prix maintenant? J’peux même plus sortir tranquille, faut toujours que j’fasse gaffe, que j’regarde par dessus mon épaule, au cas où un black déciderait de me buter sur mon propre trottoir pour faire parti du clan opposé." athéna fronce les sourcils en le regardant, parce qu'il a l'air vraiment pas content de la situation. et de fait, déjà que ça plaisait pas vraiment à athé, c'encore moins le cas maintenant. "P’pa avait pas dit qu’ça serait comme ça." "On s'en fout de ce qu'il dit lui." réponse immédiate. "Il dirait tout et n'importe quoi pour rabaisser ses interlocuteurs. Mais c'pas vrai ce qu'il dit." c'est un putain de connard et son opinion, c'est de la merde. y a pas d'autres mots pour définir les choses. c'un fait. pour le reste, athéna est pas tellement sûre de ce qu'elle a le plus envie de dire. en fait, si, elle sait très bien ce qu'elle a envie de dire. il a rien à foutre avec les juggalos. il a beau pensé que c'est sa place, à la base, ou un truc dans le genre, mais c'pas le cas. du tout. "T'sais que t'es pas obligé de rester avec eux? Si j'me souviens bien, t'es dans le gang, sans être un 'membre officiel', pas vrai? Ça veut dire que tu peux partir. J'veux dire, si ça t'avances à rien et que ça te fout plus dans la merde qu'autre chose, c'quoi l'intérêt de rester?" comme elle veut pas le forcer à prendre une décision, elle préfère lui faire voir la vérité de lui-même. "Et en plus, tu pourrais très bien faire exactement la même chose de ton côté. Tu le faisais avant et ça allait, non?" bon, elle prétend pas savoir ce qu'il faisait de ses journées, mais ça devait être un peu pareil, non? sans la clique qui va avec.

Elle t’pose des questions sur ton taf au sein des Juggalos et la vérité, c’est qu’c’est pas ouf. Au final, t’es même pas encore "au sein" des Juggalos, parce qu’à part être un bon clébard qui sert à aller au front et taper quand c’est nécessaire, tu fais pas grand chose. Tu sais pas grand chose non plus. On t’dit rien, on t’inclut pas. En ce moment en plus, tout le monde fait profil bas, t’as presque plus de taf et donc plus de revenus. Ton daron t’avait pas présenté le gang comme ça. Il t’avait dit qu’ça serait une grande famille, loyauté inébranlable, des gens sur qui on peut toujours compter. Au final, t’as pas cette impression. "On s'en fout de ce qu'il dit lui. Il dirait tout et n'importe quoi pour rabaisser ses interlocuteurs. Mais c'pas vrai ce qu'il dit." Tu hausses un peu les épaules en reprenant une part de pizza.

"T'sais que t'es pas obligé de rester avec eux? Si j'me souviens bien, t'es dans le gang, sans être un 'membre officiel', pas vrai? Ça veut dire que tu peux partir. J'veux dire, si ça t'avances à rien et que ça te fout plus dans la merde qu'autre chose, c'quoi l'intérêt de rester? Et en plus, tu pourrais très bien faire exactement la même chose de ton côté. Tu le faisais avant et ça allait, non?" Tu avales ta bouchée et tu fronces un peu les sourcils. Tu secoues la tête. "C’était pas du tout c’que je faisais avant." Elle a pas remarqué que tu rentrais bien plus souvent en sale état qu’avant? Que t’avais des cicatrices sur le visage maintenant, alors qu’avant, personne n’avait touché ta belle gueule? "J’fais pas vraiment parti du gang mais un peu quand même. J’sais pas si j’ai le droit de partir, p’têtre que c’est déjà trop tard. Enfin, pas que j’veux partir hein, genre, c’bon, c’est mon taf, c’est la vie." T’essayes de dédramatiser la situation. "L’truc c’est que j’sais pas si genre, c’est vraiment mes valeurs, tu vois? Et j’ai peur qu’ils le captent. Genre l’autre fois, on s’était fait réquisitionner par les flics pour aider à réprimer les manifestantes et genre j’ai croisé une pote qui allait s’faire exploser la gueule si les gars lui tombaient dessus alors j’l’ai aidée à se cacher. C’pas le genre de trucs que j’suis censé faire, j’aurais du la dénoncer, la livrer. Mais… j’voulais pas?" C’est là qu’tu te dis que ta loyauté est peut-être pas si infaillible que ça.

