(arena) can't kick up the roots.

surprise au possible, mais athéna essaie de garder un air neutre. il a rencontré une 'pote' dans la maison close? et il a dormi chez elle? évidemment, dans la tête d'athéna, y a des drapeaux rouges qui volent dans l'air. jalouse. encore et toujours. mais elle essaie de mettre tout ça de côté, parce que clairement, ce n'est pas le propos de la discussion et elle veut vraiment comprendre. sentiments mis de côté pour le bien de tous. "Elle a un gang de meufs, genre ses copines ou j’sais pas trop quoi, elles étaient venues faire une descente pour essayer de libérer des meufs qui étaient prises dans le trafic. Et genre elle a cru que j’étais un client ou que j’faisais parti des gens qui faisaient tourner le truc et elle m’a pris en grippe." ah. non, ce n'est pas du tout à ça qu'athéna s'attendait. donc ils se sont rencontrés en se tapant dessus et c'un peu ce qu'ils font à chaque fois qu'ils se voient maintenant? athéna n'est pas ravie. "Ouais. La dernière fois, quand j’ai fini par dormir chez elle, j’lui ai demandé. J’en avais… besoin." c'est pas comme si elle pouvait en vouloir à la meuf d'avoir fait ce qu'il lui demandait. y a aussi l'envie de savoir si c'est vraiment rien qu'une pote, mais encore une fois, c'pas le sujet. "T'sais, Ares, tu peux pas régler tous tes problèmes avec la violence. Y a d'autres manières de gérer. Et j'sais que c'est pas aussi simple que ça, mais... faut que tu fasses attention à toi." thème récurrent, l'inquiétude qu'elle peut ressentir pour lui. ce besoin de lui faire comprendre qu'il est important. que s'il s'en rend pas compte, elle oui. même s'ils s'embrouillent, même s'ils se parlent pas, ça change rien à ce fait.

mais quand bien même faut croire qu'ares ne sait pas avoir des relations amicales normales, y a pas que ça qui pose problème. les juggalos sont un problème aussi et faudrait qu'il se casse de là. mais elle peut pas le forcer, elle peut qu'essayer de lui faire comprendre qu'il peut partir. de toute façon, même lui se rend compte qu'il n'a rien à faire avec eux. et le truc c'est qu'athé a peur qu'il décide de tout lâcher à un moment qui ne sera, justement, pas bon. "Tu sais qu’t’es aussi en danger hein? C’pas que moi par rapport aux Juggalos. Y’a la Black Mafia qui ont target tout Krainz, sans exception. Les blancs d’manière générale, je suppose." ouais, mais en vrai, athéna s'fait pas remarquer. enfin, ça dépend pourquoi, mais c'pas comme si elle faisait des activités de fou ces derniers temps. ça fait deux mois qu'elle le prévient quand elle sort et genre, elle sait qu'en ce moment c'est la merde dehors, mais elle se considère moins en danger que lui. "Ouais je sais, mais toi t'es avec les Juggalos, alors c'encore pire. Enfin, sans vouloir te faire peur ou quoi, mais t'as deux fois plus de raison que moi de faire profil bas." clairement. et athéna veut pas qu'il lui arrive quelque chose. pas à cause des juggalos, pas à cause de la black mafia, pas à cause de lui-même. elle veut juste qu'il aille bien. elle demande pas grand chose. "Same. Promets-moi qu’tu feras attention toi aussi. J’sais qu’on s’est éloignés dernièrement, j’sais que j’suis souvent absent et que y’a eu tout ce qui s’est passé qui a fait que… mais genre, j’t’aime et j’veux pas te retrouver blessée ou pire, morte." athéna fronce un peu les sourcils avant de pencher la tête sur le côté. il a l'air vraiment inquiet et ça étonne pas vraiment athé. elle hoche la tête et s'approche doucement pour venir le prendre dans ses bras après avoir reposé sa part de pizza. câlin nécessaire. ils s'en font moins, c'un problème. "J'sais que je suis chiante et agressive parfois, que j'dis pas toujours des trucs... sympas, mais je t'aime aussi. Plus que tout au monde." dans tous les sens du terme, mais ça c'encore autre chose. et il le sait déjà. peu importe. "Promis, j'ferai attention. J'veux que tu promettes que tu feras attention aussi, Ares." et elle le relâche pour venir croiser son regard, pour l'obliger à être 100% sincère.  

Tu finis par avouer à ta soeur que c’est toi qui a demandé à MJ d’te mettre KO. C’était volontaire. Pas une bagarre qui a dégénéré, pas un règlement de comptes — non, juste toi qui a eu des élans un peu masochistes. "T'sais, Ares, tu peux pas régler tous tes problèmes avec la violence. Y a d'autres manières de gérer. Et j'sais que c'est pas aussi simple que ça, mais... faut que tu fasses attention à toi." Tu hausses un peu les épaules. "C’est plus facile de gérer comme ça. La violence, je connais. C’qui s’est passé l’autre jour… Je connaissais pas. J’étais… j’sais pas, j’avais… mal. Mais pas mal comme d’habitude, quand je saigne ou que j’ai des os fêlés. J’préfère ça. Au moins, ça, ça guérit." Parce que tu sais toujours pas si le coeur peut guérir, lui aussi. T’as pas trop l’impression. Juste la sensation qu’il se cache derrière d’autres maux pour disparaître pendant quelques temps, avant de revenir au pire moment. T’attends juste le retour de bâton.

Et si t’es d’accord pour être blessé, tu veux pas qu’elle le soit. Elle est toujours ta priorité, peu importe la situation. "Ouais je sais, mais toi t'es avec les Juggalos, alors c'encore pire. Enfin, sans vouloir te faire peur ou quoi, mais t'as deux fois plus de raison que moi de faire profil bas." Tu lèves les yeux au ciel. "Ouais j’sais, merci d’me le rappeler. Au pire j’me prends une balle hein. J’ai pas des yeux derrière la tête, au bout d’un moment j’peux pas voir toutes les menaces à 360°." Mais t’espères qu’elle a raison concernant sa propre sécurité. T’espères qu’ils oseront moins s’en prendre à une meuf. T’es pas sûr de ça, parce qu’ils ont l’air de targeter tout le monde résidant à Krainz Woods sans putain d’exception. Et comme si le destin se faisait un malin plaisir de vous le rappeler, un bruit de coup de feu retentit non loin de là. Deux cent mètres peut-être? Assez loin, mais toujours trop près. Pourtant, t’as même pas sursauté. C’est devenu une mélodie bien trop habituelle ces dernières semaines pour qu’elle te fasse flipper.

Elle te regarde, elle a pas l’air vraiment contente. Elle répond pas tout de suite, elle hoche la tête et… elle se penche pour te prendre dans ses bras. Tu fronces un peu les sourcils au début, pas vraiment habitué — plus vraiment habitué. Mais tu finis par passer tes bras autour de son cou pour venir l’enlacer à ton tour et la serrer contre toi. "J’sais que je suis chiante et agressive parfois, que j'dis pas toujours des trucs... sympas, mais je t'aime aussi. Plus que tout au monde." Tu ne dis rien, laisses ses mots s’imprégner. Parce que ça fait longtemps qu’tu les as pas entendus. Ça fait longtemps que vous ne vous étiez pas posés à deux, à parler tranquillement. "Promis, j'ferai attention. J'veux que tu promettes que tu feras attention aussi, Ares." Elle se recule un peu pour que vos regards se croisent et… "J’ferai attention." qu’tu articules, yeux dans les yeux. Mais c’est troublant. T’as la proximité, t’as tout c’que tu essayes désespérément d’refouler qui se fraie un chemin jusqu’à la surface et sans même que t’y réfléchisses à deux fois, tes lèvres se retrouvent sur les siennes, l’une de tes mains sur sa joue pour l’attirer à toi. T’arriverais pas à dire si c’était trop bref ou au contraire trop long, mais tu finis par te reculer à ton tour en la lâchant, passant le revers de ta main sur ta bouche par réflexe. "Désolé, j’aurais pas dû." Ouais, c’est ta faute. C’est toi qui as voulu tout arrêter et pourtant c’toi qui refais la faute.

"C’est plus facile de gérer comme ça. La violence, je connais. C’qui s’est passé l’autre jour… Je connaissais pas. J’étais… j’sais pas, j’avais… mal. Mais pas mal comme d’habitude, quand je saigne ou que j’ai des os fêlés. J’préfère ça. Au moins, ça, ça guérit." athéna comprend ce qu'il veut dire, même si elle aurait pas demandé à quelqu'un de la frapper pour faire passer le mal, elle aurait préféré aussi. tout comme elle préfère être en colère plutôt que triste ou avoir l'impression que son coeur s'est brisé en deux sans moyen de pouvoir le recoller. le pire, c'est qu'elle est même pas dramatique en pensant ça. ils ont tous les deux des façons différentes de gérer les choses. elle, elle a juste un peu - beaucoup - bu pour oublier. "Ça a marché? J'veux dire... t'y pensais plus après?" parce que si ça a pas été efficace, quel est l'intérêt? mais si ça l'a été, au pire, ça sera bon à savoir. même si, dans tous les cas, athéna serait clairement pas prête à abimer sa belle gueule juste pour se sentir mieux.

athéna se rend compte que ce qu'elle vient de dire n'était pas vraiment rassurant qu'une fois après l'avoir dit. le but, c'juste de lui faire comprendre que sa vie sans les juggalos serait cent fois meilleure, qu'il le veuille ou non. "Ouais j’sais, merci d’me le rappeler. Au pire j’me prends une balle hein. J’ai pas des yeux derrière la tête, au bout d’un moment j’peux pas voir toutes les menaces à 360°." lui répond ares après avoir levé les yeux au ciel. athéna, quant à elle, fronce les sourcils en entendant la réponse de son frère. c'pas du tout ce qu'elle a voulu dire. "Oh, dis pas ça." c'même pas une question ou quoi, c'juste un ordre. il parle de se prendre des balles. tout ce qu'elle veut, c'est qu'il aille bien. éventuellement, qu'il cesse ses activités illégales, mais elle se contentera qu'il soit sain et sauf.

au final, ils veulent tous les deux la même chose : que l'autre aille bien. parce que c'est le plus important. il lui dit qu'il l'aime et comme ça fait un moment qu'il lui a pas dit, ça fait plaisir à athéna. et ça la touche. et elle sent qu'il va pas très bien et le seul moyen qu'elle trouve pour l'aider, c'est de le prendre dans ses bras. de passer ses bras autour de sa taille et serrer. alors elle le fait. ares met quelques secondes avant de la prendre dans ses bras en retour. il a passe ses bras autour du cou d'athé et serre. ça fait du bien. puis athéna recule et croise son regard. "J’ferai attention." ça fera l'affaire, même si elle aurait préféré une vraie promesse. ils se quittent pas du regard et athéna sourit un peu. jusqu'à ce que les lèvres d'ares se posent sur les siennes et que sa main vienne sur sa joue et l'attire contre lui. et le truc, c'est qu'athéna s'y attendait pas. elle arrive même pas à vraiment répondre au baiser, juste parce que putain, quoi? ares recule et athéna vient de nouveau croiser son regard. respiration accélérée, sans pour autant bouger. "Désolé, j’aurais pas dû." lâche son frère après s'être essuyé les lèvres. et sans s'en rendre compte, athéna laisse durer un blanc suite à ce qu'il vient de dire. pas fait exprès. mais c'est juste qu'elle a du mal à comprendre et qu'au fond, ça lui suffit pas. "T'inquiètes, c'pas grave." répond athé en secouant la tête, poings serrés sur les côtés, parce qu'elle a envie de l'embrasser encore, mais elle se retient. alors elle récupère sa part de pizza et se remet à manger. "Mais juste, t'as une meuf j'te rappelle." et elle le dit pas méchamment, le lance pas comme si elle avait voulu lancer une pique. c'juste un fait. "Elle est bonne la pizza." et elle change de sujet, parce que de toute façon, elle a pas le choix. s'ils continuent, elle se contentera pas de l'embrasser et ce sera pas pareil.

C’est toujours plus facile de gérer la douleur physique que la douleur émotionnelle. Un bleu, ça guérit. Ça se voit. Le cerveau, le coeur, ça se voit pas, on sait pas. "Ça a marché? J'veux dire... t'y pensais plus après?" Tu hausses quelque peu les épaules. "J’y ai pas pensé la nuit ouais. Et p’têtre un peu le jour d’après. Mais sinon…" Tu secoues négativement la tête. Non. Ça a pas marché. Mais ça a quand même fait du bien. Sur le moment, du moins.

Jusqu’au jour où il t’arrivera vraiment un truc grave. Parce que tu fais le malin, tu te pavanes, tu ris de tes blessures de guerre car elles servent un peu à faire gonfler ton égo — mais le jour où tu finiras en sérieux état à l’hosto, voire à la morgue, tu feras moins le malin, Ares. "Oh, dis pas ça." Encore un haussement d’épaules. Parce que c’est vrai — tu peux pas prévoir c’qui peut se passer. Tu peux pas savoir c’qui va arriver. Ça s’trouve, demain, tu seras plus là. Même si tu fais gaffe pour pas en arriver là — rien que la motivation de devoir veiller sur elle te retient de complètement déconner.