athéna remarque qu'ares a pas l'air bien à l'évocation des juggalos. il passe d'une bonne bonne humeur à un visage plus fermé, sourcils froncés, comme s'il réfléchissait beaucoup trop à sa situation au sein du gang. et la vérité, si c'était que d'athéna, ça ferait bien longtemps qu'il en serait déjà parti. en fait, si c'était que d'elle, il ne les aurait jamais rejoint. mais il doit forcément pouvoir faire autre chose, il est pas contraint et forcé de rester avec eux. surtout en ce moment, y aura surement pas d'autres opportunités pour lui de 'retourner sa veste'. c'est comme partout, lui, c'est qu'un pion et au final, pour eux, un pion n'a pas grande importance. encore moins s'il n'est pas vraiment dans le gang. "C’était pas du tout c’que je faisais avant." ok, l'envie de lui demander ce qu'il faisait exactement avant apparait dans son esprit, mais elle se retient de poser la question. il n'a pas l'air d'avoir terminé de parler et elle a pas tellement envie de lui couper la parole en ce moment.

"J’fais pas vraiment parti du gang mais un peu quand même. J’sais pas si j’ai le droit de partir, p’têtre que c’est déjà trop tard. Enfin, pas que j’veux partir hein, genre, c’bon, c’est mon taf, c’est la vie. L’truc c’est que j’sais pas si genre, c’est vraiment mes valeurs, tu vois? Et j’ai peur qu’ils le captent. Genre l’autre fois, on s’était fait réquisitionner par les flics pour aider à réprimer les manifestantes et genre j’ai croisé une pote qui allait s’faire exploser la gueule si les gars lui tombaient dessus alors j’l’ai aidée à se cacher. C’pas le genre de trucs que j’suis censé faire, j’aurais du la dénoncer, la livrer. Mais… j’voulais pas?" en théorie, s'il fait pas encore parti du gang, pourquoi est-ce qu'il ne pourrait pas en partir? en général, de ce qu'athéna a vu dans les documentaires, on peut plus partir quand on sait des informations compromettantes ou quand on peut balancer d'autres personnes. mais là, il a pas vraiment l'air d'avoir été inclus dans quoi que ce soit d'important et au final, c'est surtout ça qui semble lui poser problème, mais c'est aussi surtout ça qui peut l'aider. "J'pense que t'as encore le choix. Surtout en ce moment, tu peux juste... ne pas retourner vers eux? Et vois si eux reviennent vers toi? Mais j'pense que c'est le meilleur moment. Encore plus si t'as pas l'impression de vouloir faire ce qu'ils veulent que tu fasses." ce serait surement encore pire pour lui s'ils se rendent compte qu'il n'obéit pas aux ordres. "Et une pote? C'était qui?" demande athéna les sourcils froncés, pour comprendre l'histoire derrière. aussi, parce qu'elle est curieuse et aime bien savoir qui est qui. "Tu sais que s'ils se rendent compte que t'aides des gens qu'ils veulent pas aider, ça peut être encore pire pour toi? Enfin, j'pense que dans ces conditions, c'est le mieux pour toi." vraiment. c'est pas juste parce qu'elle aime pas le fait qu'ares soit dans un gang, c'parce qu'il risque de finir encore plus dans la merde comme ça. ou pire.

Ouais, la situation avec les Juggalos est tendue en ce moment. Tout le monde veut vous buter et ça sera la racaille qui en fera les frais en premier. Et la racaille? C’est toi. P’têtre que c’est aussi pour ça qu’tu te poses un tas de questions dernièrement. Sans compter ton putain d’cerveau qui fonctionne à cent mille à l’heure — et certainement pas de façon rationnelle, la plupart du temps. P’têtre que c’est pour ça qu’t’as pas balancé MJ ? Non, c’pas pour ça, tu l’aimes bien MJ, tu l’aurais pas balancée à des gars qu’tu connais pas. Pourtant, t’étais censé. C’était ton taf, ta mission, ce pour quoi t’as été payé ce jour là. "J'pense que t'as encore le choix. Surtout en ce moment, tu peux juste... ne pas retourner vers eux? Et vois si eux reviennent vers toi? Mais j'pense que c'est le meilleur moment. Encore plus si t'as pas l'impression de vouloir faire ce qu'ils veulent que tu fasses." Tu hausses les épaules, sans trop savoir quoi lui répondre. Elle a sûrement raison. Et pourtant… tu continues d’te sentir coincé. Le cul entre deux chaises, comme qui dirait. Partagé entre l’idée d’faire parti d’une communauté soudée, une famille qui pourrait remplacer la tienne totalement dysfonctionnelle (Athéna n’étant pas incluse dans le lot) ; l’envie de rendre ton paternel fier (au moins une putain de fois dans ta vie, même si tu l’détestes) ; et l’impression qu’tu seras jamais vraiment comme eux, de toute façon, même si t’essayais.