Parce que c’est elle, ta raison de vivre. C’est elle qui sait tout de toi, qui t’accepte avec tes qualités et tes milliers de défauts, qui ne juge jamais rien, qui essaye de couvrir tes conneries — et qui t’aime malgré tout ça. En dépit de tout ça. Et tu penses pas que quelqu’un d’autre puisse y parvenir un jour. Ça sera toujours elle. Alors que ce soit toi ou elle, il peut rien vous arriver. Pas à vous. Pas à vous deux. Vous êtes un duo. Si l’un n’est plus là, ça rime à quoi ?

Et c’est p’têtre l’émotion qui t’fait faire ça, c’est peut-être le fait d’te retrouver à nouveau vulnérable face à elle — comme avant, seule personne à qui tu ne caches pas ta fragilité — qui t’fait agir de la sorte alors que tu devrais clairement pas. Mais quand elle se recule après t’avoir enlacé, toi, tu l’embrasses. Un simple baiser, main sur sa joue. Et tu finis par reculer et t’excuser, à peine vos regards se sont recroisés. T’aurais pas dû.

Mais elle répond pas. Pas tout de suite, du moins. Alors tu détournes le regard. Gêné. Ne sachant pas trop quoi faire, maintenant. "T'inquiètes, c'pas grave." Elle est sûre de ça? Faut croire, puisqu’elle agit comme si de rien n’était. Reprend une part de pizza, tranquillement. "Mais juste, t'as une meuf j'te rappelle." Tu serres les dents, p’têtre pas assez discrètement. "Ouais." T’aimes pas trop c’mot là, t’as jamais été casé toi, jamais rien d’sérieux alors ça t’semble pas correct comme appellation — même si c’est sûrement le cas, en fait.

"Elle est bonne la pizza." Changement de sujet clair et net. C’est à ton tour de laisser un blanc traîner dans l’atmosphère, avant de finalement hocher simplement la tête. "Ouais." Toi, tu sais pas faire semblant. Alors tu te lèves, vas à la cuisine pour te servir un verre d’eau, appuyé contre le comptoir. Tu laisses traîner le silence. Mais c’est désagréable. Y’a comme un poids dans l’air et une fois de plus, t’en es la cause. "Désolé, vraiment. J’fais toujours tout fuck up, j’le sais. J’contrôle pas, j’fais pas exprès. J’recommencerai plus, t’inquiète." Et t’iras pas jusqu’à promettre, parce que ça serait malhonnête.

"J’y ai pas pensé la nuit ouais. Et p’têtre un peu le jour d’après. Mais sinon…" ares secoue la tête négativement et athéna s'dit que dans ces cas-là, autant boire pour oublier. ça fait exactement le même effet et c'est moins dangereux pour la santé. enfin, ça dépend, mais c'mieux que de se faire frapper selon athéna. d'autant qu'athéna a peur qu'il finisse par lui arriver quelque chose de grave. et ares a la fâcheuse manie de dire des choses qui ne sont pas du tout rassurantes le concernant, c'pour ça qu'athéna s'inquiète encore plus. mais il est là. il va bien. et au final, c'est le plus important là tout de suite.

et après avoir pris son frère dans ses bras, elle s'attend pas à ce qu'il l'embrasse. elle s'attend pas à sentir sa main sur sa joue. et ça la surprend tellement qu'elle réagit même pas au début. puis, au bout de quelques secondes, elle se retient juste de réagir. parce qu'elle voudra pas se contenter d'un simple baiser, elle le sait. alors elle fait rien. elle bouge à peine quand il se recule.

il s'excuse et athéna essaie de lui faire comprendre que c'pas grave, qu'il a une meuf. en gros, que de base, c'est lui qui a voulu ça. athéna a toujours fait savoir qu'elle voulait plus et elle sait que lui aussi, mais lui, il a préféré suivre le 'droit chemin'. alors il est pas censé pouvoir l'embrasser comme ça quand ça lui chante. "Ouais." ouais, ares a une meuf, que ça lui plaise ou non, c'le cas. et pour s'empêcher de faire quoique ce soit de plus, athéna reprend sa part de pizza. elle s'occupe les mains et la bouche pour ne pas avoir envie de l'embrasser. ça marche pas vraiment. "Ouais." ça fait deux 'ouais' d'affilé, mais athé ose pas vraiment le regarder.

ares se lève et elle le suit du regard. aucun ne parle. c'est gênant un peu. "Désolé, vraiment. J’fais toujours tout fuck up, j’le sais. J’contrôle pas, j’fais pas exprès. J’recommencerai plus, t’inquiète." finalement, athéna tourne la tête vers lui pour aller croiser son regard. il a l'air de se sentir un peu trop mal et le truc c'est qu'athéna peut pas le laisser comme ça. "T'as pas à t'excuser." y a des trucs beaucoup plus graves dans la vie et elle l'a pas mal pris. "Je sais que tu contrôles pas, Ares. Le truc c'que toi tu contrôles pas en m'embrassant, tu vois? C'est rien ça." elle a pas vraiment envie de dire à haute voix toutes les pensées qu'elle a dans la tête parce qu'il serait surement beaucoup trop choqué. ou pas choqué, mais surement que ça aiderait pas vraiment la situation. "Si j'avais répondu à ton baiser, j'aurais fini par te grimper dessus. Donc j'm'éloigne, parce que je sais que c'est pas ce que tu veux." et elle essaie d'être correcte, de le forcer à rien, de le laisser tranquille. mais faut pas qu'il vienne provoquer non plus, parce que putain, ça l'aide pas à vouloir faire les bons choix. "Je réitère que c'pas grave, t'as rien fait fuck up, tout va bien. Reviens manger maintenant." c'pas vraiment une question, parce que s'il veut que ça arrête d'être gênant, faut faire l'effort.

Tu décides de t’éloigner suite au baiser, suite à ta connerie, parce que tu sens qu’y’a une gêne. Un silence qui s’installe, Athéna qui essaye de changer de sujet. Et toi, qui sais pas trop quoi dire, quoi faire. Parce que t’as l’impression qu’ça peut pas passer, juste comme ça. Qu’tu dois t’expliquer, te justifier. Ou t’excuser, du moins. Ouais, ça c’est le minimu. Parce que c’est toi qui lui as mis un stop. C’est elle qui voulait continuer votre relation et toi qui l’en as empêchée. Et là, c’est toi qui fais un faux pas. Encore. Alors tu t’sens coupable, et surtout, con. Tu promets d’plus recommencer. Enfin, pas vraiment une promesse, plutôt une tentative de bonne foi. "T'as pas à t’excuser. Je sais que tu contrôles pas, Ares. Le truc c'que toi tu contrôles pas en m'embrassant, tu vois? C'est rien ça." Tu fronces un peu les sourcils, pas vraiment sûr de comprendre la nuance. "C’est déjà trop." Vous pouvez pas. Vous n’avez pas le droit. C’est carrément la loi qui le dit. "Si j'avais répondu à ton baiser, j'aurais fini par te grimper dessus. Donc j'm'éloigne, parce que je sais que c'est pas ce que tu veux." Ah? Tu tournes la tête vers elle, tu la regardes suite à sa phrase. Sans rien dire, parce que tu sais pas vraiment quoi ajouter sur le moment. "Je réitère que c'pas grave, t'as rien fait fuck up, tout va bien. Reviens manger maintenant." Tu veux pas retourner manger. T’as plus trop d’appétit. "L’truc c’est que… J’ai essayé, tu vois? J’essaye encore. D’pas penser à toi. Pas comme ça. Mais j’arrive pas. J’arrive pas parce que j’sais pas, c’est jamais aussi bien qu’avec toi, y’a jamais personne qui m’intéresse autant que toi. Les autres, j’m’en cale. Ça fait "blablabla" quand ils parlent. Toi, jamais. Mais j’sais pas, j’me dis toujours qu’on peut pas, qu’jsuis pas normal, que j’devrais pas, que j’suis fucked up, et j’sais pas. J’suis désolé. J’sais pas c’que j’fous." Phrases qui s’enchainent sans vraiment de réflexion, comme ça te vient dans la tête : pas clair. Pas clair du tout.

ares s'éloigne et athéna se sent un peu mal. peut-être qu'elle aurait dû dire quelque chose au lieu de laisser un silence s'installer entre eux, mais c'est pas aussi simple que ça. cela dit, il a pas besoin de s'excuser. enfin, peut-être que si, mais pas vraiment. la seule raison pour laquelle athé n'a pas essayé de l'embrasser depuis qu'il a décidé de tout stopper entre eux, c'est la peur d'être rejetée. et aussi elle fait qu'elle se contenterait pas de juste l'embrasser. "C’est déjà trop." athéna l'observe et lui fait comprendre que comparé à ce qu'elle aurait pu faire, non, ce qu'elle veut faire, un bisous, c'est rien. et ares se retourne vers elle, leurs regards se croisent et elle hausse les épaules. c'pas vraiment de sa faute si elle a ses envies. c'est pas grave, c'est tout ce qu'elle essaie de lui dire et elle aimerait bien qu'il arrête de culpabiliser. "L’truc c’est que… J’ai essayé, tu vois? J’essaye encore. D’pas penser à toi. Pas comme ça. Mais j’arrive pas. J’arrive pas parce que j’sais pas, c’est jamais aussi bien qu’avec toi, y’a jamais personne qui m’intéresse autant que toi. Les autres, j’m’en cale. Ça fait "blablabla" quand ils parlent. Toi, jamais. Mais j’sais pas, j’me dis toujours qu’on peut pas, qu’jsuis pas normal, que j’devrais pas, que j’suis fucked up, et j’sais pas. J’suis désolé. J’sais pas c’que j’fous." il a l'air perdu et athéna ne peut pas s'empêcher de continuer de le regarder, confuse aussi. il est pas censé lui dire des trucs comme ça alors que c'est lui qui a voulu arrêter. mais elle ignore cette partie de sa tête qui lui dit que c'est pas juste. elle préfère retenir le côté positif. et le côté positif c'est qu'il pense ça, même si ça l'aide pas vraiment à avancer. "Tu te compliques la vie tout seul, Ares." c'est la première chose qu'elle dit et elle le pense vraiment. "Je sais que c'est pas 'normal' et que de base, on n'aurait jamais dû faire ça. Mais on l'a fait. Et je regrette pas. Si c'était à refaire, je le referais sans hésiter. Encore et encore." encore une fois, elle pense ce qu'elle dit. "J'arrive pas à arrêter de penser à toi non plus. Y a que toi dans ma tête tout le temps, mais j'comprends que tu préfères que tout soit 'normal' entre nous. Tu peux arrêter de t'excuser, t'as pas à le faire, j'te jure." peut-être que ses idées ne sont pas vraiment ordonnées, mais elle fait au mieux. "On est tous les deux fucked up, Ares, mais c'est comme ça. Peu importe la situation ou ce qui se passe, j'suis là. T'es là. Et c'est tout ce qui compte, ok?" y a qu'eux qui comptent, le reste n'a aucune importance.

T’en as un peu marre de faire semblant, en fait. Ça devient fatiguant. Alors tu lui dis. Qu’c’est dur. Qu’tu penses qu’à elle. Même si t’essayes de pas le faire. D’oublier, d’passer à autre chose. Tu sais qu’c’est toi qui as mis fin à tout ça, c’est toi qui lui a dit non. Tu pensais bien faire. Tu penses toujours avoir bien fait. Mais disons qu’tu pensais que ça s’évaporerait avec le temps. Avec d’autres. Tu comprends pas trop pourquoi ça l’a pas fait. Pourquoi, des mois après, t’es encore là, face à elle, à flancher. Alors tu t’excuses. Parce que tu vois pas quoi faire d’autre. Tu vois pas quoi dire d’autre.

"Tu te compliques la vie tout seul, Ares." Ouais, peut-être. Sûrement. Ou alors, c’est elle qui laisse trop de choses passer. Ça a été le problème dès le début entre vous : elle voit pas du tout le mal, là où toi tu ne vois que ça. "Je sais que c'est pas 'normal' et que de base, on n'aurait jamais dû faire ça. Mais on l'a fait. Et je regrette pas. Si c'était à refaire, je le referais sans hésiter. Encore et encore." Toi, c’pas que tu regrettes. T’as aimé chaque putain d’instant. Mais est-ce que ça veut dire qu’il faut recommencer? Pas sûr. Toutes les bonnes choses ont une fin, non? C’pas ce qu’on dit?