"Et une pote? C'était qui?" Tu mâches ta part de pizza et reprends la parole. "T’sais quand tu t’es réveillée du coma et qu’j’étais défoncé? Deux jours avant on s’était salement engueulés? J’suis parti le soir et j’suis pas rentré. J’suis allé voir c’te pote. C’est elle qui m’a éclaté la gueule. Et comme j’voulais pas rentrer à l’appart parce que j’voulais pas t’croiser, bah elle m’a proposé de dormir chez elle plutôt que d’traîner le reste de la nuit dans Krainz. C’est elle que j’ai caché des Juggalos, elle est latina. Elle s’appelle MJ. J’l’ai rencontré à la maison close de Delray, t’sais, quand j’cherchais la meuf qui t’ressemblait qui avait disparue? On s’était battu aussi c’jour là." qu’tu dis en riant un peu comme un idiot. C’est assez délirant comme situation. Trois fois que vous vous voyez, trois fois que tu finis en sang. Mais la dernière fois, tu l’as bien réclamé, faut l’avouer.

"Tu sais que s'ils se rendent compte que t'aides des gens qu'ils veulent pas aider, ça peut être encore pire pour toi? Enfin, j'pense que dans ces conditions, c'est le mieux pour toi." Tu soupires. "Ouais, j’sais. Mais bon, p’têtre qu’ils s’en rendront pas compte. C’était juste une meuf, pas quinze. J’fais gaffe t’façon, j’veux pas me faire buter. Déjà qu’j’ai l’impression que j’vais me prendre une balle dès que j’sors de l’appart par les blacks, j’ai pas envie d’risquer d’avoir mon propre camp sur le dos." Ça serait franchement le comble, pour le coup. Même toi t’es pas aussi con pour en arriver là. Enfin, t’espères pas.

athéna a l'impression qu'ares est en train de se foutre dans la merde et le problème, c'est qu'elle aimerait bien l'aider à s'en sortir avant qu'il soit trop tard. sauf qu'elle sait très bien qu'à part essayer de le raisonner et de lui faire comprendre qu'il a encore le choix, elle peut pas faire grand chose de plus. c'pas comme si elle pouvait aller voir ses potes des juggalos et leur dire de lâcher ares, ça marche pas comme ça. peut-être qu'elle pourrait essayer de séquestrer ares le temps qu'ils l'oublient, mais là encore, ce serait surement très difficile. mais si ares se rend déjà compte qu'il a pas tant de points en commun avec eux que ça, c'est déjà un bon début. donc elle l'écoute et lui répond de façon à l'aider un maximum à comprendre que ouais, il peut partir et en vrai, il devrait le faire. y a aussi de la curiosité quant à la pote dont il lui parle. des questions qui apparaissent dans sa tête. en attendant, elle croque un morceau de sa part de pizza.

"T’sais quand tu t’es réveillée du coma et qu’j’étais défoncé? Deux jours avant on s’était salement engueulés? J’suis parti le soir et j’suis pas rentré. J’suis allé voir c’te pote. C’est elle qui m’a éclaté la gueule. Et comme j’voulais pas rentrer à l’appart parce que j’voulais pas t’croiser, bah elle m’a proposé de dormir chez elle plutôt que d’traîner le reste de la nuit dans Krainz. C’est elle que j’ai caché des Juggalos, elle est latina. Elle s’appelle MJ. J’l’ai rencontré à la maison close de Delray, t’sais, quand j’cherchais la meuf qui t’ressemblait qui avait disparue? On s’était battu aussi c’jour là." et il se marre. athéna trouve pas ça drôle. elle fronce les sourcils plusieurs fois. comment ça c'elle qui l'a défoncé? pourquoi il dit que c'est sa pote si elle le frappe? et genre ils ont juste dormi? non, ça c'pas son problème. et comment ça il l'a rencontré à la maison close? c'une pute? "Okay. Et hm, comment ça tu l'as rencontré à la maison close?" athéna fait mine de poser la question innocemment en allant prendre une part de pizza. "Et c'est consensuel alors? Les coups, j'veux dire?" pourquoi il est d'accord pour s'faire défoncer la gueule? y a des choses qu'athéna a du mal à comprendre, mais ils fonctionnent pas pareil tous les deux. chacun a sa façon de prendre les choses et de les vivre. "Ouais, j’sais. Mais bon, p’têtre qu’ils s’en rendront pas compte. C’était juste une meuf, pas quinze. J’fais gaffe t’façon, j’veux pas me faire buter. Déjà qu’j’ai l’impression que j’vais me prendre une balle dès que j’sors de l’appart par les blacks, j’ai pas envie d’risquer d’avoir mon propre camp sur le dos." le 'peut-être' de son frère ne la rassure pas vraiment. parce que ouais, peut-être que ce sera pas le cas, mais peut-être que ce sera le cas. ares, elle s'est jamais dit que son premier trait de caractère était la discrétion. en fait, c'tout l'inverse. alors ouais, non, des peut-être ça lui convient pas. encore moins quand sa vie est 'peut-être' en jeu. "Ouais mais fin, ça reste hyper dangereux ce que tu fais. Et genre, si jamais il capte quelque chose, bah ce sera pire. J'sais pas, essaies quand même de t'arranger pour te distancer un max si tu peux - j'sais pas si une occasion comme celle-ci se présentera de nouveau, tu vois?" l'occasion, c'est ce qu'il se passe dehors. toute cette histoire de faire profil bas, c'parfait pour s'effacer un peu. "J'veux vraiment pas qu'il t'arrive quelque chose, tu captes? Encore moins pour ces connards. Ou par ces connards aussi, d'ailleurs." tout simplement.