"J'arrive pas à arrêter de penser à toi non plus. Y a que toi dans ma tête tout le temps, mais j'comprends que tu préfères que tout soit 'normal' entre nous. Tu peux arrêter de t'excuser, t'as pas à le faire, j'te jure. On est tous les deux fucked up, Ares, mais c'est comme ça. Peu importe la situation ou ce qui se passe, j'suis là. T'es là. Et c'est tout ce qui compte, ok?" Tu la regardes quelques instants, le temps d’ingérer ses mots. Vous êtes tous les deux fucked up, ouais. Vous l’avez pas choisi, en même temps. C’est de la faute de vos parents, de votre éducation.

"Qu’est-ce qu’on fait, alors?" C’est ça, la vraie question. La question qu’tu veux pas te poser. "J’sais que c’est moi qui ai tout envoyé chier, et j’t’ai fait du mal et encore une fois, j’suis désolé, mais… j’sais pas, j’arrive pas à avancer sans toi, genre… tu m’manques. Et pas en tant qu’soeur." qu’tu finis par préciser, histoire que cette fois, ça soit bien clair. "Tu m’manques, Athé."

c'pas de leur faute s'ils sont comme ça, mais surement qu'ils pourraient faire plus d'efforts pour essayer de changer. surtout athéna, mais c'pas comme si elle n'avait pas du tout essayé. elle l'a fait, y a rien qui a marché. y a que lui, tout le temps, peu importe à quel point c'est fatiguant, à quel point ça peut l'énerver ou à quel point elle préférerait passer à autre chose. ça lui éviterait la jalousie, la colère et la tristesse. mais elle y arrive pas.

et maintenant ares revient? elle arrive pas vraiment à dire si ça l'énerve encore plus ou si ça lui fait plaisir. pas forcément agréable qu'il se rende compte qu'il pense tout le temps à elle après avoir essayé quelqu'un d'autre. il pouvait pas s'en rendre compte avant de sortir avec une autre meuf? même en voulant laisser primer la colère, elle y arrive pas au final. c'l'envie de lui faire comprendre que c'pas si grave qui domine. "Qu’est-ce qu’on fait, alors?" comme si elle connaissait la réponse à cette question. c'pas à elle de décider, c'pas elle qui a rejeté l'autre en premier. 

"J’sais que c’est moi qui ai tout envoyé chier, et j’t’ai fait du mal et encore une fois, j’suis désolé, mais… j’sais pas, j’arrive pas à avancer sans toi, genre… tu m’manques. Et pas en tant qu’soeur. Tu m’manques, Athé." ares est sincère et ça se voit. ça se voit aussi qu'il ne sait pas vraiment quoi faire de toutes ces informations. athéna ne sait pas quoi faire non plus, parce qu'elle n'a pas vraiment envie de se faire rejeter encore une fois s'il change à nouveau d'avis. mais elle a pas envie d'être celle qui le rejette maintenant non plus. "Tu me manques aussi, Ares." est-ce qu'elle a vraiment besoin de préciser qu'il ne lui manque pas en tant que frère comme il l'a fait? probablement pas. après tout, athé a toujours été claire.

contrairement à ares, athéna a toujours assumé ses sentiments et elle n'a jamais cessé de lui faire comprendre ce qu'elle voulait. ça a jamais été facile pour autant, parce que c'pas vraiment sympa de se voir repoussée à chaque tentative d'approche. c'pour ça que même maintenant, elle s'approche pas. elle reste sur le canapé. si quelqu'un doit faire le premier pas, c'est lui. certes, il l'a embrassé et elle a pas bougé, mais quand bien même. c'à lui de revenir plus près, pas à elle. "Tu sais très bien ce que je veux. Et peut-être que ma façon d'être à l'aise avec ce qu'on fait te plait toujours pas, mais j'estime que si on est bien comme ça, bah... à quoi bon essayer d'être 'normaux' si au final, aucun de nous n'est heureux?" tant qu'ils sont tous les deux consentants, y a pas vraiment de problème, si? pas pour athéna. "J'suis là. J'te veux. Tu me veux. Y a pas grand-chose de plus à comprendre ou savoir à partir de ce moment-là." au contraire, c'est simple à souhait. "Mais c'à toi de choisir en ton âme et conscience, moi, mon choix est fait depuis un moment." et elle peut  continuer d'essayer de le convaincre encore et encore. c'est à lui de voir. à lui de choisir. elle, comme d'habitude, elle attendra (plus ou moins) sagement.

Ouais, elle t’manque. Tu la veux pour toi. Parce que la savoir avec d’autres, ça te fait chier. Ne pas savoir c’qu’elle fout, avec qui, ça t’met dans tous tes états. Et p’têtre que tout ça, c’est un side effect de ton besoin de la contrôler, la contrôler pour son propre bien, pour sa protection. T’as besoin d’contrôler tous les aspects de sa vie, même jusque dans son lit. Ou p’têtre que c’est juste un side effect de votre enfance fusionnelle, des jours où tu t’prenais les coups pour elle, où elle te rejoignait en secret dans ton lit quand elle arrivait pas à dormir, où tu lui racontais des histoires fantastiques pour qu’elle se concentre sur autre chose que les hurlements et les assiettes qui se brisent. P’têtre que tu l’as un peu trop aimée, au final. Tellement qu’t’arrives même plus à t’en détacher.

Pourtant, avec ta vision d’adulte maintenant, même si t’es loin d’être responsable, tu le vois qu’c’est pas normal. Et ça t’fait chier, parce que c’est tout c’que tu demandes de ta vie parfois : la normalité. "Tu me manques aussi, Ares. Tu sais très bien ce que je veux. Et peut-être que ma façon d'être à l'aise avec ce qu'on fait te plait toujours pas, mais j'estime que si on est bien comme ça, bah... à quoi bon essayer d'être 'normaux' si au final, aucun de nous n'est heureux?" Pourtant, tu sembles jamais y arriver. Y’a quoi d’normal chez toi? La bipolarité, c’est pas normal ; bosser pour un gang, c’est pas normal ; faire d’la taule parce que t’as pas su respecter les souhaits d’une autre, c’est pas normal ; assassiner des gars parce que t’es pas content, c’est pas normal ; avoir des parents qui racontent à tout le monde que t’es parti en camp de vacances alors qu’ils t’ont enfermé à l’asile, c’est pas normal ; y’a rien de normal chez toi, t’as jamais connu la 'normalité', alors pourquoi ça t’choque encore quand tes choix suivent pas le chemin espéré par la société ?

"J'suis là. J'te veux. Tu me veux. Y a pas grand-chose de plus à comprendre ou savoir à partir de ce moment-là." Et p’têtre qu’en fait, c’était elle qui avait raison, depuis le début. P’têtre que t’étais trop borné pour le voir, pour l’entendre, pour le comprendre. "Mais c'à toi de choisir en ton âme et conscience, moi, mon choix est fait depuis un moment." Tu l’sais, c’qu’elle veut. Tu l’as toujours su. T’as jamais vraiment cru à tout c’truc de 'tourner la page'. Enfin, t’espérais pour toi, mais pour elle, tu t’disais que c’était peine perdue vu sa détermination. Mais c’était mort, pour tous les deux, en fin de compte. Vous êtes allés trop loin pour faire marche arrière.

Tu reviens t’asseoir dans le canapé à côté d’elle, bois une gorgée de ton verre, manges une part de pizza. "J’ai des questions aussi, genre, y’a des trucs qui coincent dans tout ça, j’veux dire — c’que j’ai dit l’autre jour change pas, ça m’fait chier qu’on puisse pas vivre librement, genre j’peux pas te tenir la main ou t’embrasser en public sous risque qu’on nous foute en taule, personne saura qu’t’es à moi, j’veux pas vivre dans le secret, en plus j’suis sur que j’suis trop con pour m’y tenir en vrai — et puis si un jour j’t’aime plus comme ça ou qu’tu m’aimes plus comme ça, on arrivera jamais à redevenir comme avant — en général les gens ils parlent plus à leurs exs, et j’veux pas qu’on finisse par plus s’parler parce que bah, j’ai besoin d’toi moi tu vois? Peu importe la nature de la relation, j’aurais toujours besoin de toi avec moi, j’ai peur d’prendre le risque de perdre ça, tu vois?" Trop d’questions alors que d’habitude, tu t’en poses pas assez. Mais là, c’est important. T’as besoin d’savoir. Tu peux pas vivre au jour le jour avec l’idée qu’vous puissiez ne plus jamais vous adresser la parole un beau jour — que ce soit dans six mois ou dans vingt ans, tu veux pas, toi. Tu supporterais pas. C’est elle et toi, jusqu’à la fin. Vous vous l’êtes promis.

athéna a un peu l'impression d'avoir déjà dit tout ça, mais que pour la première fois, ares comprend enfin son point de vue. elle a déjà compris le sien, enfin, compris, mais jamais vraiment accepté. elle ressent pas ce besoin de coller à la normalité, aux normes de la société. elle voit pas l'intérêt de se forcer à vouloir être comme tout le monde si ça doit la rendre malheureuse. parce que c'est un peu ce qu'elle est actuellement au final. elle le voit avec ivy et a envie de leur arracher les yeux à tous les deux. elle a qu'une envie c'est d'être avec lui, mais elle peut pas le forcer. il a toujours été là pour elle et elle a toujours été là pour lui. qu'est-ce que ça change s'ils sont encore plus proches? pas grand-chose. après tout, ça a toujours été comme ça. ils se sont toujours aimés plus que de raison, même s'ils ne s'en rendaient pas forcément compte.

ares revient s'asseoir à côté d'athéna sur le canapé suite à ce qu'elle lui a dit. elle se remet à manger en même temps que lui, mais elle le quitte pas vraiment du regard, elle se dit que si elle le fixe suffisamment longtemps, peut-être qu'elle réussira à entrer dans son cerveau et savoir ce qu'il pense vraiment de tout ça. "J’ai des questions aussi, genre, y’a des trucs qui coincent dans tout ça, j’veux dire — c’que j’ai dit l’autre jour change pas, ça m’fait chier qu’on puisse pas vivre librement, genre j’peux pas te tenir la main ou t’embrasser en public sous risque qu’on nous foute en taule, personne saura qu’t’es à moi, j’veux pas vivre dans le secret, en plus j’suis sur que j’suis trop con pour m’y tenir en vrai — et puis si un jour j’t’aime plus comme ça ou qu’tu m’aimes plus comme ça, on arrivera jamais à redevenir comme avant — en général les gens ils parlent plus à leurs exs, et j’veux pas qu’on finisse par plus s’parler parce que bah, j’ai besoin d’toi moi tu vois? Peu importe la nature de la relation, j’aurais toujours besoin de toi avec moi, j’ai peur d’prendre le risque de perdre ça, tu vois?" athéna s'dit qu'il a dû garder ça pour lui pendant un moment pour qu'autant de questions sortent en même temps. ils auraient pu en parler avant. ça fait beaucoup d'informations d'un coup, elle est pas sûre de pouvoir répondre à tout, mais elle va faire au mieux. de toute façon, c'pas comme si elle n'avait jamais pensé à la plupart des éventualités qu'il vient de citer.

"T'sais, dans tous les lieux publics, y a toujours des recoins qui le sont moins. Et on ferait attention. Puis, le plus important, c'que moi je sache que je suis à toi, pas vrai? Les autres on s'en fout." ça fait un moment qu'athéna a arrêté de se baser sur l'opinion publique pour exister. heureusement pour elle d'ailleurs. "Imaginons qu'on s'aimerait plus comme ça... et alors? Tu restes mon frère, ça enlèvera pas tout le reste. De toute façon, on sait pas ne pas se parler, Ares. On fonctionne pas correctement quand on se fait la gueule. J'pense qu'on arriverait à passer au-dessus, même si on serait malsains l'un envers l'autre.... mais on l'est déjà un peu." c'pas comme si lui ou elle pouvait le nier. ils sont comme ils sont. "Mais perso y a d'autres trucs auxquels je pense aussi. Si on faisait ce qu'on a tous les deux envie de faire, ça veut dire que même si on peut pas s'afficher en public tous les deux et que donc, officiellement, on sera pas 'un couple', bah... pas d'autres meufs. Et quand j'dis pas d'autres meufs, Ares, ça sous-entend tout ce qui s'apparente à quelque chose de sexuel ou quoi. Et ce serait pareil de mon côté, mais j'me fais pas tromper, c'est mort." faut qu'elle pose la règle, parce qu'en ce moment, il est avec ivy. même s'ils sont pas vraiment en couple aux yeux d'ares, ils le sont malgré tout, qu'il le veuille ou non. et ça, ça s'arrête à l'instant même où ils se lancent là-dedans. "Et aussi, fin, ça a toujours été toi et moi, Ares. Même si ça se passe mal ou quoi, ça changera pas." si elle est sûre de quelque chose, c'est bien de ça.  