Tu lui racontes comment t’as rencontré MJ, c’te pote qui a débarqué un peu de façon inattendue dans ta vie. Tu l’aimes bien maintenant. Tu l’as toujours bien aimée, toujours un truc qui t’a parlé dans sa façon d’être. P’têtre sa rage, sa façon de cogner. Son besoin de se défouler. L’effet miroir que t’avais l’impression d’avoir en étant face à elle. Tu lui parles de la maison close, puis du sauvetage que tu lui as procuré pour lui éviter de se faire embarquer par les Juggalos lors des manifestations, puis de la dernière fois où tu l’as vue, quand t’as réclamé la bagarre et que t’as fini par dormir chez elle. "Okay. Et hm, comment ça tu l'as rencontré à la maison close?" Tu hausses les épaules, ne comprenant pas vraiment le sous-entendu de sa question, alors tu réponds naturellement. "Elle a un gang de meufs, genre ses copines ou j’sais pas trop quoi, elles étaient venues faire une descente pour essayer de libérer des meufs qui étaient prises dans le trafic. Et genre elle a cru que j’étais un client ou que j’faisais parti des gens qui faisaient tourner le truc et elle m’a pris en grippe." C’était une bagarre intense, elle qui n’voulait pas t’écouter et toi qui renvoyais le moindre de ses coups.

"Et c'est consensuel alors? Les coups, j'veux dire?" Là, tu comprends qu’elle fait référence à la dernière fois où t’as vu MJ, quand tu t’es engueulée avec Athéna. Tu laisses la question un peu en suspend, sans trop savoir comment y répondre au début. Tu risques de passer pour un taré — mais bon, elle a l’habitude Athé, non ? "Ouais. La dernière fois, quand j’ai fini par dormir chez elle, j’lui ai demandé. J’en avais… besoin." C’est le mot, pour le coup.

Sauf que rien que ton amitié avec MJ pourrait te foutre dans la merde au sein des Juggalos. Te foutre en danger, même, pour le coup. Parce qu’ils pourraient penser qu’tu fricotes avec le camp adversaire. C’pas le cas — y’a que MJ, les autres c’pas ton problème en vrai. Du coup, tu fais attention. C’pas comme si t’étais pote avec la totalité de Mexican Town non plus, ça devrait passer inaperçu. Le but c’est pas qu’tu te fasses buter par ton propre camp, déjà qu’les camps opposés ont mis vos têtes à prix et qu’il t’est difficile de sortir dans ta rue sans craindre pour ta vie. "Ouais mais fin, ça reste hyper dangereux ce que tu fais. Et genre, si jamais il capte quelque chose, bah ce sera pire. J'sais pas, essaies quand même de t'arranger pour te distancer un max si tu peux - j'sais pas si une occasion comme celle-ci se présentera de nouveau, tu vois?" Une occasion? "Tu sais qu’t’es aussi en danger hein? C’pas que moi par rapport aux Juggalos. Y’a la Black Mafia qui ont target tout Krainz, sans exception. Les blancs d’manière générale, je suppose." Et t’espères qu’elle prendra pas ça à la légère. Parce que… elle t’ôte les mots de la bouche, t’allais lui dire la même chose : "J'veux vraiment pas qu'il t'arrive quelque chose, tu captes? Encore moins pour ces connards. Ou par ces connards aussi, d’ailleurs." Tu hoches la tête. "Same." qu’tu te contentes de dire en avalant ton verre d’une traite. "Promets-moi qu’tu feras attention toi aussi. J’sais qu’on s’est éloignés dernièrement, j’sais que j’suis souvent absent et que y’a eu tout ce qui s’est passé qui a fait que… mais genre, j’t’aime et j’veux pas te retrouver blessée ou pire, morte." C’est p’têtre brutal dit comme ça mais c’est la réalité de la chose en tout cas.