L’truc, Ares, c’est que t’as douze mille questions auxquelles t’as toujours pas trouvé de réponses. Ça fait bien plus de six mois maintenant que tu les cogites et elles te paraissent toujours aussi mystérieuses. Et c’pas comme si c’était des questions que tu pouvais tranquillement poser à d’autres personnes pour avoir des conseils. Tu peux pas dire "comment je fais pour pouvoir baiser ma soeur sans avoir de problèmes?". Alors ça tourne en boucle dans ta tête, et ça a beau repasser quinze mille fois, t’as pas plus d’éléments de réponse qui s’y ajoutent. Comment vous allez faire pour pouvoir vivre votre histoire en public? Est-ce que faut vraiment vivre cachés pour être heureux? Et si t’oublies et que tu dérapes? Et si les sentiments amoureux s’évaporent? Est-ce que vous réussirez à continuer de vous parler, à maintenir une relation fraternelle simple? Est-ce que cette histoire, ça vaut le risque de la perdre pour toujours? Tant de questions qui s’abattent d’un coup sur Athé, et tu t’en rends même pas compte sur le moment.

"T'sais, dans tous les lieux publics, y a toujours des recoins qui le sont moins. Et on ferait attention. Puis, le plus important, c'que moi je sache que je suis à toi, pas vrai? Les autres on s'en fout." Non, on s’en fout pas. Si elle le sait, les autres ne le savent pas. Et les autres, c’est le problème. Les mecs qui vont l’aborder, la draguer, en pensant qu’elle est libre. Les envies de violence qui vont refaire surface chez toi, encore plus virulentes qu’avant. T’imagines déjà la tonne de problèmes te tomber dessus. Ou plutôt, la tonne de problèmes que tu vas engendrer.

"Imaginons qu'on s'aimerait plus comme ça... et alors? Tu restes mon frère, ça enlèvera pas tout le reste. De toute façon, on sait pas ne pas se parler, Ares. On fonctionne pas correctement quand on se fait la gueule. J'pense qu'on arriverait à passer au-dessus, même si on serait malsains l'un envers l'autre.... mais on l'est déjà un peu." Tu hausses un peu les épaules. C’pas faux. Vous n’avez jamais été sains l’un pour l’autre. Enfin, selon vous, probablement que si. Mais si on est rationnel, si on a un regard un tant soit peu extérieur, on le voit direct que vous vous bouffez constamment. Vous empiétez chacun sur la vie de l’autre bien plus que de raison, et ça vous semble normal. Comme si chacun avait un droit de veto illimité concernant les choix de l’autre.

"Mais perso y a d'autres trucs auxquels je pense aussi. Si on faisait ce qu'on a tous les deux envie de faire, ça veut dire que même si on peut pas s'afficher en public tous les deux et que donc, officiellement, on sera pas 'un couple', bah... pas d'autres meufs." Euh… ok ? Mais ça veut dire quoi ça, exactement ? Elle est où la limite? Et elle doit voir à la tête que tu fais que t’es confus, parce qu’elle développe sa réponse. "Et quand j'dis pas d'autres meufs, Ares, ça sous-entend tout ce qui s'apparente à quelque chose de sexuel ou quoi. Et ce serait pareil de mon côté, mais j'me fais pas tromper, c'est mort." Tu fronces un peu les sourcils, un petit silence qui s’installe, avant que tu hoches la tête. "Ok. Mais t'as intérêt à t'y tenir." T’acceptes surtout le deal parce que, si elle est réglo, ça veut dire qu’elle fera rien avec d’autres de son côté — et c’est déjà bien plus que c’que t’espérais, pour être honnête.

"Et aussi, fin, ça a toujours été toi et moi, Ares. Même si ça se passe mal ou quoi, ça changera pas." Tu relèves les yeux vers elle, la questionnes du regard, comme si tu la sondais pour essayer de percevoir si ce qu’elle dit est vrai ou pas. Mais tu décèles rien de mesquin, rien de suspect, alors tu te laisses convaincre. Un peu. Suffisamment. "J’espère. Parce que j’peux pas te perdre. Si j’t’ai pas toi, j’ai aucune raison de vivre." Et tu dis pas ça à la légère. Y’a qu’pour elle que t’es encore là. Et tu sais qu’au fond d’elle-même, elle le sait tout aussi bien que toi.

athéna tente au mieux de répondre aux questions d'ares même si elle sait pas si elle fait un si bon travail que ça. c'juste qu'elle a déjà eu le temps d'y réfléchir, de se poser toutes ces questions dans sa tête et d'essayer d'y répondre juste pour savoir si leur relation était viable. pour elle, c'est simple : elle l'est. c'est clair et net que de toute façon, ils arriveront pas vraiment à vivre autrement. ils retomberont toujours dans le même travers. pas forcément en faisant exprès, mais par accident, comme tout à l'heure quand il l'a embrassé.

mais faut que tout soit clair entre eux avant de faire quoi que ce soit, parce qu'elle sait très bien que si ares fait quelque chose qui lui déplait, elle va avoir envie de lui mettre la misère. le problème de ça, c'est qu'elle le fait trop bien. elle a pas envie que ça arrive. donc, elle préfère instaurer des règles immédiatement, comme ils ont fait pour l'appartement, comme ça, tout est clair dés le départ et personne ne peut dire qu'il n'était pas au courant.

"Ok. Mais t'as intérêt à t'y tenir." lui dit ares, les sourcils froncés. il a un peu l'air méfiant face à cette règle et athéna peut pas s'empêcher de ricaner. parce que c'est ironique quand même, qu'il pense qu'elle va pas s'y tenir alors que c'lui qui est en couple avec quelqu'un d'autre en ce moment. "Ares, c'pas moi qui suis en couple en ce moment. Et j'ai couché avec personne d'autre que toi depuis la première fois qu'on a couché ensemble, donc en fait.... J'crois que m'y tenir sera pas vraiment un problème." ok, elle a fait des préliminaires, mais pour ce qui en a découlé, ça compte pas. et c'était juste pour essayer de l'oublier - clairement, ça n'a pas fonctionné. si elle est avec lui, elle a pas besoin d'aller voir ailleurs.

puis quoi qu'il arrive entre eux, au final, leur relation change jamais vraiment. ils peuvent essayer de se faire la gueule longtemps, ils y arrivent pas. et s'ils y arrivent, le destin finit toujours par faire en sorte que la réconciliation doive se faire. c'comme ça. "J’espère. Parce que j’peux pas te perdre. Si j’t’ai pas toi, j’ai aucune raison de vivre." dit ares en la regardant et elle se mord la lèvre - vieux souvenirs qui remontent à la surface de la fois où elle a failli le perdre vraiment et elle secoue la tête pour chasser les images de son esprit. "Ouais, je sais. C'est réciproque, tu sais. C'pour ça que je sais que dans tous les cas, on trouvera toujours une solution." lui répond athé en lui lançant un regard qui laisse pas la place au doute. sauf qu'avant toute chose, faut qu'il agisse dans l'ordre. "Mais bon, avant de pouvoir mettre ça dans ton lit, quitte ta meuf." et quand elle parle de ça, elle fait un signe de main pour désigner son corps juste avant de détourner la tête comme une princesse. ouais, d'abord, faut qu'il quitte ivy. enfin, jusqu'à ce qu'elle soit trop impatiente.  

Elle veut l’exclusivité, en gros. Ouais, ok. Pourquoi pas. Vu qu’elle promet de s’y tenir en retour, tu veux bien accepter cette condition. Parce que si tu sais qu’elle ira fricoter avec personne d’autre, t’as déjà l’esprit plus tranquille. Moins de gueules à fracasser. Moins de taf, quoi. "Ares, c'pas moi qui suis en couple en ce moment. Et j'ai couché avec personne d'autre que toi depuis la première fois qu'on a couché ensemble, donc en fait.... J'crois que m'y tenir sera pas vraiment un problème." Tu fronces les sourcils. "T’as toujours couché avec personne depuis? Pourquoi?" Ouais, ça te surprend. Tu t’attendais à autre chose de sa part. Et puis, tu serres un peu les dents, parce que tu prends conscience de ses premiers mots. "Pourquoi tu dis tout le temps que je suis en couple? J’le suis pas. J’vois régulièrement Ivy, j’ai couché avec elle quelques fois, mais c’tout. Y’a rien d’ancré. Y’a rien d’officiel." Enfin, pas qu’tu crois. Mais d’un autre côté, qu’est-ce que tu pourrais en savoir? C’pas comme si t’avais de l’expérience à ce niveau là.

Mais si toi et elle, ça peut fonctionner, ça serait bien. Ça serait vraiment bien. Si et seulement si, au cas où vous n’avez pas de happy ending amoureux, vous garderez quand même un happy ending fraternel. Garder l’autre auprès de soi, jusqu’à la fin. Parce que sans elle, tu ferais quoi? Rien. Ça vaudrait pas le coup de faire quoi que ce soit. "Ouais, je sais. C'est réciproque, tu sais. C'pour ça que je sais que dans tous les cas, on trouvera toujours une solution." Tu relèves les yeux vers elle, elle a l’air sûre de ce qu’elle avance, alors tu hoches doucement la tête. T’as envie de la croire.

"Mais bon, avant de pouvoir mettre ça—" qu’elle dit en désignant son propre corps, "dans ton lit, quitte ta meuf." Tu roules des yeux, laisses échapper un petit rire désespéré. "T’es pas possible, j’te jure." Tu secoues la tête, soupires un peu. "C’est pas ma meuf ceci dit. Mais ouais, ok." Ouais, tu insistes sur ce point — parce que dans la tête, ça l’est vraiment pas.

limite, ça fait chier athéna d'avoir couché avec personne d'autre que lui ces derniers mois. c'pas faute d'avoir essayé. peut-être que les raisons étaient pas bonnes et que c'pour ça que son corps refusait de se prêter avec qui que ce soit d'autres qu'ares. "T’as toujours couché avec personne depuis? Pourquoi?" comme si ares n'y croyait pas, avec ses sourcils froncés et la surprise dans sa voix. elle a pas vraiment envie d'entrer dans les détails de sa vie sexuelle dorénavant non-existante, c'un sujet sensible, mais après tout, c'est de sa faute s'ils en parlent. "J'sais pas, j'ai essayé plusieurs fois, mais..." elle hausse les épaules "J'm'ennuie? J'ressens rien? Genre, un peu comme un blocage et j'comprends pas pourquoi." elle dit pas toute la vérité. le truc, c'est qu'elle sait pourquoi, elle a fini par comprendre à un moment. c'la même raison pour laquelle elle était si triste quand ils se sont embrouillés et qu'elle s'est sentie rejetée. la même raison qui fait qu'elle le repousse pas en ce moment, même si elle aurait pu le faire parce que ça peut être son style. un mot de six lettres auquel elle aime pas trop penser, même si elle le dit facilement à ares.

"Pourquoi tu dis tout le temps que je suis en couple? J’le suis pas. J’vois régulièrement Ivy, j’ai couché avec elle quelques fois, mais c’tout. Y’a rien d’ancré. Y’a rien d’officiel." athéna fronce les sourcils, plante son regard dans le sien avec cet air interrogatif qui cherche à savoir s'il est stupide. peut-être bien que oui. il a posté des photos sur son instagram avec elle, elle s'est pointée à l'appart, a dit à athéna qu'elles se verraient plus souvent maintenant qu'elle est avec ares et ils sont pas en couple? la blague. "Si, Ares, c'est officiel. Insta le dit. Ivy le pense. T'es en couple, que tu le veuilles ou non." on sent un peu la colère face à l'idée qu'une autre meuf pense qu'ares lui appartient dans sa voix, mais elle détourne le regard pour se concentrer sur le reste de sa part de pizza. whatever, il sera plus avec ivy dans peu de temps. c'rien.

le plus important, aussi, c'est qu'ils restent soudés malgré tout. peu importe ce qui se passera, faut pas que ça change le reste. athéna est convaincue que ce sera pas le cas. ils sont trop proches l'un de l'autre pour qu'une relation (amoureuse?!) viennent détruire leur relation fraternelle. sauf qu'ils en sont pas encore là, de toute façon. "T’es pas possible, j’te jure." lui dit ares en soupirant et athéna lui lance son plus beau sourire avant d'hausser les épaules. il est déjà habitué de toute façon. "C’est pas ma meuf ceci dit. Mais ouais, ok." et cette fois, elle lui lance un regard mauvais. il peut insister pour essayer de se persuader que c'pas le cas, mais putain, ça l'est. "Arrête d'insister. J'te dis que c'ta meuf. Tu t'es affichée avec elle. Tu pécho qu'elle depuis quoi? Un mois? Deux? Désolée j'ai pas compté." ce qu'on entend dans sa voix-là? ouais, ça s'appelle la jalousie. "Elle est repassée d'ailleurs, après que tu l'aies pas laissé entrer. Clairement, pour elle, vous êtes en couple. Que tu restes dans le déni ou pas, ça change pas les faits." non, vraiment, c'est visible à des kilomètres qu'elle l'a mauvaise. mais c'pas de sa faute. à sa place, ares serait pareil. ou pire. c'pas comme s'il pouvait lui reprocher d'être possessive.